Gotham by gaslight par Brian Augustyn et Mike Mignola
1ère publication le 23/04/18- Mise à jour le 24/06/18
Un article de Eddy Vanleffe
VO : DC
VF : Urban
Cet article portera sur le graphic novel de Batman: Gotham by gaslight écrit par Brian Augustyn, dessiné par Mike Mignola et encré par P.Craig Russel.
Cet album a été publié par DC en 1989 et disponible à nouveau en France chez Urban depuis le 22 juin 2018.
Et si Dracula pouvait rencontrer Martine à la plage? Voilà la question qu’ont toujours aimé se poser les lecteurs américains. Le déplacement ou l’inclusion d’un élément incongru dans une frise déjà, ça porte un nom en SF, c’est l’uchronie.
Si l’on peut remonter à 1836 pour les prémices du genre (Napoléon et la conquête du monde par Louis-Napoléon Geoffroy-Château), l’on réalisera la portée significative que cet exercice aura dans le nouveau continent.
Les britanniques publient même un recueil qui préfigurera l’anthologie Marvel «What if»: If it had happened otherwise, par Sir John Collings Squire. Winston Churchill, également écrivain à ses heures, touchera au tabou américain ultime en imaginant le général Lee gagnant la bataille de Gettysburg durant la guerre de sécession, Jusqu’à ce que Philip.K.Dick lui rende la politesse avec le Maître du Haut Château (adapté en série TV) réinventant l’issue de la seconde guerre mondiale.
C’est une sorte de traitement que de vouloir lécher ses plaies en se martelant «Et si les choses s’étaient passées autrement?». C’est une autre façon de vouloir analyser, l’Histoire et son caractère inéluctable. Le lecteur, non passif devant sa lecture développe une autre façon d’ingurgiter son récit à plusieurs niveaux simultanés tel un polyphonique corse.
Il est donc amusant de constater qu’il n’y avait pas de meilleur foyer pour cette «idée volante» que les comics de super-héros.
En concevant plus ou moins consciemment les premiers univers connectés voulus cohérent (sic), ceux-ci étant gérés par une multitude de personnes impossibles à coordonner correctement. Ils ont involontairement créé le fantasme du «Et si…» En effet il n’est rien de plus facile que détourner le cours d’une chronologie fictive. Monde parallèles, futurs alternatifs sont des bonbons sucrés et inoffensifs qui se succèdent sans fin depuis The Flash of the two Worlds en 1961.
Mais tout ça ne suffit toujours pas, il faut mélanger, réinventer, ré imaginer, remodeler.
Frank Miller ne supporte pas de se voir vieillir et refuse d’imaginer que Bruce Wayne soit désormais plus jeune que lui. Sur cette base, il réinvente le Caped Crusader en pleine crise de la cinquantaine en le confrontant à la dystopie américaine telle que les années 80 la concevaient. Instantanément The Dark Knight Returns devient un classique de la Bande-dessinée internationale ouvrant une nouvelle brèche aux récits «hors continuité».
Survient alors à la charnière des deux décennies 80-90 cet album signé Bryan Augustyn et surtout Mike Mignola prenant possession projets après projets d’un style de plus en plus typé, épais, riche en aplats de noirs, faisant la part belle aux pilosités faciales, aux regards cernés et aux lèvres mi gourmandes-mi méprisantes. Il excelle par ailleurs à dépeindre les univers vieillots, victoriens inventant presque le Steampunk en BD.
Bryan Augustyn est beaucoup plus discret mais il semble aimer le fantastique et surtout mette un élément incongru dans un univers semblant cohérent, ici Batman dans monde victorien.
Dans cet album qui intronise en grande pompe la fameuse collection «Elseworlds» transformant son timide pendant de chez Marvel «what if…», en graphic novel classieux, nous assisterons à un véritable crossover improbable qui déplacerait Bruce Wayne dans le temps.
