La petite Bédéthèque des Savoirs : Les zombies Richard Guérineau & Philippe Charlier
Un article de PRESENCE
VF : Le Lombard
1ère publication le 2/03/18- MAJ le 02/04/22
Il s’agit d’une bande dessinée de 56 pages, en couleurs. Elle est initialement parue en 2017, écrite par Philippe Charlier, dessinée et mise en couleurs par Richard Guérineau. Elle fait partie de la collection intitulée La petite bédéthèque des savoirs, éditée par Le Lombard.
Cette collection s’est fixé comme but d’explorer le champ des sciences humaines et de la non-fiction. Elle regroupe donc des bandes dessinées didactiques, associant un spécialiste à un dessinateur professionnel, en proscrivant la forme du récit de fiction. Il s’agit donc d’une entreprise de vulgarisation sous une forme qui se veut ludique.
Cette bande dessinée se présente sous une forme assez petite, 13,9cm*19,6cm. Elle commence par un avant-propos de David Vandermeulen de 5 pages, plus une page de notes. Il commence par évoquer le fait que, dans les années 2010, les zombies sont devenus un phénomène de société, jusqu’à donner lieu à un programme destiné aux jeunes recrues américaines en les initiant aux mesures de survie en cas d’apocalypse zombie (sic). Il situe le début de la contamination zombie en 2003, avec la parution du livre Guide de survie en territoire zombie de Max Brooks. Il revient ensuite sur les précédentes œuvres majeures ayant utilisé le mythe du zombie en remontant dans le passé : Night of the living dead (1968) de George Romero, White Zombie (1932) des frères Halperin, L’île magique (1928) de William Searbrook. Il évoque ensuite les origines ethniques du vaudou, et même d’autres exemples d’individus étant revenus à la vie, présents dans la Bible.
La bande dessinée commence en évoquant la première mort de Claivius Narcisse le 2 mai 1962, décédé d’une crise d’hypertension à l’âge de 40 ans. Il est revenu à la vie en tant que zombi. Puis il est évoqué l’utilisation de ce mythe par l’industrie du divertissement en commençant par le film White Zombie (1932) jusqu’à nos jours, en indiquant qu’il ne s’agit pas seulement d’une mode, mais du reflet des angoisses liées à une grande période de transition sociale économique et politique. 18 ans après son décès officiel, Clairvius Narcisse a croisé sa sœur, et lui a expliqué ce qui lui était arrivé : cercueil déterré, esclavagisme dans une plantation jusqu’à le gardien soit tué dans une bagarre et voyage de par le monde car il ne souhaitait pas retrouver sa famille. Le récit revient alors à l’origine de la religion syncrétiste qu’est le vaudou, mélange de croyances traditionnelles de l’Afrique noire et du christianisme.
L’introduction de David Vandemeulen est impeccable comme généralement dans cette collection. Il retrace à rebours l’appropriation du mythe du zombie par les différents médias culturels, en accrochant immédiatement le lecteur avec cette information brute sur le plan CONOP 888 établi par le Pentagone, puis il passe en revue les films et les comics de zombies des années 2000/2010, sans oublier de mentionner le phénomène The Walking Dead de Robert Kirkman, et sa déclinaison en série télé. Au travers de cette plongée dans le passé, le lecteur voit apparaître la rupture d’interprétation de ce type de monstre avec George Romero qui le déconnecte de ses racines vaudou pour le transformer en une métaphore de situations sociales. En arrivant au film White Zombie, le zombie se retrouve bien connecté à une culture et retrouve ses sources vaudou. Le préfacier n’hésite pas alors à remonter plus loin et à trouver des exemples célèbres d’individus revenus d’entre les morts, dont Lazare et celui qui l’a ramené à la vie. La conclusion établit le cadre de la bande dessinée qui suit : la réalité contemporaine des cultes vaudou en Haïti et les patients considérés comme zombis.
