Encyclopegeek : LE HORLA et ses émules…
Par : TORNADO
Cet article est le deuxième d’une série explorant le legs des nouvelles fantastiques de Guy de Maupassant, et plus précisément de la plus célèbre : Le Horla.
Nous nous intéressons ici à l’univers de la bande-dessinée, car le but est d’exposer une thématique développée à travers deux mediums privilégiés par les geeks : le cinéma et la BD (soit les deux vecteurs principaux de narration par l’image).
La série d’articles est publié en trois parties distinctes :
1 –Le Horla et ses émules cinématographiques
2 –Le Horla et ses émules bédéphiles (<- Vous êtes ici)
3 – Le Horla par Guillaume Sorel
Dans l’ensemble, les deux premières parties s’intéressent au thème développé par Maupassant à travers ses nouvelles fantastiques. A savoir cette frontière ténue entre la folie et le surnaturel, avec en corolaire d’autres thèmes immatériels comme la peur de l’indicible, la peur suggérée et enfin la schizophrénie. Où quand le lecteur et le spectateur hésitent entre le réel cartésien et les manifestations surnaturelles. Entre l’affabulation et le fantastique …
Si vous vous souvenez bien, dans sa nouvelle emblématique, Maupassant imagine un personnage de bourgeois réveillé la nuit par un cauchemar récurent : Une créature invisible vient s’agenouiller sur son corps et lui aspire son essence de vie. Le personnage se figure au fur et à mesure qu’il ne s’agit peut-être pas d’un cauchemar, mais bel et bien d’une sinistre réalité !
Le lecteur se demande alors peu à peu si ce phénomène est bel et bien dû à une manifestation surnaturelle de l’ordre du fantastique, ou plutôt à une solution bien plus réaliste, dont l’origine se trouverait dans la folie et dans l’esprit tourmenté du protagoniste…
Maupassant inventait alors une nouvelle forme de fantastique, rendant la frontière entre le réel et le surnaturel particulièrement ténue. La peur de l’indicible et la schizophrénie s’imposaient alors comme deux thèmes propres à donner le frisson…
Au rayon bande-dessinée, avant notre adaptation réalisée par Guillaume Sorel, l’ombre de Maupassant plane également sur un nombre incalculable de créations. Afin de passer en revue toutes ces déclinaisons, il me faudrait une connaissance exhaustive de l’Histoire de la bande-dessinée. Hors, je ne la possède pas. Combien d’épisodes des légendaires EC Comics des années 50 ou des éditions Warren des années 60 et 70 ont égrainé ces thèmes de l’indicible, de la schizophrénie, de l’autosuggestion ? Combien de séries comme Swamp Thing, Hellblazer, Dylan Dog ou je ne sais combien de mangas ont pu également apporter de pierres à cet édifice ?
Partant de ce postulat, je me contenterais donc d’illustrer le propos avec quatre exemples choisis de manière purement subjective :
1- Thorgal : Alinoë
Soyons bref, puisque l’article sur cette petite perle séquentielle a déjà été développé ici.
Huitième album de la série réalisée par le scénariste Jean Van-Hamme et le dessinateur Grzegorz Rosinski, Alinoë est une étonnante déclinaison effectuée sur le thème du Horla.
Possédant d’étranges pouvoirs parapsychologiques, Jolan, le fils de Thorgal (enlevez les lettres T et G pour trouver une anagramme de Horla !) va donner vie à un jeune compagnon de jeu qui va peu à peu prendre son indépendance, jusqu’à devenir un monstre incontrôlable donnant libre cours aux pulsions malsaines enfouies dans la psyché de son créateur !
L’histoire ne dit pas s’il s’agit de schizophrénie ou de pure manifestation fantastique (car il y a sûrement beaucoup des deux), mais voilà bien une illustration qui en appelle aux vues de l’esprit et à la métaphore psychanalytique !
