Alors le fils devient le père et le père, le fils (Superman Rebirth)

 

Superman par Peter Tomasi et Patrick Gleason

Première publication le 25/04/17. Mise à jour le 07/07/17

L'Eradicator sur le point d'être éradiqué ?

L’Eradicator sur le point d’être éradiqué ? ©Dc Comics

AUTEUR: PIERRE N

VO : DC

VF : Urban 

Attention cet article contient des spoilers susceptibles de résister à la Kryptonite.

Cet article portera sur le premier tpb de la série Superman , relancée au le début de la vague de titres Rebirth, qui compile les six premiers numéros, avec en plus un épisode spécial plutôt dispensable qui fait figure de prologue.

Urban n’a pas encore annoncé le choix de publication du titre, que ce soit en kiosque ou en librairie. Peter Tomasi s’occupe du scénario, en compagnie de Patrick Gleason, qui participe également au dessin, aux côtés de Doug Mahnke et Jorge Jimenez.

Entre Birthright , Our worlds at War , Red Son , Superman Beyond , Secret Identity , Emperor Joker , New Krypton et C’est un oiseau… , sans oublier les runs de Joe Kelly, Kurt Busiek, Jeph Loeb ou encore Joe Casey, les années 2000 ne manquaient pas de bonnes histoires consacrées à l’homme d’acier.

Le moins que l’on puisque dire, c’est que la première moitié de la décennie suivante n’a pas été du même acabit, et en particulier en ce qui concerne l’ère des New 52, certainement pas une période faste pour le personnage, et cela malgré la succession d’auteurs qui se sont relayés sur le titre.

On peut retenir tout de même la série Adventures of Superman ainsi que le run de Morrison, qui s’il ne manquait pas d’idées et d’intérêt, n’a pas été en mesure de renouer avec le niveau de réussite de l’excellent All-Star Superman .
Le reste de cette période a été l’occasion d’explorer de nouvelles pistes, par forcément très abouties, entre la révélation de l’identité secrète du kryptonien et son nouveau look ( avec t-shirt et cheveux courts lors de l’arc Truth ), ou encore en le mettant à la colle avec Wonder Woman.

Superman est mort, longue vie à Superman

Superman est mort, longue vie à Superman ©Dc Comics

En dépit de ces nouvelles directions, cette approche alternative n’a pas su s’imposer durablement auprès du lectorat.
Même le pendant cinématographique assez affligeant de Zack Snyder n’a pas réussi à redorer le blason d’un personnage en quête d’un nouveau souffle, à une époque où le modèle d’héroïsme altruiste qu’il représente n’a plus autant la côte, alors qu’il incarne pourtant la quintessence du genre à lui tout seul, en tant que premier représentant des super-héros, de pur héros solaire, qui reflète le meilleur de l’humanité dans ses valeurs humanistes et son solide compas moral.

La solution choisie pour remédier à cette disette créative a consisté à ramener la version précédente du big blue, pour le plus grand plaisir des lecteurs qui comme moi regrettaient leur Superman, celui-là même qui est était en vigueur à partir du Man of Steel de Byrne, et cela jusqu’à Flashpoint .
À l’issue du médiocre crossover Convergence , dont le principe de base rappelle beaucoup le Secret Wars de Shooter, le couple Clark/Lois a intégré incognito l’univers des New 52 aux côtés de leurs équivalents plus jeunes, et ce retour a été marqué par la naissance de leurs fils, Jonathan Kent.
La réponse positive du lectorat à ce retour inespéré a accentué cette démarche, et après avoir bénéficié d’une série limitée illustré par le trop rare Lee Weeks, la famille Kent a repris une place plus prépondérante au sein de la franchise.

L'émerveillement de l'enfant envers les exploits de son superpapa

L’émerveillement de l’enfant envers les exploits de son superpapa ©Dc Comics

Avant d’entamer une nouvelle période, il a d’abord fallu se débarrasser du Superman des New 52 avec l’arc Super League , l’occasion pour le scénariste Peter Tomasi de se voir enfin confier la série centrale d’une franchise DC, une consécration pour cet ancien éditeur qui est longtemps resté dans l’ombre des scénaristes stars. Pendant plusieurs années, Tomasi a ainsi excellé sur des séries secondaires qui gèrent les conséquences des séries-mères, que ce soit sur les franchises Batman ou Green Lantern, pour ensuite monter peu à peu en grade avec son arrivée sur Detective Comics et Superman/Wonder Woman.

