Jabberwocky par Masato Hisa
AUTEUR : MATTIE-BOY
VO : Kodansha
VF : Glénat
Toutes les images © Hisa/Kodansha
1ère publication le 07/06/18- MAJ le 25/05/19
Aujourd’hui nous allons parler d’un manga assez particulier de Masato Hisa : Jabberwocky
Jabberwocky est une série complète en 7 tomes. Bien que la fin ouverte appelle une suite qui apparemment ne sortira pas en France, appelée Jabberwocky 1914 , ce manga peut se lire tout de même. C’est un peu comme regarder Alien sans regarder Aliens 2 . Ça fonctionne.
L’intrigue se déroule à la fin du XIXème siècle, du temps de l’empereur Alexandre III de Russie et de l’impératrice chinoise Cixi. Nous suivons l’histoire de Lily Apricot, un agent britannique qui va « quitter » les services de sa Majesté à laquelle elle est enchaînée à cause de la trahison de son père pour rejoindre « le château d’If » dirigé par le Comte de Monte-Cristo 5ème du nom, une agence de contre-espionnage spécialisée dans les conspirations de clans de dinosaures qui menacent l’équilibre du monde.
De quoi ? Oui, j’ai bien parlé de dinosaures. C’est le point délirant de ce manga. L’ambiance fait très steampunk et la plus grande particularité des intrigues est qu’elles reposent sur l’implication de dinosaures dans les conflits mondiaux. Ceux-ci ont évolué en êtres intelligents et vivent cachés de l’humanité pour survivre. Hantés par la peur de leur quasi-extinction, certains ont rejoint l’humanité et d’autres sont obsédés par leur désir de suprématie sur les humains. Ceux-là tirent les ficelles de la politique dans l’ombre. Dans un sens, ils sont un peu comme les mutants des X-men. Sauf que les plus teigneux ont déjà réussi à prendre le pouvoir sur certains gouvernements.
Les deux protagonistes de l’histoire sont donc Lily et Sabata Van Cleef, un oviraptor. Les oviraptors sont des dinosaures qui, dans la mythologie du manga, sont un peu comme les juifs persécutés par les autres dinosaures à cause de leur réputation d’infanticides liée à la forme de leur bec et leur absence de dents qui les prédisposent à se nourrir d’œufs. Lily, elle, est une alcoolique à l’histoire familiale complexe qui paie pour les crimes de ses ancêtres. Les personnages ont donc plus en commun qu’on pourrait le croire au premier abord.
Ce qui m’a attiré tout d’abord dans ce manga, c’est son style graphique. C’est un style très proche de celui de Frank Miller dans Sin City qui ne plaira donc pas à tout le monde. Un noir et blanc très contrasté sur lequel l’auteur applique parfois la technique du négatif (inversions des couleurs : l’ombre devient blanche et le personnage noir). C’est un style que j’adore et que l’on retrouve aussi dans une moindre mesure dans un comics tel que Courtney Crumrin . Par contre, force est de constater que ce n’est pas toujours facile à déchiffrer. C’était déjà le cas dans Sin City , mais là les proportions des personnages sont plus extravagantes et le tout est imprimé dans un format de poche. Il faut donc parfois un certain temps pour appréhender le dessin. Les deux premiers tomes pourront en rebuter certains puisque l’auteur n’est pas encore autant à l’aise que dans les suivants. Ça ne veut pas dire que les dessins sont moches, loin de là, mais les détails dans les décors ou les poses des personnages choisies rendent la lisibilité plus ardue que lorsqu’il délimitera davantage ses personnages en effaçant les décors au besoin. Le tome 3 est beaucoup plus lisible et agréable à suivre.
Lorsque l’auteur trouve le bon équilibre graphique, c’est un vrai plaisir de contempler les jeux d’ombre et de lumière oscillant entre représentation et évocation, entre figuratif et abstrait. Le design des personnages également très stylisé est extrêmement dynamique. Les silhouettes minces se tordent, s’allongent pour accentuer la sensation de mouvement. Le découpage n’est pas en reste puisque l’auteur n’est pas avare en illustrations s’étalant sur deux pages.
