Les petites distances Véro Cazot & Camille Benyamina
Article + Interview par PRESENCE
VF : Casterman
Toutes les images copyright Cazot/Benyamina/Casterman 2018
1ère publication le 17/05/18- MAJ le 26/12/18
Et de trois ! Après Betty Boob que nous avions eu l’honneur de soutenir un peu avant tout le monde et sa préface signée pour notre bilan 2017, Véro Cazot revient chez Bruce Lit pour son nouvel album Les petites distances avec Camille Benyamina au dessin. Présence vous en fait la review immédiatement suivie d’une interview exclusive des deux auteures avec en bonus des illustrations inédites fournies par Camille.
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Ce tome comprend une histoire complète indépendante de toute autre. Il est paru en avril 2018. Le scénario a été écrit par Véro Cazot, les dessins et la mise en couleurs ont été réalisés par Camille Benyamina. Cette histoire comporte 146 pages de bandes dessinées. Elle est découpée en 4 chapitres : (1) le parfum imaginaire des fleurs artificielles, (2) à la croisée des ondes, (3) la théorie des cordes sensibles, (4) la fin des illusions.
Max est en train de ramener une plante en pot artificielle chez lui, à pied. Alors qu’il traverse une rue, il se retrouve repoussé par le flot de piétons venant en sens inverse, au point de se retrouver à son trottoir de départ, tellement personne ne prête attention à lui. Il rentre chez lui et découvre sa copine Ana au lit en train de se faire déshabiller par un autre homme. Ce dernier s’étonne, sans être plus gêné que ça ; Ana se rend compte qu’elle avait oublié l’existence de Max, alors que ça fait 4 ans qu’ils sont ensemble. Léo (diminutif de Léonie) est en train de prendre un verre de Sancerre au comptoir, un peu ennuyée. Elle répond à un autre client qu’elle n’arrive pas à retrouver son appartement. Il lui propose de l’accompagner jusqu’à son adresse. Elle lui propose de monter avec lui et ils font l’amour. Au matin, elle joue les amnésiques effarouchées pour que le coup d’un soir déguerpisse au plus vite. Sa copine Jasmine (psychologue) arrive pour lui rendre visite et comprend immédiatement le subterfuge de Léo. Cette dernière prépare des repas fait maison, qu’elle livre à des clients.
Le même jour, Max se rend en consultation chez Jasmine, souffrant d’être insignifiant aux yeux des autres, au point que sa présence soit inconsistante, et que les autres ne le voient littéralement pas. Après quoi, il retourne dans l’appartement d’Ana, récupère ses affaires, et s’en va passer une nuit à l’hôtel. À chaque fois qu’elle rentre chez elle, Léo tient sa bombe lacrymogène à la main afin de se défendre contre les spectres présents dans son appartement. Elle récite une prière en forme de mantra avant de s’endormir, mais elle cauchemarde en pensant aux spectres imaginaires.
Le lendemain, Max prend une autre colocation, avec un dénommé Nabil, dans le même immeuble que celui de Jasmine et Léo. Il sort prendre l’air sur le balcon et aperçoit Jasmine sur le balcon voisin. Il la salue, mais elle ne le voit pas, et salue Nabil qui se tient derrière lui. Max insiste ; elle finit par le remarquer mais ne le reconnaît pas alors qu’il est son patient. Alors que Max ramène ses affaires dans l’immeuble (y compris sa plante artificielle en pot), il croise Léo qui lui dit que sa plante sent bon. Ils font connaissance, et Max lui tend la main pour une poignée de main, mais elle a un geste de recul en constatant qu’il lui manque 2 phalanges à l’index de la main droite.
Après l’extraordinaire BD Betty Boob, le lecteur guette la production suivante de ses auteures. Il découvre l’épais roman graphique de Véro Cazot, s’étant associée à une autre artiste dont les brèves notes en fin de volume indiquent qu’elle est tombée en amour pour le scénario. La scénariste a développé une histoire d’amour faite de petits rien sur une longue pagination, avec l’intervention d’un élément surnaturel : l’existence corporelle de Max s’éloigne de la réalité physique de l’humanité. Concrètement, il devient une sorte de fantôme, vivant dans un monde fantomatique qui est le reflet du monde réel, qui s’y superpose, mais il n’est plus perceptible que sous forme de discrètes sensations, et que par un nombre très restreint d’individus, essentiellement Léo. Sur la base de ce postulat, cette histoire d’amour revêt une forme des plus étranges, mais aussi inédite, dans laquelle Max peut observer tous les faits et gestes de Léo dans son intimité, alors qu’elle ne ressent que vaguement une poignée d’effets de sa présence. Camille Benyamina représente alors Max de la même manière que les autres personnages, mais avec des traits de contour moins appuyés, ou des couleurs translucides, laissant apparaître une partie de ce qui se trouve derrière lui, décors ou personnages.
Il ne faut pas longtemps au lecteur pour saisir le concept de la nature fantomatique de Max, et les auteures facilitent ce glissement vers la dématérialisation en tirant avantage de la pagination, montrant que le passage vers l’intangibilité s’effectue progressivement. Le lecteur et le personnage (Max) s’habituent ainsi en douceur à cet état sortant de l’ordinaire. Les dessins et le comportement de Max montrent un individu gentil, attentionné, ne cherchant pas à se mettre en avant, éprouvant de l’empathie pour les autres, apportant une forme de soutien ou de réconfort discret, sans chercher de récompense, sans attendre de remerciement. D’une certaine manière son comportement le rend aussi falot qu’attendrissant.