Puisque Scott Snyder avait laissé de côté la relation père/fils de Bruce et Damian Wayne, peut-être intimidé qu’il était à l’idée de marcher sur les traces de Grant Morrison, c’est donc Tomasi qui a eu l’occasion de prendre la relève en s’occupant du second volume de la série Batman & Robin , illustré par Patrick Gleason, un de ses fréquents collaborateurs, qui a par la suite gagné ses galons de scénariste sur la série Robin: Son of Batman .

...n'empêche pas pour autant les prises de becs

…n’empêche pas pour autant les prises de becs ©Dc Comics

Bien plus que le surestimé run de Snyder, c’est à mon sens cette série du Bat-verse qui s’est montrée la plus constante qualitativement parlant.
L’équipe créative a même réussi l’exploit de rendre attachant ce garnement de Damian Wayne, et à développer l’apprivoisement mutuel entre lui et son control freak de père, tout en s’inscrivant dans le prolongement de ce qu’avait fait Morrison en même temps sur Batman Incorporated . Une sacré gageure qui démontre la capacité d’adaptation et de coordination du scénariste pour mieux rebondir et en tirer des développements palpitants.
Les membres de la trinité DC peuvent paraître intimidants à travers le prisme d’un enfant slainhg_04

Le choix de confier cette nouvelle série à cette équipe créative fait sens vu leur réussite à dépeindre les relations filiales, tout en prenant bien en compte le fait que le ton est ici bien différent, bien moins sombre et imprégné par l’ADN de la série de Kal-El.
En intégrant ce nouvel univers (celui des New 52), Superman et sa famille ont fait le choix de la clandestinité sous de faux noms, en s’établissant à la campagne, dans un cadre qui n’est pas sans rappelle Smallville, où Clark a grandi. C’est donc l’occasion pour lui de partager son expérience passée et d’aider son fils dans la vie de tous les jours et dans la découverte progressive de ses pouvoirs.

Tel père, tel fils ?

Tel père, tel fils ? ©Dc Comics

En faisant en sorte que leur fils travaille à la ferme et soit constamment au contact du commun des mortels, Clark cherche à lui inculquer les valeurs qui lui ont précédemment été transmise par ses parents adoptifs, sans lesquels il aurait sans doute pris une autre voie.

C’est désormais à son tour de transmettre ce qu’il a appris, en tant qu’homme et surhomme, et plus encore qu’auparavant l’exemple de droiture et de bonté qu’il incarne a une grande importance symbolique. En plus de montrer l’exemple à l’humanité qu’il guide vers un futur meilleur, il doit veiller sur sa progéniture qu’il guide pas à pas en compagnie de Lois, leur ancre dans la normalité.

Les membres de la trinité DC peuvent paraître intimidants à travers le prisme d'un enfan

Les membres de la trinité DC peuvent paraître intimidants à travers le prisme d’un enfant ©Dc Comics

Comme son père avant lui, Jonathan incarne le meilleur des deux mondes, à un degré plus prononcé, puisque il est génétiquement à moitié terrien, ce qui a tendance à avoir une incidence sur ses pouvoirs, qui se révèlent fluctuants et imprévisibles.

Dans ce registre intimiste, les deux scénariste sont tout à fait à l’aise et font preuve d’une véritable justesse dans la caractérisation, et c’est une double satisfaction pour le lecteur de longue date, qui retrouve le personnage qu’il apprécie, tout en faisant la connaissance de son rejeton, qui s’avère être un personnage attachant, loin d’être un ersatz de ses parents, même s’il partage avec eux des traits de caractère, et qui de par son regard neuf sur les événements, amène une perspective et une dynamique nouvelle.
À travers son regard, on mesure la difficulté de l’apprentissage de ses capacités naissantes, et ce que cela implique d’avoir un père qui est une figure aussi célèbre et imposante.

Entouré par une famille aimante, Jon vit à l'abri des problèmes du monde extérieur (en théorie)

Entouré par une famille aimante, Jon vit à l’abri des problèmes du monde extérieur (en théorie) ©Dc Comics

Plus encore que le supporting cast assez resserré ou l’environnement rural, c’est bien l’interaction entre Jon et ses parents qui fait tout le sel de la série. Les scènes en question les concernant sont si réussies, que l’on en viendrait presque à espérer qu’il n’y ait aucune menace à l’horizon, et que l’histoire puisse se concentrer sur ses moments de tranches de vie (c’est le cas de l’épisode 7 qui est quasi intégralement focalisé sur la vie de famille).

