Wonder Woman by John Byrne Book 1
PRESENCE
VO : DC Comics
VF : /
Ce tome fait suite à Wonder Woman by Mike Deodato (épisodes 0, 85, 90 à 100) qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu avant. Il suffit d’être familier avec la version de Wonder Woman conçue par George Perez pour pouvoir apprécier ces histoires : Wonder Woman By George Perez Vol. 1 (disponible en VF).
Il contient les épisodes 101 à 114, initialement parus en 1995/1996, écrits, dessinés, encrés et lettrés par John Byrne. La mise en couleurs a été réalisée par Patricia Mulvihill, seule tâche que Byrne n’a pas réalisé car il est daltonien, par contre il dessine aussi les couvertures.
Épisodes 101 à 104 – Après avoir quitté sa mère en très mauvais terme et promis de ne jamais remettre les pieds sur Themyscira (Paradise Island), Diana décide de s’installer à Gateway City (une ville fictive de l’univers DC, calquée sur San Francisco). Dès son arrivée, elle intervient dans un combat de rue entre la police et des pilleurs de banque disposant d’un armement futuriste. L’enquête de Diana l’amène dans un entrepôt où elle retrouve Mike Schorr (le policier rencontré lors de l’échauffourée) qui a suivi la même piste. Ils constatent rapidement que c’est Darkseid en personne qui tire les ficelles de ce trafic d’armes.
Épisodes 105 à 108 – Diana postule à un emploi dans le musée d’antiquités culturelles de Gateway City. Elle y est reçue par Helena Sandsmark qui lui présente sa fille Cassandra. Après avoir stoppé une armure géante animée (avec l’aide de Cassandra), elle est contactée par un dénommé Theophilus Warly, se prétendant démonologue. Elle se retrouve à enquêter dans un mystérieux manoir, avec l’aide de Phantom Stranger.
Épisodes 109 à 112 – Gateway City devient le lieu de manifestation de héros et de criminels décédés tels que Flash (Barry Allen, décédé dans Crisis on Infinite Earths) et Doomsday (la créature qui a tué Superman dans The Death of Superman). Que se passe-t-il ? Episode 113 – Cassandra Sandsmark a récupéré des sandalettes ailées et le bracelet d’Atlas et elle compte bien devenir la nouvelle Wonder Girl. Épisode 114 – Vanessa Kapatelis souffre d’horribles cauchemars dans lesquels Wonder Woman est une brute épaisse qui veut sa perte.
En 1995, John Byrne a dû mettre sa série Next Men en pause, faute de ventes suffisantes, dans un marché du comics en perte de vitesse. Il revient donc chez DC pour prendre en main cette série, et réaliser concomitamment Jack Kirby’s Fourth World. Il a réalisé les épisodes 101 à 136 de Wonder Woman, avec Mulvihill, sans interruption, sans encreur additionnel. Il a succédé au tandem William Messner Loebs (scénariste) et Mike Deodato (dessinateur) qui avait proposé une interprétation personnelle du personnage, mais un peu dissonante, entre un féminisme sous-jacent, et des dessins très axés sur la plastique de Wonder Woman. Pour une fois, Byrne ne revient pas aux fondamentaux du personnage. Il ne cherche pas à réinstaurer la version très particulière de William Moulton Marston & Harry G. Peter. Il se fixe plutôt comme tâche de la réinstaller parmi les superhéros de premier plan de l’univers partagé DC, de prouver qu’il s’agit d’une superhéroïne avec qui il faut compter.
Pour prouver la stature de Wonder Woman, John Byrne commence par lui faire combattre Darkseid, une création de Jack Kirby, un despote semi-divin. La première histoire permet de voir que Wonder Woman est quasiment l’égale de Superman en termes de force brute (elle le répète plusieurs fois). Il se tient à distance de tous les plans racoleurs, et il réalise des cases attestant de la puissance physique du personnage. Dès le premier épisode, elle soulève un tank à main nue, puis elle résiste à la torture infligée par Desaad. Elle tient tête à Darkseid en combat singulier, et par la suite, elle affronte même une sorte de clone de Doomsday, la créature qui a tué Superman. John Byrne réalise des cases de grandes tailles pour montrer l’importance de la présence physique de Wonder Woman. Il réalise des scènes de destruction massive pour prouver que l’héroïne tient sa position de la même manière que ses homologues masculins. Il n’hésite pas à strier sa peau de petits traits secs pour montrer qu’elle porte les traces des coups et des explosions.
D’une manière générale, l’auteur adopte une narration à destination d’un public de jeunes adolescents. Les cellules de texte sont copieuses et explicitent beaucoup d’éléments. Les personnages expliquent souvent leurs actions à voix haute. Ses illustrations sont à l’unisson de son scénario. Le ton général de la série est celui de l’aventure à grand spectacle, sans prise de tête. Byrne a déjà adopté son style définitif depuis de nombreuses années : des mises en page inventives, des silhouettes presque toutes identiques (il fait un effort pour conserver l’aspect massif de Darkseid), des personnages qui montrent les dents de manière quasi systématique au travers de lèvres plus ou moins entrouvertes. Chaque page comporte une moyenne de 4 cases (densité peu élevée pour une vitesse de lecture accrue).
Chaque épisode comporte une ou deux pleines pages mettant en valeur la force de Wonder Woman et son aspect guerrier. Les expressions des visages se répètent assez souvent et elles ne font pas dans la nuance. Pour cette série, Byrne a pris le parti d’un encrage qui accentue l’impression de d’esquisses ou de crayonnés. Du coup tous les individus (sauf peut-être Cassandra) semblent salis par la poussière des combats et griffés en de multiples endroits. D’un côté Byrne remplit ses pages avec de nombreuses silhouettes, ou des décors imposants. De l’autre, le résultat fait penser à des crayonnés assez rapides, plus qu’à des illustrations sophistiquées. Un regard plus attentif sur les décors montre qu’en fonction de ce qu’il représente, Byrne a parfois un coup de crayon très efficace qui fait surgir une forme en quelques traits essentiels.
Le lecteur plonge dans un récit de superhéros qui en assume les conventions. Le dynamisme des mises en page permet de voir les personnages bondirent d’une case à l’autre, traverser le ciel, se retrouver projetés à grande distance sous la force des impacts. L’artiste s’implique dans ses descriptions, que ce soit le volume de décombres sur Themyscira, le nombre d’incunables dans la librairie de Warly, les éléments technologiques dans le laboratoire du professeur Julian Lazarus, ou encore les déformations dans le cauchemar de Vanessa Kapatelis. Il utilise les conventions visuelles des superhéros, que ce soit pour le costume peu pratique de Wonder Woman, mais très iconique, pour les représentations de Sinestro et de Flash. Il reproduit à l’identique les apparences du Demon (Etrigan) et du Phantom Stranger, personnages qu’il avait l’occasion de dessiner dans Action Comics lors de la relance de Superman en 1986.
Tout du long de ces 14 épisodes, le lecteur prend plaisir à contempler ces démonstrations de superpouvoirs : les séquences de vol autonome de Wonder Woman, la distribution de torgnoles par Wonder Woman, la transformation de Jason Blood en Etrigan, les postures de Sinestro et Flash inspirés par leur version du Silver Age, la destruction massive générée par l’avancée de Doomsday, et même l’apparition le temps de quelques cases de Superman avec sa coupe de cheveux de type mullet.
Pour nourrir sa version du personnage, John Byrne a choisi de reprendre des éléments classiques de la mythologie de Wonder Woman, et d’y associer des créations de Jack Kirby pour DC. La première partie donne l’impression d’un grand coup de torchon sur Themyscira, sans trop se préoccuper des conséquences pour les amazones, qu’il s’agisse des moyens de la reconstruction, ou même du nombre de victimes. L’inclusion de Darkeid permet de positionner clairement Wonder Woman sur l’échelle de puissance. La participation de Jason Blood (Jack Kirby’s The Demon) confirme que John Byrne reste déférent vis-à-vis de la puissance de l’imagination de Jack Kirby.
