Première publication le 5 juin 2015. Mise à jour le 08 septembre 2015
Wolverine and the Xmen volume 2 par Aaron, Bradshaw et Bachalo
VO : Marvel
VF : Panini
Dans les années 90, on pouvait trouver dans le courrier des lecteurs les questions suivantes : Charles Xavier donne t’il de l’argent de poche à Wolvie pour acheter sa bière ? Comment Gambit paie t’il ses cigarettes ? Et Cyclope comment finance t’ il son mariage ?
Bob Harras , bien embarrassé par cette question réaliste n’en finissait plus de faire des pirouettes du genre Charles Xavier est riche, Logan est mystérieux et Gambit est un voleur.
Jason Aaron a sûrement du lire cette lettre car ,à peine son deuxième arc entamé, Logan et Bobby Drake (le comptable de la nouvelle école) se demandent comment la Jean Grey School va pouvoir tourner ! Angel est désormais sous tutelle, l’école est déjà détruite et nos amis sont fauchés !
Logan part alors avec Quentin Quire sur une planète casino (Planet Sin !) tenter le tout pour le tout ! Le séjour entre le vieux briscard et le jeune anarchiste va bien sûr faire des étincelles dans une ambiance rappelant celle de la cantina de Star Wars ! Pendant ce temps , Bobby Drake doit faire face à une invasion Brood dans…les entrailles de Kitty !
Aaron reprend et développe le premier Arc de Morrison qui voyait les Xmen attaqués par des micros sentinelles. Sauf qu’il le fait avec un humour irrésistible qui n’évacue pas le danger encouru par nos amis ! Les clins d’oeil sont légion: du premier duel de Kitty contre les Sidri à la saga des Broods, de L’aventure intérieure à Casino Royale, les Xmen sortent enfin de la médiocrité dans laquelle Brubaker , Fraction et Cie les avaient plongés.
Les réactions des mutants sont cohérentes, censées, en lien avec leur continuité.Wolverine passe même deux épisodes sans sortir ses griffes ! Aaron le décrit comme un homme d’honneur partagé entre son passé de criminel (il va truander un casino quand même ! ) et son présent de chef d’établissement dévoué à ses enfants.
Aaron se rappelle qu’il ne faut pas nécessairement tuer un Xman pour attirer le lecteur et que la famille des mutants est bien celle où TOUT peut arriver : un brood érudit et attachant ! des combats délirants dans le corps de Kitty ! et une grossesse en deux jours ! Il ponctue ses arcs d’intrigues secondaires croustillantes sur la vie d’un campus pas ordinaire avec le premier de la classe (Broo), l’enfant torturé (Kid Apocalypse ) la brute épaisse ( Kid Gladiator ) et l’anarchiste ( Quire).
Pour ce personnage Aaron s’éloigne des fondations de Morrison qui le définissait comme un révolutionnaire torturé pour lui faire jouer le rôle d’Emma Frost lorsqu’elle était écrite convenablement : le poil à gratter de l’équipe semant la zizanie….
Nick Bradshaw se déchaîne : détails irrésistibles , véritable travail d’élaboration de l’identité visuelle des monstres de Planet Sin et apporte un vent de fraîcheur à l’unisson de l’écriture d’Aaron . Ceci au détriment de certains détails : voir la main de Wolvie sur la couverture ! Bachalo continue de faire preuve d’inventivité et d’énergie bouillonnante même si, comme toujours, il est plus doué pour la mise en scène des dialogues que des combats . La baston entre The Beast et Sabretooth est illisible !
Avec cet arc Aaron prouve qu’il est le messie des enfants de l’atome ! En moins de 8 épisodes , il a su donner une vie foisonnante à l’école Jean Grey et des interactions formidables entre les personnages. Il prouve qu’un bon scénariste est capable de jongler avec la multitude des personnages de la série en sachant leur donner comme chez Claremont et Lobdell des instants d’intimité et d’humour.