Bien évidemment les conventions du genre finissent par reprendre leurs droits, et sur la partie plus orienté vers la dimension spectaculaire, l’équipe créative arrive aussi à convaincre, en faisant en sorte que les enjeux très personnels soient au coeur de l’affrontement (l’intrigue restant du coup très character-driven).
Contrairement à la version de Snyder, qui dans le climax de Man of Steel semble peu se soucier des victimes civiles, ce Superman-là fait preuve de jugeote et de bon sens en s’assurant de déplacer le combat vers un lieu pas du tout peuplé.

Jon peut compter sur son amie, qui connait son secret

Jon peut compter sur son amie, qui connait son secret ©Dc Comics

Dans cet arc, il est question d’héritage à plus d’un titre, puis la famille Kent est confrontée à l’Eradicator, une arme vivante qui veut préserver la pureté génétique de la population de Krypton (une mentalité semblable à celle des Krees de la maison des idées) et qui est en mesure d’aspirer la force vitale des supposés hors-la-loi. Le problème c’est que depuis la destruction de leur planète d’origine, où se trouvait leurs corps, ces kryptoniens fantômes se retrouvent enfermés à l’intérieur de cet être artificiel.

À l’inquiétude des parents pour l’avenir de leur fils, s’ajoute donc un conflit extérieur, opposant une sorte un être artificiel qui considère du coup Jon comme une aberration qu’il veut purger de sa partie humaine, comme si cette nature hybride était si aisément dissociable, ce qui est loin d’être le cas, tant sur le plan génétique que celui de l’éducation.

Les revenants hantent leurs ancêtres

Les revenants hantent leurs ancêtres ©Dc Comics

En effet les identités terriennes de Clark et Jon ne sont pas un alibi, ils se considèrent comme des terriens avant tout. Il y a dès lors un distinguo important à faire, si le Clark à lunettes de Metropolis n’est qu’un masque, une façade, il n’en va pas de même pour pour le Clark de Smallville, qui n’a pas besoin de feindre ce qu’il n’est pas pour mieux protéger son identité secrète, et qui ressent le besoin de revenir régulièrement là où il a passé une bonne partie de sa vie, son oasis personnel, car il a plus d’affinité avec l’humanité, et ressent donc le besoin d’être à ses côtés.

Il est ainsi proche de l’humanité et non pas au-dessus, et ce sont ces petits riens de la vie de tous les jours qui rattachent le personnage à son humanité profonde. De par sa nature double, il est le représentant du melting pot américain, lui l’immigré par excellence, qui a su s’intégrer tout en mettant en valeur ses deux cultures terriennes et kryptoniennes.

Lorsque sa famille est en danger, Jon ne répond plus de rien

Lorsque sa famille est en danger, Jon ne répond plus de rien ©Dc Comics

Ceci montre bien les fondamentaux du personnage, définit autant par son statu de surhomme que d’homme tout cours, élevé selon les valeurs de son pays d’adoption, et qui prête autant d’attention aux petits riens du quotidien qu’aux cataclysmes de grande ampleur (par exemple les extrêmes du film de Donner, avec d’un côté le chat perché dans l’arbre et de l’autre les secousses sismiques).
C’est en cela que les deux parents adoptifs de Superman sont primordiaux dans son rapport à l’humanité et dans les valeurs qu’ils lui on inculqué lors de sa vie à la campagne, qui représente pour lui un environnement sain, avec lequel il veut renouer pour y éduquer son fils (ce devoir de transmission revenant désormais à Clark et Lois).

Entre un père compréhensif qui le conseille et une mère attentionné qui le soutient, Jon est bien épaulé pour assimiler peu à peu son double héritage, même s’il a parfois du mal avec les règles des adultes et leur multiples cachoteries, qui ne font qu’alimenter la curiosité de ce gamin futé. Toute la famille est impliquée dans l’intrigue, et Superman n’est pas le seul à en imposer, car sa compagne Lois Lane sait aussi se montrer badass dès lors que sa progéniture est en danger.