Un huis-clos incroyable, une histoire sans héros (Thorgal est absent de sa propre série !), où la peur surgit du quotidien, en plein soleil, sous les traits d’un enfant à l’apparence gracieuse…
2 – Halloween (par Olivier Boiscommun) :
La nuit d’Halloween, Asphodèle, une jeune fille qui a du mal à surmonter sa mélancolie, quitte son petit groupe d’amis déguisés en monstres. Elle rencontre soudain un fantôme. Est-ce le fantôme de son frère ? Car Asphodèle ne s’est jamais remis du décès de son frère ainé…
Halloween est une petite histoire présentée comme « Un conte tout en rimes, pour fêter les morts et apprécier la vie ».
Auteur complet de sa nouvelle graphique, Olivier Boiscommun a fait des merveilles en illustrant ses planches en peinture directe dans lesquelles chaque vignette est une œuvre en soi.
Dans une atmosphère quasiment monochrome toute en ocres, rappelant les histoires de Charles Dickens, Halloween nous promène le temps d’une nuit dans les recoins d’un quartier sans âge, qui ressemble à s’y méprendre à la Butte Montmartre… De petites ruelles pavées laissant apparaitre à travers la brume diaphane quelques éléments d’architecture gothique en toitures scintillantes sous le clair de lune, nous nous laissons bercer par la poésie et l’émotion de cette petite balade nocturne, comme Chopin aurait pu en composer…
Les quelques personnages qui évoluent au cœur du récit, tour à tour inquiétants ou attachants, ne nous dévoilent jamais leur vrai visage, préférant garder leurs masques. Et c’est ainsi que ce petit conte de la nuit d’Halloween devient une allégorie de la vie, comme si l’on cherchait sans cesse à fuir la réalité en se cachant derrière les faux-semblants…
Bien évidemment, vous vous doutez bien que le fantôme du frère d’Asphodèle est probablement une élucubration issue de l’esprit affecté de la fillette ! Mais comme dans Le Horla, Olivier Boiscommun se garde bien de nous le certifier, préférant nous laisser choisir notre propre voie…
Quoiqu’il en soit, cet Halloween est une merveille visuelle, poétique et onirique qui mérite franchement sa place dans toutes les BD-thèques dignes de ce nom comme dans celles de tous les amateurs de la nuit du 31 octobre…
3) L’Ascension de Thanos (par Jason Aaron & Simone Bianchi)
Il s’agit d’une mini-série réalisée en 2013 à l’occasion du relaunch effectué par Marvel à l’ère de la ligne éditoriale Marvel NOW. Soit une relecture des origines du personnage (dont vous apprendrez l’essentiel dans cet article ), mettant en lumière ses jeunes années, de sa naissance jusqu’à la destruction de sa planète natale.
Au niveau du scénario, Jason Aaron s’acquitte de la tâche avec panache en faisant preuve d’un sens de l’équilibre idéal entre la redite consensuelle des faits déjà intégrés à la continuité et les trouvailles saisissantes. La personnalité du vilain est bien construite et ce dernier évolue au delà du manichéisme primaire en développant un mal clinique aseptisé et terrifiant, sans une once de justifications lacrymales, un peu à la manière des tueurs en série. La vision de Jason Aaron transforme alors le personnage en une sorte de « serial-killer universel »…
Thanos fait ainsi de la notion de « Mal » une expérience de vie, dont les tenants et les aboutissants se situent au niveau de la destinée, et non au niveau des tragédies du vécu (tout l’inverse de ce qu’à fait George Lucas avec la jeunesse de Dark Vador en essayant de lui trouver mille excuses).
Aaron parvient ainsi à définir le parcours du vilain de manière originale et presque viscérale, avec la passion, l’ambition et le désir comme vecteurs d’une course contre les valeurs inappropriées à ce type de quête !
