Old Man Logan 2 – Bordertown par Jeff Lemire & Andrea Sorrentino
1ère publication le 11/01/17- Mise à jour le 17/03/18
Présence
VO : Marvel
VF : Panini
Ce tome fait suite à Berzerker (épisodes 1 à 4, et numéro Wolverine: Old man Logan giant size special) qu’il vaut mieux avoir lu avant pour comprendre d’où sort ce vieux Logan et qu’elle est sa situation.
Il comprend les épisodes 5 à 8, initialement parus en 2016, écrits par Jeff Lemire, dessinés et encrés par Andrea Sorrentino, avec une mise en couleurs de Marcelo Maiolo. Il contient également l’épisode 205 de la série Uncanny X-Men, initialement paru en 1986, coécrits par Chris Claremont & Barry Windsor Smith, avec des dialogues de Claremont, des dessins, un encrage et des couleurs de Windsor Smith.
Old man Logan 5 à 8 – à X-Haven (la nouvelle demeure des X-Men), Logan a une discussion assez franche avec Ororo Munroe, pour lui expliquer qu’il doit quitter les X-Men pour quelques temps, mais qu’il reste à leur disposition si le besoin s’en fait sentir. Ororo n’a d’autre choix que d’acquiescer à sa demande, mais elle lui remet une balise de détresse lui permettant de les appeler, et leur permettant de l’appeler. Il décide de voyager en moto (sans casque et avec un petit logo X) pour se rendre dans le grand nord canadien à Killhorn Falls. Il songe à quel point il prend plaisir à se trouver dans un monde qui n’a pas été détruit.
Logan souhaite accomplir une visite dans cette ville septentrionale du Canada, dont le route qui y mène n’est viable que 3 mois par an. Le reste du temps, elle est prise dans la glace. Chemin faisant, il se souvient qu’après le massacre des X-Men dans le futur de sa ligne temporelle (celle de la Terre 807128), il a tenté de se suicider, en vain. Puis il est retourné sur le site du projet Arme X, où il a découvert un groupe d’individus qui ne l’ont pas accueilli à bras ouvert. Malgré tout, Maureen, la responsable du site a accepté qu’il réside dans le complexe. Arrivé à Killhorn Falls, Logan découvre une petite ville sans prétention, avec des habitants au mode de vie rude et vrai. Il s’y sent comme chez lui, mais des individus l’ont suivi.
Au cours du tome, Andrea Sorrentino avait prouvé qu’il sait en mettre plein la vue, avec une narration visuelle tantôt sèche, tantôt spectaculaire. Jeff Lemire avait limité la casse, avec une histoire qui reprenait les intrigues secondaires laissées en suspens par Brian Michael Bendis : Logan avait une liste d’individus à abattre pour éviter que ne survienne son futur. Plutôt mis en confiance, le lecteur revient pour un deuxième chapitre, à nouveau assez court (4 épisodes), à nouveau complété par un ancien épisode. à nouveau, le scénariste fait le nécessaire pour structurer la situation de Logan : il est disponible pour les X-Men et le dit à Storm, mais il a sa propre vie à mener et il lui explique. Ainsi le personnage dispose de la latitude nécessaire pour avoir sa propre série, sans être obligé de prendre en remorque une palanquée de mutants. La scène suivante rassérène le lecteur puisqu’il découvre que Lemire prend en compte les conséquences du passé de Logan sur son état d’esprit du moment.
La scène d’après constitue un retour dans le passé (807128) de Logan, et un futur qui n’arrivera jamais pour la Terre principale. Jeff Lemire a donc décidé de poursuivre l’exploration de l’histoire personnelle de son personnage, après l’attaque des supercriminels qui a provoqué l’effondrement de la civilisation et qui a conduit aux événements de Wolverine: Old Man Logan (2008/2009) de Mark Millar & Steve McNiven. Il montre comment Logan, écœuré par le rôle d’instrument de mort qu’il a été contraint de jouer, avait décidé d’en finir avec la vie. C’est à la fois cohérent avec l’histoire Millar & McNiven, et à la fois nécessaire pour comprendre les états d’âme du personnage. Loin de donner l’impression de juste rabâcher l’œuvre originale, Lemire sait lui donner du sens dans le cadre du traumatisme vécu par Logan, et dans le cadre de l’instant présent. En particulier, le lecteur ressent toute la frustration, mais aussi toute la résignation (voire la capitulation du personnage) quand il préfère se faire tabasser dans le complexe de l’Arme X, plutôt que de sortir ses griffes et de risquer un nouveau carnage.