À cette occasion les auteurs se font plaisir en ramenant l’armure Hellbat, leur propre création, précédemment utilisée par le chevalier noir lors d’une excursion mouvementée sur Apokolips (la planète de Darkseid).

Les Kent contre-attaquent

Les Kent contre-attaquent ©Dc Comics

La série est bimensuelle, ce qui nécessite donc l’alternance de différents dessinateurs, avec notamment Jorge Jimenez, dont le style cartoony et dynamique se prête très bien au ton de la série, et en particulier pour ce qui est de représenter des enfants débordant d’énergie (Mahnke quant à lui se montre un peu moins inspiré).

Gleason se charge de la majeure partie des épisodes, et après avoir souvent illustré Gotham, il s’adapte avec la même aisance à cette approche graphique qui privilégie la lumière, pour mieux mettre en valeur et un des personnages les plus iconiques qui soient.

Même Krypto est de la partie

Même Krypto est de la partie ©Dc Comics

Dans Batman & Robin , il se servait beaucoup des ombres, des perspectives et des contrastes pour créer des atmosphères très marquées, et sur cette série, plus que les cadrages ou les scènes d’action, c’est la variété des expressions de ses personnages qui se distingue. Gleason se sert de cette capacité à représenter différents variations et nuances, pour les mettre au service de la dramaturgie (ce qui ne l’empêche pas pour autant de maîtriser les scènes à l’atmosphère plus légère).

L’artiste avait montré précédemment sa capacité à user d’une palette d’émotions variées dans un épisode sans dialogues assez remarquable de Batman & Robin , grâce à sa maîtrise du découpage, qui lui a permis de décupler l’impact sans avoir besoin de rajouter des mots pour expliciter et renforcer la douleur du deuil, puisque la narration séquentielle étaient amplement suffisante à la compréhension.

Jon n'a pas besoin de Kryptonite, il a déjà son propre talon d'Achille: les chatouilles !

Jon n’a pas besoin de Kryptonite, il a déjà son propre talon d’Achille: les chatouilles ! ©Dc Comics

Il n’est parfois pas nécessaire de rajouter des mots, pour faire comprendre ce que ressentent les personnages, et c’est là où on reconnait la capacité de certains dessinateurs à capter un ressenti et à le restituer sur la page, et Tomasi et son compère savent justement placer les silences au bons moments comme le montre ce moment insouciant au début du premier épisode qui change de direction de manière inattendue.

Après plusieurs années de vaches maigres, Tomasi et Gleason ont redonné à Superman une série qui rend justice à sa stature et à sa mythologie, tout en accordant une attention toute particulière à Jonathan Kent, un merveilleux personnage qui apprend ce que signifie l’héroïsme aux côtés de son père, l’exemple à suivre idéal dans ce domaine.

Une petit pas pour l'homme, mais un grand pour l'homme d'acier

Une petit pas pour l’homme, mais un grand pour l’homme d’acier ©Dc Comics

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LA BO du jour : C’est Loïs qui le dit : Jon a le meilleur des deux mondes !

30 comments

  • Présence  

    Super idée que de faire figurer cette série sur Bruce Lit. J’ai également appris à apprécier les scénarios de Peter Tomasi quand il était dans l’ombre de Geoff Johns, en écrivant Green Lantern Corps. Je trouve aussi que c’est au contact de Patrick Gleason qu’il a retrouvé une verve communicative. Il est visible qu’il se repose régulièrement sur les images de Gleason (comme tu le fais remarquer) pour raconter l’histoire. Leur série Batman & Robin était vraiment très bien.

    Comme toi, je trouve que ces auteurs avent bien parler de la relation père / fils : Batman / Robin, et maintenant Clark / Jonathan. Comme tu l’écris, ils n’ont pas transposé le premier schéma sur cette nouvelle série, car ils développent cette nouvelle relation sous un angle plus solaire.

  • Léo Vargas  

    Hello camarade,

    Tu as sans doute tout dit et il n’y a donc rien à ajouter !
    Superman est mon personnage préféré et je suis peiné de voir comment il est traité aujourd’hui tant par les showrunner que par les lecteurs…
    Au départ, les quelques numéros lu en VO ne m’intéressait pas trop. J’en suis encore à l’idée qu’un Kryptonien ne peut pas procréer avec une humaine…
    Et puis, je constate qu’on m’a eu à l’usure.
    Aujourd’hui, je trouve que c’est une bonne idée ! Sup vit sa vie de famille tranquille et à l’écart de toute la noirceur qui domine le monde.
    Un monde qui sied volontiers à l’omniprésent Batman.
    Intervenant de temps en temps pour filer un coup de main mais pas impliqué dans les affaires de la JLA.
    La douceur de vivre lui va mieux à mon Sup !