Le personnage en ressort grandi mais d’une manière toute particulière. Sans cesse en quête du grand Amour, il révèle peu à peu qu’il est en réalité en quête de lui-même. Hors, étant depuis la naissance un nanti possédant à peu-près tout (y compris une intelligence supérieure et un organisme génétiquement amélioré !), évoluant dans un monde parfait où toute agressivité et toute velléité maléfique ont été annihilées, il n’y a plus qu’une dernière chose capable de le séduire : le pouvoir. Ainsi, blasé, froid, déterminé, Thanos détruira tout ce qui se dressera sur son chemin, afin de dominer toute chose, y compris la seule encore capable de lui résister, c’est-à-dire la Mort, envers qui il va développer la passion que l’on sait…
Soit une toile de fond plus intéressante qu’il y parait à première vue, qui fait écho à l’âme humaine dans ce qu’elle a de corruptible au delà des origines, puisqu’il s’agit d’observer comment se développe la part malsaine d’un individu que la vie protégeait de tout dès le départ. Ou comment les nantis peuvent également basculer du côté obscur…
(Attention : spoilers) – Par ces choix et ces postulats, Aaron se révèle très habile et dresse un portrait saisissant à la personnalité profonde et complexe.
Mais c’est surtout le twist final qui nous intéresse ici. Car le scénariste suggère au dernier moment, alors que tout a été dit, que cette image de la Mort, tant aimée par le vilain, n’est peut-être qu’une manifestation délirante issue de son esprit fou ! C’est ce dernier point, un détail, qui place au final cette mini-série dans le giron de notre thématique sur la schizophrénie !
Un détail ? Oui mais de taille ! puisqu’il redéfinit complètement la perception du personnage et offre une toile de fond donnant beaucoup plus d’épaisseur à la figure symbolique de la Mort, élevée comme un corolaire à la folie chez Maupassant… (fin des spoilers)
Ce troisième exemple risque de faire grincer des dents car pour de nombreux lecteurs,
c’est le Thanos de Jim Starlin qui restera toujours le seul et l’unique, raison pour laquelle cette version par Aaron n’a pas voix au chapitre. Mais pour d’autres (comme votre serviteur), il s’agit d’une relecture moderne, adulte et viscérale qui s’impose comme un contrepoint idéal aux comics old-school empêtrés dans une continuité indigeste.
Pour le coup, cette mini-série peut être lue comme un récit autonome et cette toile de fond digne de Maupassant n’en est que plus appréciable…
Bref, une mini-série très réussie mais qui survole une mythologie complexe de manière trop brève. A réserver aux lecteurs déconnectés de la continuité qui ne viendront pas ici en quête de sensations d’un autre âge.
4 – Batman : Mask (par Bryan Talbot)
Mask est un one-shot très particulier dédié au personnage de Batman, qui regroupe deux épisodes écrits et dessinés par Bryan Talbot au cours de sa participation à la série Batman Legends Of The Dark Knight. Soit les épisodes #39-40, publiés à l’origine en 1992.
Bryan Talbot est un brillant auteur (Les Aventures de Luther Arkwright) qui effectue ici son unique participation à la mythologie du personnage.
Le pitch : Batman, après avoir lutté avec des bandits, ressent un malaise. Il se réveille dans une clinique et s’aperçoit que tous ses souvenirs ne sont pas réels, mais issus d’une personnalité psychotique à cause de laquelle il souffre d’un dédoublement de personnalité. Les médecins lui apprennent qu’en réalité il est juste Bruce Wayne, un homme ruiné, psychologiquement atteint et alcoolique, qui s’est réfugié dans sa psychose en s’inventant un « double » en costume de chauve-souris…
Ce récit est une pépite : Une ambiance glauque et angoissante. Un mystère tendu jusqu’à la dernière minute. Une précision narrative diabolique. Une alchimie fond/forme qui offre un superbe travail, dans lequel de splendides vignettes iconiques se mesurent à un découpage virtuose, rythmé, limpide et imaginatif. Une dichotomie visuelle incroyablement efficace entre les scènes de la réalité, linéaires, symétriques, claires et aérées, et les scènes de cauchemar, oniriques, expressionnistes, surchargées et étouffantes. Et surtout, Talbot nous livre l’une des plus originales et des plus surprenantes histoires de la carrière du Dark Knight.