Si aujourd’hui, il est devenu aisé d’imaginer l’Homme d’acier naître en U.R.S.S. ou voir Batman au Moyen Âge, ou encore muni des pouvoirs des Green Lanterns, cet exercice premier du nom ne recrée absolument rien. Tout est écrit comme si l’intrigue mettait en scène les Bruce Wayne, Alfred et commissaire Gordon habituels. C’est là que réside d’ailleurs le tour de force qui a placé cette histoire parmi les favorites et les plus importantes parmi les fans. A tout moment, on pourrait interrompre l’histoire et imaginer le plan d’un Épouvantail ou d’un Psycho-pirate plongeant le protagoniste dans un passé possible/probable.
Le déplacement temporel au temps des becs de gaz n’est pas la seule astuce dépaysante, non la trouvaille va être d’entremêler l’Histoire vraie en extrapolant sur le destin d’un tueur on ne peut plus réél: Jack l’éventreur, avec celle de la plus célèbre des chauves-souris, en pointant ce que les deux pourraient avoir en commun. Car voilà c’est bien Batman qui s’immisce dans un monde aux accents des plus réels. Ce n’est pas un exercice tout bête qui consisterait à retrouver les différentes versions fan friendly ou décalés de nos icônes préférées. Non il s’agit d’une histoire profitant des ombres jetés par la dramaturgie originelle de ces deux personnages, l’un fictif, l’autre non pour en tirer une nouvelle tout à fait naturelle et pertinente.
Tout comme dans le légendaire Year One, Bruce Wayne revient dans une Gotham en proie au chaos, après un long Voyage à travers le monde où il a pu parfaire tout son savoir, son érudition et son sens de la déduction pour devenir un justicier masqué. Celui-ci a étudié auprès des plus grands esprits européens. L’un tout à fait historique et reconnu, l’autre fictif.
Nous noterons à ce stade que tout élément réel sera cité formellement alors que ceux qui viennent de l’imaginaire seulement désignés de manière allusive et anonyme. Les cartes sont ainsi brouillées. Et c’est à ce détail que l’on pourra désigner ce récit comme une uchronie. Le croquemitaine historique a disparu sans avoir jamais été retrouvé. Cet homme aurait pu parfaitement s’enfuir sur le nouveau monde et continuer sa carrière où vivre incognito jusqu’à la fin de ces jours. A ce stade toutes les extrapolations sont permises et la lecture se fait bel et bien à plusieurs niveaux: Batman hors de son époque et l’irruption d’un Jack l’éventreur en pleine Amérique industrielle justifiant leur rencontre au sommet. Dans ce cas-là, rien de mieux que ces cités crépusculaires de la Nouvelle-Angleterre, décors idéaux pour ce néo-gothique que représente si bien cette allégorie nommée GOTHAM aux forts accents de Boston ou de Providence.
Mignola en profite pour désacraliser physiquement Batman, plus imposant qu’athlétique, au masque réaliste et à la houppelande très datée. Ses seuls gadgets sont des armes existant réellement, rendant la frontière d’autant plus perméable avec notre véritable monde. Les autres protagonistes ne sont pas en reste avec ce Gordon tout en rouflaquettes et Alfred en majordome enfin dans son époque sans souffrir du moindre anachronisme.
Organique et séminale cette BD est sans l’avoir voulu l’acte de naissance, d’une collection, d’un fantasme et d’un style graphique qui n’aura pas à se peaufiner encore beaucoup avant de nous livrer Hellboy, l’un des fer de lance du Steampunk mystérieux et mystique aux atours gothique vintage.
Ce graphic novel aura droit à une suite: «Masters of the future» par Brian Augustyn et Eduardo Barretto qui ne parvient pas à recapturer l’essence du premier volume, la faute à une intrigue beaucoup moins charismatique, un vilain totalement transparent et un graphisme bien moins typé. Barreto est un artiste chevronné mais remplacer Mignola n’est pas chose aisée.