Ayant ainsi établi que cette évocation du passé/futur dystopique ne sert pas à juste fournir le quota de destruction massive pour l’épisode en cours, Jeff Lemire peut le réemployer par la suite, tout en conservant le capital confiance du lecteur. Il ne s’en prive pas dans l’épisode 8, avec des séquences de mise à mort des superhéros lors de l’attaque initiale des supercriminels sur New York. Grâce à ces retours dans le passé/futur, le scénariste montre des événements traumatisants qui ont laissé leur marque sur ce vieux Logan, le faisant évoluer au-delà de ce que pouvait être l’original. Mine de rien, Jeff Lemire a réussi la gageure d’insuffler du neuf dans ce personnage. Il éprouve quand même encore quelques difficultés à respecter le fait que le pouvoir auto-guérisseur de Logan est censé être moins rapide.
Le lecteur redécouvre donc des saveurs inattendues dans le personnage principal, alors qu’il était devenu au fil des années quelque peu figé dans ses caractéristiques. En particulier, il s’agit d’un individu un peu plus sage, capable de réfléchir avant de foncer dans le tas tête baissée. Lemire réussit un très bon passage dans lequel Logan se dit en son for intérieur qu’il sait déjà ce qu’il va dire, avant même que les mots ne soient sortis de sa bouche, face à son ennemi du moment. Lorsque le lecteur découvre la raison pour laquelle Logan s’est rendu à Killhorn Falls, il se dit qu’il aurait dû y penser plutôt tellement c’est logique, et qu’en plus les motivations de Logan ne sont pas si stéréotypées que ça. En outre, le décalage temporel entre ce qu’il a vécu et l’état du présent place son ancienne relation dans une configuration d’une rare cruauté. L’épisode 8 revient ensuite sur l’angoisse de Logan de voir ce monde basculer du jour au lendemain dans le chaos, sous l’effet de l’attaque combinée de supercriminels, ce qu’il a déjà vécu, et ce qu’il tient pour inéluctable. Le scénariste réussit à sauter l’obstacle avec élégance parce que cet épisode revient sur le principe que Logan est maintenant prêt à accepter l’aide et le soutien d’autres personnes.
Au fil de ces 4 épisodes, Jeff Lemire redonne une personnalité plus développée à Logan. Il le fait interagir avec de nouveaux personnages, et des anciens sans jamais oublier qu’il est plus vieux et qu’il a vécu des événements que les autres n’ont pas connu et de connaîtront jamais. Il met en scène l’une des caractéristiques de Logan : prendre en tutorat de jeunes demoiselles, comme il l’a déjà fait pour Kitty Pride, pour Jubilee, ou pour Katie Power (voir l’épisode de fin de recueil). Bien sûr, comme il s’agit d’un comics de superhéros, il doit y avoir des supercriminels et des affrontements physiques, c’est une obligation du cahier des charges de ce genre. Lemire ramène donc des ennemis emblématiques de Wolverine : les Reavers (ici composés de Bonebreaker, Muzzle, Skullbuster, Pretty Boy) et leur cheffe. Ils attaquent Logan pour se venger, sans disposer de beaucoup de personnalité, même à eux 4 réunis même en rajoutant leur cheffe, mais les combats sont mis en images par Anrea Sorrentino.
L’artiste avait fait une forte impression sur la série Green Arrow (également écrite Lemire) et il ne démérite pas ici. Aussi ridicule que puisse être Bonebreaker (un cyborg avec un tank à la place du bassin et des membres inférieurs), Sorrentino fait ressortir sa force de frappe, sa sauvagerie et les trajectoires de balle, face à l’avancée inéluctable de Logan qui a trop à perdre. Il utilise des zones noires aux formes effilées et déchiquetées pour rendre compte de la violence des chocs, et des lacérations par les griffes ou par les balles. Il travaille en synergie avec Marcelo Maiolo pour des cases où ne subsistent que les traits de contour et un contraste maximal entre le blanc de la page et le rouge soutenu symbolisant la dimension sanglante et l’affrontement de manière expressionniste. Le metteur en couleurs appose des couleurs qui semblent par moment maculées de saleté, comme si l’environnement lui-même était souillé.