Sa banalité le rend littéralement transparent aux yeux des autres, alors même que sa présence produit un effet réconfortant. Le lecteur ressent toute la qualité de l’écriture et de la narration des auteures en prenant conscience que Max n’est pas fade ou inexistant. Bien au contraire, il s’attache tout de suite à cet individu discret et prévenant, gentil et attentionné, tout en conservant un caractère qui n’est ni celui d’un sycophante, ni celui d’un individu qui n’existerait qu’à travers les autres. Plus Max devient inexistant aux yeux des autres, plus il prend de la consistance pour le lecteur.
Dans le même temps, le lecteur s’attache immédiatement à Léo, jeune femme pleine d’entrain, semblant facile à vivre souvent d’humeur enjouée, décidée et sachant ce qu’elle veut, sociable. Camille Benyamina la représente avec une silhouette élancée, dans des postures naturalistes, sans velléité de la transformer en modèle de beauté, en mannequin de présentation de vêtements de mode ou de produits de beauté. Elle présente une forte identité visuelle du fait de sa chevelure rousse un peu sauvage (ce n’est pas non plus une publicité ambulante pour shampoing), et des taches de rousseur sur son visage. Du fait de la pagination et des situations évoquées, le lecteur pénètre dans son intimité, que ce soit pour des moments solitaires comme le rituel du coucher, ou pour des interactions sociales, avec une belle crise de fou-rire qui amène immédiatement un sourire sur le visage du lecteur.
L’artiste sait capter les gestes machinaux et les postures féminines, sensibilité visible dans les petits détails, comme la manière de retirer son débardeur en page 43. Il pénètre également dans son intimité physique que ce soit lors de sa toilette ou des ébats sexuels. À chaque page, il ressent une sensibilité féminine qui s’exprime, à l’opposé d’une mise en scène dans la performance physique, mais aussi sans sensiblerie, un équilibre délicat et épatant.
Au travers des scènes de la vie de tous les jours, le lecteur découvre en Léo, une jeune femme charmante, irrésistible même, car ses faits et gestes sont présentés comme naturels, comme allant de soi, les auteures lui laissant la possibilité de justifier un comportement sortant de l’ordinaire (sa simulation d’amnésie) en parlant à un autre personnage. Elle emporte l’amitié du lecteur par son refus de se résigner à la solitude, de subir les fantômes de ses angoisses, de faire au mieux avec ce qu’elle a (le choix de concubin), et son goût pour le sancerre et le chablis. En vis-à-vis d’elle, les différences de caractère d’avec Max ressortent avec force. Son langage corporel et ses postures font apparaître un individu plus effacé et plus prévenant. Utilisant toujours la copieuse pagination du récit, Véro Cazot préfère montrer l’état de Max plutôt que de l’expliquer. Le lecteur cartésien peut être un peu rebuté par ce procédé, mais il se rend compte que son attachement pour le personnage va grandissant et qu’il consent bien volontiers le petit supplément de suspension d’incrédulité nécessaire pour rester dans l’histoire. Or Max ne reste pas juste condamné à l’état de voyeur passif. Il bénéficie même d’une séquence constituant une variation sur le thème de l’origine secrète.
Alors qu’il s’est confortablement installé dans la relation univoque entre Léo et Max, le lecteur a la surprise d’accompagner Max rendant visite à ses parents. Il est encore plus surpris de constater qu’il a aussi disparu pour eux, littéralement remplacé par un chien. Les dessins montrent des adultes d’une cinquantaine ou peut-être soixantaine d’années, sereins et confortablement installés dans leur vie, apaisés et entièrement satisfaits du plaisir que leur apporte leur chien. La séquence est d’autant plus déchirante que Max ne se résigne pas à la situation, mais l’accepte comme une forme de fatalité contre laquelle il n’est pas utile de lutter. Il analyse son histoire personnelle plutôt que de subir et de se lamenter. Son inexistence atteint un summum : ce n’est pas simplement qu’il ne représente rien pour tous ceux qu’ils croisent, c’est aussi qu’il n’a plus d’importance pour ses parents, qu’il n’en a jamais eu. Il s’agit d’une séquence d’une rare cruauté, rendue plus insupportable par sa douceur et son naturel.
Le lecteur découvre par la suite que ce comportement découle d’une circonstance liée à l’histoire personnelle de Max, relatée pages 106 & 128, susceptible d’induire un tel refoulement. Cet effacement total de l’existence de Max est de nature à fendre le cœur de n’importe quel lecteur, et pour autant le récit ne verse pas dans le misérabilisme. Le comportement de Max relève plus de l’acceptation que de la résignation dans la mesure où il se rend compte que son état spectral lui permet de se livrer à des activités interdites aux gens en chair et en os. C’est ainsi qu’il prend un bain de soleil version naturiste (page 71) au milieu de des autres usagers du parc public, pour un dessin en pleine page des plus libérateurs.
