Superior Spiderman par Dan Slott par Camuncoli et Ramos
Ce commentaire traitera des 25 premiers épisodes de la série titre.
Ce pauvre Peter Parker ! Le super héros le plus célèbre de Marvel finira t’il de souffrir un jour ?
Médiocrement rebooté au cinéma, infantilisé après One More Day, cloné dans les années 90, assassiné dans l’univers Ultimate et maintenant réduit à l’état de fantôme ! Qui veut la peau de l’araignée ?
Superior Spiderman commence juste après la mort de Peter Parker. Celui-ci a été victime d’une lâche opération de Body Snatching.
C’est à dire qu’il occupe le corps d un ennemi mourant tandis que celui ci (Otto Ottavius) vit désormais de le corps vigoureux de notre héros .
Alors que Peter décède dans la peau d’un vilain sans personne pour le pleurer, Octavius entreprend une carrière de super héros en ayant en tête de surpasser en tous les domaines le Spider-man original ( d’où le titre ).
Wow ! Dan Slott a vraiment écrit ça, tout seul en un an ? Et Marvel a donné son feu vert ? Et Bendis n’est pas venu tout gâcher ?
Ce n’est pas la première fois qu’un vilain occupe le poste de super héros. En fait, Peter Parker pourrait même porter plainte pour multiples usurpations d’identité ! Venom bien sûr mais aussi Kraven, Ben Reilly et Kaine ont également enfilé les lances toiles de Peter en leurs temps.
Mais le scandale de la saga du clône n’était pas de remplacer Peter, mais de lui substituer Ben Reilly qui avait exactement la même personnalité !
Les puristes se rappelleront également que dans les années 90, lors de la saga Identity Crisis (complètement idiote et justement oubliée), Parker brouillait les pistes en assumant quant à lui l’identité de 4 justiciers !
En cela, donc, le traitement de Dan Slott n’a rien d’original. Il s agit pour un éditeur Avida Dollares de pouvoir vendre un héros avec 700 épisodes au compteur et 50 ans d’existence.
Ce qui est nouveau est le traitement de cette affaire. Sans concession, profondément novateur, trouvant constamment le bon équilibre entre le respect du personnage et la moquerie a l’encontre de sa mythologie.
Un détail amusant : les initiales de notre héros ? SM ! Comme si la souffrance masochiste de Parker était inscrite dans son ADN ! Car la plupart du temps la guigne légendaire de notre héros est de son fait !
Et c’est cette version que les lecteurs préfèrent :Peter Parker est un loser, un type fondamentalement honnête, gentil , écrasé par les responsabilités qui préfère souffrir et sombrer dans l’auto apitoiement plutôt que de blesser l’autre.
Notre héros est profondément névrosé, si mal dans sa peau qu’il en devient son propre ennemi. Clone, symbiote, possession, Peter Parker n’en finit plus de se battre contre lui même.
Lorsque un scientifique mégalomane se glisse dans sa peau, il est oblige de faire le constat que Peter malgré son physique, ses pouvoirs et son intelligence hors du commun a gâché sa vie de par les barrières morales qu’il s’est imposé !
Octopus constate, et c’est irréfutable, que Parker est un génie qui n a pas fini ses études, un fils à papa qui a négligé sa vieille tante pour faire le zouave, et un héros qui allait droit au combat sans aucune préparation !
Parker est il suicidaire ? Car les méthodes employées par Octavius relèvent du bon sens. Il laisse les menus larcins aux forces de police pour se concentrer sur les menaces majeures.
Il travaille main dans la main avec la presse, les médias et les autorités de New York pour ne pas aller seul au casse pipe et déploie des trésors de communication pour que ses efforts soient reconnus par la populace.
Il met au point tout un tas de gadgets notamment des cameras de surveillance dans toute la ville qui lui évitent les patrouilles inutiles. Ce qu’ Octavius gagne en efficacité se fait au détriment des libertés individuels des citoyens qu’il prétend protéger. Il entreprend de donner a Peter Parker son doctorat de scientifique.
Il devient donc le bras droit du maire de New-York (JJ Jameson !) , monte une entreprise permettant de breveter la technologie mise au point pour Spider Man et emploie désormais une dizaine de salariés !