Les histoires de Jeff Lemire comprennent souvent des moments forts, reposant sur une bonne connaissance des personnages, mais elles ont du mal à supporter une mise en images tiède. Par exemple, l’épisode 8 raconte une histoire dont la fin est déjà connue puisqu’elle a été révélée dans le récit de Millar & McNiven. Si elle avait été illustrée comme une histoire de superhéros de manière traditionnelle, les grosses ficelles seraient passées au premier plan et le lecteur aurait soupiré devant un affrontement convenu de plus. Les dessins de Sorrentino apportent la gravité nécessaire, parce qu’il prend cette histoire au sérieux. Il décrit des individus adultes pris dans des conflits qui les dépassent et soumis à un mort arbitraire et idiote. Il décrit d’autres adultes accablés par le poids de ces souvenirs. Du coup quand Giant Man est abattu par une méthode primaire mais efficace, le lecteur voit effectivement un géant s’effondrer, un moment mythique qui se déroule sous ses yeux, la chute d’un titan abattu de manière pitoyable.
Ainsi, tout au long de ces 4 épisodes, le lecteur découvre des images dantesques ou époustouflantes, ainsi que des séquences inoubliables. Logan chevauchant une moto sur une highway n’est pas très original, mais Sorrentino le représente sans casque, le visage fermé, avec le paysage qui défile derrière lui d’une manière originale pour montrer les lieux qui défilent. La scène du suicide raté de Logan après la mort des X-Men est bien pensée quant à la méthode, très impressionnante quant à l’impact sur le corps de Logan. Dans l’épisode 7, Logan prend conscience qu’où il aille, le chaos le rattrapera toujours.
Pour mettre ce choc psychologique, Andrea Sorrentino utilise un dessin en double page sur la base du squelette de Logan, contenant les crânes de tous ses proches, tous ceux susceptibles de rester sur le carreau parce qu’ils l’ont connu. L’image se tient à la frontière du figuratif et du conceptuel, portant toute la force de l’horreur de cette responsabilité et de ces conséquences. Le lecteur ressent la force de cette émotion grâce à l’empathie dégagée par le dessin. De la même manière, les pages obligatoires de combat physique ne donnent pas une impression de mécanique bien huilée, mais de moments spécifiques au personnage, avec le poids de cette fatalité, et la volonté de ne pas se laisser faire, de refuser la position de victime. Le lecteur se rend compte que ces nuances auraient été perdues dans une représentation figurative traditionnelle, que l’impact du récit en aurait été amoindri et que le scénario serait apparu plus conventionnel.
Dans ce deuxième tome, l’équipe créatrice franchit un palier qualitatif en réussissant à faire vivre Logan devant ses yeux, en lui faisant dépasser les clichés inhérents au personnage pour redonner du sens à ce qu’il vit, à la fois en le mettant en perspective par rapport à son histoire personnelle, à la fois en montrant son implication dans les épreuves qu’il traverse, leurs conséquences sur lui et sur ceux qui l’entourent. Andrea Sorrentino et Jeff Lemire dépassent la narration mécanique pour mettre en scène qui a vécu la défaite, qui porte la cicatrice correspondante et qui essaye de faire face tant bien que mal. Ils font vivre un individu qui se connaît assez pour identifier les schémas dans lesquels il retombe inéluctablement, tout en essayant de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Ils vont même jusqu’à montrer un individu qui a accepté le fait qu’il a besoin du réconfort des autres pour supporter la réalité. 5 étoiles.
– Épisode 205 « Wounded wolf« (1986, scénario Chris Claremont & BWS, dessins, encrage et couleurs de BWS) – Yuriko Oyama a subi une opération qui l’a transformée en cyborg (Lady Deathstrike) avec des serres effilées capables de rivaliser avec les griffes de Wolverine. Elle a tendu une embuscade à ce dernier et Energizer (Katie Power) se retrouve mêlée à ce combat en pleine tempête de neige dans les rues New York.
En 1991, Barry Windsor Smith apporte une pierre incontournable à l’histoire personnelle de Logan : Wolverine : Weapon X. Auparavant, il a réalisé une poignée d’épisodes de la série Uncanny X-Men avec Chris Claremont : les numéros 186, 198, 205 et 214, tous exquis, et rassemblés dans Lifedeath. Chris Claremont apporte sa tutelle et sa caution pour cet épisode. Il poursuit le développement des Yuriko Oyama, en la rattachant à Spiral, et aux Reavers de Donald Pierce, l’un des membres du Hellfire Club. Il joue avec la fibre paternaliste de Logan ayant déjà bénéficié à Kitty Pryde. Il montre ici comment sa sensibilité s’exprime pour protéger la jeune Katie Power (moins de 10 ans, membre de Power Pack).
Le reste de la narration est l’œuvre de Barry Windsor Smith. Le lecteur remarque tout de suite qu’il se passe quelque chose avec les couleurs. Elles sont plus claires et plus vives, mais pas appliquées de manière à couvrir toute une surface délimitée par les traits de contour. Avec les moyens techniques limités de l’époque, l’artiste réussit à donner du volume aux formes par le biais de cette application qui ne couvre pas complètement les formes. Il utilise la palette vive et colorée à sa disposition pour transformer cette chasse à l’homme en une sorte de conte de Noël, telle qu’il peut être perçu par Katie Power.