En sortant du pathos de la série, en mettant en scène une galerie de personnages aussi déjantés qu’étranges, Jason Aaron réalise un titre mutant pour les mutants.
Les grands délaissés de ces dernières années : Iceman , Shadowcat , Beast trouvent enfin une tribune pour vivre leurs vies et Aaron réussit le tour de force à nous surprendre avec Wolverine . Malheureusement , la logique mercantile de Marvel revient avec ses grandes bottes pour le troisième arc AvsX…
J’adore l’idée de confronter Wolverine à des problèmes de comptabilité !! parfois les chiffres font plus de dégâts que les supers pouvoir… demandez à Scarface 😉
Il prouve qu’un bon scénariste est capable de jongler avec la multitude des personnages de la série en sachant leur donner […] des instants d’intimité et d’humour. – En y repensant, c’est vrai qu’Aaron a su marier ces composantes (intimité & humour) avec brio. C’est d’autant plus remarquable qu’il utilise à un humour élaboré, largement au dessus du niveau habituel des scénaristes de comics.
J’éprouve un peu de difficultés à généraliser sur l’humour des adolescents, ou plutôt à le réduire à une seule forme (hébergeant en ce moment 2 ados chez moi, ma fille et mon fils). Il me semble qu’il s’agit d’un humour bon enfant qui peut trouver une résonance dans l’enfant qu’ils sont encore un peu.
Pour les comics il faut rajouter que l’humour est parfois aussi centré sur la culture américaine, la traduction ne pouvant pas toujours y rendre hommage. Mais dans le cas de W&tXM Aaron fait beaucoup dans l’absurde et le comique de situation, et ça passe très bien d’une langue à l’autre lorsque le traducteur n’est pas trop manchot. Les dessinateurs de cette série ne sont d’ailleurs pas du tout choisi au hasard, avec à chaque fois un style collant à l’esprit de folie qui règne sur ce titre.
On a déjà discuté de la question de l’humour dans les comics Marvel. Je trouve ça très mauvais dans 95% des cas. Je n’ai par exemple pas réussi à décrocher un sourire à la lecture de « Astonishing Spiderman & Wolverine » du même Jason Aaron. En revanche, je me marre bien avec le « Punisher » de Garth Ennis (je ne parle pas de la version MAX, quoique…).
Ce que je reproche à l’humour qui est généralement pratiqué par les auteurs de ce type de comics : C’est trop souvent en dessous de la ceinture, et c’est trop souvent auto-référencé, sans chercher à sortir du moule. C’est l’inverse d’un Gosciny, par exemple, et ce n’est donc pas du tout un humour universel. Bref, je trouve que c’est de l’humour au rabais, sans esprit. Cela n’engage que moi.
Déformation professionnelle : Il n’y a pas UN humour d’adolescent. Il y a une multitudes d’adolescents.
Je déteste l’humour des ados décérébrés. Mais je m’amuse beaucoup avec les ados un poil cultivés et curieux. Cela peut paraître prétentieux mais tant pis…
Bruce, j’aile sentiment que tu aimes vraiment cette série ! Et tu as réussi a mela faire aimer malgrès sesdéfauts, bravo.
Je suis un fan de Broo, le petit Brood accepté par Logan qui lui même a eut bien des soucis avec ceux de sa race. Logan est un homme de valeur : il ne pratique pas le rascisme anti-Brood acceptant le jeune alien pour ce qu’il est: un meutant comme Warlock en son temps, don’t la mutation n’est pasgénétique mais émotionelle. Capable d’empathie evers les autres.
J’ai détesté l’épisode dans lequel Broo se fait tirer dessus, mais Logan le garde auprèsde lui même quand l’alien regresse verse un coté primal, agressif. Contrairement au ‘Mutant Brood’ de Claremont dans lesquels des terriens mutants sont infectés et transformés, Broo est un authentique mutant.
L’idée me plait. La question argent, casino tout ça. Par contre j’ai toujours beaucoup de mal avec les extraterrestre dans les univers marvel/DC.