Frankenstein par Junji Ito
1ère publication le 31/03/17- MAJ le 04/09/18
Un article de : MATTIE-BOY
VO : Asahi Sonorama Ltd
VF : Tonkam / Mangetsu
Aujourd’hui nous allons nous intéresser à l’adaptation signée Junji Ito, un des maîtres de l’horreur japonais, de Frankenstein, le roman de Mary Shelley datant de 1818.
A l’heure où j’écris ces lignes, j’ai déjà parlé de plusieurs œuvres personnelles de Junji Ito. Mais ne connaissant pas le planning du patron, j’ignore si cet article sera publié après les autres (et bien non, je suis l’patron Ndr-). Je vais donc éviter de faire des références à mes autres articles.
Cela dit, je précise que je n’ai pas voulu m’intéresser à ce récit du maitre de l’horreur en premier, et cela pour une raison simple : ce n’est pas avec une adaptation de l’histoire d’un autre qu’on appréhende le mieux l’univers de l’auteur chargé de l’adapter.
Alors qu’est-ce qui m’a tout de même poussé à m’y intéresser ? Deux choses : tout d’abord le style de dessin sombre et inquiétant de l’auteur que j’apprécie et qui pouvait retranscrire de manière intéressante la noirceur de cette histoire. Et ensuite le fait qu’il s’agit là d’une adaptation particulièrement fidèle au roman de Mary Shelley.
Alors oui, je sais, on risque d’aborder le débat des adaptations dans cet article. Est-il mieux d’avoir une adaptation libre que l’auteur s’approprie sans en reprendre les moindres détails tout en restant dans l’esprit de l’original ? Ou est-il mieux que l’adaptation soit fidèle et colle au plus près au matériau de base par respect pour le travail initial et pour en conserver les qualités ?
Je vais couper court en affirmant que les deux méthodes d’adaptations sont intéressantes. Les deux approches ont leurs avantages et inconvénients.
Une adaptation libre s’adapte à son médium de diffusion et offre une vision d’auteur personnelle plutôt que de tenter (au risque de se planter) de mimer la vision d’un autre. Mais cette vision personnelle peut aussi s’égarer et oublier qu’elle est tout de même censée représenter l’univers d’un autre auteur (sinon autant ne pas prétendre que c’en est une adaptation). En ce sens, il peut y avoir un gros décalage entre l’esprit de l’œuvre initiale et les nouveaux choix retenus.
Quant à l’adaptation fidèle, elle colle au matériau de base. Donc si les idées de ce dernier sont bonnes, il y a de grandes chances que sur le fond, cela reste bon, que ce soit au niveau de la psychologie des personnages ou des rebondissements. Comme le diraient nos amis anglophones « if it’s not broken, don’t fix it ! » Mais elle peut aussi perdre de son impact dans la forme lors du transfert d’un média à un autre car ce qui fonctionne à l’écrit ne fonctionne pas de la même manière à l’image. Après tout, l’image retire une bonne part d’imagination et doit véhiculer l’émotion autrement que par le texte.
Cela dit, une chose supplémentaire que je trouve agréable dans l’adaptation fidèle et qui est surtout valable pour des histoires telle que Frankenstein ou Dracula , c’est tout simplement sa vocation de diffuser un classique auprès d’un autre public. Après tout, même si tout le monde connaît Frankenstein et son monstre, ceux qui n’ont jamais lu le roman de Mary Shelley ne connaissent pas la véritable histoire de Frankenstein. Car il y a si peu d’adaptations qui reprennent la vraie trame scénaristique et les traits de caractère des personnages d’origine que l’œuvre de Shelley est noyée dans les représentations gothiques des films Universal ou Hammer. Je ne condamne pas ces films pour les libertés prises car ce sont de bons films en eux-mêmes, mais cela reste appréciable pour moi que certains auteurs s’attèlent aussi à la tâche de diffuser la véritable histoire en BD au milieu des nombreuses déclinaisons. Il n’y a guère que le film Frankenstein de Kenneth Branagh avec Robert de Niro sorti en 1994 qui adapte assez fidèlement le roman. Ce qui ne veut pas dire que le film est sans défauts hélas, l’un d’eux étant Branagh lui-même dans le rôle de Frankenstein. Mais passons !
Le roman ne parle pas non plus à un public très large, surtout quand on considère son âge. Je l’ai moi-même lu il y a bien des années et même si je lui reconnais de grandes qualités au niveau de l’histoire et des thèmes abordés, je dois bien avouer que le style d’écriture est daté et peu agréable. Je suis content d’avoir lu ce roman, mais il est peu probable que je le relise un jour. En cela, une BD plus accessible qui garde la trame originale du roman éveille mon intérêt.
Donc commençons par voir de quoi ça parle. Tout le monde connaît, ou croit connaître l’histoire de Frankenstein, mais puisque nous sommes là face à la version de Mary Shelley et pas dans la représentation gothique du monstre avec son crâne allongé et ses boulons dans le cou, un petit rappel ne me semble pas superflu.
L’histoire commence sur les glaces non loin du pôle nord. Un navire en expédition vers le pôle aperçoit un géant sur un traineau qui sera plus tard suivi d’un autre homme. Le capitaine Walton accueillera l’homme à bord. Ce dernier est Victor Frankenstein et il semble exténué. Il va ensuite raconter son histoire au capitaine et lui expliquer pourquoi poursuivre de folles ambitions peut détruire la vie d’un homme. Et ainsi débute le flash-back. Frankenstein est un fils de bonne famille qui a grandi dans la maison familiale en Suisse. Il est promis à la belle Elisabeth qu’il connait depuis son enfance mais avant cela, il doit partir étudier. Il se rend pour cela dans une université en Allemagne. Il se découvre alors une passion pour la chimie et les travaux récents sur les stimuli électriques qui font remuer les cadavres. Il se met donc en tête de créer la vie. D’ailleurs, notons que le titre du roman est Frankenstein ou le Prométhée moderne , titre faisant référence au mythe grec de Prométhée qui créa la vie après avoir dérobé le feu sacré des dieux.