Ce n’est pas la seule scène de nudité, car la sexualité et elle occupent une place importante dans le récit, apparaissant dans une quinzaine de pages, soit environ 10% du récit. À chaque fois, il s’agit d’un comportement naturel s’intégrant de manière organique dans le récit. Les dessins de Camille Benyamina ne peuvent pas être qualifiés de pornographiques, même lors de la représentation de l’acte sexuel, mais plutôt de sensuels, y compris lorsqu’il y a nudité frontale, voire pénétration lors de la page 81, entièrement dévolue à des accouplements entre adultes consentants. L’artiste ne se concentre pas sur les détails (pas de représentation des tétons, uniquement des auréoles), et ne place pas ses personnages dans des postures pornographiques ou de magazine de charme. La relation sexuelle est dépeinte comme une chose allant de soi, débarrassée de toute névrose ou de rapport de domination. Cela n’empêche pas les auteures de placer le lecteur dans une position de voyeur passif pour des scènes de positions banales, de masturbation, de triolisme, et même de lecture de manga pornographique.
L’activité sexuelle fait donc partie de la vie des personnages, sans fausse pudeur, mais sans que cela n’en devienne leur activité essentielle. Non seulement le lecteur se retrouve en position de voyeur, mais Max également car il a choisi de s’installer dans l’appartement de Léo, en tant que fantôme invisible. Il partage donc tous les moments de son intimité. Cazot & Benyamina utilisent le dispositif surnaturel du fantôme amoureux pour mettre en lumière des facettes de la relation amoureuse. Max a décidé de vivre avec Léo, même si celle-ci ignore tout de sa présence. Il a ainsi l’occasion extraordinaire de vivre avec elle à chaque instant de sa vie. Dans un premier temps, le lecteur constate que cette relation déséquilibrée ne profite qu’à Léo : Max se montre attentionné envers Léo en essayant de la rasséréner, alors que Léo ignore jusqu’à son existence. Le langage corporel de Léo évolue, indiquant qu’elle a regagné confiance en elle, qu’elle n’est plus minée par les fantômes du soir, les doutes et les angoisses qui l’assaillent. Max se détend également dans cette quasi absence de d’interaction avec le monde physique, acceptant l’état qui est le sien quasiment depuis sa naissance (il paraît que sa mère avait oublié qu’elle était enceinte jusqu’à ce qu’elle accouche). Le lecteur peut voir cette détente dans son comportement moins inquiet.
Bien évidemment la tentation est forte pour le lecteur de se lancer dans des considérations psychanalytiques. Max consulte Jasmine une psychothérapeute. Il est question de traumatisme d’enfance, entre la mort de la petite voisine de Max, et les douches de Léo dans l’enfance, ou encore de Max étant enfant de personne (page 105). À plusieurs reprises, des remarques anodines font émerger des névroses légères : Léo se rendant compte qu’elle n’arrive pas à supporter la vue d’un doigt auquel il manque des phalanges, un homme obnubilé par le risque d’un poil de nez qui dépasse, une problématique de mauvaise odeur corporelle. Dans ces occasions, le lecteur apprécie à sa juste valeur l’osmose entre scénariste et dessinatrice, comme si le récit était raconté par une unique personne.
Mais le lecteur peut aussi se passionner pour la dynamique de la relation qui se développe entre Léo et Max. Leur qualité de vie se trouve dégradée, celle de l’un comme celle de l’autre quand ils ne partagent pas leur vie. Il se développe ainsi une forme de codépendance pour pouvoir accéder au bonheur. L’un agit comme un exhausteur de goût pour l’autre, et dans l’autre sens l’autre fait littéralement exister le premier. À plusieurs reprises, le lecteur ressent la forte impression que c’est le vécu de la scénariste qui fait exister ces sentiments, comme si certains passages relevaient d’une autofiction honnête et sans fard.
Le lecteur referme le tome, totalement sous le charme d’une relation à laquelle il a presque participé de l’intérieur. La pagination laisse le temps aux personnages d’exister, et aux auteures de faire exister des moments fugaces, des sensations ténues qui sont l’essence même de la relation entre Léo et Max, qui lui donnent son unicité et sa qualité. Alors même qu’il s’agit d’une comédie sentimentale des plus intimes, le surnaturel est utilisé avec ingéniosité pour montrer le caractère et les difficultés psychologiques des 2 personnages principaux. Pourtant le récit reste léger d’un bout à l’autre, à la fois grâce aux dessins d’un grand naturel et d’une grande justesse pour le jeu des acteurs, à la fois grâce à l’écriture discrètement sophistiquée de Véro Cazot. S’il y est sensible, le lecteur apprécie la finesse d’observation qui s’exprime dans certaines phrases, ainsi que la saveur cocasse de certaines métaphores comme celle de la douche froide que subit Max, ou de son attachement à une plante en plastique, aussi factice que sa vie sociale.
5 questions à Véro CAZOT
Pour quelle raison ce récit devait-il s’étaler sur une pagination aussi importante ?