Dès le départ, Philippe Charlier établit la distinction entre le monstre de fiction (le zombie) et l’état particulier de plusieurs citoyens haïtiens (le zombi, sans e à la fin). Il commence par évoquer le cas de Clairvius Narcisse, ayant subi l’état de zombi, dont le lecteur peut vérifier l’existence dans des encyclopédies en ligne. Il consacre alors 4 pages à la récupération du zombi sous forme de zombie dans les films cités dans l’avant-propos. Puis il revient à Clairvius Narcisse lors de son retour à la vie civile normale, et son parcours jusqu’à sa mort (finale). Il émaille son discours d’autres exemples de cas avérés et répertoriés de zombis : Adeline, une patiente de l’hôpital psychiatrique de Port-au-Prince, 9 zombis embauchés en 1918 par l’entreprise Haitian-American Sugar Corporation, Felicia Felix-Mentor (en 1936), les tontons macoutes, Francina Îleus (Ti-femme, 1979), Medula Charles (1970, une zombi enceinte), ou encore Exilus (1979).
Richard Guérineau donne à voir ce qui dit le texte en apportant quelques éléments visuels supplémentaires. Dans les 2 premières pages, il montre une végétation évoquant à grand trait celle d’Haïti, puis un individu qui progresse sur ce chemin, en haillons, une silhouette très vague. Les éléments de décors restent assez vagues dans les 2 autres pages consacrées à Clairvius Narcisse, même si le lecteur se doute qu’il a été représenté depuis un document photographique. Les évocations des autres zombis comprennent plus d’informations visuelles, essentiellement sur leur apparence, sur leur tenue vestimentaire et sur le milieu dans lequel ils se trouvent une rue, une maison, une chambre.
La manière de dessiner ces cas avérés de zombis ne relève pas d’une approche photoréaliste ou d’une reconstitution historique très détaillée. En particulier, l’artiste ne s’attarde pas trop sur les détails morphologiques, ou l’état de santé de l’individu représenté. De même le texte ne donne qu’un minimum de précision en évoquant ces cas. Du coup, il se produit un étrange phénomène, comme si le lecteur devait juste croire à ce qui lui est montré, sans preuve réelle, sur la bonne foi du scénariste. Il s’interroge alors sur les qualifications de l’auteur.
Un petit retour en arrière dans l’avant-propos permet de se faire une idée des qualifications de Philippe Charlier, un coup d’œil à sa bibliographie sélective en fin de volume en apporte la confirmation, et une recherche sur internet la transforme en certitude avérée. Le lecteur peut donc se fier à ces exemples de zombis (sans E). En outre, il reprend explicitement les observations de Wade Davis consignées dans un livre (The serpent and the Rainbow, 1985) qui a servi base pour le film de Wes Craven L’empire des ténèbres (1988). D’ailleurs l’impression de superficialité disparaît dans les autres types de séquence.
Richard Guérineau est un artiste de bande dessinée confirmé, ayant illustré la série Le chant des Stryges (17 albums à ce jour) avec Éric Corbeyran, et réalisé l’album Charly 9 d’après le roman de Jean Teulé. Lors de l’évocation des films de zombie, il reproduit de manière satisfaisante les affiches correspondantes. Lorsque le récit revient à Port-au-Prince, il en représente les rues, les cimetières et un péristyle, le palais de justice, etc. Le lecteur observe qu’il représente les personnes connues à partir de photographies pour en transcrire les traits : les dictateurs Duvalier père (François, 1907-1971) et fils (Jean-Claude, 1951-2014), Max Beauvoir (1936-2015), ou encore l’ethnologue afro-américaine Zoza Hurston (1891-1960).
Lorsque le lecteur s’attarde sur un dessin, il peut voir qu’il comporte un degré élevé d’informations visuelles, certaines représentées sous formes de traits encrés, d’autres apportées par la mise en couleurs. Lorsqu’il ne s’agit pas simplement de mettre en scène un zombi, les dessins montrent ce qu’évoque le texte en apportant des informations supplémentaires sur l’environnement ou les accessoires. En outre, le mode de représentation permet d’intégrer le panthéon du vaudou (les Loas, Baron Samedi, etc.) aux dessins sans qu’ils ne ressemblent à des créatures surnaturelles de pacotille.