Dans les 2 derniers épisodes, le scénariste va piocher dans les apports de George Perez à la série, que ce soit Decay, ou la présence de Vanessa Kapatelis. Il ne se contente pas de recycler ce que les autres ont fait avant lui. Afin de développer une identité propre à la série, il choisit la solution de créer une nouvelle cité fictive, à l’instar de Metropolis, de Gotham, de Central City (pour Flash), ou encore de Coast City (pour Green Lantern). Il crée également de nouveaux personnages, comme Helena et Cassandra Sandsmark, Mike Schorr et le mystérieux superhéros qui se fait appeler Champion.
Ces épisodes constituent avant tout une lecture de divertissement, avec des aventures à grand spectacle, utilisant les conventions des récits de superhéros, à commencer par les superpouvoirs et le règlement des conflits au cours d’affrontements physiques. Néanmoins, comme tous les autres scénaristes ayant écrit Wonder Woman, John Byrne ne peut faire autrement que de faire des choix quant à la représentation de Diana. Il se retient d’en faire un objet du désir. Il n’y a que dans le premier épisode où le lecteur la voit enlever son pantalon pour révéler son costume en dessous. Pour le restant des 14 épisodes, John Byrne proscrit toute posture et tout angle de vue ayant pour objet de titiller le lecteur mâle adolescent. Dans le deuxième épisode, il la soumet à la torture, mais le lecteur ne ressent pas de plaisir malsain à faire souffrir une femme : il s’agit de montrer son niveau de résistance, et d’insister de nouveau sur le fait qu’elle encaisse aussi bien que Superman.
Au cours de l’épisode 109, Cassandra fait observer à Diana que Mike Shorr semble n’avoir d’yeux que pour elle. Diana répond que c’est un problème qu’elle rencontre avec de nombreux hommes, y compris des compagnons de lutte, d’autres superhéros. Il fait ainsi remarquer qu’il est facile de ne voir en Wonder Woman qu’un objet, une femme magnifique. Il fait en sorte de la traiter comme une personne à part entière, et de mettre en veilleuse sa beauté exceptionnelle. Il s’amuse même à la faire côtoyer Mike Shorr qu’il montre comme étant un homme d’une taille assez petite, totalement effacé par la présence altière de Diana. Comme George Perez avant lui, l’auteur prend soin de mettre en avant des personnages féminins, puisque les 3 personnages principaux sont Diana, Cassandra et Helena Sandsmark. Il n’adopte pas une posture ouvertement féministe, mais il raconte une histoire dont les premiers rôles sont tenus par des femmes.
En outre, Byrne utilise une narration tout public, avec quelques rebondissements positionnant le récit dans un registre plutôt enfantin, à commencer par la double marque apposée par Morgan Le Fay sur le crâne d’Etrigan, mais que ni Diana ni Phantom Stranger ne remarquent. Il investit également du temps pour développer une nouvelle Wonder Girl, transcrivant bien l’enthousiasme et l’insouciance propre au jeune âge de Cassie. Le lecteur adulte peut trouver l’approche un peu naïve, mais il n’arrive pas à résister à la joie simple de Cassie.
Ce premier tome des aventures de Wonder Woman par John Byrne porte la marque de son époque, et même de la décennie précédente, avec une narration explicative appuyée, des bulles de pensée, et des conventions de superhéros encore un peu enfantine. Il bénéficie des dessins toujours aussi enthousiastes et énergétiques de John Byrne, d’une approche saine du personnage, éloignée de celle de ses débuts, mais aussi dépourvue de toute réification de l’héroïne. Le lecteur adulte sourit devant les intrigues un peu trop linéaires et les résolutions faciles, mais il apprécie aussi l’hommage révérencieux et honnête fait aux créations de Jack Kirby pour DC.
Il constate que John Byrne réussit son pari de redonner de la crédibilité à un personnage compliqué à écrire et à mettre en scène un personnage féminin de manière respectueuse, sans essayer de faire du féminisme pour les nuls. 4 étoiles pour une version sympathique et viable de Wonder Woman, 5 étoiles pour un lecteur entretenant une forte relation affective avec Diana.
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En 1995, le légendaire John Byrne signe 30 épisodes pour Wonder Woman où elle s’affirme comme une héroïne de premier plan. Présence relate ce run légendaire pour Bruce Lit.
La BO du jour : Aidé des Red Hot Chili Peppers, le toujours jovial Tricky reprend le thème de Wonder Woman.
J’avais acheté ces numéros à l’époque de leur parution car ils étaient signés par Byrne, que je suivais de très près. Un des derniers travaux potables de Byrne graphiquement, avec quelques planches spectaculaires. Un scénario classique mais efficace, à défaut d’être subtile. Une bonne porte d’entrée pour découvrir Wonder Woman.
Pareil que toi : j’avais acheté les épisodes mensuels, et j’avais été très content que Byrne s’éloigne de la version Mike Deodato junior.
Si je me souviens bien, John Byrne a encore réalisé 2 autres séries pour DC après : Doom Patrol, Blood of the Demon. Les as-tu lues ?
Ton article me confirme que John Byrne est à l’aise avec les personnages féminins.
J’ai lu quelques épisodes de son run sur She Hulk et déjà il réussissait le pari compliqué de à mettre en scène un personnage féminin de manière respectueuse.
C’est aussi dans ce fameux run où il brisait le 4ème mur, bien avant ce que l’on a fait ensuite avec Deadpool.
J’ai de bons souvenirs de ces épisodes précurseurs inventifs et drôles.
Concernant le travail de Byrne sur Wonder Woman, je ne connaissais pas grand chose avant ton billet, n’ayant lu aucun des ces épisodes à leur sortie.
Les 8 premiers épisodes de Sensationnal She hulk sont très bien.
J’ai moins accroché à sa reprise de la série un peu plus tard (épisodes 31-46, 48-50), où j’ai trouvé qu’il usait et abusait du 4eme mur, avec sans arrêt des références à lui-même (She hulk qui ne fait que parler de Byrne, le critiquer pour la mettre dans ces situations, tout ça. C’était trop, ce n’était plus drôle)
8 épisodes c’était bien et suffisamment court pour que le concept soit rigolo.
ça m’a saoulé dans le 2eme TPB qui publie les épisodes 31-46, et 48-50
Ce deuxième tome de She-Hulk m’attend toujours dans ma pile, car je n’ai jamais lu ces épisodes.
Il y a quelques passages sympas dans ce 2eme TPB, notamment lorsque She Hulk accepte de reprendre forme humaine même si elle ne se sent pas bien dans sa peau physiquement sous la forme de Jennifer Walters, afin de faire plaisir à ses parents qui veulent revoir leur fille.
Mais il y avait beaucoup trop de blagues similaires avec She Hulk qui râle contre Byrne ou parle au lecteur toutes les 2 pages. A la longue, c’est juste hyper redondant.
Les quelques épisodes de Sensationnal She hulk que j’ai lu figuraient dans la revue NOVA. Il me semble que c’était les premiers de Byrne.
Concernant le respect de Byrne envers ses personnages féminins, il est vrai que sur certains points il n’est pas parfait. On va dire qu’il s’en sort plutôt pas mal par rapport au cahier des charges imposé à l’époque. Il ne tombe pas dans la vulgarité 😉
le She Hulk de Byrne 1 à 8, on est dans un délire assez sympa, qui détonnait, c’est très créatif… quand il reprend le titre on est dans l’auto-congratulation gratuite, casse couilles, un peu comme du mauvais Gotlib (qui se dessinait régulièrement en se représentant en démiurge de ses personnages..).. donc je suis d’accord avec Matt.
je préfère et de très loin ce qu’a produit Dan Slott…
plus sit-com!
« il réussissait le pari compliqué de à mettre en scène un personnage féminin de manière respectueuse. »
ça c’est discutable aussi. Il aime bien faire se déshabiller ses personnages féminins, ou les attacher à des tables pour tortures…
Et là déjà dans les scans de l’article, on voit qu’il fait encore ça avec Wonder Woman
ça ne veut pas dire que ses comics sont nuls. Mais je ne dirais pas qu’il qu’il est hyper respectueux. Il se lâche un peu sur ses fantasmes je crois.