Le récit peut sembler trop long pour certains, trop court pour d’autres. Pour moi, ça va encore un peu trop vite par moments. C’était indispensable de s’installer dans cette histoire comme on s’installe petit à petit dans la vie de quelqu’un. De montrer toutes ces scènes ordinaires de la vie quotidienne, qui deviennent moins banales quand elles sont vécues par un homme invisible et extraordinaires quand l’amour entre en jeu. Trop rapide, l’histoire d’amour entre cette femme et cette présence invisible aurait semblé artificielle et peu crédible.
J’aurais aussi pu faire un peu plus court en gardant un point de vue unique sur Max ou Léo, mais les deux personnages me semblaient aussi problématiques, donc intéressants. Je voulais montrer comment les deux héros grandissent à la fois ensemble et chacun de son côté. Et grandir, ça prend un peu de temps.
En quoi était-il nécessaire que le lecteur assiste à l’activité sexuelle de Léo ?
C’est justement par la sexualité que se traduit toute l’évolution de ce personnage. Pour moi, la sexualité est très liée à la confiance, en soi et en l’autre. Au début de l’histoire, Léo est coupée de ses sentiments et de son corps parce qu’elle est gouvernée par la peur et esclave de ses névroses. C’est un personnage très cloisonné et littéralement « control freak » qui ne lâche jamais prise. Même quand elle couche avec un homme, ce n’est qu’une formalité, un moyen d’éloigner pour une nuit les démons de sa maison et de bien dormir. Elle n’y prend ni plaisir ni déplaisir, c’est comme si ça ne la concernait pas.
Il fallait montrer que, même seule, Léo n’a aucune intimité chez elle et que c’est paradoxalement quand l’homme invisible s’installe chez elle que Léo profite enfin de son intimité dans tous les sens du terme. C’est auprès de cette présence insoupçonnable que Léo s’éveille au désir et à la sensualité, qu’elle prend confiance en elle et en l’Autre. C’est une énorme révolution pour elle.
La sexualité était aussi le meilleur moyen de montrer la connexion et l’interaction des deux personnages. De montrer la réciprocité de leurs sentiments. Et de donner une forme de réalité à Max en montrant que même immatériel et inaudible, quelque chose en lui est encore en vie, de la vie pure capable d’inspirer de l’amour et du désir.
Finalement, lequel des 2 (entre Léo et Max) profite le plus de leur relation ?
Tous les deux, à égalité, je crois. C’est un cercle vertueux. Sans trop dévoiler l’histoire, chacun est l’ange gardien de l’autre et chacun apporte à l’autre l’élan de vie qui lui fait défaut.
Comme dans Betty Boob, vous avez inclus une scène d’enterrement. Est-ce un défi que vous vous êtes lancé, ou s’agit-il d’une symbolique indispensable au développement du personnage ?
J’avoue que je ne l’avais pas remarqué, donc non, ce n’est pas un défi que je me suis lancé pour chacun de mes travaux. Il y a d’ailleurs deux enterrements dans « les petites distances » si on compte celui de l’aspirateur. Ils ont tous pour moi une importance pour la construction des personnages : Il a un effet libérateur pour Betty Boob qui fait le deuil de son sein et de sa vie d’avant, et aussi pour Léonie qui se débarrasse symboliquement de ses démons qu’elle a enfermés dans l’aspirateur. C’est un moment clé de l’histoire qui les fait avancer, contrairement au troisième enterrement qui représente un double traumatisme subi par Max quand il était enfant.
Est-ce que comme Flaubert, vous pouvez dire Léo, c’est moi ?
Vous dites ça pour notre légère ressemblance capillaire ?
C’est vrai que « Les petites distances » est ma BD la plus personnelle. J’ai nourri mes deux personnages principaux de caractéristiques et de problématiques qui me sont proches ou en tout cas qui l’ont été. Coller ses névroses à ses personnages, c’est une très bonne façon de s’en libérer.
5 questions à Camille BENYAMINA
Le texte de présentation indique vous êtes tombée en amour du scénario. Qu’est-ce qui vous a séduit ?
La sensibilité de l’histoire, la fluidité et la justesse des dialogues, les petites pointes d’humour… Véro a vraiment une écriture fine et surtout très réaliste et poétique en même temps, c’est surtout ça qui m’a séduit, et bien entendu le thème de l’histoire et le rythme : j’ai adoré le fait qu’on prenne le temps de connaître ces personnages, de vivre avec eux en quelques sorte, je pense que c’est en ça qu’on s’attache à ce couple extraordinaire.
Le récit comporte plusieurs scènes de nudité et de rapports sexuels. Comment avez-vous choisi jusqu’où vous alliez montrer les détails ?
Je n’y ai pas réfléchi, j’ai fait comme l’inspiration me venait, et j’ai bien entendu fait exprès d’y faire figurer toutes sorte de couples car en 2018 il y a encore des esprits un peu étriqués par rapport à ça.
Comment fait-on pour rendre le quotidien de Léo visuellement intéressant ?
On s’imagine ! Et j’ai aussi pris des références. Vero habitant sur Paris m’avait fait une bonne banque de références photos, moi-même quand j’y suis allée j’ai pris pas mal de références, notamment l’appartement de ma petite soeur ( celui de Léo) et celui de ma grande soeur ( celui de Nabil) Les appartements parisiens sont particuliers, et l’histoire contient beaucoup de scènes à l’interieur donc il me fallait une base solide. Ensuite pour les details, déco, chez les parents ou chez Jasmine, le local cuisine et tous les autres lieux j’ai du jouer avec mon imagination !