C’est donc en secret que Frankenstein va concevoir une créature avec des morceaux de cadavre qu’il ira déterrer lui-même. Il faut bien sûr que les morts soient en bon état, fraichement décédés. C’est dans une grande chambre qu’il loue qu’il se livrera à ses expériences contre nature (et non pas dans un château de savant fou frappé par les éclairs). Ce qui permet par ailleurs de briser plusieurs idées préconçues : Frankenstein est très humain, sympathique malgré son étrange passion, il aime sa famille et est complètement dépassé par les événements. Quant à sa créature qu’il abandonnera, terrifié par ce qu’il a créé, elle deviendra beaucoup plus monstrueuse que l’innocent interprété par Boris Karloff dans le film de James Whale.
Ce qui était déjà intéressant dans le roman et qui est conservé ici, c’est la chronologie du récit. Nous suivons d’abord la création du monstre, sa disparition dans la nature pendant des mois puis les conséquences des dégâts qu’il cause, le tout du point de vue de Victor. Le monstre est donc absent un bon moment. Son créateur aura juste le temps de voir le visage du monstre un soir pour comprendre qu’il est encore en vie et à l’origine du meurtre de son jeune frère. Cette construction narrative nous pousse nous aussi lecteurs à penser que le monstre est une impitoyable bête cruelle. Et l’ambiance de menace qui plane est perceptible au travers de Victor qui vit dans la peur constante d’une attaque. Ito n’oubliera pas de dessiner les montagnes de la Suisse qui s’étendent près du domaine des Frankenstein et leur ombre menaçante durant le crépuscule. Je me souviens très bien du suspense présent dans le roman et des longs moments d’angoisse de Victor qui regarde les montagnes en se demandant si c’est là que se cache le monstre.
C’est seulement lorsque Victor se lancera sur les traces du monstre que nous serons témoin d’une rencontre entre les deux personnages. Et là, à notre grande surprise, le monstre sait très bien parler. En réalité, il est comme un enfant qui aurait été abandonné par son père, chassé par tous à cause de sa laideur, perdu dans un monde qui ne veut pas de lui. Il expliquera qu’il a appris à parler (ou s’est souvenu de quelques bribes d’éducation présentes dans son cerveau ?) en écoutant des gens, caché dans leur grange pendant des mois. La seule personne qui lui a adressé la parole avec respect est un aveugle. Mais il fut finalement chassé par les gens qu’il avait pourtant aimés en cachette. Et alors qu’il aurait sans doute pu être autre chose, il est devenu un être cruel, perturbé par des émotions très fortes de rancœur, de tristesse, d’incompréhension, de haine, qu’on ne lui a pas appris à gérer.
Ainsi, le monstre menacera la vie des proches de son créateur jusqu’à ce qu’il accepte de lui créer quelqu’un comme lui qui ne le haïra pas. Une femme. Mais c’est peine perdue. Tout comme dans le film La fiancée de Frankenstein , la seconde créature, aussi laide soit-elle, n’aura pas moins peur du monstre.
Je parlais d’adaptation fidèle mais Ito se permet quelques écarts tout de même lors de l’épisode de la fabrication de la fiancée que le monstre réclame à Frankenstein. Mais là nous sommes dans des écarts bien minimes (de l’ordre du lieu ou de la façon dont il se procure les cadavres). Pas de ceux qui changent l’histoire, les comportements ou la nature des personnages. Il y avait d’ailleurs certaines libertés prises aussi dans la version de Kenneth Branagh, toujours au moment de la création de la fiancée.
La fin aussi est légèrement différente de celle du roman mais encore une fois, c’est une question de détails. Je pense même que Ito a fait ce choix pour accélérer la fin. S’il était tenu à un certain nombre de pages pour raconter l’histoire, ou du moins n’avait plus assez de matière pour ajouter un chapitre supplémentaire (ses histoires fonctionnant souvent par chapitre d’environ 30 pages surement en rapport avec la méthode de parution au Japon), c’est sans doute un bon choix de ne pas s’être éternisé sur certaines scènes afin de rendre justice aux plus importantes. Disons que c’est ça une adaptation fidèle. Garder les faits (l’histoire, les personnages et leurs relations, le message à véhiculer) qui sont transposables dans tout type de média, mais adapter la façon de les raconter en tenant compte du support. Encore une fois, je ne condamne pas les réinterprétations gothiques de l’histoire, mais je refuse les arguments qui prétendent que tout réécrire est la seule manière d’adapter. On peut rester proche de l’original tout en proposant une lecture agréable si on sait mettre l’accent sur les scènes les plus importantes et retranscrire leur impact en images.
Junji Ito nous a déjà prouvé qu’il avait un style visuel exubérant bien à lui. Pas forcément ce qui domine dans Frankenstein. Il est donc assez logique de constater que sa folie visuelle s’efface un peu derrière l’histoire de Mary Shelley. Mais c’est une bonne chose. Ça lui permet de prouver qu’il sait aussi distiller du suspense et jouer avec les angoisses du personnage de Frankenstein. Le style de dessin de l’auteur se démarque toujours par sa noirceur et le soin apporté aux ambiances. Il utilise pour cela beaucoup de hachures, que ce soit pour représenter la saleté, les ombres (trop souvent oubliées dans les mangas), le brouillard et autres chairs putréfiées. Il faut bien reconnaître que le découpage de ses planches est assez classique, comme dans la plupart de ses histoires.