Windsor Smith utilise des traits fins encrés pour sculpter dans le détail les formes, pour leur donner de la texture. Il utilise les flocons de neige (oui, vous aussi, vous serez convaincu que la neige peut être rose) pour servir de toile de fond, comme une sorte de décor en mouvement masquant les bâtiments et le reste de l’environnement. Ce choix narratif renforce l’impression de conte, comme si Logan et Katie étaient coupés du monde réel et évoluaient dans une réalité parallèle qui masque leurs ennemis. Ces derniers peuvent alors surgir à tout moment, installant un climat d’angoisse. Le combat entre Logan et Lady Deathstrike devient un ballet, tout en restant une confrontation d’état d’esprit, ce qui donne du sens à leur affrontement qui n’est pas que physique.
Même si le lecteur peut s’agacer de la politique éditoriale de Marvel de compenser la faible pagination avec un vieil épisode pour ne pas diminuer le prix de vente d’autant, il (re)tombe vite sous le charme de la narration virtuose et élégante de Barry Windsor Smith, bien épaulé par Chris Claremont. Logan ressort grandi et plus humain de cet épisode. Enfin ce numéro 205 vient apporter un complément très judicieux à l’histoire principale. 5 étoiles.
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« Special Jeff Lemire » 1/4
A cheval entre le mainstream et l’indépendant, notre focus Jeff Lemire commence avec son run sur « Old Man Logan ». Avec Andrea Sorrentino découvrez les nouvelles aventures de Wolverine. Présence est convaincu. Affûtage de griffes chez Bruce Lit.
La BO du jour : Tous tes passés possibles / flottent derrière toi /certains brillants et fous, d’autres effrayés et perdus/ un avertissement d’un futur possible à préserver…..
Voilà du Marvel récent qui pourrait me tenter si :
1) Ça sortait en librairie genre deluxe.
2) Si ça reste autonome, sans p… de crossover de m…
Bref un conditionnel peu probable en fin de compte (surtout à cause du « 2) ») 🙁
Très beaux scans, qui ajoutent à la valeur d’un article que je connaissais déjà dans sa version texte ! 😉
Aussi incroyable que ça puisse paraître, cette série semble bel et bien être passée entre les mailles du filet du crossover Civil War II de Brian Michael Bendis & David Marquez !
Andrea Sorrentino a pris une petite pause le temps de 2 épisodes 14 & 15. J’espère que Jeff Lemire ne perdra pas sa connexion avec le personnage…
J’essayerais peut-être pour voir si Lemire se débrouille mieux que sur les X-Men, mais à première vue je n’accroche pas trop à cette partie graphique très froide, comme si c’était l’oeuvre d’un clone de Jae Lee.
Effectivement, les planches d’Andrea Sorrentino me font également penser à celle de Jae Lee, mais en moins expressionniste, plus descriptive, avec un effort de découpage pour structuré. La mise en couleurs de Marcelo Maiolo participe à leur donner un peu plus de chaleur, un peu plus de vie. Je trouve que Sorrentino rend bien compte de l’âge de cette version de Logan, sans en faire non plus un vieillard. Il est vrai que j’ai tout de suite accroché au parti pris graphique de Sorrentino, dès sa série I vampire pour le New 52, puis sur Green Arrow, déjà avec des scénarios de Jeff Lemire.
Hello,
Comme d’habitude c’est un article réussi et passionnant.
Et dire que Claremont destinait une fin funeste au griffu, au début…
Merci pour le petit mot gentil. J’ai été très sensible au fait que Jeff Lemire sache retrouver la sensibilité de Chris Claremont pour Logan, aux environs des épisodes 215-220, quand il devenait une figure plus paternelle, sans être paternaliste, avec une sagesse acquise avec l’expérience accumulée.
Je confirme que contre toute attente, j’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture des 2 volumes de ce nouveau Wolverine. Les thèmes de Lemire commencent à apparaître dans tous ses travaux :l’enfance abandonnée et le besoin de référent en résilience. Pas très loin de Remender d’ailleurs le volet baston délirante en moins. Nous parlerons demain de ses Xmen qui ne sont pas si extraordinaires mais, Tornado, ça se lit presque sans continuité (juste se rappeler de la jeune Jean Grey importée par Bendis).