Dans cet ouvrage, Philippe Charlier n’aborde pas que quelques cas de zombies répertoriés, il évoque également la constitution de la religion vaudou (3 pages). Il développe plus longuement les pratiques actuelles des bokors, des sorciers qui louent leurs services et qui pratiquent aussi bien la magie bénéfique que la magie maléfique. Il évoque rapidement les 5 entités qui habitent chaque être humain (z’étoile, n’âme, Gwo-bon-anj, Ti-bon-anj, kadav ko), ainsi que les Loas, la vierge à a peau noire Erzulie, le péristyle (temple vaudou), le potomitan (pilier au centre du péristyle), le Baron Samedi (chef des guédés, esprits de la mort) & sa femme maman Brigitte, Papa Legba et le poisson globe.
À la fois anthropologue et médecin légiste, Philippe Charlier aborde également le versant scientifique du phénomène des zombies, en particulier la tétrodotoxine qui se trouve dans les poissons-globe, la famille à laquelle appartient le fugu préparé au Japon. Il se produit alors un phénomène étrange dans l’esprit du lecteur, comme si on lui avait donné la solution au phénomène du zombie. Mais dans le même temps, les auteurs continuent de présenter les pratiques vaudou au premier degré. Il faut un peu de recul au lecteur pour comprendre un tel parti pris de l’auteur. En procédant ainsi, il évite de prendre une position condescendante vis-à-vis de croyances bien vivantes et toujours mises en pratique. En se concentrant sur les pratiques contemporaines, il évite de les rabaisser à un simple folklore d’un autre âge. Il parle de ce qui existe aujourd’hui dans une société culturellement différente, sans moquerie ni la transformer en spectacle touristique.
Comme à chaque fois qu’il se lance dans un ouvrage de cette collection, le lecteur n’a pas de moyen de savoir a priori quel sera l’angle d’attaque des auteurs. L’avant-propos de David Vandermeulen établit le cadre du propos de la bande dessinée, en rappelant que les zombies n’ont pas toujours été mangeurs de cervelle, et en établissant les qualifications de l’auteur. La bande dessinée adopte un parti pris d’ethnologue et de sociologue, avec des dessins apportant des éléments d’informations sur les environnements et les accessoires. La partie scientifique explicitant les moyens de l’existence des zombis s’insère parmi les autres, sans prendre la forme d’une révélation d’un tour de passe-passe. En filigrane, le lecteur peut distinguer des informations qui viennent démystifier pour partie le folklore, en particulier la déclaration de Mambo Mireille (page 54) sur le niveau d’activité des zombis. Au final ce tome de la petite bédéthèque des savoirs remplit son office : effectuer un tour d’horizon de ce que recouvre la notion anthropologique de zombie.
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Tout le monde connaît les zombies. Mais il existe un petit ouvrage qui vous en raconte les origines sociales et ethnologiques. Le Voodo Child Présence vous en parle chez Bruce Lit.
La BO du jour : Les Zombies, enfants de la culture vaudou Haïtienne.
J’ai maintenant lu 15 tomes sur les 18 parus à ce jour, de la collection de la Petite bédéthèque des savoirs que je trouve d’une richesse extraordinaire. Je remercie Bruce d’avoir publié un article sur l’un de ces volumes qui me plaisent tant.
Eh ben ça, ça me semble super intéressant dis donc ! Déjà l’idée d’utiliser la BD pour faire du documentaire de manière ludique est une bonne idée je trouve. Ensuite je me suis toujours intéressé aux origines des zombies dans le vaudou, tout simplement parce que les « mythes » et croyances m’intéressent.
Les figures mythologiques que tu énumères ne me sont pas toutes étrangères (comme le baron Samedi, papa Legba, les loas, etc.) et les films mentionnés semblent aussi témoigner d’un vrai travail de recherche sur les zombies dans la culture populaire (au passage, tu t’es trompé, le film de Craven c’est l’emprise des ténèbres, pas l’empire. Mais bon…c’est naze comme titre de toutes façons. The serpent and the rainbow c’est plus classe^^)
Pas de mention de « I walked with a zombi » de Jacques Tourneur ? Dommage. White zombi avec Bela Lugosi je crois l’avoir vu mais ça fait un bail.