Comment avez-vous procédé pour le casting des personnages, pour concevoir leurs apparences ?
Véro souhaitait qu’elle lui ressemble, rousse et bouclée, et ça collait bien avec le personnage, donc j’ai fait plusieurs tests, au départ elle était un peu trop “femme mature” ou un peu trop sophistiquée, donc je l’ai rendue un peu plus pétillante et rêveuse. Le défi c’était Max et Vlad, Max devait avoir du charme sans être un tombeur, au départ il avait un peu une tête de gnome avec des oreilles de chou. Et finalement j’ai affiné un peu ses traits pour qu’il soit un peu plus crédible dans ce rôle de grand timide-mais-quand-même-très-attachant.
Vlad lui devait être un peu bourrin super sportif, MAIS qu’on s’y attache (un peu) aussi, donc essayer de faire quelqu’un d’un peu bêta mais parfois attendrissant dans sa simplicité et ses maladresses…
En termes de mise en scène, quelle a été la séquence la plus difficile à organiser ?
La scène d’orgie n’était pas évidente, j’avais fait une proposition très statique au départ et plus graphique, suivant le scénario de Véro qui me dirigeait vers l’image de fresque tantrique, et je l’ai un peu trop pris au pied de la lettre. Finalement j’ai éclaté tout ça et c’est devenu beaucoup plus intéressant et plus organique.
Les transparences et le monde parallèle de Max était parfois un sacré casse tête également ! Surtout quand il s’agissait de dupliquer les objets. Mon défi était de conserver une bonne lisibilité pour le lecteur, tout en illustrant cette autre dimension.. Un petit challenge pour moi !
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La BO du jour : puisque Dame Cazot est désormais chez elle, laissons la choisir sa BO :
Merci à Bruce d’avoir fait l’intermédiaire pour l’interview qui m’a permis de prolonger le plaisir de lecture, une première fois en réfléchissant aux questions à poser, et une deuxième fois en découvrant les réponses ce matin, ravivant le souvenir du plaisir de cette lecture. Merci aux auteures de s’être prêtées si gentiment à ce jeu de questions.
Merci à toi Présence pour cette nouvelle analyse époustouflante d’un de mes albums ! Je te soupçonne de lire les bandes dessinées avec un microscope. Ou avec un monocle d’horloger. Tout ça avec l’exploit de ne presque rien divulgâcher. Je dis bravo et encore merci !
Il est vrai que l’équilibre entre ce qu’on dit et ce qu’ont tait dans un article est toujours discutable.
Merci pour ce retour inattendu, j’ai envie d’utiliser la formule toute faite : Tout le plaisir est pour moi. Mais pour rester dans le thème du récit, je comprends qu’il s’agit d’un plaisir partagé. 🙂
Le pitch de départ me fait beaucoup penser à L’homme qui n’existait pas de Bonin au féminin.
Ayant toute confiance en l’écriture en Véro Cazot et les dessins de Camille Benyamina étant vraiment chouettes, nul doute que je vais devoir acquérir ça très vite.
J’aime bien l’idée de confrontation entre nos fantômes intérieurs et ceux que l’on créé.
Tu parles d’une grosse pagination ? Le bouquin fait combien de pages ?
Cette histoire comporte 146 pages de bandes dessinées, c’est marqué dans le 1er §. 🙂
-Gasp- Autant pour moi.
Re gasp ! On dit « au temps pour moi »
Désolé de faire le relou qui corrige les gens^^
http://bescherelletamere.fr/autant-pour-moi-ou-au-temps-pour-moi/
J’ai pas eu le temps de le lire ;). Merci pour la correction.
BIen évidemment toutes les BD ont droit de cité ici.
Je suis d’ailleurs étonné que personne ne m’ait proposé de rendre hommage à William Vance et XIII
J’aime bien XIII, c’est un beau souvenir et je peux me les relire avec plaisir mais je ne me sens pas du tout pour faire un hommage.
Au départ je m’étais dit : « Mxxxe, encore un récit naturaliste, ça va manquer de vampires et de karaté, ça… ». Mais il y a cette histoire très originale d’homme qui disparait ! Ouf !
Plus sérieusement, ça a l’air vraiment très chouette. La phrase « Plus Max devient inexistant aux yeux des autres, plus il prend de la consistance pour le lecteur » est très engageante. On a vraiment envie de lire ça.
Pour le reste, c’est très beau. Alors…
Si jamais il sort une version director’s cut de cette BD (avec une pagination plus importante, la scénariste indiquant qu’elle aurait été prête à développer certaines scènes), je l’achète de suite. On peut rêver.
Je reste sous le charme de ces dessins avec une élégance narrative qui rend intéressante cette vie cette vie quotidienne.