Côté scénario, c’est complètement dingue. Et dans le sens jouissif du terme. La série se compose de plusieurs missions à travers le monde. Ce qui est savoureux est la quantité d’informations authentiques que l’auteur utilise pour donner plus d’épaisseur à ses détournements historiques. Ainsi l’aigle bicéphale des armoiries de la Russie représente les deux royaumes : celui des humains et celui des dinosaures, la Russie étant un des rares pays dans lequel les dinosaures ont accédé à la royauté, mais dans l’ombre des humains. L’orbe cerclé des mêmes armoiries serait en réalité l’œuf du prince dinosaure confié aux humains et garantissant au porteur l’obéissance de « l’ultime armée » des dinos. La première mission de notre duo sera de récupérer cet orbe dérobé par un inconnu. La mission suivante met en scène une secte utilisant une invention inachevée de Nikola Tesla (l’inventeur du courant alternatif qui aura l’occasion de se confronter à son rival Thomas Edison) pour répandre la mort au moyen d’ondes à hautes fréquences provoquant des combustions spontanées. Cette secte serait constituée de descendants de Galilée. Voyez-vous, Galilée était un dinosaure qui, comme beaucoup d’autres, s’est intéressé aux sciences pour comprendre l’univers et prévoir les catastrophes comme celles qui ont failli causer l’extinction de son espèce. Et c’est bien évidemment parce qu’il avait des écailles sur la gueule qu’il a subi deux procès de l’Inquisition quand il a soutenu la théorie de l’héliocentrisme de Copernic, lui-même moins ennuyé par l’Eglise que son confrère dinosaure. Vous suivez ? Bref…cette secte cherche à venger la mémoire de son ancêtre dont les travaux ont été volés par les hommes.
Là, nous n’en sommes même pas encore au milieu du second tome. Je ne vais pas vous révéler toutes les intrigues, mais je vais tout de même parler de la troisième afin de mettre en avant les qualités de ce manga.
Dans le troisième chapitre, l’impératrice Cixi donne l’ordre de tuer un homme car on lui a prophétisé qu’il causerait un grand malheur et mettrait fin au règne secret des dinosaures en Chine. Cet homme n’est en fait encore qu’un bébé, et il s’agit de Mao Tsé-Toung. Si le château d’If est d’abord impliqué parce que son dirigeant pense que l’impératrice en a après un français et qu’il veut éviter un conflit entre deux pays, Lily et Sabata qui sont des idéalistes (surtout Sabata) ne voudront pas abandonner le bébé chinois à son sort sous prétexte que c’est une affaire entre chinois. Alors ils vont faire en sorte de le sauver des griffes des « dragons » chinois (un type de dinosaures). Ce qui est intéressant, c’est que même lorsque les assassins montreront la prophétie à Lily en lui expliquant qu’une fois adulte, il causera la mort de 70 millions de gens, celle-ci décidera de sauver le bébé malgré tout. Car elle refuse de se laisser influencer par une prétendue vision du futur prophétique ou les croyances en un destin impossible à changer. Pour elle, c’est un bébé innocent et rien n’est écrit à l’avance. Sabata ajoutera qu’elle a bien fait, que le monde appartient aux générations futures et qu’il est toujours bon de sauver un petit. J’ai trouvé cette histoire intelligente car elle ose aborder le sauvetage d’un personnage que l’on connaît déjà en tant que lecteur, et qu’on aurait souhaité de jamais voir accomplir ses méfaits, tout comme Hitler. Et le rendre légitime. Car quiconque tuerait un enfant sous prétexte qu’on lui a dit qu’il sera mauvais plus tard serait indéfendable.