La forme ne fait donc pas très moderne, sans doute pas très audacieuse mais se marrie bien avec le genre horrifique qui est le sien : celui qui prend place dans le quotidien. En cela l’auteur n’était pas un mauvais choix pour illustrer l’horreur moins stylisée d’une œuvre de cet âge. Ito se fait tout de même plaisir au niveau de la représentation du monstre véritablement hideux et d’une taille exagérée. Je dois avouer ne pas me souvenir si le monstre est aussi grand dans le roman. Ito le justifie par le besoin de Frankenstein de maitriser ce qu’il fait et que pour cela, un prototype doit toujours être plus grand que nature. On imagine donc qu’il conçoit vraiment de nouveaux morceaux d’être humain à partir de plusieurs corps pour lui donner cette taille.
Le détail curieux reste la tête, qui peut difficilement être plus grande. Pourtant ce n’est pas une erreur graphique car lors de la création de la fiancée du monstre, par manque de temps, il greffera une tête de taille normale sur un corps géant. On en déduit que Frankenstein crée aussi la tête et le cerveau à partir de plusieurs personnes. Mais inutile de chercher trop loin les explications scientifiques étant donné que le concept même de redonner vie à un patchwork de morceaux de chair dans un grenier avec quelques instruments de chimie relève plus du mythe que de la science. L’intérêt du récit ne réside pas dans le rationalisme scientifique mais dans ce que de telles pratiques impliquent.
Le message derrière cette histoire va finalement plus loin que l’idée de tolérance envers les gens différents. Le monstre est véritablement un monstre. Personne ne pourrait l’aimer. Mais pas parce qu’il est laid. Parce qu’il est devenu un être ignoble à force de mauvais traitements et de rejet. L’histoire nous parle donc aussi de responsabilités, d’éducation, et du danger des pratiques scientifiques dépourvues d’éthique cherchant à rivaliser avec Dieu (ou la nature). Compte tenu de la nature de la fin (que je ne vous révélerai pas), les souffrances et le comportement odieux du monstre véhiculent même une réflexion sur la vacuité de la vengeance. C’est une belle histoire, impitoyable et triste, très bien mise en images par Junji Ito. Moins personnelle car il s’agit d’une adaptation mais à l’ambiance réussie grâce au trait gras et sombre de l’auteur.
Les autres histoires très courtes présentes dans ce volume ne sont pas bien intéressantes. L’éditeur a un peu fait les fonds de tiroir cette fois-ci. Cela ressemble davantage à des essais. La première fait 4 pages et est probablement autobiographique puisqu’elle se nomme « souvenirs de crotte réalistes ». Il est question d’un gosse qui veut acheter une sculpture très réaliste d’une merde (oui, oui). Le ton est clairement comique puisque l’enfant parle avec grand sérieux de vouloir acheter cette merde et y penser tout le temps. Jusqu’à s’en servir pour faire une blague à la fin.
La seconde parle d’enfants qui se transforment en poupées. L’idée pourrait être intéressante mais avec seulement 6 pages, c’est un peu comme si elle sortait des EC comics des années 50, le charme vintage en moins puisque c’est plus récent. Enfin les dernières pages en postface montrent Junji Ito se faire attacher par les serviteurs de Tomié , sa nymphe maléfique tiré du manga éponyme chroniqué sur le blog qui lui reproche de ne reproduire que 5% de sa beauté dans ses mangas. La belle farfouille dans les affaires de son créateur et notamment son journal intime au plus grand désarroi de notre auteur qui semble bien s’amuser à se parodier lui-même. C’est donc assez cocasse mais très anecdotique. Des bonus plus qu’autre chose.
Je dirais tout de même que la traduction de Jacques Lalloz, sans surprise, comme Bruce l’a constaté dans d’autres volumes, laisse un peu à désirer avec quelques coquilles et des tournures de phrases moyennes.
En conclusion, je dirais que c’est une lecture qui vaut le coup car elle propose une adaptation fidèle bien fichue d’un classique (n’en déplaise à ceux qui préfèrent les réinterprétations), et qui plus est de la part d’un auteur au style graphique cauchemardesque qu’on n’aurait pourtant pas forcément imaginé dans le rôle compte tenu de ses penchants pour l’horreur plus exubérante.
Bien. Plusieurs choses à dire ! 🙂
La première est qu’il y a peu de chances que je lise ce manga. d’abord parce que je ne lis quasiment pas de mangas, ensuite parce que je connais cette histoire par coeur. Enfin parce que je ne suis pas vraiment subjugué par le dessin. La dernière itération de Frankenstein que j’ai lue en BD, c’était celle de Bernie Wrightson (dont nous ne connaitrons jamais la fin ! 🙁 ). Et il avait mis la barre très haut, le bougre !
Cela-dit, je reconnais que les quelques images du monstre par ce Mr Ito sont assez impressionnantes.
Mais dans le genre, je préfère les adaptations moins fidèles.
En parlant d’adaptation, je suis surpris que tu dises que le roman a mal vieilli. Qu’est-ce que c’est que la subjectivité ! Personnellement, parmi tous les classiques du genre (Dracula, Carmilla et Cie), Frankenstein est celui que j’avais préféré lire (et je parle bien seulement du style d’écriture). Je me demande vraiment comment vous pouvez lire du comics old school si vous trouvez certains romans datés 😀 (je taquine, je taquine…).
Par contre, je me souviens très bien du livre, et je peux affirmer que dans l’histoire originale, aucune « fiancée de Frankenstein » n’est créée car, très vite, Victor prend conscience qu’il risque de répandre une nouvelle race abominable sur la planète, et détruit l’ébauche de sa seconde créature (sous les yeux de la première, cachée derrière une fenêtre, qui va très mal réagir). La fiancée est donc détruite bien avant d’être véritablement créée et animée. C’est Kenneth Branagh qui extrapolé en ajoutant dans son film un dernier tiers complètement différent du roman, où il ressuscite sa propre femme (fraichement assassiné par le monstre).