Peut-être qu’il se lâche un peu. En fait, j’ai beaucoup de mal à prendre le recul nécessaire pour en juger. Pour ces épisodes-ci, je me suis demandé si le scénariste/dessinateur se serait montré plus prude ou moins sadique avec un personnage masculin à la place de Wonder Woman, et je pense que non.
En outre, ces épisodes faisaient suite à la période Messner-Loebs & Deodato jr. au cours de laquelle Deodato dessinait Wonder Woman (version Diana et version Artemis), à la manière de Jim Lee / Marc Silvestri, en exagérant l’échancrure de son costume (avec le bas qui remontait au-dessus des hanches), sa chevelure, et la finesse de sa taille au-delà des possibilités anatomiques. Du coup, cette version plus massive représentait une amélioration quasi quantique 🙂 de l’interprétation de Diana.
She hulk se retrouve sans arrêt en petite tenue ou en train d’essayer des vêtements sexy et se fait très souvent attacher
Dans le graphic novel sensational she Hulk, elle se retrouve à devoir se déshabiller devant 25 agents du SHIELD
Dans les premiers épisodes d’Alpha Flight, Marrina se retrouve attachée à une table bras et jambes écartés.
Mouais mouais…^^
Je ne dis pas ça pour lancer une polémique contre Byrne.
Mais à mon avis, il a beau aimer donner du caractère aux personnages féminins et à en faire des personnages forts en général, je dirais qu’il apprécie bien d’utiliser son pouvoir d’auteur pour les mettre dans des situations humiliantes un brin fétichistes^^
Oui, pour She-Hulk, Byrne jouait avec le lecteur sur sa plastique, en tournant en dérision la titillation sur son corps épanoui. Par exemple : des vêtements indestructibles portant le sceau du Comics Code Authority, ou une séance de saut à la corde très évocatrice. Une façon de se moquer de la fétichisation des personnages féminins, tout en le faisant quand même.
« Une façon de se moquer de la fétichisation des personnages féminins, tout en le faisant quand même. »
Voilà c’est ça
C’est un petit roublard le Byrne^^
@Surfer – Concernant Wonder Woman, il s’agit pour moi d’une relecture, car j’avais suivi la série pendant sa parution mensuelle originelle, pendant les 3 ans de présence de John Byrne.
Il a fait le Fourth World dans la foulée. Ma porte d’entrée pour une partie de l’univers DC que je connaissais mal. Je n’ai pas lui son Demon mais j’ai lu les épisodes de JLA scénarisés par Claremont et dessinés par Byrne qui réintroduisaient la Doom Patrol. N’ayant pas aimé, je n’ai pas poursuivi la Doom Patrol de Byrne. Ça vaut le coup ? Ça vient de ressortir en omnibus. J’ai détesté le Deodato Jr des années 90,dont sa WW, Et comme je détestait cette période de DC où l’on remplaçait Batman par Azrael, Diana par une copie agressive et Supes par 4 ersatz avant de lui infliger une coupe mulet, j’étais content de voir débarquer Byrne.
Si j’en crois wikipedia (plutôt que mes souvenirs qui sont souvent trompeurs), Wonder Woman (1995 à 1998) et Fourth Wold (1997/1998) sont quasiment concomitants. J’ai acheté l’omnibus de la Doom Patrol, mais je ne l’ai pas encore lu. Ce sera une découverte pour moi car je n’ai jamais lu ces épisodes, ni même ceux de la JLA qui n’ont effectivement pas bonne réputation. Je n’ai jamais lu les épisodes de Blood of the Demon, et je suis un peu craintif car il été coécrits par Will Pfeiffer, scénariste que je n’apprécie pas.
Dans les séries de Byrne que j’aimerais bien lire, il me manque encore les 3 époques de Superman & Batman: Generations.
J’ai beaucoup aimé les deux premiers Generations mais pas le 3e. Le concept est bon est amusant mais il a voulu trop l’exploiter.
Merci pour ce retour. Il ne me reste plus qu’à croiser les doigts en espérant qu’une intégrale ou un omnibus de Generations verra le jour…
ça a l’air pas mal comme début de run. J’avais lu un épisode de Byrne centré sur Cassandra dans la « Wonder Woman Anthologie » d’Urban Comics et j’avais bien aimé. A la lecture de cet critique je serais tenté d’acheter le premier tome, mais j’ai déjà beaucoup dépensé dans des livres pour ce post-confinement et je préfère me concentrer sur les version VF pour soutenir les éditeurs français ^^’
Quelques remarques :
En général je trouve que le personnage est plutôt bien loti en terme d’auteurs sur le volumle 2 de la série Wonder Woman depuis CIOE : George Perez, William Messner-Loebs, John Byrne, Christopher Priest, Phil Jimenez et Greg Rucka pour ne citer que les plus importants pour ce titre.
Punaise le look d4Arion dans les années 90. Heureusement qu’il a retrouvé son apparence original au bout d’un moment XD
Bonour zelphur4,
merci beaucoup d’être passé et d’avoir commenté.
Oui, c’est vrai que cette liste de scénaristes impressionne par sa qualité. D’un autre côté, il semblerait que Wonder Woman soit le personnage le moins vendeur ou le moins populaire de la trinité DC Superman / Batman / Wonder Woman, et que les autres auteurs éprouvent des difficultés à savoir comment l’écrire. J’avais plutôt bien aimé également les épisodes de Gail Simone, plus tardifs, même si l’ensemble est un peu inégal.
remarquable article de Présence encore une fois qui parvient à dédouaner un récit de ses scories en les mentionnant tout au long de l’article?.
J’ai suivi ce run à l’époque parce que John Byrne est l’une des mes idoles du dessin notamment.
Pourtant c’est dans cette série qu’il marque le pas.S’installant dans un style pépère, il épate moins,. s’il s’encre lui même il perd en finesse ( Terry Austin et Bob Wiacek on toujours su enluminer son style).
le scénar n’est pas inspiré, on le sens fébrile sur du DC, déjà il commence à plus faire ses commentaires perso que de véritables histoires cédant à toutes ses marottes, retour au golden age pour fighter des nazis en carton, des gens défigurés etc…
la colorisation informatique a du mal à mettre ses planches en valeur.
bref! on est dausn oeuvre mineure d’un atriste et l’un des passages mineur de l’Amazone.
néanmoins… Byrne rest un pro totalement bluffant offrant des planches régulières, claires et détaillées malgré deux séries mensuelles de front (forth world ou Generations à l’époque…). son respect pour les personnages et ce qu’ils représentent le mette hors de portée de tout els polémiques à la con sur celui qui trouverait Wonder Woman trop sexy etc…
sympa à lire mais pas mon run préféré de Diana
ça me fait penser que quand il a dessiné un peu de Spidey de Howard Mackie début année 2000 je crois…c’était quand même pas super glorieux son style de dessin au Byrne…
Il a fait beaucoup plus que ça : il a écrit et dessiné les 13 épisodes Spider-Man Chapter One (très mauvais, au point que je n’ai mis qu’une seule étoile), puis il a dessiné la suite écrite par Mackie (18 épisodes que je n’ai pas lus).
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@Eddy – Remarquable réponse qui parvient à mettre en avant les manques et les limites, tout en reconnaissant le savoir-faire du créateur (en particulier en termes de narration visuelle) 🙂
L’encrage : effectivement, Byrne s’encrant lui-même choisit une finition moins lisse que celle d’Austin (1ère période) ou Wiacek. J’avais déjà eu cette sensation sur les épisodes des Fantastic Four. Je pense que c’est un choix fait sciemment, et ici ça participe à une interprétation moins lisse, plus cohérente avec l’idée d’une guerrière dont la peau porte les marques des combats.
Retour au Golden age : je n’ai pas encore relu ces épisodes, mais je me souviens de ces nazis de pacotille. D’un autre côté, il explique l’existence de Wonder Woman pendant la seconde guerre mondiale (retour à l’âge d’or), tout en emmenant Diana dans une évolution logique inédite (accès au statut de déesse). Au final, j’ai trouvé qu’il s’agit d’une version tout de même personnelle du personnage, sortant de l’ordinaire, cohérente et viable.