L’aura de cette cinquantaine de pages passera le temps au point de faire partie de ces fameux arcs adaptés en version animée par le studio Warner Bros.
Cette version sera donc très différente et assez….déconcertante.
Les deux principales différences ne seront pourtant pas forcément des atouts, se chargeant peut-être même de rendre cette dernière itération bien plus emplie de clichés que la version papier originale:
1- C’est la fête du caméo inutile: entre l’apparition de Poison Ivy totalement gratuite et les Robins transformés en Irréguliers de Baker street…
2- Cet aspect est bien plus difficile à expliquer. Il paraît normal de corriger l’un des détails surannés du volume d’origine: le quasi absence de personnages féminins en dehors des victimes de Jack. Selina prend donc une importance assez visible à l’écran. Signe des temps, elle devient une suffragette blâmant la police de son indifférence sur le sort des victimes qui ne sont que des femmes après tout. Là où ça va me titiller les instincts chagrins de mon cervelet, c’est que pour finir, Selina ne joue qu’un rôle de demoiselle en détresse. Elle se mêle de beaucoup de choses mais pour servir de faire valoir à un Batman plus mâle alpha que jamais. L’effet de cette nouvelle tendance à servir un discours novateur absolument pas suivi d’actes concrets, rend cette itération de Catwoman particulièrement agaçante…
En dehors de ces deux raisons, les scénaristes se sont sensiblement éloigné de la trame originale, afin sans doute de pouvoir créer un suspens supplémentaire à une trame jugée sans doute trop convenue selon les standards actuels. Nous avons donc droit à un twist absolument imprévisible assez bien trouvé et même assez culotté. Un animé moyen mais sympathique qui perd un peu de la force simple de son modèle.
Depuis Gotham By gaslight La porte est cependant désormais ouverte. Nous pouvons imaginer n’importe quelle situation pour n’importe quel personnage et cela dans les seules limites que nous imposerait notre imagination.
Et si je vous disais que dans mon esprit Thorgal est une sorte de Clark Kent amerri chez les vikings… vous voyez. Nous n’avons plus de frontières. Quelle ivresse!
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En 1989, pour la première fois de son histoire, Batman voyage dans le temps et affronte Jack l’éventreur dans un Londres infesté par la tuberculose. Si on vous dit que c’est en plus illustré par Mignola et réédité au moins de juin, vous aurez forcément raison de vous ruer sur ce nouvel article d’Eddy Van Leffe pour Bruce Lit.
Bo du jour: Judas Priest: The ripper! Ça paraît un peu évident non?
Oh un vieux classique celui-là ! A réserver pour vos soirées d’Halloween, je vais le mettre sur ma liste d’achats de Juin!
Bonne idée d’ajouter cette terreur urbaine que fut Jack the ripper à la mythologie urbaine de Gotham City. Les deux vont si bien ensemble.
Et bon graphisme également de Mignola qui nous pondu une fresque impressionante avec sa version de Dracula.
Son Dracula va aussi ressortir en VF prochainement (Delcourt ?).
D’abord j’ignorais tout de l’existence de ces What if de DC. Merci pour la remise en perspective historique du machin. Personnellement j’avais bien aimé l’incursion de Wolverine au moyen âge de Rahne de Terra. Bcp moins celle de Gaiman qui m’avait vite gonflé.
Puisque je suis dans ma phase Bat, je jetterai un oeil à l’occasion lors de la réédition Urban.
Thorgal = Superman chez les vikings ?
Le débat du jour ?
Judas Priest : pas fan du tout mais je me rappelle que Reznor a produit Two et que Dave Mustaine dont j’appréciais beaucoup le Megadeth était très fan.
Si tu es dans ta phase Batman, je te conseille la version de la maison d’édition Rackham, qui contient aussi « Sanctuaire », et qui donne son titre au recueil.