Ceci étant dit, je suis bien content de lire un article sur un pan (voire sur l’un des mythes fondateurs) de l’imaginaire littéraire que j’affectionne ! 🙂
Pour la fiancée, oui, c’est pourquoi je dis qu’il y a quelques libertés prises. Mais c’est le genre de liberté que je considère de l’ordre du détail.
Dans le manga, Frankenstein ne la détruit pas lui-même, c’est le monstre qui la tue alors que celle-ci panique en le voyant et se débat. ça dure 2min, un peu comme dans le film de Brannagh. Ce n’est pas sa femme par contre dans la version de Ito.
Pour le style de dessin de Ito, il est plus appréciable dans ses créations personnelles comme je le souligne, là où il se lâche dans le grotesque. Mais il s’en sort bien niveau ambiance dans ce Frankenstein. Mais comme tu le dis après, subjectivité…
Son trait me plaît et fonctionne bien pour l’horreur.
Enfin pour le roman et les comics old school…comment dire ? On est d’accord que le roman Frankenstein est moins daté qu’un vieux comics Marvel des années 60.
Les différences : le comics old school va se lire en 10 minutes et aura peut être de jolis dessins. Le roman va me prendre des jours parce que le style d’écriture est assez lourd. Tout ne vieillit pas aussi bien que Lovecraft pour moi.
Ensuite, je n’ai jamais dit être un immense fan de comics old school. Je n’ai qu’une intégrale des gardiens de la galaxie par Steve Gerber, la première saga du clone, la mort de Gwen, celle de Jean Dewolff, et quelques team-up Spidey/Iron man. Je crois que c’est tout. C’est juste que je n’aime pas m’en moquer parce que j’imagine que ça a fait rêver plein de gosses, et les dessins sont chouettes des fois.
Un roman, quand le style d’écriture me déplait, c’est assez dur à lire pour moi.
Tiens je préfère Carmilla d’ailleurs. Plus plaisant à relire. Malgré son côté un peu inachevé.
Enfin, je me doutais que tu dirais préférer les réinterprétations^^
Je ne suis pas contre non plus. Mais j’ai aussi envie de voir des retours aux sources plutôt qu’uniquement des relectures.
Connais tu le film de Roger Corman « Frankenstein Unbound » (La Résurrection de Frankenstein en VF), adapté lui-même d’un roman éponyme ? C’est une relecture très intéressante du mythe, dans lequel Mary Shelley en personne vit dans le même univers que sa créature, dans une ambiance rétro-futuriste. J’aime bien ce genre de digression.
Non, je ne connais pas.
Mais j’aurais même tendance à trouver que les digressions radicales sont plus intéressantes que celles qui sont proches mais prennent des libertés qui ne collent pas.
Genre par exemple Ulysse 31 c’est cool. Sur le principe du moins, parce que ça fait un bail que je n’ai pas revu la série.
Mais si tu adaptes l’odyssée d’Ulysse assez fidèlement et qu’en plein milieu ils font du karaté contre les ennemis avec des ralentis…euh…non !
C’est un peu comme Ultimate Spider-man qui ne m’a jamais intéressé car trop proche de l’histoire de la terre 616, mais avec des variantes qui peuvent nous sortir par les yeux. Alors que Spiderman NOIR ou 2099, ben why not ?
Je sais, j’suis compliqué.
Mais c’est pour cela que j’ai du mal avec les films Sherlock Holmes de Guy Ritchie. Pour moi c’est proche et en même temps avec des libertés trop…bizarres pour vraiment me faire penser à Sherlock Holmes. Tu transposes ça à notre époque et déjà je serais moins gêné par les différences (pas vu la série d’ailleurs)
Du coup, pour moi il faut rester proche dans l’esprit (ou même dans les faits si l’auteur y arrive sans réciter bêtement le roman). Ou alors, faire un truc radicalement différent qui se passe dans un univers complètement différent (SF par exemple). Mais certaines réécritures entre les deux me font un drôle d’effet.
J’ai même eu du mal au début avec certains films Frankenstein.
Le truc c’est que…ça peut paraître bête mais je peux apprécier une digression éloignée du matériau de base, mais si elle se nomme « frankenstein », ça va m’agacer. Appelez le Frankenstein 2099 ou Cyber Frankenstein ou je sais pas…mais j’ai le sentiment qu’il y a tromperie sur la marchandise quand ça porte le même titre que le classique littéraire si ça n’a plus rien à voir.
on en a déjà parlé de ces adaptations, hein ! ^^
Moi, ce que je n’aime pas du tout, c’est quand on fait pareil mais pas pareil. Par exemple comme dans le film Dr Strange où l’Ancien est une femme, qui n’est même pas vieille. C’est, tout d’un coup, l’âme du matériau originel qui s’évapore. Et parfois, un détail suffit pour que ce soit insupportable. Il vaut mieux effectivement changer à fond.
Ton exemple de l’Ultimate Spiderman me parle. Je n’ai pas aimé du tout cette version avec des petits changements le cul entre deux chaises. En revanche j’ai adoré celle des Ultimates version Millar, car les changements étaient radicaux et faisaient sens.
Et j’ai adoré la version Sherlock Holmes qui fait du karaté, parce que dans la manière dont c’était fait, ça proposait un changement radical, mais ça correspondait bien, en même temps, à l’esprit de déduction du personnage. Une version rock’n roll, en somme.
Je ne prétend pas que ma vision des adaptations est la meilleure, car là encore ça appelle pas mal de subjectivité.
Ben oui, on en a parlé, mais tu me relances sur le sujet^^
Après comme je le dis dans l’article, les 2 types d’adaptations ont leur intérêt. Et c’est une question de subjectivité en effet. Je n’aime pas entendre affirmer qu’une façon est meilleure que l’autre.