L’univers DC ne me parle pas du tout, celui de Wonder Woman encore moins mais j’aime bien John Byrne. Ce n’est pas les dessins les plus beaux que j’ai vu de lui. Mais c’est efficace, on y voit toute l’influence qu’il a pu avoir sur Jim Lee, notamment sur la planche de torture. Le sadisme est quand même là avec l’air bonhomme de Darkseid. C’est très réussi je trouve. Une planche qui me rappelle la torture d’Illyana chez l’Enchanteresse.
Sur le féminisme / sadisme / voyeurisme, c’est une question que je ne me suis jamais posé en tant que lecteur. J’ai toujours évité les séries Playmates (c’est longtemps comme ça que j’ai vu Witchblade).
Je trouve que l’auteur est libre d’aborder ce qu’il veut, y compris ses fantasmes d’avoir sous la main de telles créatures. Mais je comprends vos remarques quand c’est récurent voire obsessionnel. J’en parle prochainement sur un article de Claremont et ses New Mutants.
Merci pour la remarque sur Jim Lee : c’est un rapprochement que je ne saurais pas faire, mais qui m’apparaît maintenant comme une évidence, après t’avoir lu. Je me demande si John Byrne (environ 50 ans à ce moment-là de sa carrière) n’a pas également pioché une ou deux idées chez Jim Lee pour actualiser l’apparence de ses dessins, pour apparaître moins daté…
Féminisme / sadisme / voyeurisme – J’ai regardé ces épisodes avec cette question en tête du fait de remarques lues ici ou là sur Byrne. Je n’y vois ni une intention inconsciente, ni une obsession, plutôt un artifice narratif pratique pour attirer l’attention du lecteur, sans trop s’interroger sur les sous-entendus d’une telle pratique, juste parce que ça fait partie des composantes ordinaires des comics de superhéros. En outre,les personnages masculins de Byrne souffrent tout autant.
J’ai hâte de lire cet article sur les Nouveaux Mutants. Je viens de relire la graphic novel 4 où ils apparaissent pour la première fois : sympathique avec une répétition du schéma narratif de Giant Size X-Men #1 de Wein & Cockrum, et un ennemi de troisième zone.
« Féminisme / sadisme / voyeurisme – J’ai regardé ces épisodes avec cette question en tête du fait de remarques lues ici ou là sur Byrne. Je n’y vois ni une intention inconsciente, ni une obsession, plutôt un artifice narratif pratique pour attirer l’attention du lecteur, sans trop s’interroger sur les sous-entendus d’une telle pratique, juste parce que ça fait partie des composantes ordinaires des comics de superhéros. En outre,les personnages masculins de Byrne souffrent tout autant. »
Mon but n’étais pas de soulever quelque chose de « mal »
Juste que faut quand même prendre des pincettes avant de dire que tel auteur est hyper féministe et respectueux à fond. Euh…oui et non.
Mais moi le premier j’ai dessiné des femmes et pas toujours dans des situations hyper respectueuses et pudiques.
Et je ne pense pas être misogyne non plus. Cela dit ce genre de dessin, je ne le brandirai pas comme étendard du féminisme quoi^^
Dessiner des femmes et pas toujours dans des situations hyper respectueuses et pudiques. – Ça me paraît tout à fait normal, et c’est même ce que je vais rechercher dans des ouvrages érotiques ou pornographiques, ou tendancieux de type Crossed. Pour moi, la BD (mais aussi les livres, le cinéma, les arts) permettent de représenter des fantasmes, des choses qu’on ne ferait jamais dans la vie réelle, de donner forme à ces pulsions, à ces pensées inconscientes pour divertir ou pour réfléchir. Ce n’est en rien un passage à l’acte, ou une incitation.
D’un autre côté, il y a une question de fond et de forme pour reprendre la formule chère à Tornado, ou au moins d’adéquation au lectorat ou au médium. John Byrne était lu par des dizaines de milliers de personnes, et participait à façonner leur représentation mentale, entre autres celle de la femme. Son lectorat était plutôt des adolescents qu’il titillait sciemment de temps à autres (ça ne représente pas un gros pourcentage de pages dans son œuvre) plus que la norme habituelle dans les comics : il est donc légitime de s’interroger sur ces quelques séquences, par forcément sous l’angle moral bien ou mal.
Bon, je vais être honnête : Rien au monde ne me fera lire ça.
Mais bon sang on ne pourra pas dire qu’il ne bossait pas John Byrne ! La somme de boulot que cet homme aura abattu dans ces années là, c’est quand même vachement vertigineux !
Oui, c’était un bourreau de travail : souvent 2 séries mensuelles au scénario (parfois avec une minisérie en plus), dont 1 avec des dessins finis et parfois l’encrage, et l’autre avec des esquisses confiées à un finisseur de type encreur chevronné. La liste de ses séries permet de mesurer l’impact qu’il a eu sur les comics de superhéros : X-Men, Fantastic Four, Alpha Flight, Avengers, Marvel Team-up, Sensational She-Hulk, Superman, New Gods, Wonder Woman, et tant d’autres.
dans le genre super héros (replaçons le contexte bien évidemment) je considère Byrne commeun des patrons du genre. il est juste incroyable, prolifique et très très doué. sa sise en scène est toujours claire, sa narration est invisible et il sait expérimenter comme sur alpha flight où il nous failt le coup d l’épisode muet. très influencé par l’horreur, il réserve pas mal de scènes étouffantes en dessinant toutes une galerie de gueules assez déconcertantes. c’est un maître des textures. enlevez les couleurs et vous verrez qu’on confondra jamais un papier peint, de la boue, du métal, brut ou chromé, la pierre et la brique, l’herbe, il fait attention aux fringues si c’est en hiver ou en en automne etc… pendant les années 80, il a fiat pas mal d’effet de coiffures (pas toujours des plus heureux^^) sur Namor il essaie plusieurs types d’encrage dont la trame qui lui a permis de fait des effets impressionnants. sa lumière est la plupart du temps impeccable (quand il fait le feignant, ça se déroule sans éclairage particulier) .
quand je vos ses commissions actuelles, je suis encore admiratif de ses rendus…
Oui, c’est bien ça qui impressionne : La constance de l’excellence et de l’exigence dans son travail. Bon je ne parle que du dessin, je ne peux pas piffer sa narration old-school. Rien que le scan avec WW qui repousse les balles avec ses poignets brillants et son air détaché, c’est pas possible pour un lecteur comme moi ^^.
Pour moi, c’est le concept qu’elle puisse toujours bloquer les balles avec ses bras qui me fait marrer^^
Euh…personne ne lui tire dans les jambes ? C’est marrant que ça arrive toujours pile poil au niveau des bras.
Elle n’est pas pare-balles il me semble. C’est juste qu’elle bouge vite et peut bloquer avec son armure. Bah dis donc, rapide ou pas, je flipperai un peu quand même si j’avais du kevlar juste sur les avant bras^^
on est dans un comics de super héros…
là où l’explication se fait par le lecteur…
si vous croyez que c’est pas réaliste je vous invite à revoir les infos depuis deux mois au chaque règle est laissée à l’appréciation de chacun…^^
le comics précurseur de lé réalité!
à tel point que je me demande si ce n’est pas le JT qui me demande une plus grande suspension d’incrédulité …
en langage comics je crois que les bracelets de Wonder Woman attirent les projectiles, ce sont des artefacts divins… Fuck la science, rentre-chez toi Jamy!^^
Disons que chez Superman ou Hulk ça passe beaucoup mieux quoi^^ Ils sont pare-balles et ça peut rebondir partout.
Les balles qui vont toutes vers les bracelets…mouais, c’est plus kitsch quand même^^
Je pense que ce qui compte, c’est le geste super héroique.
Petits, nous mimions les griffes qui sortent, les lasers qui partent sans les lunettes, le jet de toile, ici, ce sont les bracelets.
D’ailleurs, si elle aussi balèze que Superman, elle dot même pas avoir besoin de ses bracelets, si ? Elle est Bulletproof. Difficile de s’imaginer Wonder Woman blessée par un 9Mm.