« Batman by Gaslight » y est commercialisé dans un très beau noir & blanc, qui donne au dessin de Mignola, une bien belle ambiance.
C’est en VF, et c’est sorti en 2004.
carrément
J’ai lu la vo jusqu’à l’usure (cette période de Mignola est de loin celle que je préfère) puis j’ai usé la vf Comics usa et alors la version n et b est arrivée!!! Un régal absolu!
En ce qui concerne la parenté supposée entre Superman et Thorgal, je jouerais plutôt celle de Thorgal et de Yor, le chasseur.
Belle petite bd [https://artemusdada.blogspot.fr/2009/12/yor-le-chasseur.html], dont on à fait un film ….. hum, plus discutable.
À vous de voir !?
Je l’ai lu il y a un bail. je n’en garde pas un souvenir marquant, ce qui est étonnant car, sur le principe, il y a tout pour me plaire là dedans…
Tu en parles fort bien cela-dit, avec un bel éclairage sur le contexte de sa publication et les raisons de son succès public et artistique.
Je ne me souvenais pas qu’il s’agissait du premier elseworld DC. Dans le même genre, ce que j’aimerais bien lire, perso, c’est la trilogie rétro « Superman : Metropolis – Batman : Nosferatu – Wonder-Woman : Blue Amazon ».
Sur la comparaison entre Thorgal et Superman, j’en parlais dans un des articles que j’ai écrit ici même. Je vois que tout le monde s’en rappelle. Sympa… ( 😀 )
Enfin un article avec lequel je ne suis pas d’accord. En fait, je dois reconnaître que je fais partie de ces lecteurs bon public, prêts à lire une rencontre entre Dracula et Martine. Après tout si Archie a rencontré Punisher, rien n’est impossible. Ton introduction sur les uchronies met en évidence tout l’intérêt qu’on peut porter à ce type de décalage, généralement révélateur des conventions ou des habitudes prises sans forcément en avoir conscience.
Comme Tornado, l’intrigue ne m’a pas marqué parce que le scénariste se contente de reprendre uniquement les caractéristiques les plus simplistes des personnages, sans les approfondir, sans vraiment que cette rencontre jette un éclairage nouveau, ou simplement inattendu. De même cette époque de Mignola n’est pas ma préférée, même si j’ai bien apprécié Ironwolf: The fires of revolution, avec Howard Chaykin & John Francis Moore.
Bonne idée d’avoir passé en revue l’adaptation en dessin animé. Pour le coup ta comparaison met bien en évidence la concision du scénario originel, et la difficulté pour les autres scénaristes de l’étoffer de manière pertinente.
Pour qui aime cet artiste, je conseille DC Universe par Mignoloa. A tenter.
https://www.amazon.fr/gp/product/1401268889/ref=ox_sc_act_title_1?smid=A1X6FK5RDHNB96&psc=1
merci pour ces retours.
pour ma part, j’aime surtout le style de Mignola durant sa période de formation qui va du graphic novel Docteur Strange et Docteur Fatalis au premier Hellboy. il s’est depuis de plus en plus stylisé et je trouve ses personnages très émaciés et bâclés aujourd’hui.
Ce graphic novel n’est certainement le plus fouillé et il n’obéit pas aux règles habituelles de l’uchronie ((je ne sais plus pourquoi j’ai choisi cet angle) sauf si l’on prend le point de vue de Jack L’éventreur qui est une figure à la fin inconnu et assez vierge finalement. On ne sait pas grand chose de lui et tout ce qu’on écrit n’est que conjecture.
Le point fort est justement d’exploiter la faille et le terrain compatible des deux figures pour un récit au carrefour parfait. c’est une histoire autant de l’un que de l’autre…
là réside sa force à mes yeux.
Ben celui-là, je l’ai toujours pas lu… Je me rappelle effectivement d’avoir vu en rayons une VF en noir et blanc il y a quelques années, mais je ne l’avais pas achetée.