Je ne vous en dis pas davantage sur l’histoire mais vous découvrirez quel rôle les dinosaures ont joué dans la Guerre de Troie, l’histoire d’Adam et Eve, les meurtres de Jack l’éventreur ou encore le début de l’âge industriel.
Evidemment tout cela est tiré par les cheveux et l’intérêt principal est surtout la folle créativité de l’auteur, à la fois visuelle et scénaristique. Les histoires nous emmènent aux quatre coins du monde de la Chine à Londres en passant par l’Italie, nous font traverser des lieux connus, monter dans l’Orient Express, plonger au fond des océans, etc. La somme d’informations amoncelée dans les pages de ce manga est aussi très impressionnante et amusante à décortiquer. Entre les détournements de l’histoire (peintures historiques modifiées), les noms des personnages (Sabata Van Cleef, mélange entre l’acteur Lee Van Cleef et son personnage de Sabata) ou autres références (le vin préféré de Lily est un Lys dans la vallée du même nom que le roman de Balzac, le titre même du manga fait référence au dragon du poème de Lewis Carroll), il y a vraiment de quoi faire. Histoire et culture populaire se mélangent pour donner un cocktail explosif. Et ce n’est pas gratuit ou anecdotique car de nombreux détails historiques servent aux enquêtes qui prennent des directions différentes. Comme pour le cas de Jack l’éventreur.
Quant aux dinosaures que l’on croise au fil des pages, Hisa les connait bien. Il se servira même de récentes théories sur les différentes espèces pour remettre en question l’issue d’une enquête lorsqu’un Velociraptor qui semble être le coupable idéal sera innocenté par une analyse de Lily (très avancée sur son temps pour le coup). Celle-ci révélera en effet qu’ils ne sont pas forcément si bien équipés pour tuer malgré leurs grandes griffes, mais peut être juste de gros poulets qui grimpent aux arbres.
L’auteur Masato Hisa s’amuse au point de se présenter comme étant un dinosaure. Sur le rabat de couverture, à l’endroit de sa biographie, on y voit une photo de statue de dinosaure (réalisée par un sculpteur japonais du nom de Hirokazu Tokugawa). Chaque volume du manga relate un bout de sa vie fictive, comme quoi il aurait été tué à Shanghai en 1920 (ce qui voudrait dire que le manga qu’on tient en main daterait de l’époque) ou qu’il était dans un lieu de détention des soldats allemands en 1918 pour recueillir des informations pour sa série de SF « les guerriers Raptors de Mars ». Non, elle n’existe pas cette série. C’est du grand délire, je vous dis.
Côté action, c’est complètement over the top aussi. Il ne faut pas y chercher le réalisme même si les histoires peuvent se prendre au sérieux. C’est de l’action exagérée typique de manga. Lily rebondit de partout, dispose d’une quantité d’armes improbables cachées partout sur elle, elle porte des chaussures à semelles compensées avec talons hauts (mais qui dissimulent des lames), les balles ricochent sur d’autres balles, les bouteilles de pinard cachent des armes (ont-elles un fond amovible ?), etc.
Mais c’est complètement assumé. Tout paraît improbable et pourtant on a envie de voir jusqu’où vont les intrigues, à quel point elles s’imbriquent dans notre histoire et comment les personnages vont gérer les situations qui les conduisent à aborder des sujets sérieux liés aux thématiques raciales puisque chaque aventure met en scène un complot visant l’extinction des humains ou des dinosaures.
Justement, parlons à présent des personnages.
Leur design est assez particulier, comme le reste. Lily est sexy et plutôt gâtée par la nature au niveau de son tour de poitrine, mais compte tenu du style graphique, je ne dirais pas qu’elle est trop sexualisée. C’est en fait assez rare qu’on voie ses atouts physiques (sauf peut être lors d’une aventure en mer, je vous laisse deviner pourquoi). Mais l’auteur se fait tout de même plaisir en laissant planer un doute sur sa tenue difficile à discerner de par la nature du dessin. En gros elle semble parfois quasi nue alors que d’autres vignettes nous font comprendre qu’elle a un justaucorps. Elle est équipée d’une grande quantité d’armes souvent reliées à sa tenue au moyen de cordes.