En tous cas je trouve ça bien plus intéressant que les éternelles mêmes histoires d’apocalypses zombies rendues populaires dans les années 2000 (c’est même pas la faute de Romero vu que ses films n’ont pas du tout déclenché de mode à l’époque)
« Il commence par évoquer le fait que, dans les années 2010, les zombies sont devenus un phénomène de société, jusqu’à donner lieu à un programme destiné aux jeunes recrues américaines en les initiant aux mesures de survie en cas d’apocalypse zombie (sic) »
Mouais…et après on me dit que j’exagère quand je trouve cette mode débile^^
Je vais surement me procurer ce bouquin en tous cas. Merci pour cet article qui varie un peu des Walking Dead^^
Oups ! Merci pour la correction sur le titre, et pourtant j’ai fait l’effort de prendre des notes pendant ma relecture, snif…
Arrivé à la fin de ma lecture, je n’avais pas trouvé ce tome terrible : dessins pas assez descriptifs à mon goût et approche historique un peu superficielle. Ce n’est qu’arrivé au deux tiers de la rédaction de mon article que je me suis rendu compte que j’étais complètement passé à côté du point de vue choisi par l’auteur, celui de l’anthropologie.
Utiliser la BD pour faire du documentaire m’apparaît très compliqué parce que les auteurs doivent vraiment réfléchir à ce qu’apportent les spécificités de la bande dessinée (par comparaison à des photographies par exemple), et trouver des idées adaptées par narrer le documentaire, sans aboutir à un exposé avec quelques images pour faire joli.
C’est ce que je trouve passionnant dans les mythes. D’une part ils peuvent être tout simplement divertissants…mais ils symbolisent aussi quelque chose et en disent long sur une culture et la philosophie d’un peuple.
Apparemment, le bouquin va à contrecourant de la hype actuelle autour des zombies en se focalisant davantage sur les origines du phénomène et, surtout, sur le versant vaudou. Je suis d’ailleurs persuadé qu’il doit y avoir une large part des fans de zombies, actuellement, qui ne connaissent même pas ces origines !
Pour ceux que ça intéresse, j’ai écrit un commentaire à ma zone sur plusieurs films cités ici, essentiellement ceux liés au culte du vaudou : « Vaudou (I Walked With A Zombie) », bien sûr (qui est présent sur le blog dans l’article sur le Horla et le cinéma), mais aussi sur « White Zombie », « L’Emprise des Ténèbres » et sur « L’Invasion des Morts-Vivants », également chroniqué ici dans l’article « Les Monstres de l’Hammer ».
Cette collection de documentaires sous forme de BD est étonnante. Ce doit être un sacré boulot que de transformer l’exercice du documentaire en narration séquentielle. Si je devais travailler comme ça, je ne saurais pas par où commencer !
Le dessin ici est plutôt réussi. J’ai lu les deux premiers tomes de la série « Le Chant des Stryges » par le même dessinateur. Sans être mauvais, ça ne m’a pas donné envie de m’attaquer aux 17 tomes (!). On sent trop, derrière, une volonté manifeste de faire durer la série le plus possible. Du coup, en deux albums, il ne se passe quasiment rien… Bof.
@Tornado – Je te confirme que j’ai bien pensé à toi en découvrant les références au début de cet ouvrage, tout content de pouvoir les identifier grâce à tes articles.
Pour avoir lu 15 tomes sur 18 de la petite bédéthèque des savoirs, je te confirme que l’exercice est ardu et périlleux. Parfois, j’ai eu l’impression que le dessinateur reçoit un texte tout ficelé et qu’il lui faut déployer des trésors d’imagination pour concevoir des dessins venant compléter le texte sans le paraphraser. De ce point de vue, tous les tomes ne se valent pas.
J’avais lu une dizaine de tomes du Chant des Stryges à l’époque où j’empruntais des BD en bibliothèque. Je n’en garde pas beaucoup de souvenir et je n’ai pas d’envie particulière de les relire.