Total d’accord avec le boss, le geste héroïque au service de LA geste héroïque.
le truc qui m’a toujours vachement plu quand j me mets en mode « DC » c’est cette dimension mythologique, les trucs son kitsch, c’est vrai (avion invisible), c’est pour moi la grosse différence avec Marvel où on est d’avantage sur une terre-bis » avec des problèmes d’actualités etc… la vie quotidienne c’est la ADN de Marvel avec ses fameux « héros à problème », DC, on a clairement ouvert un bouquin de légendes, où les dieux marchent sur terre…
Persée se baladait à poil en sandalette , Lancelot choppait un épée dans un lac grâce à une fée…
Fan de ce genre de délire, j’ai adoré les récits chorale de cet univers, j’ai bien aimé le Multiversity de Morrisson. on est à la source du puits des idées cheloues… ^^
Arrêtez de répondre si sérieusement !^^
J’ai pas dit que ça me ferait fuir une lecture.
Mais on peut aussi reconnaître qu’avec des yeux d’adultes, c’est un peu kitsch, et les idées venant à la base d’auteurs adultes, on peut se demander pourquoi ils n’ont pas trouvé mieux^^
Alors qu’enfants, on s’en foutait et on trouvait ça cool.
J’aime beaucoup le concept de geste superhéroïque formulé par Bruce : WW utilisant ses bracelets pour parer les balles, c’est un attendu dans sa série, une exigence implicite des lecteurs..
Quitte à faire mon geek 🙂 , il me semble qu’elle est quasi invulnérable aux balles d’arme à feu traditionnelle à cette époque, et que là elle fait face à des agresseurs armés par Apokolips, c’est-à-dire avec une technologie d’anticipation plus meurtrière que de simples pistolets. C’est la raison pour laquelle elle utilise ses bracelets.
Bah dis donc, il lui avait collé une sacrée tignasse, à Diana, le Byrne !
J’ai du lire un épisode de ce run dans le STRANGE version DC, peu avant son arrêt définitif. Je n’en garde pas grand souvenir. Sur les dessins de l’article, je trouve effectivement l’encrage de Byrne par lui même plus « gras » que ce que d’autres encreurs arrivaient à faire. Quoique Tom Palmer pouvait aussi lui donner ce côté gras/épais…
Je crois que je serais quand même curieux de lire ce run, puisque Byrne me semble dans une forme correcte (plus inspiré que pour le Chapter One de Spider-Man, mentionné par Matt… ou les X-Men : Hidden Years…)
Au passage, l’année d’indexation des images de l’article (2017 !) indique qu’il a longtemps maturé dans les caves du blog avec sa publication…
J’ai bien aimé les Hidden Years, à part le tic qui consiste a avoir fait perdre dix kg à tous les personnages…
mais les décors sont assez terribles.
Pour le coup, je n’ai pas aimé Hidden Years : j’ai eu du mal à finir le tome 1 (épisodes 1 à 12) et je n’ai pas lu le 2 (épisodes 13 à 22). La version courte :
Passéiste. L’exercice de style est parfaitement réussi ; seules les couleurs un peu vives et les gadgets électroniques un peu trop modernes détonnent par rapport aux épisodes originaux. Mais cette même réussite fait que ces épisodes s’adressent exclusivement à des fans de cette époque, et que les lecteurs qui y sont insensibles se retrouvent devant une narration vieillotte, avec un scénariste qui s’autocongratule de son habilité : l’exhumation d’un passé qui n’a jamais existé.
La version longue :
https://www.amazon.fr/gp/customer-reviews/R1EYUIAMZG5Y0O/ref=cm_cr_dp_d_rvw_ttl?ie=UTF8&ASIN=078515969X
@JP Nguyen – Oui, sa chevelure changeait beaucoup de la version Deodato junior qui la représentait avec des mèches aussi longue mais moins bouclées, juste ondulées. J’ai gardé un souvenir de ces épisodes assez bon pour investir dans les 3 tomes de la réédition (il me reste à lire les 2 & 3).
L’encrage moins lisse, moins arrondi ; je crois que c’était une volonté de sa part, déjà pour Next Men, et si ça se trouve avant mais je ne m’en souviens pas, sauf pour les épisodes de Wolverine encrés par Klaus Janson :
http://www.brucetringale.com/combines-en-amerique-centrale-wolverine-classic-4/
2017 : j’ai une propension à inonder Bruce en rafale… avec des articles. Du coup il a un bon stock sous le coude.
Autres gimmicks super héroiques : Wonder Woman qui tourne sur elle-même pour se transformer dans la série TV.
Le vroum des sabres lasers de Star Wars.
Le chichichi de la transformation en Sayen de Dragonball. Il y a quasiment matière à article en fait !
Le délai de parutions : nos lecteurs se mobilisant très peu sur la VO, j’ai longtemps espéré voir traduit cet album chez Urban…That’s why.
J’ai adoré votre discussion sur les gimmicks de gestes super-héroïques. Bien vu Bruce. Je pense que quelqu’un autre que moi pourrait effectivement en faire un article.
Je dois toujours lire ma première bd de Wonder Woman que je possède (j’en ai peut-être lues quelques-une jeune, mais je ne m’en souviens pas). Les autres bds que je connais avec ce personnage sont toujours avec Batman et Superman (Les derniers jours de Superman de Alan Moore, Kingdom Come que je n’ai plus et je crois que c’est à peu près tout… All Star Superman ?).
Bien que j’aime beaucoup le trait de Byrne, je trouve que sur les planches visibles ici, cela manque de sa classe habituelle. J’ai offert Next Men à un ami (ils ont été édité l’an passé chez Delirium), il a beaucoup aimé (je ne les ai pas lus).
Les deux derniers scans sont étonnants, celui de la scène quotidienne étant plutôt beau. Malgré tout, pour tout ce que tu racontes quant à sa contextualisation et son propos, je ne pense pas lire ça un jour. Je reviendrai sans aucun doute sur un autre article pour donner mon ressenti après la lecture de Wonder Woman Année Un.
La BO : je n’avais jamais entendu ce titre. D’où ça sort ? Ca fait une paie que je n’ai pas écouté Tricky, je me suis arrêté en 2001 avec son Blowback. Et encore je n’en ai que deux autres : Maxinquaye et PreMillenium Tension.
En tout cas cette version est marrante 😀
Salut Jyrille,
ce récit est très superhéros dans l’esprit et ça m’intéressait de relire de ces épisodes, pour retrouver un de mes personnages favoris. Je me doute que cette motivation n’est présente chez tout le monde. 🙂
Au fil des années, John Byrne a fait en sorte d’avoir des traits de contour moins lissés pour faire un peu moins propre et un peu plus réel : ça surprend au départ qu’il « dégrade » ainsi l’apparence de ses cases.
Merci d’avoir cette motivation pour nous ^^
Je n’ai aucun mérite : j’aime ça.
Un petit avis (datant de 2015) sur le run de Byrne, peut-être un brin sarcastique (je n’aime pas John Byrne auteur) :
« Après que l’histoire qui précède son run coupe Wonder Woman des Amazones (mort d’Artemis), John Byrne a l’excellente idée de ramener immédiatement le personnage-titre sur Themyscira. Cependant, afin de revitaliser la série, Byrne ose l’inattendu en incorporant à son run les New Gods, une création de Kirby sans aucun rapport avec la belle Diana. Ce premier arc est d’ailleurs un exercice de style. Outre une couverture du n°102 d’un goût exquis, Byrne écrit une bataille épique entre les Amazones et l’armée de Darkseid. Cependant, le véritable génie de l’auteur est de mener cette bataille hors champs, ce qui permet au lecteur de laisser libre cours à son imagination plutôt que de se limiter à la représentation de la scène par l’artiste.
L’écriture elle-même est de qualité : je prendrais pour exemple les pages où Darkseid prend un otage humain par la gorge, le relâche en riant lorsqu’il se rebiffe, avant de le ramasser et de recommencer la scène avec un dialogue quasi identique.
Byrne cherche cependant l’originalité et, loin de ne se focaliser que sur Darkseid, intègre également comme personnage récurrent Jason Blood/Etrigan, dont il réécrit les origines en invalidant ce faisant la série d’Alan Grant.
Autre élément important, John Byrne introduit une nouvelle Wonder Girl dans un très, très long arc, ce qui lui permet de lui donner un charisme digne des meilleurs sidekicks tels Wesley Crusher ou Jar Jar Binks. Il n’oublie pas cependant pas de faire en parallèle table rase du passé en réécrivant littéralement toute la vie de la précédente Wonder Girl, alias Donna Troy, éliminant au passage une famille trop pesante pour le personnage.