Dans un sens c’est vrai que les semaines franco-belges sont souvent des semaines « naturalistes », ou « underground ». Pourtant il y a des BD de science fiction, d’aventure, policières (etc.) chez nous…mais à part les ultra classiques genre Tintin, ça n’a l’air d’intéresser personne (sauf moi^^)
C’est quand le karaté et les vampires, les robots et les ninjas, les dragons et les gunfights dans le franco belge ? Je dois m’y coller, c’est ça ?^^
Plus sérieusement, chouette article. Pas spécialement emballé par la BD mais bon évidemment c’est bien d’en parler. L’interview ça devient systématique dîtes donc ! C’est bien, et en même temps les articles qui en seront dépourvus vont finir par sembler incomplets^^
En cliquant sur la catégorie BD dans la barre de titre, on retrouve des séries de nature très différentes, et pas uniquement dans une veine réaliste, avec, il est vrai, une part importante d’articles écrits par toi. 🙂
En ce qui me concerne, j’ai tendance à rechercher dans les BD franco-belge, des récits qui n’existent pas ou sont sous-représentés en comics. C’est la raison pour laquelle je propose à Bruce des articles sur des BD qui ne sont pas ou peu basées sur l’action et l’aventure.
Je comprends bien, hein^^
Le truc c’est que ça donne l’impression que France = drame social. On a déjà cette impression avec les films français qui ne sont quasiment QUE des trucs sociaux naturalistes. Du coup il est vrai que moi je recherche des trucs « de genre » français en BD (horreur, aventure, policier, mythologie, etc.) justement parce que c’est sous-représenté dans la pop culture française globalement^^ Pour le ciné, ça peut être une question de budget mais en BD c’est pas un problème.
Mais ce serait injuste évidemment que je reproche à des auteurs français de faire de la BD sociale. C’est bien leur droit et ça semble bien fait d’après ce que tu en dis. C’est juste que ça semble coller à la peau de la culture française.
Des BD franco-belges sur lesquelles je devrais écrire quand j’en aurais le courage :
Korrigans
Long John SIlver
La dynastie des dragons
Code McCallum
Cross fire
Arawn
Le cycle d’Ostruce
Blacksad
Sanctuaire
Carême
Sillage
Sammy
Astérix
Spirou
Shi Xiu (déjà écrit et envoyé à Bruce^^)
Le fulgur (je dois encore le lire)
Et c’est TOUT de l’aventure, trucs de pirates, mythes et légendes, espionnage, steampunk, horreur, etc^^
Bon évidement de mon côté j’ai très peu de trucs sociaux et il faut bien que vous leur fassiez une place^^
Au risque de nuire à mon image d’intello sectaire en BD française 🙂 , j’ai lu quelques unes des BD que tu mentionnes : Blacksad, , Sanctuaire, un ou deux albums de SIllage (je n’en ai gardé aucun souvenir), Astérix (de la période Goscinny & Uderzo), une quinzaine de Spirou de différentes époques. Je me souviens aussi avoir offert 2 tomes des Korrigans à un neveu à l’occasion d’un Noël. J’ai également récemment entamé la relecture de la série Jessica Blandy, de Jean Dufaux & Renaud, que je trouve encore meilleure qu’à la première lecture.
Je serais très curieux de lire un article sur Long John Silver dont les couvertures m’ont attiré à chaque nouveau tome, mais série pour laquelle je n’ai pas franchi le pas de la lecture.
Pareil que toi pour Long John Silver. Jessica Blandy j’ai dû lire toute la série jusqu’en 2008. Sympa mais pas trop mon truc.
Sillage c’est plus orienté jeunesse, c’est pas forcément inoubliable mais j’avoue que j’aime beaucoup le dessin de Buchet.
Spirou et Astérix, encore heureux que tu en aies lu^^ Ce sont aussi des classiques ceux-là.
La dynastie des dragons c’est par le même Emmanuel Civiello aux dessins que dans Korrigans. C’est une légende fictive (euh…en gros c’est pas tirée d’une légende existant dans le monde réel, mais une inventée^^) chinoise à base de dragon, de phénix, d’amour, etc. C’est chouette.
Et j’attends aussi que Tornado me dise si Carthago vaut le coup^^ Le dernier tome sort dans un mois.
Le tome 2 de Dark Museum me tente aussi (le tome 1 ayant été chroniqué par Jyrille)
Sammy c’est le policier américain des années 30 ? J’adore Code McCallum et Sillage (même si là je me suis arrêté au tome 12). J’aime bien Cross Fire aussi j’ai du en lire sept tomes.
Ben Cross Fire il n’y a que 7 tomes^^ Donc t’as lu en entier. J’ai eu peur au début du truc un peu couillon mais sous des dehors jeunesse avec un dessin un peu typé manga, il y a aussi un paquet d’information sur l’histoire de l’Eglise qui atteste d’un gros boulot de recherche pour étoffer une théorie certes extravagante mais rendue prenante par ces références réalistes.
Oui Sammy c’est le duo de détective des années 30, par Berck et Cauvin. Tous les tomes ne se valent pas mais il y en a de très sympas.
Waow la classe ! Bon allez pif paf c’est vendu, levez c’est pesé, cette BD est pour moi ^^
Merci à toi Présence de me la faire connaître et merci aux auteur(e)s de l’avoir écrite !
Ca me fait penser que j’avais dit quasi la même chose pour « L’homme qui n’existait pas » (évoqué plus haut par Bruce) et que je l’ai hélas depuis totalement zappé… Bon il va décidemment falloir que je fasse une liste « à acheter » pour mes retours ponctuels en France !