J’aime bien Mignola mais je ne suis pas un fan absolu non plus. Son Space Odyssey chez DC, c’est à peu près de cette époque-là aussi, non ? J’avais apprécié sans plus…
J’ai un gros faible pour le Jungle Adventure (RCM Jungle Saga en VF) sans doute à cause de « Serval » (comme on l’appelait à l’époque).
La partie intro sur les Elseworlds est utile, même si je ne suis pas convaincu du parallèle Martine à la plage avec Dracula, qui fait plus crossover que Uchronie… mais bon, je suppose que l’image WTF de ce mélange était trop tentante…
salut,
En relisant l’article, je ne l’ai pas aimé…
effectivement il manque de rigueur et Martine et Dracula n’ont rien à foutre là….on voit que je patauge!
Mignola sur Space Odyssey c’est nettement moins bon que ses Batman je trouve ; il y est plus dans son couloir de nage avec le Caped Crusader et dans le terroir & l’urbain, et surtout le fantastique.
Ne serait-ce qu’en terme d’ambiance.
Je reviens brièvement sur les Elseworlds, pour préciser mon point de vue sur la question, qui n’est qu’un point de vue (certes appuyé par de la documentation et des recherches (qui sont un peu mon dada)
« Batman Gaslignt » n’est pas le premier de la collection à proprement parler, c’est « Holly Terror », le premier. « Gaslight » a été inclus, et est considéré comme le premier que, si je puis dire, rétroactivement. « Holly Terror » a le célèbre logo sur sa couverture, « Gaslight » ne l’avait pas au moment de sa première sortie.
DC Comics a réécrit l’histoire de son label, ce qui est de bonne guerre si on considère ce qui y est publié.
Les termes peuvent également induire un certain flou artistique, dans la mesure où chez nous, tout ou presque, c qui est publié en librairie, l’est sous couverture cartonnée (rigide).
Ainsi « Gaslight » a-t-il était publié en format « souple ».
L’utilisation du terme anglais « graphic novel » est lui aussi -souvent- trompeur.
Un graphic novel n’est jamais que ce qu’on appelle par chez nous un album, autrement dit une histoire complète publiée d’un seul tenant. Au contraire bien entendu, de la mensualisation (forme encore très majoritaire de publication aux USA) d’histoires à suivre (ongoing), et du « trade paperback », qui est un recueil desdits mensuels.
Un graphic novel n’est pas forcément cartonné, il n’est pas plus de qualité diégétique supérieur, mais il put faire partie d’une série à suivre.
Et pour terminer un mot sur l’uchronie, laquelle est une branche de l’Histoire, même si elle a rejoint la fiction en tant que sous-genre (souvent de la SF), et est une affaire très précise.
Il s’agit de décrire une société de manière plus ou moins étendue, à partir d’un fait historique (souvent pour des raisons d’immédiate immersion un fait très très connu) réel (c’est un point tout aussi important, la réalité) que l’on modifie et dont on invente (et examine) les répercussions sur des termes plus ou moins longs.
Martine à la plage versus Dracula est bien entendu plus un crossover qu’autre chose.
L’uchronie, bien qu’assez proche des univers parallèles, qui pour des raisons diégétiques se doivent d’être différents du notre, n’en est pas un. Un univers parallèle n’a pas besoin de justification(s) historique(s).
Au contraire de l’uchronie dont l’Histoire (avec sa hache majuscule), est le carburant essentiel.
Les Elseworlds sont d’ailleurs plus des univers parallèles ou alternatifs, plutôt que des uchronies. Pour la petite histoire c’est dans un numéro de Wonder Woman qu’on rencontre la première occurrence d’un univers parallèle chez DC, bien avant « Flash of two worlds ».
Les Elseworlds sont aussi, selon moi, une réponse du berger à la bergère à un moment où justement DC Comics a supprimé ses « terres multiples », lors de la Crise bien connue (1985).