    • Bruce lit  

      Bon, il est sur ma pile active de lecture. Je lis ça et je reviens Pierre.
      j’en profite pour encourager tout le monde à foutre la pression à Pierre pour qu’il écrive + d’articles quoi, il est passionnant ce gamin hein ?

    • PierreN  

      « tant par les showrunner »
      Tu fait référence à Smallville (je n’ai jamais aimé cette série diffusée dans le cadre de la fameuse trilogie du samedi) où plutôt aux séries TV de la CW (j’ai cru comprendre que le personnage apparaît dans la série Supergirl).
      C’est sans doute lié à un a priori, mais à chaque fois que je vois des visuels où des avis portant sur ces séries DC de la CW (Arrow, Flash & co), cela ne me donne pas du tout envie d’essayer, comme s’il s’agissait du continuation de ce qu’était Smallville pour les années 2000 (acteurs lisses, visuels aseptisés, les costumes qui n’échappent pas à l’aspect kitch, la structure narrative répétitive avec le sempiternel « freak of the week »).
      Les séries Netflix consacrées aux vigilantes de Marvel avaient de quoi m’intéresser un peu plus de prime abord, mais j’ai vite déchanté (exception faite de la série Jessica Jones).
      Heureusement la série Légion de FX est ensuite arrivée (sans se presser) pour relever le niveau…

      • Jyrille  

        C’est vrai que Supergirl a l’air mauvais. Je n’ai jamais vu Smallville. Par contre j’ai vu quelques épisodes de Arrow et de Flash nouvelles versions et franchement, c’est pas mal. Comme tu le dis, c’est assez aseptisé dans la forme, avec des acteurs tous beaux et toutes belles, une certaine patine lisse sur toute la série, mais sur le fond, il y a tout de même quelques changements et des personnages plus compliqués qu’habituellement. Ce n’est pas super ni même aussi sombre que Daredevil mais c’est tout de même largement regardable. Personnellement, je n’ai vu que Jessica Jones et Daredevil comme séries Netflix et j’ai aimé les deux, mais je dois être l’un des rares ici à même aimer la saison 2 de DD. Elle est moins réussie il est vrai, mais j’ai l’avantage de ne pas être autant attaché au personnage que JP et Bruce.

        Sinon ton article est super, écris-en plein d’autres ! Tu donnes envie mais je crois que je vais passer pour le coup, j’ai déjà trop de trucs à acheter et lire…

        Par contre je ne suis pas certain d’avoir compris ce que tu dis sur les fils de Batman et Superman : Damian Wayne n’est pas celui du run de Morrison non ?

        • PierreN  

          « Par contre je ne suis pas certain d’avoir compris ce que tu dis sur les fils de Batman et Superman : Damian Wayne n’est pas celui du run de Morrison non ? »

          Si c’est bien le même que celui du run de Momo, et il apparaît d’ailleurs aux cotés de son père dans cette série, et à plusieurs reprises.

          • Jyrille  

            Ah. Alors je n’ai pas tout compris parce que bon… il me manque des épisodes suivants quoi !

  • Tornado  

    Oui, l’article est super (normal vu le sujet ! 😀 ).

    Je viens de commander « Loïs & Clark ». Je me languis de relire enfin du bon et simple Superman.
    Superman Rebirth (celui décrit dans l’article ci-dessus, donc) sort en librairie VF en juillet et il est déjà dans ma checklist.

    Par contre, est-ce que ça ne crossoverise pas rapidement par la suite avec les séries de Dan Jurgens et je sais plus quoi ? Parce que là ça m’intéresse moins déjà. Et apparemment Tomasi a rapidement enchainé avec une série sur les deux bambins de Batman & Superman.