Pour un classique comme Frankenstein, peut être que j’ai une préférence pour une adaptation fidèle, mais c’est peut être aussi parce que je suis influencé par le fait qu’elles sont super rares et que j’avais envie de voir ça.
Un truc comme Dr Strange, ce n’est pas un classique, je me fous un peu plus des réinterprétations.
J’aurais tendance à dire que je suis d’accord avec toi. Soit tu fais un truc très différent (mais tu changes le titre bordel !) soit tu fais un truc fidèle (correctement, sans réciter la BD ou le roman). Faire pareil en changeant des trucs comme l’Ancien, oui c’est pas terrible. Mais bon en réalité c’est plus compliqué que ça. C’est une question de « cas par cas ». Il y a des changements nazes et d’autres bénins. Finaliser la fiancée de Frankenstein pour la faire mourir après, c’est bénin comme changement pour moi. Et le film Watchmen change la fin. Pourtant tu as aimé, non ? ça dépend toujours de la nature du petit changement et de l’impact qu’il a. Par exemple c’est moins gênant d’avoir fait de Nick Fury un black.
J’oublie les X-men de Claremont.
Mais tu vois, c’est parce que je ne les vois presque pas comme du old school. Pour moi sur le fond ils sont intelligents, et sur la forme ils sont jolis. C’est très bavard et avec une narration un peu lourde, mais ça ne me dérange pas des masses.
En roman, là où tout repose sur la capacité au style d’écriture d’évoquer un truc dans ton imaginaire, ben je bloque si le style ne me plaît pas vraiment.
Mais bon, oui…ça dépend des gens.
L’introduction de cet article est très intéressante parce qu’elle pose la question de fond de l’intérêt d’une adaptation dans un autre média. Qu’est-ce qui nous pousse à lire et à relire la même histoire, racontée d’une manière différente, transposée dans une autre forme ? Pour les adaptations en bande dessinée, il peut s’agit de la facilité de lecture, une BD se lisant plus vite qu’un roman, ou d’une interprétation graphique faisant apparaître une autre vision de l’œuvre.
La folie visuelle de Junji Ito s’efface un peu derrière l’histoire de Mary Shelley. – Ton article est passionnant car il permet de découvrir comment cet auteur à la forte identité graphique se met au service du récit, en aménageant sa façon de raconter pour conserver l’esprit originel de l’œuvre. Du coup il devient un passeur qui fait découvrir le roman à un public qui ne le lire jamais.
Merci Présence.
En effet cette BD n’est pas forcément pour tout le monde (par exemple un connaisseur comme Tornado qui connait l’histoire par coeur) mais les adaptations ont aussi pour but de diffuser des classiques. On a souvent tendance à oublier quand on râle qu’un film est trop proche de la version BD et que le connaisseur n’y a rien trouvé de plus, que c’est peut être aussi pour faire connaître aux gens qui n’ont pas lu la BD.
Et donc pour leur faire connaître un classique littéraire, une adaptation fidèle a de l’intérêt.
Aussi pour la facilité de lecture en effet.
Il ne faut pas que l’adaptation soit trop proche sur la forme cela dit (pour moi c’est un peu le souci du film Sin City bien trop bavard avec de la voix off sans arrêt qui semble réciter la BD) D’une part même le néophyte sentirait que la narration n’est pas au top, mais cela briderait encore davantage l’auteur dans ses choix graphiques. Là, je trouve qu’on a l’exemple d’un auteur qui sait s’effacer suffisamment pour rester dans l’esprit de l’original mais sans disparaitre derrière une version illustrée du roman.
Je ne suis pas attiré du tout par cette BD mais j’aime bien cet article !
Je m’explique : le sujet n’est pas ma tasse de thé mais les éléments de l’intrigue qui sont dévoilés contribuent à ma culture et le point de vue exprimé sur les adaptations est nuancé et clairement exprimé.
Tornado a raison quand il en remet une couche sur la subjectivité. Il y a des changements apportés dans certaines adaptations qui semblent bénins pour certains et qui me sortent par les yeux.
Allez, quelques exemples :
– le Comte de Monte Cristo de José Dayan / Gégé Depardieu qui pardonne à la fin (oui, oui, j’ai toujours des super-références…)
– les ninjas de Netflix dont le coeur ne bat pas, mais qui respirent ! (l’inverse est quand même tellement plus « logique »)
– Scott Summers qui fait quasiment tapisserie dans les films X-Men alors qu’il est l’âme du groupe…
– le Joker qui est l’assassin des parents de Bruce Wayne chez Burton (mais pourquoi ce besoin de tout relier ? Est-ce que dans James Bond le chef du Spectre est celui qui volait les chocos du petit James dans la cour d’école ?)
Fais-tu partie des gens qui n’ont pas lu le roman, JP ? Toi qui n’est pas adepte de trucs d’horreur.
Oui c’est vrai qu’il y a des libertés prises qu’on a plus ou moins de mal à accepter en fonction de nos attentes ou sensibilités. Tiens bah moi je m’en fous un peu que le Joker soit l’assassin des parents de Bruce, même si j’approuve ton argument comme quoi tout n’a pas besoin d’être lié. Disons que c’est plutôt la fréquence de ce genre de trucs qui me gonfle (ils font le coup dans le film Daredevil aussi non ?)
Effectivement, je n’ai pas lu le roman.
Et oui, dans le film DD, c’est le Kingpin qui tue le papa de Matt Murdock.
Je fais partie de ceux qui n’ont jamais lu le roman de Shelley pour le motif un peu idiot que lorsqu’une histoire est archi connue, je n’ai pas envie de remonter à la source par pure paresse, parce qu’il est impossible de tout lire et que je préfère lire une pièce moins connue de Shakespeare que Roméo et Juliette.