Son personnage se construit au fil des tomes. On comprend qu’elle a été forcée de travailler pour son gouvernement parce que son père a été déclaré traitre à la nation. Selon son gouvernement, c’est une fleur qu’on lui a fait en la laissant vivre pour servir. Elle a donc été un pion toute sa vie, et continue de se voir comme tel au début de la série. On découvrira au fil des tomes qu’elle aurait du être tuée si quelqu’un n’était pas intervenu en sa faveur. Mais ceci, elle l’ignore.
Sabata, lui, est donc un oviraptor qui fume le cigare, vêtu d’un long manteau. C’est un tireur d’élite tout droit sorti d’un western spaghetti. C’est un idéaliste qui ne doute jamais. Il apprécie Lily (peut être plus ?) et refuse de la laisser se voir comme un pion remplaçable. C’est lui qui va la faire changer de point de vue sur elle-même et l’aider à se reconstruire. Mais Sabata a aussi ses problèmes. Sa race(les oviraptors) a été ostracisée et forcément, il le vit mal. Il a besoin de se sentir accepté et a des difficultés à gérer ses émotions lors de certaines situations, comme lorsqu’il croise un ancien ennemi qui l’a privé de sa main gauche (il a une main mécanique). Les deux personnages s’épaulent donc à la fois dans les combats où ils forment un duo du tonnerre, et pour le soutien psychologique. On échappe aux clichés des duos dysfonctionnels qui s’engueulent mais finalement s’aiment bien. Ils s’apprécient en fait assez vite mais vont apprendre à mieux se connaître.
Bien qu’intéressants, les personnages ne sont pas le point central du récit non plus. Car les intrigues sont denses et impliquent l’apparition fréquente de personnages secondaires. Donc les protagonistes évoluent doucement. Mais sûrement. Tout comme leur passé. Le manga aborde aussi des thèmes intelligents au travers d’eux et de leurs principes. Comme le poids de la tradition face aux convictions de notre duo qui se bat pour un avenir débarrassé des querelles héritées du passé.
S’il faut trouver un reproche à Jabberwocky, je dirais qu’il se trouve dans la structure du récit. En effet les tomes sont presque interchangeables. J’ai bien dis « presque », je ne vous conseille pas d’essayer de lire le volume 3 avant le volume 2 car vous n’allez rien comprendre à l’évolution des personnages ni aux personnages secondaires introduits. Mais il s’agit bien de courtes intrigues qui fonctionneraient dans un ordre différent. Il faut attendre le tome 5 pour apprendre l’existence d’une organisation potentiellement à l’origine de pas mal de complots anti-humains, telle le Spectre dans James Bond . Mais ça ne change pas grand-chose, les intrigues restent indépendantes. On sait juste qu’il y a un chef derrière tout ça. Mais chaque intrigue a son méchant (l’équivalent des agents du Spectre), son complot, ses enjeux.
Pour ma part je n’ai pas trouvé ça gênant, j’ai apprécié toutes les histoires, chacune est suffisamment longue et soignée, aucune n’est bâclée ou précipitée, mais ce format ne plaira peut être pas à tout le monde. Il n’y a pas vraiment de fin non plus au terme des 7 tomes. J’aurais pu vous dire que l’avantage est que vous n’êtes pas obligé de vous acheter tous les tomes mais en réalité le découpage n’est pas adapté aux histoires. Souvent une intrigue s’achève au milieu d’un tome et la suivante est à cheval sur 2 tomes. Mais là, on est davantage dans un défaut de l’édition française. Il y a bien la fin du tome 3 qui coïncide avec une fin d’enquête. Pour les curieux qui ne voudraient pas prendre les 7 tomes, ça peut être une façon de savoir si vous aimez.