    • PierreN  

      À un moment donné, il y a effectivement un crossover (après le troisième tome) entre Superman et Action Comics, pour conclure certaines intrigues portant sur le Superman décédé des New 52 et cet autre Clark Kent mystérieux utilisé par Jurgens.
      Le spin-off en question n’est autre que la série Super-Sons (consacrée aux aventures de Jon et Damian), qui reprend un concept utilisé au départ dans les 70’s avec une série qui avait le même titre, à la différence près que les deux gamins actuels sont des personnages bien plus intéressants que Bruce Wayne Jr et Clark Kent Jr.

      • Bruce lit  

        Ca veut dire quoi au fait les New 52 ?

        • PierreN  

          Comme toutes les périodes il y a du bon et du moins bon, le run d’Azzarello sur Wonder Woman est assez apprécié (pour ma part je ne l’ai pas lu puisque le retour de Rucka sur la série me tente plus) et le Batman & Robin de Tomasi/Gleason se classe aisément sur le haut du podium.

  • PierreN  

    « je parlais de la série Superman : Loïs et Clark, que j’avais particulièrement apprécié. Voici donc le prolongement. Ou y a-t-il un arc narratif entre les deux? »

    L’autre arc conseillé, situé après Lois & Clark, qui éclaircit les choses aux niveau de la continuité (la disparition du Superman des New 52 et son remplacement par le Superman pré-New 52), c’est celui qui s’intitule Superman Requiem, toujours avec Tomasi au scénario, et qui doit sortir en librairie début mai.

    • Matt  

      Mais ça m’a l’air encore plus merdique la continuité DC dis donc. Une cohabitation de personnages de terres parallèles qui se substituent aux versions classiques, et qui sont re-remplacés par ceux de la terre précédente…pfiou !
      C’est censé être plus simple les reboot d’univers, mais à condition de faire table rase du passé. Là c’est pire de faire des trucs pareils. Certains personnages n’oublient pas les anciennes versions des héros et y font référence, et les héros se retrouvent à devoir dire « je ne suis pas le Batman que vous avez connu, c’est un autre »
      Ouh là là aspirine !

      • PierreN  

        Les terres parallèles c’est la spécialité de DC, et ce n’est finalement pas plus compliqué que les multiples futurs alternatifs de Marvel une fois que l’on s’y retrouve (tel Old Man Logan qui remplace actuellement le Logan habituel au sein des X-Men, ou Miles Milares qui intégrer l’univers non-Ultimate).
        Après il est vrai, qu’à partir d’un certains moments, les déclinaisons des personnages étaient si nombreuses qu’il a fallu le crossover Crisis entre autres pour éclaircir tour ça,et généralement les relaunch qui suivent sont de bons points d’entrée pour le lecteur.

        • Matt  

          Depuis Secret Wars, Marvel me semble avoir combiné aussi le bordel façon DC…
          Mais avant cela, les futurs alternatifs restaient séparés du monde réel.
          Ce gros mélange chez DC avec plusieurs versions des mêmes persos qui cohabitent, ça fait un peu flipper.
          Tiens il parait que la Power Girl de la mini série « Harley Quinn Power Girl » n’est pas la même que celle de la série d’Amanda Conner. Because New 52 entre temps ou je ne sais quoi…
          Quand on sait que déjà de base Power Girl est la cousine de Superman mais venue de Terre 2, puisque sur Terre 1 c’est Supergirl…en plus de ça celle de Terre 2 qui vit sur Terre 1 n’est plus celle des New 52.
          Aaaargh !

        • PierreN  

          « Depuis Secret Wars, Marvel me semble avoir combiné aussi le bordel façon DC… »

          On peut même remonter encore plus loin jusqu’au début des années 70, lorsque ce gros fanboy de Roy Thomas a créé L’Escadron Suprême (un pastiche de la JLA) en utilisant le concept de la dimension ou terre parallèle, très fréquent chez DC.
          D’ailleurs je crois que dans la série actuelle de Robinson, l’équipe est composée de versions provenant de différentes dimensions (Hyperion doit être celui employé par Hickman, et à en juger par le costume, Nighthawk doit provenir du run de JMS).