Il y a deux ans j’ai relu les Misérables et Notre Dame de Paris et comme toi, par moment, le ton paternaliste de Hugo et l’abondance de noms de comtes et comtesses dont on se fiche aujourd’hui m’ont excédé. Oui, l’écriture et le style, ça vieillit même chez les plus grands, d’autant que par ailleurs, dans les passages plus poétiques, l’écriture d’Hugo est magnifique.
Le sketch comique de Ito avec Tomié me tenterait bien, vu que l’humour est totalement absent de son oeuvre. Pour le reste, je trouve ses dessins moins appliqués que d’habitude sur les scans en tout cas. Dès que je me le trouve en occasion, je le prends. merci Mattie Boy.
Histoire archi connue, oui…mais laquelle ? Tu connaissais la vraie histoire justement ?^^
Pour en ajouter une couche sur les adaptations fidèles, je dirais que j’ai une sorte d’obsession de la conservation des mythes et des classiques littéraires. Si dans 100 ans, le seul truc qu’on retient de Frankenstein c’est le nom du mec qui a créé le monstre dans le film Van Helsing de Stephen Sommers, ça me ferait un peu chier (même si je ne serais plus là techniquement…)
D’où l’importance que les versions d’origines continuent aussi de perdurer au sein des réinterprétations.
Moins appliqués les dessins ? ça ne m’a pas choqué à la lecture. Je n’ai peut être pas pris les meilleurs scans. Je ne voulais pas trop vous montrer le monstre, pour le suspense^^
Après Ito est plus sage dans ce Frankenstein, pour les raisons évoquées.
Une vraie plaie pour les trouver à des prix corrects les Junji Ito épuisés…
Tiens Bruce, Mr. Ito n’est pas si dépourvu d’humour qu’on le croit. Bon déjà il y a des trucs qui peuvent prêter à sourire parmi ses idées grotesques, mais j’avoue que souvent c’est le malsain qui l’emporte.
Par contre il a dessiné un manga appelé « le journal des chats » ou il se met en scène avec sa compagne et ses deux chats. Je l’ai lu en ligne (ouh c’est vilain je sais), c’est assez court donc je me demande s’il n’y a pas autre chose dans le volume en vente, mais c’est plutôt marrant. Ito utilise son style horrifique pour se moquer de lui-même et de sa peur d’un des chats. Ensuite il fait tout pour avoir leur attention alors que les chats préfèrent sa femme…
Bref c’est tout mignon.
http://www.timeless-shop.com/im/articles/catdiary1.jpg
Si c’est de l’humour, il est quand même indétectable. La vache,même ces chats foutent les jetons !
Pour mémoire, cette passion pour Ito tu l’as acquise ici ?
Je confirme que il est rare de le trouver en occasion.
Mais justement c’est de l’humour, il détourne ses délires d’horreur pour en faire des caisses parce qu’il n’a pas l’habitude de vivre avec des chats. Il les voit parfois comme de grosses limaces, des serpents.
Rencontre avec une merde de chat :
http://i5.mangareader.net/ito-junjis-cat-diary/10/ito-junjis-cat-diary-2274339.jpg
Tentative de jouer :
http://i8.mangareader.net/ito-junjis-cat-diary/3/ito-junjis-cat-diary-2247149.jpg
Excellent ! Je ne connaissais pas cet aspect de lui.
C’est rassurant !
Ouais, c’est toi qui m’a filé le virus Ito avec « la fille perverse » et « le tunnel », les 2 premiers que j’ai lus.
Maintenant j’ai ceux là en plus :
Spirale (pas encore lu)
Tomie
Gyo
Remina
Black Paradox
Les fruits sanglants
Le mort amoureux
La femme limace
Et ceux que j’ai lu mais pas gardés car ils m’ont moins plus :
La ville sans rue
La voleur de visage
Le cirque des horreurs
Je désespère de me choper « le mystère de la chair ». Ils le vendent à 90€ les salauds.
Tu savais qu’il avait repris après presque 10 ans de pause ? Mais personne en France ne s’est lancé dans l’édition de ses nouveaux travaux.
Salut tout le monde, désolé de ne pas être passé ces derniers temps mais j’ai eu un emploi du temps très chargé. Et je risque d’avoir un peu de temps avant de rattraper mon retard de lecture.
Alors Mattie, Présence a raison : la question que tu soulèves de l’adaptation est très intéressante. Personnellement je n’ai pas d’avis tranché. Par exemple, je ne suis pas fan du tout d’adaptation littérale, mais pourtant j’adore le film Sin City. Et je déteste le film Watchmen. Le second est une transcription quasi plan par plan de la bd, mais sans panache, sans imagination, et la fin n’est vraiment pas trop différente. C’est figé et manque cruellement de vision. Sin City est une transcription quasi case par case et plan par plan de la bd, mais elle propose un univers cohérent, un casting réfléchi, et transforme finalement le matériau pour se l’approprier.
Et j’adore les adaptations qui font un vrai travail de relecture, de perdre des morceaux pour raconter de manière plus percutante ou rythmée, comme les films du Seigneur des anneaux de Peter Jackson.
Je crois connaître un peu le roman de Frankestein (que je n’ai pas lu) car j’ai l’adaptation assez fidèle par Marion Mousse. Tu me donnes envie de la relire. Je ne connais pas le reste de l’oeuvre de cet auteur, mais j’avais beaucoup aimé. C’est en trois tomes, dans la collection de Delcourt ou Stanislas Gros avait adapté Le dernier jour d’un condamné, avec une idée simple mais pertinente : la mort est constamment présente là où se trouve le condamné.