Là ou Slott se montre habile, c’est en jouant en permanence sur ce qui unit et sépare ces deux hommes. Les deux sont habités par l’obsession de la justice. Mais si Peter souffrait d une obsession lie a la responsabilité et agissait de manière désintéressée , Otto a le souci de l’efficacité et du résultat avant tout au service de son égo.
Et si ce Spider Man se montre effectivement supérieur en tout, ses actes finissent par surprendre puis interroger ses amis comme ses adversaires .
Le nouveau Spider man est donc arrogant, violent , il n’ hésite pas à tuer, torturer, harceler ! Froid,méthodique, calculateur, il n’est pas non plus dénué de compassion et de qualités.
Slott décrit Octavius comme un homme travailleur, habité par son idée de la justice,capable d’obtenir le respect de ses pairs voire l’amour d un adorable personnage secondaire qui illumine chacune des scènes ou elle apparaît : Anna Maria Marconni.
Slott n’oublie pas que la réputation de Marvel s’est construite sur le double versant Super Heros /commentaire social. Il met ainsi en scène une jeune femme atteinte de nanisme dont la différence va émouvoir notre vilain qui va tomber amoureux avec le lecteur de cette femme intelligente et énergique.
Si je ne devais retenir qu une scène de toute cette saga, ce serait celle où Tante May demande à Anna si elle serait capable de donner naissance a des enfants normaux !
Et Peter /Octavius d’invectiver violemment la vieille la plus résistante du Marvel Universe ! Parker engueulant sa tante ! Du jamais lu !
Tres vite le lecteur est happé par cette narration brillante ou chaque épisode apporte une nouvelle pierre a l’édifice que Slott construit: l’ascension puis la chute d un homme dont l’intelligence finit par aliéner son entourage et rendre ses adversaires plus dangereux que jamais.
Les combats sont finalement assez secondaires mais assez jouissifs du fait des rebondissements incessants de la série. Les dessins de Camuncoli et Ramos, jeunes, dynamiques et emprunts de culture manga renforcent contre toute attente le côté irrévérencieux de l’entreprise.
A la différence de la saga du clone qui avait réellement envisagé d’éjecter Peter Parker du casting, Slott multiplie les indices demandant à son lecteur d’être patient avant de voir revenir notre héros. Slott aura t il les coudées franches pour aller au bout de son histoire ?
On sent que si cela ne tenait qu’à lui, il se débarrasserait de la double identité Spidey/Peter. Mais cela a déjà été fait et effacé lamentablement par Marvel auparavant.
Outre atlantique, il faut lire le courrier furieux des fans les plus conservateurs réclamant le retour au statu quo.
L un deux invective même directement Slott en lui disant : Spiderman ne t’appartient pas ! Il appartient a ses lecteurs !
La page Wikipedia mentionne même des menaces de mort à son encontre… Ce qui prouve un QI digne d’une huître, car il est impossible de ne pas voir dans la déconstruction du personnage, un chant d’amour à Spider-Man et à ses valeurs que Slott pervertit avec jouissance pour mieux les valoriser.
Que restera t il de ce run absolument brillant et comment Parker reprendra t’il le contrôle de sa vie mise à mal, voici l’interrogation angoissée de ceux qui aimerait que le respect de la continuité du personnage soit l’intérêt supérieur du personnage !
Content de voir que cette version t’a plu. D’accord avec toutes tes observations.
Tante May demande à Anna si elle serait capable de donner naissance a des enfants normaux – Je n’ai pas compris la réaction de Tante May, discriminant Anna-Maria du fait de sa petit taille.
J’ai commencé les She-Hulk de Dan Slott dans lesquels il s’amuse avec un métacommentaire plutôt rigolo.
Et bien voilà qui m’a donné envie d’en savoir plus et de lire cette série ! Merci beaucoup !
Bonjour et merci pour cette review.
Je n’ai pas un gros background en Sipderman mais j’avoue que j’ai adoré cette histoire.
Le fait de montrer ce qu’aurait pu être Peter Parker est vraiment génial.
J’aime aussi beaucoup le travail de Ramos qui rend des planches vraiment magnifique.