A ce propos, autant parler d’un autre souci propre à l’édition Glénat. Apparemment au moment de la sortie de ce manga, Glénat avait des soucis avec son imprimeur et en aurait changé plusieurs fois. Je n’ai pas creusé davantage le sujet, mais cela se ressent sur certains tomes. Les 3 premiers tomes sont imprimés sur un papier similaire, ni trop fin ni trop épais, mais le 4 souffre d’une qualité d’impression moins jolie sur un papier fin qui rend le manga tout mou, et le tome 5 c’est l’inverse, il est plus rigide (voire trop rigide) que les 4 premiers. Rien de catastrophique mais c’est quand même dommage.
Pour conclure, je dirais que c’est un bon manga dont il faut réussir à franchir le cap du premier tome qui se cherche encore un peu, que ce soit au niveau du dessin fouillis ou la tonne d’informations qu’on nous balance et qui donne peu de place aux personnages pour se développer. Que cela ne vous rebute pas ! Le manga ne fait que se bonifier au fil des tomes en proposant un chouette voyage à travers le monde rempli de références culturelles et de détournements historiques orchestrés avec précision. Rarement un joyeux bordel comme celui-ci aura-t-il été conçu avec une telle minutie. Et on regrette que la sortie de la suite ait été annulée en France pour cause d’un succès trop mitigé de cette série. On peut sans problème s’arrêter après les 7 tomes puisque cela reste une fin d’enquête, mais il n’y a pas vraiment de conclusion ni de destruction du « Spectre ».
Avec le titre de la suite Jabberwocky 1914 , on peut supposer qu’elle se déroulera à l’aube de la première guerre mondiale. Mais cela risque de filer un coup de vieux aux personnages, donc je ne suis pas forcément convaincu par cette hypothèse.
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Tout le monde le sait ! Les dinosaures ne sont pas morts et ont eu un rôle actif sur le cours de notre histoire du cheval de Troie à Jack L’Éventreur ! Dans la lignée graphique directe de Sin City, Mattie Boy vous invite à découvrir chez Bruce Lit, Jabberwocky un manga jouissif et délirant.
Les dinos font même du rock :
Je ne connaissais pas du tout. Les scènes d’action ont l’air de dépoter. Graphiquement, on pense forcément à Sin City mais il semblerait que les dessins intègrent aussi des nuances de gris…
Le pitch est assez délirant mais pourquoi pas… Je vais checker ça en médiathèque.
Oui c’est vrai qu’il y a un peu de gris qui sert parfois à mieux délimiter des personnages par rapport à d’autres.
Je me souviens que je l’avais feuilleté à l’époque de sa sortie, très intrigué par les couleurs pop des couvertures. Comme toi, j’avais fait le rapprochement avec les dessins de Frank Miller, mais sans trouver qu’il s’agisse d’un plagiait, plus d’une influence patente. Ça me donc plaisir de découvrir de quoi ce manga retourne.
Comme tu le fait apparaître, l’auteur a l’air de bien jouer sur l’ambiguïté de savoir si l’héroïne est habillée ou non, ça se voit sur l’iconographie que tu as choisie pour l’article. Ce principe d’un complot à l’échelle planétaire et à l’échelle de l’histoire de l’humanité a l’air bien rigolo. Merci pour cette découverte.
Content de t’avoir éclairé alors. Je ne pensais pas que quiconque connaitrait dans la team^^ Et au final Eddy est fan et toi tu as feuilleté.
Non pas que je doute de votre culture, mais moi-même je n’en avais pas entendu parler et je ne l’ai vu nulle part. Je suis tombé dessus lors de mes périodes où je fouille sur des sites de critiques de BD pour découvrir des BD moins connues.
C’était à l’époque où je fréquentais assidument le rayon manga de la FNAC pour y trouver des lectures pour mon fils et moi. La couverture de cette série tranchait sur toutes les autres, attirant l’œil.