J’oubliais d’évoquer le numéro anniversaire (120) qui, plutôt que de suivre le cliché de proposer une aventure flamboyante ou une histoire importante pour le personnage, préfère suivre le chemin des séries TV à court de budget et propose un clip-show, qui reprend et redessine des scènes des 119 précédents numéros (même la couverture reprend – pardon, rend hommage – à celle du n°1). Culte.
Bien entendu, une lecture recommandée »
Peut-être un tout petit peu sarcastique… 😀
Pour ma défense, il fallait voir de quoi on sortait juste avant : une interprétation très personnelle de Wonder Woman avec le costume qui lui rentre dans les fesses et une chevelure aussi longue que bougeante, grâce aux dessins de Mike Deodato junior encore jeune. Par comparaison, l’arrivée de Byrne faisait figure de retour à une forme de classicisme. 🙂
Il est vrai qu’à l’époque je n’avais pas d’attente vis-à-vis de lui pour qu’il s’intègre dans la continuité DC, je voulais juste retrouver du Byrne, auteur que je suivais depuis Uncanny X-Men.
Je plaide coupable…
j’ai bien aimé l’arc précédent malgré l’hyper sexualisation du personnage parce qu’en mon jeuen temps j’étais totalement inconscient du fait de lire du « pseudo-playboy » comme je le lis désormais un peu partout depuis que des « pères-mères la morales » ont pris d’assaut internet pour faire la loi.
on est dans la BD, un royaume gentiment fantasmé…
j’ai d’ailleurs surtout retenu un combat entre amazones (Artemis-Diana) d’anthologie qui amène à un niveau de destruction flamboyant dans l’art séquentiel et cette façon qu’en planche format comics on puisse raconter ce genre d’action aussi intense (n’oubliez pas que je suis un grand fan de tout ce qui parut être chorégraphie de combat).
si Présence insiste sur le fait que EARTH ONE, est une vision rigolarde de la guerre des sexes, comment prendre au sérieux, des hommes de ce run idiots, méchants hypertrophiés au delà du raisonnable et la plupart du temps toxiques…
Jusque là Byrne bénéfiçiait d’une aura quasi divine dans le milieu du comics. c’est la première fois qu’il a vraiment déçu ses fans, en livrant une histoire plan-plan visant à dégommer toutes évolution qu’aurait peu connaitre l’univers DC depuis le départ de Kirby et la fin de son 4th world.
il « byrniforme » tout et force est de constater que c’est souvent moins bien que les autres propositions, même plus « vulgaires » j’ai les floppys chez moi et je n’en retiens quasiment aucune histoire…
Par contre le run de Jimenez est pas assez reconnu.
Il a pourtant partiellement été publié en VF par Panini à l’époque ^^ Mais j’aime bien aussi le run d’Eric Luke qui le précède, complètement oublié depuis.
j’ai le Monster, c’est une des mes « précieux » dans ma grotte… ^^
Aujourd’hui quand j’entends parler de wonder woman j’ai toujours l’impression qu’on saute de Perez à Rucka (ça fait quand même un gap) pour revenir à Rucka rebirth…
Pas de défense à apporter, c’était juste mon avis taquin ^^
Tu n’aimes pas ses NEXT MEN, JB ?
Bof, mais il faut dire que j’ai quelques numéros manquants. C’est surtout que l’histoire ne m’intéresse pas malgré (ou à cause de ?) ses twists.
j’aime beaucoup les NEXT MEN C’est du Byrne pur jus, mais il ne fait de mal à personne et son antagoniste est quand même pas mal… pas lu les AFTERMATH
Un grand classique que BRUCE LIT découvre : JB le chroniqueur sur JB, le scénariste.
Pas relu le run de WONDER WOMAN de John Byrne en entier depuis un moment. Toujours des bribes, des arcs quand je sens une référence dans mes lectures DC. Souvenirs d’un run agréable (je n’avais presque rien lu de WW avant) à lire mais rien de transcendant.
Je possède aussi les épisodes hyper sexualisé WTF de Messner-Loeb et du studio Deodato. Du comics des années 90 qui tache mais après tout pourquoi pas. Ce n’est pas prise de tête et j’apprécie le Deodato Jr de cette époque (découvert dans Strange et ses Avengers).
La suite et fin des Next Men :
Le retour :
https://www.babelio.com/livres/Byrne-Next-Men/725194/critiques/824113
Scattered :
https://www.babelio.com/livres/Byrne-Next-Men-Volume-2/725197/critiques/824429
Aftermath :
https://www.babelio.com/livres/Byrne-Next-Men-Volume-3-Aftermath/725200/critiques/824430
@Fletch
le sujet de la représentation féminine est aujourd’hui épineux..
l’époque était à la starification des top modèles, de Baywatch, de Tabatha Cash partout à la tv…
les comics suivaient bêtement et assez gentiment le mouv’
j’ai complusé rapidement les planches de l’arc de Messner Loebs et Deodato pour être sur de na pas trop raconter de conneries…
c’est très étrange…
il n’y a quasiment QUE des perso féminins (toutes des bombes on est d’accord^^) mais le peu de mecs sont soit lâches, les antagonistes (très exagérés anatomiquement et aussi un peu trop ostensiblement poilus) ou des victimes ligotées…
Du coup en repensant à l’argumentaire de présence sur EARTH ONE, je me demande sérieusement si ce n’est pas un peu moqueur ou humoristique (en tout cas je doute que les auteurs aient été dupes)
l’histoire avait en tout cas le mérite aussi de secoure le cocotier et de proposer une histoire rythmée et qui ferait la bas d’un bon film (meilleur que 1984… )
Pour avoir lu les épisodes de Messner-Loebs & Deodato junior, je te confirme que les auteurs n’étaient pas dupes. Il suffit de considérer le personnage qui se fait appeler le Chauvin :
https://dc.fandom.com/wiki/William_Baker_(New_Earth)
Voilà!
c’est plus fin qu’on pense et j’aime bien ce genre d’embuscade..
@Eddy, tout a fait d’accord avec toi sur le sujet de la représentation féminine. Compliqué désormais de s’y retrouver entre la vulgaire, l’aseptisée, la réaliste, la fantasmée, la voyeuriste, la féministe, la macho, la parodie ….
Après oui il faut remettre cela dans son contexte mais sans pour autant de pas arrêter d’être critique non plus. Maintenant que l’on sait, on peut aussi dire.
Après c’est plutôt l’approche jambe d’un kilomètre de long qui me fait désormais bien rire et à ce jeu là même des idoles intouchables comme Jim Lee ne font pas mieux (le Wild C.A.T.S. #1 pour s’en convaincre avec Zealot). John Byrne l’artiste pas contre reste assez « sombre » dans sa représentation de WW et de le gente féminine. En cela j’ai toujours trouvé son trait et son approche très intéressant.
Tiens je crois que je vais me le ressortir mon TP de WW par Deodato.
Le dernier bon truc que j’ai lu sur Wonder Woman est le one shot THE TRUE AMAZONE par Jill Thompson.
Le dernier bon truc que j’ai lu sur Wonder Woman est le one shot THE TRUE AMAZONE par Jill Thompson. – Bien tenté, mais je n’échangerais pas la trilogie Earth One contre The true amazon. 😀
J’ai trouvé qu’il y avait de bons passages dans les épisodes de Mariko Tamaki. Les épisodes de G. Willow Wlson comportaient également quelques passages sympathiques.
Le dernier bon truc que j’ai lu sur Wonder Woman est le one shot THE TRUE AMAZONE par Jill Thompson. – Bien tenté, mais je n’échangerais pas la trilogie Earth One contre The true amazon. 😀
J’ai trouvé qu’il y avait de bons passages dans les épisodes de Mariko Tamaki. Les épisodes de G. Willow Wilson comportaient également quelques passages sympathiques.