Ca m’a l’air intéressant mais je suis loin de connaître toutes les histoires de Spidey. Je ferai une remarque en disant que j’ai trouvé le reboot plutôt réussi même si très différent de celui de Raimi.
« Superior Spiderman » est la SEULE création estampillée « MarvelNOW » que j’ai achetée !!! Je pense avoir bien fait, même si j’en n’en ai encore rien lu…
@Bruce : C’est bien la première fois que je t’entends dire du bien de Ramos !
Bon. J’en suis au tome 4 (plus que deux).
Le début est super avec ce Spiderman qui dérape. Avec cet effet de miroir inversé entre les personnalités d’Otto et de Peter, ça met en valeur et en exergue plein de détails propres au personnage. C’est une super idée, originale et bien pensée.
Hélas, ça se ratatine vite. A partir du tome 3, ça devient vite très naze. Tous ces arcs avec le Super-bouffon, le bouffon roi et le Spiderman 2099, c’est de la sous-daube. On retombe illico dans les épisodes à l’ancienne avec les vilains et les bastons à gogo, les pitchs à la noix et les suporting cast hystériques. C’est nul de chez nul.
On est très loin -mais, genre à des années lumières- de l’écriture adulte d’un JMS ou d’un DeMatteis. A quel point on peut affirmer que le duo JMS/Romita Jr surclasse le jeunisme indigeste de Slott/Ramos ?
J’attends la fin pour être sûr mais pour l’instant c’est direction bac à soldes pour l’ensemble…
Alors déjà à l’époque, j’avais sauté les passages avec le SM de 2099.
Bon, j’ai fini.
Je n’ai pas aimé. Dans l’ensemble l’histoire n’est pas mauvaise mais niveau traitement, l’écriture de Slott c’est du mainstream de base pas très classe, quand même.
Dans cette période il y a vraiment plein d’idées qui me filent des boutons :
– Tante May qui convole avec le père de J.J. Jameson : J’aime pas.
– J.J. Jameson (qui a environ le même âge que son père…) en maire de New-York et à la tête d’une armée de robots anti-araignée, maire que l’on retrouve dans la plupart des scènes d’action : J’aime pas.
– Le Spiderman 2099 qui voyage dans le temps pour filer un coup de main : J’aime pas.
– Spiderman qui possède une île au large de NY (Spider Island) dans laquelle une armée de sbires à sa soldes construisent des robots et servent de chair à canon : J’aime pas.
– Le costume de Spiderman équipé de téléphonie high-tech lui permettant de communiquer en plein vol avec n’import qui et n’importe où : J’aime pas.
– Le faux/vrai/faux/vrai/faux Bouffon vert qui vit dans les souterrains de NY (et qui ne se change jamais) avec une armada de bouffons qui lui servent de chair à canon : J’aime pas.
– L’élixir du bouffon qui, comme celui du Joker, sert à transformer n’importe qui en méchant bouffon (que c’est con !) : J’aime pas.
Enfin, bref… Ce n’est vraiment pas un Spiderman que j’ai envie de lire, quand bien-même ce n’est pas le « vrai » Spiderman et quand bien même c’est original. Parce que dans la forme, dans la manière de raconter l’histoire, c’est pas bon. C’est bordélique, vulgaire, cacophonique. L’essentiel des épisodes m’a donné le même mauvais goût que ceux de la période de la SAGA DU CLONE : On étire le concept pour profiter de la hype et on bourre le tout d’une tonne de bastons et de vilains interchangeables en écrivant du comics de base pour ados au km.
Mon regard d’adulte, même en étant geek et nostalgique, ne peut pas soutenir ce genre de lecture.
Je sais à présent vers quoi je me tournerais quand j’aurais envie de lire du Spiderman : du DeMatteis, du JMS, du Jenkins, du Mac Farlanne, du Kevin Smith, du TANGLED WEB et du SPIDERMAN UNLIMITED Vol.3. Et au dessus de tout, le BLUE de Loeb & Sale. J’ai bien fait le tour de la question.
avec le temps, j’aurais tendance à te de donner raison. Tout ceci ressemble à un assemblage de Lego plus ou moins habile dont je me désintéresse totalement après Superior. Humberto Ramos n’aide pas.