        • Tornado  

          Je déteste ces bordels de terres parallèles et de futurs alternatifs. Maintenant, impossible de faire sans si on veut lire du DC. Alors si la série Superman est tout de même auto-contenue (et bien expliquée), je crois que je vais quand même essayer…

        • Matt  

          Les futurs alternatifs ou les terres parallèles sont sympas quand ils/elles restent en dehors du monde présent. Spider-man NOIR est une terre parallèle, mais il ne vient pas se promener sur la terre 616 et se mélanger au point qu’on le confonde avec un autre perso.
          Pareil les futurs alternatifs c’est sympa pour montrer ce qui peut arriver aux x-men dans le futur, mais pas pour faire débarquer les persos dans le préso sans arrêt ! ça oui c’est pénible.

        • Tornado  

          Oui, là tu parles d’elseworlds. Et c’est très bien. Je parlais quant à moi de gros bordels éditoriaux qui bouffent et bousillent la continuité avec des versions alternatives de personnages et d’espaces-temps qui se télescopent. Certains parlent de « richesse ». Quel cynisme, quand on perçoit à quel point tout ceci suinte l’événementiel et condamne, à terme, la continuité à devenir un gros portnawak incompréhensible pour le lecteur lambada.
          Fan de Superman, je vais essayer « Lois & Clark » qui mène au run de Tomasi, dont on dit le plus grand bien. Mais ça me gonfle déjà de savoir qu’il vaut mieux lire « Requiem » et le crossover avec la série de Dan Jurgens.

        • Matt  

          Je trouve tout de même qu’un futur alternatif inclus dans la continuité de type celui des X-men introduit dans Days of future past peut être une bonne idée. C’est aussi un ressort narratif pour parler des implications de telle ou telle action et parler de l’avenir.
          Mais l’idée c’est de ne pas en créer sans arrêt ni de faire débarquer tous les persos de cet univers dans le passé et les faire rester dans le présent. Bon…ils l’ont fait avec Rachel Summers…mais pour le coup elle n’existait pas dans le présent. Ce qu’a fait Bendis avec les jeunes X-men par contre…pouah ! Des multiples versions des persos partout.
          Le mélange de tous les univers, futurs, etc dans Secret Wars ça m’a complètement découragé par exemple.

  • JP Nguyen  

    Voilà qui pourrait me réintéresser au DC Universe, que j’avais laissé tomber peu avant Flashpoint…
    En fait, avec leur succession d’events cataclysmiques (Infinite Crisis, Final Crisis, Flashpoint…), DC m’avait perdu. C’était devenu aussi ridicule que les pubs de lessives qui lavent plus blanc…
    Et tout ça pour que Superman et Compagnie arrêtent de porter leur slip au dessus de leur collant…

    La minute de Relektor : avoir la cote et pas la côte…
    Après « développements palpitants », il y a une légende en trop qui se balade (à propos de la Trinité)
    Et la dernière légende contient une coquille…
    Mais que la maniaquerie de Relektor ne te décourage pas à écrire davantage, Pierre ! (mais n’espère pas d’augmentation, le Boss est un gros pingre…)

  • Tornado  

    J’ai lu la mini-série « Loïs & Clark », qui sert de prologue à ce « Superman Rebirth », et j’ai été moyennement emballé. Certes, c’était écrit par Dan Jurgens qui n’arrive probablement pas à la cheville de Tomasi, mais j’avoue que l’imbroglio éditorial qui a servi de prétexte à ramener l’ancien Superman dans la nouvelle continuité (depuis le crossover Convergence) m’a d’amblée filé la nausée.

    Du coup, j’hésite à me prendre ce premier tome de la série par Tomasi & Gleason car j’ai peur que ça crossoverise rapidement avec le boulot de Jurgens, dont je ne suis pas du tout fan. Et puis ce globiboulga éditorial je ne peux plus le supporter. Je n’arrive pas à être aussi cynique. Je trouve ça trop bête (histoire de rester poli et de ne vexer personne).
    Ce sont ces éléments qui m’ont fait arrêter Marvel et DC, et je ne suis pas certain de supporter une nouvelle série mainstream parasitée par l’univers partagé et ses bêtises éditoriales. Je devrais peut-être attendre, et voir si la série reste majoritairement auto-contenue jusqu’au bout…

    • PierreN  

      Pourtant mis à part le crossover Superman Reborn, la série de Tomasi est indépendante de celle de Jurgens.

  • Matt  

    Eh ben moi ça ne m’intéresse pas du tout.