C’est peut-être un peu subjectif (?), mais John Byrne est, à mon sens, -et de loin, parmi les dessinateurs les plus doués du genre- le moins sensuel dont j’ai parcouru les pages. Si il gratifiait effectivement de certaines rondeurs ses personnages des Seventies (filles et garçons), il est rapidement passé à une traduction moins charnelle de leur séduction, sinon pour les systématiques poitrines siliconées des Super-Héroïnes -mais, même là, on a davantage la sensation du muscle plutôt que de la chair, surtout post-FF.
J’ai donc encore plus de mal à l’imaginer dessiner des scènes « spécifiques » dans ce sens, comme ce qui est pointé dans les commentaires : j’y voit plutôt une forme de « paresse » mentale (sûrement inconsciente…) qui, comme pour la plupart de ses histoires quand il travaille sur plus d’un projet à la fois, l’amène au travers de canevas déjà explorés cent fois (par lui !) à faire vivre des sortes de « passages obligés » à ses personnages (les « strip-teases » et scènes de tortures mentionnés). C’est toujours solidement argumenté, même si pas forcément de bon goût. De She-Hulk à Wonder Woman ou encore Bethany, les épreuves ne sont là que pour mettre en valeur la résilience exceptionnelle de ces femmes, dont les avatars sexuellement orientés ont toujours des hommes comme instigateurs. Sans faire dans le féminisme, je crois plutôt que John Byrne fait dans « l’anti-machisme » (un peu caricatural) : on sait qu’il a une sainte horreur de la virilité de clan (de groupe) et des organisations traditionnellement patriarcales. C’est un faux procès, qu’on lui fait, sur ce coup-ci.
Même quand c’est le but de l’exercice, ses dessins « coquins » (la Sorcière Écarlate et ses énormes seins… Pfou !) demeurent d’une froideur de banquise.
D’ailleurs, ce graphisme épuré qu’il a développé -et manifeste dans les pages du titre discuté dans l’article-, pour archi-lisible qu’il soit, est une des raisons qui m’ont fait cessé de l’acheter systématiquement. Du pire (Doom Patrol : tellement simplifié dans la traduction de l’image qu’on a presque l’impression d’une totale improvisation : toutes les expressions des personnages sont des stéréotypes…) au mieux (le boulot sur Next-Men, particulièrement « pensé » en aval, et réussissant pourtant à ne pas surcharger la planche), le maitre mot est efficacité : il raconte une histoire -passionnante ou pas- et entend bien le faire de la manière la plus claire possible, quitte à laisser de côté une grosse partie du décorum pourtant à l’origine (enfantine) de nos affections pour le médium.
Côté sensualité, on a aujourd’hui les Simone Bianchi, Esad Ribic, Alex Ross (!) et consorts, qui ne se gênent pas pour dessiner des personnages infiniment plus « genrés » (!!). Mais déjà, à l’époque, on avait Frank Springer et ses « girls » généreuses ; Carmine Infantino et sa fatale Spider-Woman ; ou encore le Gay-Friendly Bob Layton (Ah ! Tony ! Ah ! Rhodey ! Ah Hercule…) et je n’insisterai pas plus sur la plupart des personnages masculins de Frank Miller (depuis Ben Urich sous sa douche OUARFF !) qui sont systématiquement (et ostensiblement !) bien plus « incarnés » que tout ce qu’à pu dessiner la Prima Donna du milieu des Comics…
Dessinateur le moins sensuel : je suppose que c’est une question de goût. La majeure partie des héroïnes qu’il a mises en scène m’apparaissent sensuel parce qu’elles sont pourvues d’une personnalité assez développée pour les faire exister à mes yeux (Sue Richards n’est pas interchangeable avec Jennifer Walters par exemple, au moins à mes yeux). Pour autant, c’est une perception très personnelle en ce qui me concerne.
Une forme de paresse mentale qui l’amène au travers de canevas déjà explorés cent fois à faire vivre des sortes de passages obligés à ses personnages : des automatismes de narrateur qui lui sont propres en quelque sorte. Voilà qui me parle bien comme point de vue, surtout au regard du nombre de séries de premier plan qu’il a animées pendant des années, et au vu de la quantité de sa production, comme tu le soulignes, jusqu’à trois séries mensuelles pour le scénario.
Le maitre mot est efficacité : une autre analyse dans laquelle je me retrouve à 100%. Dans plusieurs de ses interviews, il met en avant le talent de (ra)conteur en images d’autres artistes de comics qu’il admire.
Il est vrai que Sue et Jen n’ont pas grand chose en commun ; et même Janet Van Dyne, sous sa plume, acquière une substance réelle : il sait depuis longtemps caractériser à peu de frais, sans trop (en tous cas, pas toujours !) en rajouter. Si leur séduction, à tes yeux, passe par leur personnalité, je dirais que ton penchant pour ces dernières est davantage romantique que véritablement sensuel. Mais, encore une fois, à part le côté hors norme de la féminité de Wanda, un poil plus prononcée que celle de ses consœurs au travers de son attitude générale (c’est subjectif mais son visage, avec ses fossettes et ses lèvres pulpeuses, enfonce d’avantage le clou que certain autres, dans le domaine -She-Hulk est un concept à part), il exacerbe davantage leur allure que leur féminité, sinon dans les expressions. Susan Richard est quand même dépouillée de toute douceur vers la fin du run de Byrne sur les FF -mais c’est logique étant donné tout ce qu’il lui a fait subir. Cependant, les images où elle apparait, avec ses cheveux lissés en arrière en queue de cheval, sont parmi les plus belles qu’il ait dessiné d’elle, je trouve.
De Aurora à Jasmine, ou de Heather Hudson à Bethany, c’est vraiment autre chose qui se dégage de ces héroïnes : soit femmes-enfants un peu pétulantes (!), soit femmes accomplies, posées et rationnelles, elles sont vraiment les égales de leurs contreparties masculines, quant à leur importance dans ces univers-là et les rôles qu’elles y tiennent ; mais aussi (et surtout ?!) pour cette absence de capitalisation sur ce qui faisait -et fait toujours, quasi partout ailleurs !- leur attrait principal : leur plastique.
J’ignore si sa démarche est, depuis le début, une volonté de remettre les pendules à l’heure moderne sur la question de la place des femmes dans cette littérature particulière, ou si il s’agit d’un réflexe créatif, plus intime et inconscient, de son rapport à la féminité -ce que je pense être le cas et trouverais beaucoup plus intéressant…
Caractériser à peu de frais : en lisant cette capacité formulée ainsi, je m’interroge sur la proportion entre travail à l’économie et savoir-faire issu d’une longue pratique d’artisan. Au fond de moi-même, je suis bien incapable de répondre à cette question.
Femmes accomplies, posées et rationnelles, égales de leurs contreparties masculines, & Absence de capitalisation sur leur plastique : il leur a quand même conservé des costumes près du corps, avec cette systématisation de courbes généreuses, même si je peux ressentir que parfois ses héroïnes sont plus proches de la poupée Barbie en plastique, que de femmes en chair et en os.
John Byrne, au fil de sa longue carrière, a très certainement développé toute une batterie de « trucs » pour se faciliter le travail, et pouvoir produire un certain niveau de qualité avec régularité (au delà des basiques comme une organisation sans faille et tout le bon matos à disposition, of course !). Je serai bien en peine de savoir lesquels : en quarante années de pratique, je n’ai même pas encore réglé l’étape « organisation »…!!
Le costume près du corps, c’est surtout le genre qui veut ça. C’est pour ça qu’il est intéressant de voir comment il s’est débrouillé sur JBNM : à part les séances promotionnelles pour Dollar Comics (!), où il s’est franchement lâché sur les tenues de Beth et Jazz -tout en pointant le ridicule de celles-ci, du point de vue pratique (re !), exercice de style très calculé, donc ; et qui lui tenait à coeur, très probablement !- cet aspect-là est définitivement laissé de côté et les quelques (rares) scènes « déshabillées » (à l’américaine…) sont très logiquement amenées par le scénario, et plutôt tièdes. Depuis la douce tendresse entre Jazz et Jack, dans leur univers virtuel, à la séance « naturaliste » entre Jazz et Nathan, emprisonnés, ou même la mocheté gluante pleine d’images dérangeantes du cauchemar de Jazz (encore elle !) après sa nuit avec Hilltop, on ne peut pas dire que tout ça soit très engageant… Même ce vieux cochon de sénateur, avec sa « secrétaire » attachée sur le lit : ça respire d’avantage la pommade pour l’arthrite et les pilules magiques que les feux de la passion ! Jusqu’au bourreau psychopathe qui torture Jazz (…) : froid et clinique, il ne verse à aucun moment dans la concupiscence. À peine un peu de sadisme moqueur.