Ils permettaient, comme ça été dit je crois, de s’affranchir du principe de continuité, lequel impose de devoir lire n’importe quel numéro d’un fascicule de BD qui s’y trouve soumis, de façon synchronique et de façon diachronique. Au contraire des univers paralèles où on peut raconter un peu ce qu’on veut.
Si on regarde d’ailleurs les Elseworlds consacrés à Batman, il n’y a pas vraiment d’uchronie.
« Gaslight » peu entrer dans la catégorie, si on considère que Jack l’Éventreur est un personnage historique, et que le « point de divergence » (il y a toujours un point de divergence dans une uchronie) serait le moment où il « disparait », et qu’on invente son départ aux États-Unis, début de l’uchronie.
Merci de votre attention, vous pouvez reprendre une activité normale.
[-_ô]
J’avais complètement oublié Holy Terror dont je comprends mieux maintenant que DC s’enorgueillissait de la parution, du fait que Alan Brennert (producteur et scénariste pour la télévision) en soit le scénariste.
Brennert est aussi un écrivain, et un nouvelliste, j’ai lu l’un de ses romans et une ou deux de ses nouvelles, et c’est un auteur très subtil, un fantastique tout en nuance, de la belle prose.
@artemus : je suis d’accord sur tes distinguos pour monde parallèle / uchronie mais du coup, certains Elseworlds sont quand même des uchronies, comme Red Son, puisque la présence de Superman en URSS change l’Histoire.
Oui tu as raison, c’est pourquoi j’avais pris la précaution de rester un peu vague, n’ayant pas tous les Elswords en tête.
Toutefois, les aventures de Superman se déroulent-elles dans notre continuum spatio-temporel, ou est-ce dans un univers parallèle au notre ?
L’uchronie, ayant -normalement- un point de départ historique avéré, de notre réalité historique (du moins au moment où la divergence commence).
Par exemple, Watchmen est une uchronie, si on considère l’apparition du Dr Manhattan comme point de divergence. Car on peut considérer qu’elle se déroule, du moins tout est fait pour cela, et c’est ce qui fait une partie de son charme, dans notre réalité.
Mais là je pinaille bien sûr ! [-_ô]
Je n’avais jamais entendu parler de cette bd, merci donc Eddy de la mettre en avant ! Je vais peut-être craquer dans un mois, mais rien n’est sûr : j’adorerai m’offrir d’autres trucs, comme le Batman et les monstres de Matt Wagner…
Je ne saisis pas si c’est à Gotham ou Londres que se passe cette bd ? Gotham, d’après des articles lus récemment, serait en fait New-York.
La BO : j’écouterai plus tard. Jamais essayé Judas Priest sérieusement.
C’est Gotham qui est une sorte d’avatar de la Nouvelle Angleterre à la Boston, Providence etc…
Voici une histoire de Batman pas comme les autres. Le super-héros est revisité dans une autre époque, l’époque victorienne. Les éléments principaux de l’univers de Batman sont présents, le tout dans l’année 1889 !! Surprenant notamment grâce à l’intégration du steampunk et de Jack l’Eventreur.
Lire la suite sur le blog Lecture DC.
—-> Lire la suite sur https://lecture-dc.fr/gotham-by-gaslight-batman/
—-> En savoir plus sur l’Ordre de Lecture DC Comics sur https://lecture-dc.fr
INTRIGUES 4.5/5
DESSINS 4/5
PERSONNAGES 4.5/5
LES PLUS
Les excellentes ambiances qui se dégage de la lecture
La touche steampunk
L’utilisation d’éléments historique qui s’imbrique bien dans le récit de fiction
LES MOINS
Pas de suite 🙁
Un petit up en guise d’hommage à Brian Augustyn dont le décès a été annoncé il y a quelques jours.
Une bonne occasion pour (re)lire cet excellent one-shot.