Je ne pense pas lire celle-ci par contre, car les scans ne me donnent pas envie, et la maquette de la couverture est assez hideuse (et pourtant, ce n’est pas à cause du monstre 🙂 ), mais je te crois sur parole lorsque tu en soulèves les points forts.
Très bel article en tout cas, merci, car je ne connais vraiment pas cet auteur !
Tu vois, à la subjectivité des goûts s’ajoute celle de l’interprétation des adaptations. Parce que tu parles d’un vrai travail de relecture en parlant du seigneur des anneaux. Alors que pour moi c’est tout de même assez fidèle. Pas raconté dans le même ordre, mais les faits sont similaires. Il y a des ajouts bien sûr, tout comme il y a une petite variante aussi dans ce manga concernant le monstre féminin, mais on reste suffisamment proche pour parler d’adaptation fidèle. On n’est pas dans le cas où les personnages sont complètements différents dans leur comportement ou passent de méchants à gentil, etc. Pour le coup Jackson s’adapte juste bien à son média cinématographique.
Ensuite, le film Watchmen, je comprends que tu puisses ne pas aimer en tant que lecteur du comics, mais pour moi l’argument n’est guère recevable pour descendre le film de manière objective. Parce que ton ressenti, un néophyte de l’œuvre de Moore ne pourrait pas l’avoir. Cela peut donc être malgré tout une adaptation qui diffuse une œuvre assez fidèlement à un autre public, même si les fans du comics n’y trouveront pas forcément de nouveauté. C’est pour ça que je parle des différents buts d’une adaptation. Certaines ne sont pas pour les connaisseurs, mais peuvent ravir les néophytes.
Et c’est pour ça que je pense qu’il est aussi important d’avoir des adaptations fidèles. Juste pour la culture. Certains ne liront jamais et il peut être intéressant qu’ils aient accès à certaines histoires classiques malgré tout sans avoir uniquement à leur disposition une relecture de l’œuvre qui prendrait place dans le futur avec des cyborgs et des ninjas (exemple).
Je pense que la BD a aussi un côté éducatif qu’on néglige.
Retranscrire des mythes et légendes grecs (ou autres) de manière fidèle en BD a aussi quelque chose de séduisant pour moi.
Pour la bd qui adapte une oeuvre je suis d’accord (j’ai lu celle de Reno et Melaka sur le programme de Mélenchon) mais pour les films c’est différent. Le Watchmen en film j’ai vraiment eu l’impression que c’était la bd pour les nuls et indépendamment de mon attachement au comic, je ne l’ai pas trouvé bon, en tant que film. Alors que From Hell est un bon film mais ce n’est plus une adaptation du matériau de base.
Je suis d’accord pour Frim Hell^^. Après on a aussi des goûts différents et c’est difficile d’argumenter à ce niveau.
Pour le coup moi c’est Sin City qui, sans avoir lu la BD, me gonfle avec sa narration bourrée de voix off comme une BD.
J’aime malgré tout le film parce que l’esthétisme est réussi, mais il a mal supporté plusieurs visionnages chez moi.
Ah, autre chose, est-ce que quelqu’un a regardé la série Penny Dreadful ? Je n’ai vu que la première saison mais c’est vraiment pas mal, très soigné dans les décors et costumes, avec une réalisation subtile et un casting parfait. Eva Green dans son meilleur rôle sans doute, très impressionnante. Mais ce que je voulais dire, c’est que les personnages de Frankestein et de son monstre sont plus proches du roman de Shelley que de l’image d’Epinal du film avec Karloff, même si l’histoire n’est plus exactement la même. Je vous la conseille.
Au fait Bruce, grâce à toi je me suis refait tous les albums studios de Blur. Et je n’arrive toujours pas à comprendre le dernier. Ce n’est pas du Blur pour moi, il n’y a rien de marquant, de percutant, de notable, l’album passe mollement. Je retenterai mais bon.
Think Tank ? Il m’a fallu presque 15 ans pour l’aimer.
Ou tu veux parler du dernier sorti l’an dernier ? Il est très mollasson en effet mais je l’aime bien.
Je parle effectivemét de The Magic Whip sorti en 2015. J’ai tout de suite apprécié Think Tank mais il est au final plutôt inégal. L’absence de Coxon est évidente.
Pour info, les éditions anglaises des mangas de Ito chez Viz Media sont de très bonne qualité. Meilleures que les éditions VF.
Il y a Gyo, Spirale, Tomié, Shiver (courtes histoires partiellement éditées en VF) et Fragments of horror (courtes histoires inédites en VF) de dispo.
Je sais que chacun a ses petites manies (je lis pas en sens inverse, je lis pas d’anglais pour des mangas, je lis pas de VF pour les comics, etc^^) mais je le signale.
Ok. C’est bon à savoir, ça.
Du coup c’est aussi en sens de lecture japonais ?
Oui.
En tous cas pour ceux que je possède (Shiver et Fragments of horror)
Y’a pas de raison qu’ils aient fait différemment pour les autres titres.
Mais les 2 mentionnés sont des bouquins magnifiques : reliure qui tient, couverture dure, papier de bonne qualité, rien à dire.
J’ai chroniqué Fragments of horror dans un article que je t’ai envoyé.
Et alors pour le coup les dialogues sont tellement réduits au nécessaire chez Ito que le niveau d’anglais est d’une grande simplicité. Contrairement à certains comics ultra bavards (je ne lirai jamais du Moore en VO !)
Et je vois que pour avril de l’année prochaine ils prévoient un nouveau tome « smashed »
Dans les trucs récents j’oubliais aussi « dissolving classroom » mais le concept me tente moins. J’ai jeté un œil en ligne. ça me fait penser à ses moins bonnes histoires des volumes VF « le journal maudit de Soichi’ Je ne l’ai pas pris.
Très bonne histoire. Quel plaisir de relire du Ito après toute ces années.