@Bruce – J’ai lu 2 tomes de la petite bédéthèque des savoirs pendant mes vacances : celui sur les Droits de l’homme (très bien fait), et celui sur le féminisme. Ce dernier est très instructif, même l’avant dernier chapitre sort du champ de la bande dessinée pour une suite de statistiques relatives au fait que le machisme tue, et le dernier en sort aussi avec une collection de citations de femmes anonymes.
Sur le vaudou, j’ai vraiment aimé le film : la porte des secrets.
C’est une jolie histoire. C’est quelque chose que je trouve important aussi de ne pas réduire les cultures à des pratiques primitives bizarres sous prétexte qu’on ne les comprend pas. En effet ça peut intimider ou paraître ridicule justement parce qu’on ne comprend pas mais le christianisme a aussi ses rituels bizarres.
C’est aussi ce qui fait que j’aime bien le film « I walked with a zombi » qui ne porte pas de jugement et ne désigne pas les adeptes du vaudou comme des méchants. Après ça reste un film « d’épouvante » mais sans stéréotypes.
L’emprise des ténèbres est intéressant à ce niveau aussi avec un volet presque documentaire, même si la fin est un peu trop à base de « super pouvoirs » bizarres moins subtils.
Ayant été élevé dans une famille catholique et ayant suivi le catéchisme pendant de nombreuses années, il m’a effectivement fallu plusieurs années par la suite pour me rendre compte que l’eucharistie peut aussi être envisagée sous un angle magique, voire une croyance de gens déjà bien partis dans leur tête.
J’ai fait un petit tour de la collection « La petite Bédéthèque des Savoirs »
C’est marrant les zombies fait presque figure d’intrus dans la liste. Il n’y a rien d’autre qui parle de croyances ou de faits historiques, ou pas grand chose en tous cas. Il y a pas mal de science, de biologie ou de sujets politiques.
Par contre celui sur « le nouvel Hollywood » pourrait m’intéresser.
Tu l’as lu, Présence celui là ?
Non, je n’ai pas lu le Nouvel Hollywood. C’est l’un des 4 que je n’ai pas lu avec celui sur le Heavy Metal (je ne pense pas être la bonne cible pour un ouvrage de vulgarisation sur le sujet, puisque a fait 35 ans que j’en écoute), et ceux sur le Rugby et sur les Abeilles, sujets pour lesquels je n’éprouve pas d’attirance. Peut-être finirai-je par me décider pour le Nouvel Hollywood… J’attends avec impatience les suivants annoncés pour mars puis mai sur des thèmes aussi divers que l’adolescence, le libéralisme, la naissance de la Bible et Crédulité et rumeurs.
Outre les domaines que tu as évoqués, il y a en aussi en sociologie et en art. Si tu en as la curiosité, tu trouveras mes commentaires sur amazon.
Ah non ! Si tu t’y mets aussi pour me tenter sur des lectures que j’avais écartées, je vais finir par me faire l’intégrale !
J’en avais déjà parlé mais, pour du reportage en BD, il y a la Revue Dessinée, qui sort tous les trois mois.
https://www.larevuedessinee.fr/
Le truc, c’est que… assez souvent, les reportages de la revue sont très informatifs mais déprimants…
Genre…
Contre les catastrophes naturelles, les petits Etats ne pouvant pas toujours assumer les coûts de reconstruction, il y a des assurances anti-catastrophes qui ont été mises en place, pour rembourser les Etats. Mais 1 – il y a des magouilles pour bloquer les remboursements (du genre, je rétrograde la catégorie de l’ouragan et je paye pas) 2 – ces assurances sont devenues support à des produits financiers spéculatifs…
C’est assez orienté aussi, ou du moins avec un point de vue.
Mais je préfère ce genre d’info à celle des reportages du JT qui sont trop souvent bâclés, superficiels, avec un constat fait à l’arrache et une analyse très peu poussée…
Je n’ai pas encore le courage émotionnel de tenter un numéro de la Revue Dessinée.