A noter que la série Batman Legends Of The Dark Knight est conçue à l’époque pour offrir aux lecteurs des récits autonomes et adultes, puisés dans le passé de Batman, lorsqu’il était encore solitaire (avant l’arrivée de Robin et consorts).
L’intérêt du récit de Bryan Talbot est de rompre avec la tradition du personnage en imaginant que Batman n’existe peut-être que dans l’esprit de Bruce Wayne. Mais notre auteur n’est pas qu’un bon metteur en image, il est également un excellent scénariste. Ainsi, en détruisant Batman psychologiquement, en détruisant le mythe, il décortique tous les éléments qui l’ont jusqu’ici constitué. Des traumatismes de son enfance avec l’assassinat de ses parents jusqu’à son activité de justicier, en passant par les choix liés à la symbolique de la chauve-souris, c’est à une véritable psychanalyse en forme de condensé mythologique du personnage à laquelle se livre notre auteur (qui cite même les épisodes du Dark Knight Returns de Frank Miller en imaginant un futur possible !), et ce en seulement deux épisodes !
Brillant.
Ainsi se termine cette ddeuxième partie sur Le Horla et ses émules.
Avec les deux derniers comics, on s’est un peu éloigné du thème de la peur indicible pour embrasser à fond celui de la schizophrénie. On reste néanmoins dans un domaine proche du fantastique selon Maupassant : Et si le fantastique était tout simplement issu de l’esprit du personnage ? Et si ce monde effrayant n’était que la manifestation de sa folie ?
A ce titre, on pourrait encore trouver moult exemples issus du monde des super-héros, avec par exemple Moon Knight et la version de Charlie Huston & David Finch, dans laquelle le dieu Khonshu à l’origine des pouvoirs de Mark Spector était également une création issue de son esprit troublé et malade. Mais sur ce même sujet, on pensera surtout à Sentry, l’extraordinaire saga de Paul Jenkins, dont vous trouverez un article complet ici …
Evidemment, tout le monde est invité à ajouter plus bas ses propres exemples de BDs ayant abordé le même sujet !
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Le Horla 2° partie :
Nous vous parlions, dans la 1° partie de notre article consacré à la « peur suggérée », du legs de Maupassant et de ses nouvelles fantastiques dans l’histoire du cinéma. Nous allons à présent explorer le même thème à travers un autre médium de la narration par l’image : celui de la bande-dessinée ! Devenez schizophrènes avec nous dans la 2° partie de « La Mort dans l’Âme » !
Dans notre article, tout le monde voit des choses que l’on n’est pas sensés voir. Un peu comme Serge Gainsbourg dans cette chanson là :
J’aurais du faire devin.^^ J’ai juste lu la partie sur Thanos Rising du coup, je reviendrais demain pour le reste. J’étais trop curieux.
Bon tu sais ce que j’en pense. Disons que pour moi on ne peut tout simplement pas prendre n’importe quel personnage pour raconter n’importe quelle histoire. Est-ce qu’on imagine Tintin comme pédophile dans une histoire traitant de manière adulte les maltraitances envers les enfants ? Que ce soit plus simple à suivre ou pas au niveau de la continuité, c’est quoi l’intérêt ? Ce serait peut être bien écrit mais pourquoi ? Pourquoi venir trahir le personnage alors que ça aurait marché avec un personnage original créé pour l’occasion ?
C’est faire comme si les personnages étaient des coquilles vides qu’on pouvait remplir de nouvelles personnalités sans arrêt et dont on pouvait réécrire l’histoire sans conséquence. Quel est l’intérêt de conserver des personnages d’une histoire à l’autre alors ? Juste leur apparence physique ? Je ne marche pas.