Comme toi, j’ai trouvé qu’il s’effaçait dans les scènes normales où la mise en scène reste un peu fade. Ito, il lui faut des monstres, même si c’est parfois exagéré en cicatrices pas justifiées.
J’ai trouvé la trame et la fin très bonne et conforme à l’image que je m’en faisais dans PRETTY DEADLY.
Un très bon moment encore grâce à toi (semaine Mattie Boy ? ).
La lecture de cette histoire, avec la mort de Justine m’a appris enfin qu’il y a avait des guillotines en Suisse (j’ai vérifié).
Bon ben voilà, tu n’as pas lu le roman mais tu connais une version très proche maintenant^^
Seules différences : dans le roman la fiancé ne se réveille pas, Frankenstein la détruit avant.
Et à la fin, le monstre monte dans le bateau pour parler à son créateur, sans le tuer, et saute ensuite sur un radeau auquel il met le feu pour mourir.
Mais sinon c’est tout de même très fidèle. Peut être que l’histoire aurait pu durer un peu plus longtemps pour entrer dans les détails, mais ça reste chouette.
Et la taille démesurée du monstre et ses cicatrices, c’est le seul espace de liberté de Ito^^ Quoique dans le bouquin il est quand même décrit comme très laid et mal rafistolé. Du coup ça colle.
Et c’est dommage que tu n’aies pas trouvé Rémina dans ton lot escroqué^^
Ou même Black Paradox.
Les histoires « longues » quoi.
Tu me diras ce que tu as pensé du cirque des horreurs mais j’avais pas trop aimé. Dans mon souvenir ce sont de vieilles histoires de jeunesse, un peu comme les débuts de Tomié. Pas encore affirmé graphiquement ou thématiquement le Ito^^
Mais les fruits sanglants je suis curieux. Je crois avoir lu l’équivalent des histoires publiées dedans en anglais on zeu web, mais je ne suis pas sûr.
Hallucinations, je vais remettre en forme mon article. Il est encore associé à « la femme limace » vu que j’avais au départ prévu un article sur plusieurs tomes à la fois. Mais ça ne correspond plus aux nouveaux formats des articles^^
Je viens de l’acheter. Et par la même occasion, vu que je les cumule sans les avoir lus, j’ai commencé à tester. J’ai donc lu deux histoires courtes, les deux premières du tome 1 des Chefs d’oeuvre de Junji Ito. Ce sont le Vieux vinyle et Frissons. Et ben je ne suis pas déçu, c’est atrocement dérangeant et original. Je comprends que cela hante les lecteurs.
Frissons c’est la fille avec les trous partout ? Ouais pas mal bizarre celui-là.
Mais tu n’as encore pas tout vu…
Je trouve dommage que ces nouvelles éditions publient des sommaires différents parce que j’ai le sentiment que certains vont passer à la trappe. On dirait des « best of », mais il y a parfois de très bonnes histoires qui ne sont pas les plus connues qui étaient publiées dans les vieilles éditions.
Je n’ai pas vu de réédition des « épouvantails » par exemple, ni de plein d’autres.
Une histoire très bonne de l’album « le mystère de la chair » que j’ai chroniqué par contre est présente dans ces nouveaux recueils.
Mais je me demande s’ils vont rééditer l’intégrale de ses travaux du coup…ou si c’est du best of.
vu le sommaire prévu sur les rabats, je pense qu’ils font l’intégrale de manière différente un peu comme ce qu’ils ont fait sur Robert Howard chez la branche Romans de Bragelonne.
Oui Matt, c’est bien l’histoire-là, Frissons. J’ai avancé, il me reste trois ou quatre histoires à lire de ce premier tome, c’est toujours incroyablement dérangeant.
Je l’ai lu dans son édition Mangetsu. J’aime bien ton article, il présente plein de pistes. Alors, pour tout te dire, à part l’histoire de 6 pages sur les filles qui ont la maladie de la poupée, les autres n’apparaissent pas dans mon édition. Il y en a deux comiques et courtes sur le chien de Ito et de sa servante, la mère de Junji Ito, une autre courte sur une fille qui se retrouve coincée dans une machine orthopédique, mais on a surtout plusieurs nouvelles, assez longues, avec le personnage de Ochikiri. Celles-ci sont très bien, et très anciennes : la première date de 1989.
Je n’ai toujours pas lu le roman de Mary Shelley, mais j’ose espérer qu’une traduction plus récente devrait en rendre la lecture plus aisée. De même, je n’ai vu aucun film de Frankenstein à part celui de Mel Brooks. D’après les bonus, Ito a justement fait son Frankenstein avant celui de Brannagh (pas vu donc), car l’éditeur voulait surfer sur la sortie de ce film. Au final ils respectent tous les deux le roman très fidèlement (pour ma part, j’avais connaissance de la poursuite en pôle nord partiellement grâce au livre dont vous êtes le héros de J.H. Brennan, qui nous a quitté le 1er janvier 2024 – R.I.P.). Il faudrait que je relise l’adaptation de Marion Mousse dont je parlais dans mon commentaire précédent.
Quoiqu’il en soit, tant dans le dessin que dans la narration, on a encore un Ito hésitant ici. Sur les histoires de Ochikiri, ça sonne très amateur, pas du tout maîtrisé, y compris dans les idées (bien plus folles par la suite) et c’est parfois le cas dans son Frankenstein aussi. Par contre il réussit à retranscrire parfaitement les différences entre le monde très propre et aisé de Frankenstein (les montagnes, les bâtiments, les salons etc) et les moments horribles avec la créature, qui enveloppe la page de sa noirceur. Les scènes avec des membres épars sont très dérangeantes. Au final j’ai adoré cette lecture mais on est clairement devant ses premiers travaux (bon j’ai encore Tomie à lire qui a été créé avant).