Je suis attiré depuis longtemps par ce manga, du fait, de ses influences. Mais j’éprouve trop de difficultés à décrypter les dessins. Je veux bien faire un effort pour passer d’éventuelles habitudes de lecture mais là c’est trop illisible pour moi. Dommage. Mais bravo pour l’article.
Polar actionner steampunk décomplexé, ce manga est plein de charme. aussi frais dans un rayonnage rempli de lycéens orphelins qui doivent devenir les meilleurs, ce manga détonne dans tous les sens du terme.
après cette apposition frappadingue de tous les concepts victoriens se fracassant les uns contre les autres dans une sorte de kaléidoscope est hors norme au soleil levant.
un ajout à cette mythologie intertextuelle qui est le miroir positif du post-moderne.
Euuuh…tu connais personnellement ou tu réagis juste à l’article ?^^
Je suis fan!
J’adore quand un manga ne ressemble pas à un autre manga…
As-tu déjà lu Ashman de Yukito Kishiro qui est une extension de l’univers de GUNNM dans le monde du rollerball. c’est un graphic novel dessiné lui aussi à la Frank Miller de Sin city. c’est juste une pur délire.
je reconnais bien là, ton esprit de défricheur voulant partager avec le plus grand nombre les œuvres les plus confidentielles…
congratulations!
Ben…merci^^
Non je n’ai pas lu Ashman. J’ai un peu arrêté Gunnm. J’adore la première série mais déjà j’ai eu du mal à finir Last order qui pour moi perd beaucoup du charme de la première série avec ses tonnes de bastons à la DBZ interminables et une implication émotionnelle vachement moins forte. Je ne lirais pas la prochaine série des aventures de Gally sur Mars.
Je conserve par contre une grande affection pour la première série qui m’a presque fait chialer quand on découvrait que Ido avait perdu la mémoire.
Mais bon un petit spin off gentillet, pourquoi pas ?
J’ai lu Ashman il y a fort longtemps (je l’ai encore dans ma bibli). Sur ce récit, c’est étonnant de voir Kishiro pousser son style vers du NB très contrasté façon Sin City. C’est un spin off sympa. Après, je ne dirais pas que c’est « gentillet, vu qu’on retrouve le Motorball et ses coulisses…
Je dis gentillet dans le sens « qui ne dure pas 40 tomes » Une BD sympa pour le lecteur quoi, qui n’impose pas de suivre un truc interminable^^
Merci à toi.
Je confirme que le mouvement incessant est là dans le manga. Le rythme est assez soutenu.
Le tome 1 est plus ardu à déchiffrer visuellement mais déjà vers le milieu du 2eme l’auteur adapte davantage ses décors pour rendre l’action lisible. On voit une certaine évolution, pas spécialement du trait mais du côté plus « épuré » des décors quand c’est nécessaire.
Bon comme tu le mentionnes ça m’a tout l’air d’un délire contrôlé, donc je suis très intéressé. J’ai reservé les 2 premiers tomes et reviendrai faire part de mes impressions ASAP.
Ce qui est rigolo, c’est que les Dinosaures jouent aussi un rôle dans certains tomes de Sin City.
Les lecteurs FB me font dire que la série Area 51 du même auteur est excellente .
Et puisque tout le monde sauf moi semble connaître l’origine du mot Jabberwocky, j’ai appris qu’il s’agissait d’un poème de alice au pays des merveilles. Que j’ai lu. Et qui n’a donné mal à la tête….
Ah te voilà enfin ! J’avais pris peur. Si même toi, tu ne commentes plus les mangas, la rubrique du blog est vouée à mourir^^
J’attends tes retours alors.
Area 51 fait déjà vachement plus de tomes et n’est pas encore finie. Et tu me connais, moi et la durée des séries. Limite je suis content que Jabberwocky soit finie en 7 tomes même s’il n’y a pas de grosse conclusion.