Et puis on ne m’enlèvera pas le fait que c’était très cliché quand même. Et c’est renforcé par l’idée de transposer ça sur une autre planète. ça me fait la même impression que si un américain écrivait une sitcom qui se déroule en Afrique mais en y appliquant les codes de la culture américaine. Pas d’originalité, pas de désir de présenter ça autrement alors que ça se déroule dans un monde différent à la culture différente. C’est pour ça que pour moi ça ne colle pas avec les entités cosmiques de Thanos et de la mort. C’est les feux de l’amour extraterrestres ! Avec des morts, ok. Les feux de la mort si tu veux^^ Bref, pouah !
Mais peut être aussi que j’en ai marre de cette vision du serial killer qui tue les petits animaux, même dans un récit standard. Et aussi que je suis réfractaire à l’idée de tout révéler du passé d’un personnage mystérieux. Surtout quand c’est pour y associer un portrait cliché de tueur purement issu de la culture occidentale terrienne.
Par contre je te rejoins quand même sur un truc : cette idée du mal aurait été carrément plus cool pour Vador qui est devenu une pisseuse pleurnicharde dans la prélogie. Le seul truc que Aaron a évité, c’est le cliché du petit garçon battu et insulté qui est devenu méchant à cause de ça…
Tu m’as convaincu qu’à l’occasion il faudrait que je regarde la biographie d’Olivier Boismmun car les images sont très séduisantes.
Concernant Thanos Rising, je trouve que tu l’as présenté sous angle logique et cohérent qui offre un point de vue permettant d’apprécier ce récit. Je trouve aussi que ledit récit diminue la magnitude de Thanos, mais qu’il le présente sous un autre éclairage qui peut fonctionner, comme tu l’as si bien exposé.
Je me demande si je ne vais commencer à brûler des cierges dans une église pour accélérer la mise en production d’une réédition en intégrale de la série Legends of the dark Knight… Bryan Talbot, ça fait plus que rêver.
Et bien pour moi, les personnages Marvel sont quasiment tous un peu des enveloppes vides. Je trouve que la continuité les a vidés de leur caractère initial, qui était, avouons le, déjà un peu mince (ou, à tout le moins, dessiné à gros traits), ce qui est d’ailleurs normal pour des créations destinées aux enfants.
Je trouve qu’il y a même une volonté de l’éditeur de faire en sorte que ce soient toujours un peu plus des enveloppes vides. C’est la réflexion que je m’étais faite en lisant le début des Avengers de Hickman (qui mène à Secret Wars) : Des enveloppes vides qui servent de terreau à un univers partagé sans cesse étoffé en surface (avec des bastons). Cette orientation permet ainsi à Marvel de changer la personnalité (de surface) de ses figures selon les modes et l’air du temps. Ils n’y parviennent pas toujours (Miles Morales n’aura jamais réussi à détrôner Peter Parker), mais ils essaient grandement de le faire, en tout cas.
Et puis Thanos… je suis bien obligé d’avouer ici que je me contrefiche de ce personnage. Je n’aime pas l’écriture de Jim Starlin que je trouve trop old-school et, même si j’ai trouvé le concept impressionnant, je me suis emmerdé sévère en lisant le Gant de l’Infini, avec ce grand méchant théâtral et assez grotesque de mon point de vue. Du coup, la version d’Aaron est nettement plus conforme à mes attentes. Ce postulat m’a permis de ne pas rester butté aux changements intrinsèques que tu mentionnes, et de profiter du travail de réécriture en profondeur effectué par le scénariste, avec une toile de fond qui m’a paru très intéressante (comment devient-on le plus grand des méchants sans les clichés habituels utilisés par Lucas ?).
Mouais enfin il y a plus de continuité chez Thorgal que chez Thanos vu le nombre d’histoires publiées à son sujet. On ne peut pas parler d’un personnage vidé de sa substance avec lui.