(ce blog veut ma ruine c’est sûr)
En attendant tes retours en France, amazon refuse de te livrer au Japon ?
Oh Amazon ne refuse probablement rien, mais le cout de la livraison est à mon avis totalement dissuasif :/
Je n’avais pas pensé à cet aspect-là.
Y’a pas un amazon sur place ?^^
Enfin ça doit être les produits locaux en japonais.
Quoique on trouve bien des comics en VO sur amazon France.
Je t’avouerais que je n’ai tout simplement pas regardé ^^ mais bon des VF au Japon hum… vu que les Français sont 10.000 dans tout le Japon, je pense que le marché n’est pas très étendu ! Mais en tout cas je vais quand même vérifier pour le cas où…
C’est vrai que, vu de loin, le pitch peut faire penser à L’homme qui n’existe pas, mais l’article de Présence indique que le développement est très différent… Le dessin possède un charme indéniable mais je ne suis pas sûr que la personnalité des deux protagonistes me séduise vraiment…
Malgré ce nouvel éloge Présencien, je crois que je vais garder une petite distance avec cette BD…
Du coup, je n’hésite pas à faire un copier-coller de ma réponse pour ta remarque à l’occasion de Betty Boob 🙂
Je suis à court d’argument supplémentaire pour chanter les louanges de cette BD, mais c’est vrai qu’il y aussi un peu de fesse (là j’aurais tout tenté). 🙂
Haha. J’aime beaucoup ta formule. D’ailleurs je te déconseille aussi de la lire car après l’enthousiasme de Présence et OmacSpyder, tu risques fort d’être déçu et donc d’avoir raison 😉
Et puis ne pas te laisser appâter par l’argument sexuel de Présence (même s’il dit vrai) forcerait le respect.
Je suis allée voir ton article sur l’homme qui n’existe pas. Je vais m’intéresser de plus près. Merci !
Je sais qu’il est déconseillé d’écrire en fonction de son public 🙂 , mais la tentation en question était la mienne, c’est-à-dire de tenter de parler de la dimension psychanalytique du récit. C’est à ce moment-là que j’ai pensé à toi et que je me suis dit que le plus raisonnable était d’évoquer les éléments qui me semblaient relever de ce domaine, en croisant les doigts pour que tu développes cet aspect-là dans ton commentaire.
Je n’ai pas pensé à utiliser ce mot, mais je confirme que j’ai ressenti la tendresse des auteures envers leurs personnages. En te lisant, je prends conscience de cette construction sur la base de petites choses, rendue possible par la longueur du récit. C’est vrai qu’à mes yeux les personnages sont authentiques. Pour la définition, sa forme est trop poétique pour ma sensibilité, ou mon manque de sensibilité.
Je suis loin d’avoir lu tous tes commentaires, mais on les reconnaît immédiatement. Encore une fois, tu fais une analyse pertinente et vendeuse et je ne suis pas loin d’avoir envie de m’acheter Betty Boop et ce nouvel album. L’effacement n’est pas une chose nouvelle dans la fiction (à chaque fois je pense à un épisode de la première saison de Buffy), mais ce traitement inédit m’intéresse énormément. Et j’adore les dessins.
Les interviews sont super, j’éprouve beaucoup de fierté d’écrire ici (rarement) tellement tout cela correspond exactement à l’idée que je me fais de la presse, de la passion d’un art.
La BO : un des meilleurs albums de Eels, mais je ne les ai pas tous écoutés. Et ce titre est une petite perle. Il sonne un peu Beck depuis cet album.
j’éprouve beaucoup de fierté d’écrire ici (rarement
Tu as rarement été si productif que depuis un mois ! La preuve aujourd’hui.
Eels : j’ai quelques albums à la maison mais c’est très très répétitif sa musique. Je l’avais découvert dans l’ost du film Yes Man avec Jim Carey que j’avais bien aimé.
L’idée de Bruce de compléter un article avec une interview courte (quand c’est possible) est vraiment épatante.
Je suis bien d’accord, Présence ! Et tu as raison, le point de vue de Omac est bienvenu. J’ai adoré l’explication de Véro Cazot sur l’évolution de la sexualité de Léonie.
@Bruce : je n’ai pas le sentiment d’être plus productif, puisque ce sont des interviews. Elles demandent du temps de préparation, du travail et de la recherche, mais moins qu’un article en bonne et due forme sur une bd ou une série de bd, qui demande bien plus de choix à faire (tout ce qui concerne l’iconographie et la forme de l’article, son angle d’attaque, son point de vue, son propos et bien sûr les recherches sur wikipédia ou le web en général : j’ai tellement peur de dire des conneries que même sur Talk Talk j’ai lu des articles et intégré des éléments que j’ai considérés nécessaires alors que je n’aurai pas pu y penser moi-même). J’ai le sentiment trompeur que c’est plus facile sur un film ou une série télé. Par exemple, j’ai repoussé l’idée d’écrire sur le film Ghost in the shell lorsque je me suis rendu compte que je devais d’abord relire les Shirow, revoir le premier anime, et me renseigner bien plus sur le cinéma Hong-Kongais que je ne connais pas assez.
Eels : je connais depuis le début (Novocaine for the soul, chanson parfaite), et ses albums sont assez déprimants. Depuis quelques temps c’est vraiment répétitif mais quelques albums sont très attachants, comme ce Souljacker.