Oui le Jabberwock est un espèce de monstre bizarre qui apparait dans un poème. Et Lewis Caroll, ça secoue toujours un peu la tête…
Ah et tu aurais du prendre les 3 premiers tomes. Car comme je l’indique dans l’article, la fin du tome 3 correspond à une fin d’enquête. La fin du tome 2 va te laisser en plan au milieu d’une histoire.
Et pareil, ne te décourage pas si tu trouves le tome 1 costaud à déchiffrer visuellement. ça va en se bonifiant au fil des tomes. C’est pas au début que c’est le meilleur quoi.
Ok
Si c’est intelligible, ça ne me pose pas de problème.
Mon emploi du temps jusque mardi ne me laissera pas bcp de temps, ne vous inquiétez pas.
Pour moi, Jabberwocky était un film des Marx Brothers, mais je ne retrouve rien à ce sujet. J’ai dû confondre… Merci pour la découverte, Mattie, je ne connaissais donc absolument pas ce manga. Ca a l’air sympa et j’aime beaucoup le graphisme qui me semble un lointain cousin de celui de Ted Naifeh (Courtney Crumrin). J’y vois un peu le trait de Qwak aussi (Le soleil des loups), voire celui de Cromwell (Anita Bomba). Quant à l’histoire, elle sonne très steampunk non ? Enfin je ne suis pas certain que cela soit super mais pour le coup ça pourrait m’intéresser. Pas dans l’immédiat…
La BO : je ne connais vraiment qu’un seul album de Dinosaur Jr (Where You Been) que j’adore. J’aimerai tellement retrouver leur Black Session que j’ai usée en K7 quand j’étais étudiant. Pour le moment, les autres disques que j’ai tenté d’eux ne m’ont pas fait d’effet plus que ça même si j’aime bien. Il sort de quel album ce titre ?
Au fait, il sort d’où, ce titre ? Quel lien avec l’histoire ou les personnages ?
Je n’en sais fichtre rien. Je ne connais pas ce groupe mais j’ai trouvé que leur nom faisait écho au thème des dinosaures de la série.
Ah c’était une question en rapport avec la BO ou le titre du manga ?^^
Oups pardon, je parlais du titre du manga 😀
J’ai compris la référence à Dinosaur Jr évidemment 😉
L’histoire sonne steampunk ? Je ne sais pas. Pour moi le steampunk c’est une ambiance fin XIXeme siècle avec des éléments rétro-futuristes. Et il y a un peu de ça (je le dis dans l’article d’ailleurs^^) Mais une histoire (un scénario quoi) peut-elle être steampunk ? Je ne vois pas ce que tu veux dire^^
Jabberwocky est je pense simplement une référence au dragon du poème de Lewis Caroll. Les dinosaures sont rapprochés des dragons dans les croyances du manga (les dragons chinois sont des dinos) C’est un titre qui sert je pense à renforcer l’aspect « cryptozoologie » du manga, avec des créatures mythiques qui sont assimilées à des dinosaures.
Merci pour l’explication. Ben le steampunk, pour moi, c’est une ambiance plus que des références pointues, par exemple La brigade chimérique fait vachement steampunk je trouve.
Oui oui mais c’est ce que je voulais dire, c’est une ambiance. Tu parlais d’histoire steampunk. Moi pas voir ce que ça veut dire^^
Mais oui niveau costumes, ambiance, armement fantaisiste et machines étranges dans une époque fin XIXe, on est dans du steampunk.
Des dinos, du steampunk…et Tornado qui ne vient même pas commenter parce que c’est un manga imprimé en sens de lecture inverse…c’est triste^^
Ah oui pardon. Peut-être qu’une histoire steampunk mélange en plus des accessoires et du decorum retro-futuriste un lien direct à l’histoire (Jack l’éventreur, Marie Curie…) et de l’action, de l’aventure. Jamais une chronique sociale par exemple.