Je me suis posé des questions similaires sur les scènes de type sexuel dans Next Men, et plus généralement sur la série elle-même. A mes yeux (ce n’est que mon avis personnel), Byrne est resté assez proche du registre superhéros, alors qu’au sein de cette branche Legend, Mignola et Miller s’en éloignaient beaucoup plus, choisissant un genre (mythologie & contes, polar) plus franchement séparé des superhéros.
Du coup, je reste sur ce même équilibre instable ne sachant pas si John Byrne s’en tient à ce qu’il sait faire de mieux dans le respect des normes en vigueur pour préserver le potentiel de vente (en particulier pour la dimension sexuelle : rares scènes déshabillées à l’américaine, comme tu le formules, ce qui me parle) ou s’il s’agit d’un désintérêt de sa part.
En y réfléchissant, le récit sans paroles Critical error me laisserait penser que ton analyse est la bonne.
Je me demande si She Hulk est un cas si à part que ça. Byrne a tout de même créé deux « contrefaçons », l’une chez DC avec Rampage, l’autre chez Dark horse avec Babe, qui semble être une Miss Hulk en rose (du coup, pas loin de celle sous l’emprise du Maître de manège – je viens de comprendre la trad mot à mot de Ringmaster, comme quoi on n’a pas attendu Panini pour ce type de traduction – dans les premiers numéros de Byrne)
Je voulais dire à part à cause de la « générosité » de sa silhouette, qui n’entre pas vraiment dans la catégorie femme fatale, malgré des formes objectivement imposantes.
Je dis « objectivement » car c’est ainsi qu’elle est sensée être : hors normes, au niveau des proportions. Toutefois, si on s’y attarde un peu, She-Hulk, même à côté de ses compagnons et pagnes habituels, forcément plus « moyens » (sauf Wiatt Wingfoot, bien sûr !) demeure incroyablement « normalement » proportionnée… Alors qu’elle ne le devrait pas : au minimum, sa tête devrait sembler un poil plus petite qu’elle ne l’est sur les images, pour justifier sa haute taille et sa carrure. Incapable d’oublier les règles anatomiques pour sa favorite -alors qu’il y arrive les doigts dans le nez pour le moindre balaise à gonades présent sur ses pages !-, John Byrne se contente (entre parenthèses, hein : ça n’est pas un jugement de valeur, juste une observation…) de la représenter comme en avant-plan, par rapport à tous les autres.
Chris Sprouse, qui ne dessine quasiment QUE des héroïnes « géantes » serait à même de rendre d’avantage justice à l’allure exceptionnelle et supposée caractéristique de l’amazone de jade, par exemple.
Mince ! J’a mélangé : c’est : « … particulièrement « pensé » en AMONT… » pas en aval ! Et dire que ça faisait partie du vocabulaire spécifique à mon boulot ! Holàlà…
Présence : je t’entends, pour « Critical Error » : même sans les retouches grotesques qui « rhabillent » la nymphette, elle ne peut éveiller nul désir (chez des ados, en tous cas…) tant elle exprime une innocence enfantine très prononcée et n’envoie aucun signal d’accroche -attitude et/ou approche. Avec sa maturité affichée (et ses poils !), c’est quand même l’homme qui est le plus sexué des deux. Bon, c’est aussi la mode des Seventies : les X-Men mâles à oilpé en Terre Sauvage nous offrent un panel très agressif de toisons plus ou beaucoup fournies (sauf Piotr, à peine pubère, apparemment -et en instance de perte de pucelage OUARFF !). Et même si Ororo bénéficie de quelques cases magnifiques, l’esthétique l’emporte sur le sexy, chez elle. Mais, ça aussi, c’est typique ; du genre autant que de la mode.
Plutôt qu’un désintérêt vis-à-vis de la chose sensuelle, je pencherai d’avantage pour un certain cafouillage au niveau des sympathies… Entre les propos outrageusement « scientifiques » (!) qu’il tient au sujet de l’Homosexualité (et que l’on peut facilement assimiler à une rationalisation malhonnête : le débat reste ouvert…), et le flagrant porte-à-faux qu’ils expriment quant à la justesse avec laquelle il a écrit le personnage de Northstar -dénué de toute caricature caractérielle- il y a un fossé manifeste au niveau de la profondeur et de la perspicacité du raisonnement. On ne peux pas considérer, d’une part, une orientation sexuelle comme une caractéristique carrément génétique (!) et, de l’autre, se montrer incapable de dépeindre un personnage coloré par cette « préférence » autrement que comme un simple quidam affublé d’une personnalité si banalement humaine.
La subtilité de son approche prouve son intérêt et son empathie « concernée ». Bien sûr, il s’agit là d’un de ses traits créatifs principaux : l’identification, qui donne à ses créatures une vraie profondeur d’âme. Mais, pour ce cas précis, je le trouve très justement investi -d’où mon interprétation de son rapport à la féminité, à priori beaucoup plus intellectuel et froid.
Je ne fais pas d’interprétation sur sa sexualité à lui, hein ! Mais j’irai quand même jusqu’à supposer que c’est en Gillian, entité purement spirituelle capable de s’incarner indifféremment mâle ou femelle, et dont l’identité n’a, à force de changements, plus de genre défini, qu’on pourrait le plus le comparer : le mental plus fort que le physique, en tous cas dans l’expression du désir et des sentiments.
Mais son rapport à la sensualité, puisqu’on ne peut s’en tenir qu’à ses œuvres, est vraiment très mentalisé/fantasmé ; adolescent, en fait. Mais, là aussi, il s’agit d’une caractéristique typique des dessinateurs de BD : on commence tous à griffonner parce qu’on veut absolument mettre en scène ce qui ne nous est pas permis de voir, quand on est minots ! Et puis, l’étude de l’anatomie, c’est sérieux…
Il parait assez évident que John Byrne ne suit pas les règles officielles (publiques) uniquement dans l’écriture de ses Comics.
Pour avoir lu LE LIVRE DE LA PEUR son unique roman traduit, j e crois que John est un obsédé comme tout le monde.
Après je lis les commentaires dernièrement et je crois qu’on sur analyse et on surinterprète des bds qui ne sont pas non plus des œuvres si géniales que ça.
J’ai pris de la distance et du recul par rapport à tout ça et je crois que cela m’a été bénéfique. Je n’arrive plus à trouver des dizaines de niveaux de lectures aux comics de super héros.
Je les kiffe, j’adore ça, je me marre surtout (d’ailleurs un truc qui ne me fait pas marrer ne dure pas longtemps dans mon cerveau) mais quand je vois la loupe sur le graphisme sur JB (alors qu’il fait ce que tous les artistes font, c’est à dire qu’il simplifie et élague pas mal de traits en vieillissant), je suis dubitatif.
Oui, comme tout le monde : je dis juste que son dessin, indépendamment de la place de la sensualité dans sa vie, n’en exprime aucune.
Sur-analyser les dessins de John Byrne : quand on aime, on ne compte pas (mais on projette beaucoup), et il n’y a qu’à cliquer sur le mot clé John Byrne en bas du présent article pour constater qu’on aime beaucoup JB sur ce site. 😀
Pour moi il se casse moins la tête et il économise son temps grâce à l’expérience acquise. ses silhouettes sont moins sexy?
aucun doute la dessus et d’ailleurs, il me semble que quelqu’un a fait la remarque sur l’encrage de Terry Austin qui arrondissait son trait.
Mais sa mise en page aussi se fait de plus en plus simple avec moins de trouvaille. Il s’est justifie de cela (Byrne Robotics) en disant qu’il était simplement meilleur et qu’il n’avait plus besoin d’artifices.
Je crois que tout ça va ensemble.
En relisant les FF, il y a un boulot sur les échelles assez bluffant et très divertissant.