Merci de tout cœur.
J’ai bien fait de résister à la tentation… et de croiser les doigts. Je n’aurais jamais su considérer ce récit sous cet angle et encore moins l’exprimer.
Merci Présence d’avoir croisé les doigts 🙂
Notre album a une chance folle de rencontrer des lecteurs aussi passionnés que passionnants. Je peux vous engager tous les deux comme agents ?
Bien sûr. Il reste à négocier nos tarifs avec Bruce. 🙂
Ah mais Bruce est mon agent numéro 1. Je pense pouvoir bénéficier d’un tarif de groupe.
C’est avec plaisir que je t’intronise marraine du blog Véro.
Communions ensemble chers Bruce Liseurs.
Merci Bruce ! 😀
Il faut bien l’angle d’attaque particulier à « Bruce Lit » pour me convaincre de jeter un oeil à de l’indépendant franco-belge.
celui ci encre bien plus que Betty Boob me parle. j’aime le concept d’invisibilité par l’indifférence. ce fut effleuré dans Buffy, puis…
dans une bd de Pénélope Bagieu, l’héroÏne oublie subitement qui elle est. dans son enquête elle réalise qu’elle a été oublié de tous et que sa vie était invisible…
c’est assez sensible aussi…
Bruce Lit : le site de toutes les tentations, le site qui rend visible des BD (et autres) qui n’existaient pas pour nous jusqu’alors parce qu’elles nous étaient indifférentes. 🙂
« le concept d’invisibilité par l’indifférence »
Tu as vu le film Kairo de Kiyoshi Kurosawa ? Une sorte de ghost story sauf que…les « fantômes » sont des gens qui disparaissent, comme si leur mode de vie isolé et coupé des autres (phénomène renforcé paradoxalement par l’accroissement des moyens de communication comme Internet puisque la malédiction semble partir de là) dépeuplait le monde. C’est curieux. Et très sympa. Une sorte de film de genre sociologique.
Oui j’ai beaucoup aimé le film.
j’ai même mis du scotch de travaux autour de ma porte à l’époque. 🙂
Mouhahaha !
Euh…pour de vrai ?^^
Je suis un taré… 🙂
Du temps où j’étais à fond dans le japon, j’étais pas bien dans ma tête et surtout j’avais l’impression de découvrir un truc nouveau tous les jours, ça provoque une sorte d’ivresse.
un jour j’en ai eu marre des histoires à l’école et c’est jamais revenu…
bizarre
Je songe à partager ton commentaire sur tous les réseaux sociaux et sites de ventes de livres. Je pense aussi en faire des bandeaux pour chacun de nos albums en librairie 😀
Et comme je suis plus sentimentale que Présence (enfin c’est ce qu’il veut nous faire croire), je suis très sensible à ta conclusion car c’est un de mes points de départ, essayer de définir l’amour. Cette chose indéfinissable et inexplicable qui se passe parfois entre l’esprit et la matière.
Bref, merci encore d’avoir lu notre album avec tant d’attention et d’avoir trouvé du sens à toutes ces petites choses.
Je vais être obligée de rallonger le bandeau de nos albums 😉
Comme je le disais sur Facebook, ça vole haut et beau par ici ^^ Lire pareilles choses sur son travail, c’est assez fou et extrêmement émouvant. Je reviendrai par là les jours de coup de mou, toutes les fois où je me demande si ça vaut la peine de passer autant de temps derrière son ordinateur pour rester si peu de temps dans les librairies.
Jolie psychanalyse de cette histoire, le coup des pères absents et de la castration symbolique (je ne me l’étais pas formulée de cette manière mais c’est très juste !).
« En attendant père sonne le glas de l’existence » : magnifique !
Une nouvelle fois MERCI OmacSpyder d’avoir pris le temps de partager toutes ces belles réflexions avec nous.
Lu d’une traite aujourdhui.
J’ai un peu trouvé le rythme répétitif. L’histoire est longue, plus que ce que je m’imaginais. Mais l’univers de Cazot et Benyamina est chaleureux, assez pour oublier que parfois c’est un peu insistant sur ce pauvre Max qui n’existe pas. Il y’a un moment où l’histoire fait du surplace dans le dernier quart avant de redécoller vers un final que j’ai beaucoup aimé.
J’ai trouvé, malgré les dessins enjoués et fabuleux de Camille, la tonalité plus sombre, plus triste ces deux solitudes qui s’unissent dans le silence loin de la superficialité des rencontres parisienne.
J’aime beaucoup l’idée de la chasse à fantôme via l’aspirateur. A propos, si Leo ressemble à Vero Cazot, je n’ai pas pu m’empêcher de me demander si la psy lesbienne n’avait pas quelques traits commun avec Camille. Les dialogues sont justes et percutants.
C’est en tout cas une chouette parabole atypique de la vie en couple allant à l’encontre de sa représentation usuelle : le manque de visibilité due à la routine apparaît dès le début de l’histoire. Le meilleur est à venir pour Max et Leo !
Quoi !!! Tu ne l’avais pas encore lu !!!
Imagine ! J’ai dû l’acheter (option moyenne âgeuse : ON)