Il y a des extraits sur leur site…
Perso, je trouve aussi que c’est intéressant dans la mesure où le support de la BD permet de « dire » les choses différemment. Sans vouloir refaire du Scott McLoud en moins bien, je pense au fait de pouvoir revenir sur un chiffre, une donnée, lâchée sur la page, quand dans un reportage, il faut revenir en arrière (si on en a la possibilité, si c’est pas du direct). Je pense aux témoignages recueillis, qui ne nécessitent pas de silhouette flouttée, puisqu’il suffit de dessiner un personnage. Et du coup, paradoxalement, le témoignage ainsi recréé est plus « vrai », plus parlant pour le lecteur…
Allons, Présence, un lecteur tout terrain comme toi ne peut pas essayer au moins une fois…
Je n’ai pas encore tenté la Revue dessinée non plus, mais son extension Topo à destination des ados est très bien, pour ce que j’en ai lu (des parties du numéro 3 ou 4 je ne sais plus).
Merci Présence pour ce tome. Je viens de lire Le hasard, que j’ai trouvé un peu léger, même si il fait le tour de plusieurs sujets importants, et Le tatouage, très linéaire et historique. A chaque fois j’ai appris pas mal de choses (moins sur le hasard) mais jamais je n’ai trouvé la lecture désagréable ou fastidieuse. Pour le moment, j’aime toujours les dessins de cette série. J’ai encore le Heavy Metal et Le minimalisme sous le coude.
La BO, c’est une tuerie de masse de zombies…
Il faut garder à l’esprit qu’il s’agit d’ouvrages de vulgarisation. L’un des conséquences en est que si on connaît déjà un peu le sujet, on n’en apprendra d’autant moins.
J’avais énormément aimé le minimalisme, mais mon fils avait trouvé que ça faisait trop catalogue. Je n’ai pas lu celui sur le Heavy Metal parce que je crains que la ratio serait en faveur de la redite en ce qui me concerne, sans beaucoup de découvertes.
Tu as raison pour la vulgarisation. Je te dirai pour le minimalisme. Il doit être un peu comme Le Heavy Metal, dessiné par Hervé Bourhis, c’est donc des miscellanées comme le Petit Livre Rock, le Petit livre de la bande dessinée etc… a priori il y a même des coquilles, mais comme j’adore cet auteur et que je suis loin de tout connaître en metal, je prends.
un peu tard mais merci Présence de me faire connaître cette collection du Lombard qui est très « didactique » sur des sujets assez singulier en fait.
Les zombies resteront un thème particulier de la pop culture qui la don d’y mettre des sens pas forcément évident au départ (ouais parce que le consumérisme, à l’époque il a fallu me l’expliquer plusieurs fois..; 🙂 )
Comme on dit, mieux vaut tard que jamais. 🙂
Je n’ai pas vu les films de Roméro, donc je suis direct tombé sur l’explication du consumérisme, sans passer par la case visionnage ; ça veut dire qu’il a aussi fallu me l’expliquer.
Bon je l’ai lu et c’était très bien. Je ne sais pas trop ce qui t’a déçu à la première lecture. Qu’il n’y ait pas une réponse claire ? C’est sûr que légendes et faits réels se mélangent, les croyances déforment potentiellement les faits…et le tout reste flou. Mais pour un ouvrage de vulgarisation, je le trouve assez poussé. Ou peut être que c’est lié au fait qu’on ne sait vraiment pas grand chose de tout ça. C’est beaucoup moins simple de se renseigner là dessus que sur…disons…le heavy metal ou les abeilles^^
D’ailleurs Philippe Charlier a fait son petit voyage sur place pour rapporter tout ça. Très intéressant en tous cas. Même si pas forcément le meilleur moyen de donner envie de voyager là bas…
Je pense que tu as mis le doigt dessus : j’attendais une réponse claire, plus dans le domaine biologique et physiologique. En tant que lecteur, je n’ai pas su (par défaut de culture personnelle) reconnaître la démarche anthropologique. Ce n’est qu’en mettant mes idées en ordre par écrit que je me suis rendu compte que l’auteur adoptait une approche plus subtile et respectueuse de la culture du peuple considéré.