Mais je sais pas…cette origin story…je n’aime pas. Si je vois Anton Chigurh dans No country for old men, je n’ai pas envie de savoir pourquoi il est devenu comme ça. Surtout si l’explication implique de le montrer durant ses années d’école quand il tuait des insectes et qu’on lui piquait ses frites. La force d’un personnage vient aussi du mystère.
Il n’y a pas les clichés de Lucas certes, mais il y a quand même ceux de la frustration, de la nana allumeuse, de la torture des animaux. Et ce genre de twist « c’était dans sa tête » est d’une facilité…c’est un gimmick que je trouve prétentieux parce que ça donne l’illusion qu’il y a un truc profond derrière. Enfin bon j’arrête^^ Tant mieux si tu as aimé. Moi c’est juste pas possible. J’aime pas les twist, les origin story, la vision trop réaliste associée à des persos mythologiques, etc.
Bon le reste de l’article alors…
Euh…j’ai rêvé ou on n’avait pas déjà parlé de Mask ici ? En tous cas celui là je l’ai lu et c’était très bien en effet. Lu dans un magazine Semic que je m’étais procuré après avoir lu un article ici donc…quelqu’un a du en parler.
Halloween a l’air sympa, je ne connaissais pas du tout.
Je n’ai pas d’exemple en tête d’autres BD avec ce thème.
Bon sinon pour l’explication scientifique du monstre assis sur toi je t’avais déjà parlé de la paralysie du sommeil.
http://marc.brillault.fr/ps
Oui ça casse le mythe mais c’est intéressant aussi de se dire d’où à pu venir cette idée.
Bon ,là je me sens mieux qu’avec vos films toiles d’araignées là 😉
Très bien vu le presque anagramme Thorgal/ Horla. Et le rapprochement avec Alinoë est très convainquant.
Le Batman de Talbot paraît génial. J’adorerai lire ça !
Quant à Thanos, je n’ai pas d’avis pour cause d’allergie cosmique mais le trou noir entre ton opinion et celle de Mattie Boy m’amènerait à avoir envie de me faire ma propre opinion.
En BD ? Elektra lives again, ce serait du bon Horla non ?
C’est fou ça ! Moi ce sont les vieux comics (rayon super-héros) que je qualifierais de « toile d’araignée » !
N’ayant encore jamais lu le Elektra, je te crois sur parole ! !)
Des 4, je n’ai lu que Masques dans la VF de Semic . Très bonne came même si pas mon histoire préférée parmi celles publiées dans le mag Batman Legend.
Legends of the dark knight, c’est vraiment le type d’anthologie qui semble regorger de pépites, constituant visiblement un espace de créativité précieux, plutôt propice aux variations sur un même univers et autres exercices de style plus ou moins expérimentaux (auto-contenu, pas de Bat-family, importance moindre de la continuité, le recours aux créatifs de la « british invasion » ; toutes les conditions sont réunies pour que cela plaise à Tornado, dès que j’ai vu le teaser sur FB, j’ai présumé qu’il était probablement l’auteur de cet article qui porte la marque de ses goûts propres). Dans le lot il y a notamment un épisode qui me fait de l’oeil, celui duo Delano/Bachalo (une équipe créative plus associée en ce temps-là aux séries Vertigo qu’au chevalier noir).
Oui Pierre, tu as tout à fait raison. Je rêve d’une intégrale VF de cette série, aux auteurs parmi mes préférés et aux thèmes qui me plaisent, comme tu l’indiques. Mais Urban, pas plus que les éditeurs précédents, semble préférer puiser dans ce catalogue anthologique au compte goûte et alimenter diverses collections, comme ça a été le cas pour le « tome 0 » de la collection « Grant Morrison Présente Batman » ou l’album « La Proie d’Hugo Strange ».