    Je n’arrive pas m’intéresser à Superman, malgré les qualités mises en avant dans les articles que vous chroniquez tous. Et je n’ai pas envie de faire des efforts qui me couteraient des sous et de la place dans mes étagères^^

    Je crois que je ne m’intéresse pas à un super-héros juste pour ce qui représente ou juste pour le talent des auteurs qui écrivent sur lui. Il faut aussi que je sois attiré par le personnage un minimum. Et Superman ça marche pas. Je dirais même que parmi les grosses têtes d’affiches (Batman, Spider man etc) je le trouve kitsch. Personne ne le reconnait quand il met des lunettes, il est trop puissant, etc.
    Mais après c’est aussi peut être parce que j’ai connu avec le dessin animé des années 90. Comme Batman. Et du coup même pour Batman j’ai du mal à accrocher aux comics. J’en ai très peu. C’est comme si je ne ressentais pas le besoin d’en avoir.

    • Bruce lit  

      Notre ami Présence m’avait filé ce tome que j’ai lu avec intérêt en souvenance de l’odeur alléchée de cet article.
      Clairement, c’est pas ma came. Parce que si j’ai quasi arrêté Marvel qui organise des histoires pendant un an pour nous expliquer que ce qui se passait dans la cuisine aura désormais lieu dans la salle à manger, je vais pas descendre à la (bat) cave avec DC. Donc, là je m’en fous, ces allers-retours entre le nouveau superman qui se rappelle de l’ancien alors que c’est le même personnage, non, vraiment, c’est plus possible.
      -Beauf Lit

  • Eddy Vanleffe  

    POur des raisons irrationnelles qui confinent à une sorte d’intégrisme, j’ai longtemps détesté SUPERMAN exactement pour les mêmes raisons que toi Matt. il était le gentil, le ringard et puis ces lunettes quelle plaisanterie!
    et puis…
    ASTRO CITY 1: Kurt Busiek brosse avec son SAMARITAN un portrait juste et incroyable de ce que peut être SUPERMAN avec son écriture sincère et impliquée.
    je me suis posé des questions…
    Puis SUPREME d’Alan Moore et toute mon idée du « ringard « vacilla….
    Enfin, écœuré par le cynisme mercantile des tueurs psychopathes censés être marrants et fun, j’ai revu mon jugement et me suis laissé emporter par ce Superman lumineux.
    Avoir lu ALL STAR SUPERMAN et deux ou trois autres trucs a été thérapeutique pour moi.
    Je ne suis pas fan à mort mais je lui reconnais désormais l’aura qui lui est dévolue.

    • Matt  

      Oh moi je suis complètement d’avis qu’un héros gentil et positif c’est cool. J’adore Spider-man par exemple. Je ne déteste pas Superman, mais j’accroche pas, c’est tout. Il n’y a rien dans sa mythologie, dans les personnages qui gravitent autour de lui qui m’intéresse.
      Batman par exemple je suis plus intéressé par les ennemis de Batman ou par l’ambiance de Gotham.

    • Présence  

      @Eddy Vanleffe – Tu as des articles sur le site, commentant d’autres histoires de Superman qui ont laissé une trace indélébile chez quelques contributeurs :

      – Les tout premiers épisodes de Superman, par Jerry Siegel & Joe Shuster,
      – Superman Alien, de Max Landis
      – Superman for all season, de Jeph Loeb & Tim ale,
      – Superman Kryptonite, de Darwyn Cooke & Tim Sale,
      – Superman Last Son, de Geoff Johns & Adam Kubert,
      – Superman – Identité secrète, de Kurt Busiek & Stuart Immonen
      – Superman Man of steel, par John Byrne & Dick Giordano

      • Eddy Vanleffe  

        J’ai vachement adoré « FOR ALL SEASONS » pour sa colorisation magnifique et son traitement de la vie champêtre américaine. Smallville est super bien rendu, ainsi que que ce grand dadais qui se fait chier dans sa chambre qui ne peut s’empêcher d’entendre ses parents se soucier pour lui. C’est une belle version du personnage en effet.

        IDENTITÉ SECRÈTE évidemment, un peu un prolongement thématique du SAMARITAN. Busiek livre sa version pleine d’empathie et de dévotion pour le mythe, le personnage, ses créateurs…

        Le reste, j’ai moyennement accroché n’y trouvant pas justement un « ton » particulier.

  • Présence  

    Depuis la première parution de cet article, j’ai lu le tome 2 de la série, et je l’ai tout autant apprécié que le premier.

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