En VF, il a aussi l’arc Faces et quelques histoires éparses (dont un épisode illustré par Mignola).
http://www.comicsvf.com/us/308.php
http://www.comicsvf.com/fs/8692.php
Une petite remarque sur Thanos Rising :
« comment se développe la part malsaine d’un individu que la vie protégeait de tout dès le départ. »
Il me semble quand même que l’apparence de Thanos (peau façon pomme de terre vitelotte et menton tout frippé) n’est pas un cadeau, surtout pour un Eternel, non ?
Donc, certes, le personnage était puissant, fils du Boss local, mais quand même… différent… Et être un laideron parmi une population de beaux gosses comme les Eternels, ça doit pas aider à bien se sentir dans sa peau…
Ma foi je n’aurais jamais pensé à associer Thanos et Maupassant ! Une jolie performance fort convaincante en tous cas ! N’ayant pas lu ce comics je choisis donc te croire sur parole 😉 La dernière fois où j’ai dû trouver un comics intéressant impliquant Thanos c’était… la Mort de Captain Marvel ! C’est dire si ce personnage est à mes yeux totalement dénué d’intérêt !
Par contre gros coup de chapeau pour le Batman Mask où la référence Maupassienne est plus évidente ! La schizophrénie y était très bien rendue.
Sentry aussi était une belle éloge de la folie même si le personnage n’a pas toujours très bien été utilisé (surtout pour sa « fin »).
Je n’ai pas pu lire la première partie, elle est au garage, en remasterisation… J’aime beaucoup ton article Tornado, je ne connais pas tout ça à l’exception bien sûr de Alinoë. Je crois avoir lu du Boiscommun car le trait me dit quelque chose, par contre je ne connais pas cette bd. Ici, je vais dire que HALLOWEEN et l’histoire de Batman par Talbot m’intéressent fortement. Dans quel recueil peut-on trouver cette histoire de Batman ? A-t-elle été rééditée par Urban ?
Tu me diras, je me souviens bien de la bd de Guillaume Sorel et je ne l’ai toujours pas trouvée, alors que j’en ai très envie…
Pour la schizophrénie, on peut aussi citer Fight Club (le film) et Calvin & Hobbes (le comic strip).
Quelles sont les illustrations de départ ? D’où sont-elles tirées ?
La BO : j’aime bien. Elle fait beaucoup penser au Je bois de Boris Vian (et c’est confirmé par Wikipédia). Mais je ne connais pas cet album, ce 25 cm comme on dit… Il faudrait que je complète ma collection (je passerai allègrement sur ses derniers albums, ceux après Aux armes et caetera).
Tu as raison de pinter les analogies avec Je bois.
Comme Sfar justement qui fait un medley des deux chansons dans Gainsbourg Vie Héroïque (avec Katerine dans le rôle de Vian).
https://www.youtube.com/watch?v=qCFICoQdVhw
Ah tiens il faut que je le remate alors, je l’ai en DVD (normalement)…
C’est un film sympathique. Pas inoubliable mais sympathique.
Effectivement.
Oui, le film a des qualités. Surtout au milieu. Le début est bizarre, la dernière partie est bâclée. Mais tout le milieu, notamment avec Bardot, est très chouette et retranscrit bien l’ambiance de l’époque et l’esprit de Gainsbourg.
@Cyrille : FIGHT CLUB est un exemple parfait mais ici on parlait de BDs. Je crois qu’à l’époque où j’ai écrit cet article, la suite du roman sous forme de comics n’était pas encore sortie.
Le Batman MASK a été publié en VF dans le magazine BATMAN LEGEND tome 3 :
http://www.comicsvf.com/fs/8692.php
Il commence a être dur à trouver. Tu l’as à 9 euros sur Price minister et sur E-bay. Ça fait un peu cher les 2 épisodes…
Merci Tornado ! Oui, je vais tranquillement attendre une éventuelle réédition Urban… Et Calvin et Hobbes ? Non ?
Exact. La fin est bâclée. La vie avec Birkin à peine abordée. Et cette histoire de Gueule Volante n’est pas convaincante.