Lemire semble toujours incertain sur la direction à donner à des histoires. L’option « Kill Bill » du premier volume (Logan doit tuer des personnages majeurs de l’univers Marvel pour empêcher l’Apocalypse)
est purement et simplement abandonné. Le deuxième volume plus axé Impitoyable est pas mal. Merci pour cette découverte.
Ouf ! Je craignais ton jugement sur cette série.
Option Kill Bill abandonnée – J’ai l’impression que c’était la lettre de mission conçue par Brian Michael Bendis pour la série, lors du tome zéro, la minisérie parue pendant Secret Wars 2015. Je ne suis pas fâché que Jeff Lemire ait eu la latitude de réorienter la série dans une direction moins vengeance, et plus constructive. On peut y lire un vote de confiance de l’éditeur Marvel dans Lemire, en ne le contraignant pas à suivre le chemin initié par le scénariste phare de Marvel.
J’attends avec impatience ton regard sur la série Extraordinary X-Men.
J’ajouterai que j’en ai un peu rien à foutre de Logan version vieux. On veut nous faire passer des personnages alternatifs pour les originaux en se référant aux connaissances du personnage original qui n’est pas celui que l’on suit. Comment c’est censé marcher ? On est censé faire « comme si » Old Man Logan était le Logan qu’on connaît ?
C’est un peu comme si on disait que le clone de Mr X est Mr X. Un clone on est d’accord que c’est une autre personne, juste similaire génétiquement. On n’est pas censé s’attacher au perso comme si c’était l’original. En aucun cas je dis que c’est une « pâle copie », cela reste un être humain mais techniquement c’est quelqu’un d’autre.
J’ai peur que cette identification ne marche pas du tout sur moi justement parce que je fais même un effort volontaire pour ne pas considérer un perso cloné comme le modèle. Il y a déjà eu assez de réflexions dans la SF sur le statut des clones qui ne sont ni des marchandises jetables ni des répliques exactes sur le plan spirituel. Du coup devoir associer un perso d’une autre réalité dont je ne connais rien au Logan de la terre 616 ça me pose même un problème éthique.
Et si vous me dîtes que durant Secret Wars en fait il est devenu le vrai Logan par je ne sais quel merdier éditorial, je me casse…
Marre de ces pirouettes scénaristiques.
@Matt- Je crois qu’il y a déjà eu un article sur la saga du clone 🙂 et que Marvel tente régulièrement de faire vivre une série sur Ben Reilly, avec une nouvelle tentative en 2017. En outre, la série Wolverine actuelle a pour personnage principal Laura Kinney qui est un clone de Wolverine.
Dans le cadre de la série Old Man Logan, le lecteur n’est pas sensé faire comme s’il s’agit du Logan qu’on connaît, car Jeff Lemire rappelle régulièrement que son histoire personnelle est différente. Ceci dit, je comprends parfaitement que tu puisses n’avoir aucune envie de t’investir dans un personnage qui n’est pas le vrai ou l’original. Les 2 grands éditeurs Marvel et DC ont pratiqué une politique de clonage et de duplication intensive de leurs personnages, ayant rendu ce dispositif écœurant. C’est d’ailleurs ce qui m’a conduit à me désintéresser très rapidement de l’itération New 52 de DC, majoritairement une mauvaise remise à zéro de leurs personnages, avec des nouvelles versions moins intéressantes que les précédentes.
Ce qui m’a attiré dans Old Man Logan, c’est d’abord l’équipe créative. Ce n’est qu’avec ce tome 2 que j’ai retrouvé une version de Logan qui m’avait beaucoup plu quand Chris Claremont pouvait encore faire évoluer ses X-Men et tirait Logan vers une sorte de sage patriarche.
Ben c’est un peu ça, ouais. En voyant le casting des séries post Secret Wars, les remplacements et résurrections, changements de costumes etc…j’ai trop l’impression d’être devant un nouvel univers. Et pourquoi est-ce que je m’y intéresserais ? Je ne tiens pas à avoir 1 bibliothèque entière consacrée à Marvel. Il y a d’autres trucs à lire. Je ne renie en rien les histoires qui me plaisent, mais je n’ai pas forcément envie de me replonger dans une nouvelle mouture de l’univers Marvel plein de nouveaux persos et nouvelles équipes.
Ah oui, tiens, je les avais complètement oubliés ceux là, les clones de Logan. Ils me sont tellement insignifiants qu’ils n’existent même pas.
Concernant la version Old Man Logan, la version Lemire ne diffère pas du cahier des charges du personnage : un anti héros qui ne s’aime pas et jauge le bien qu’il a fait au regard de tous les meurtres qu’il a commis. Le volet patriarche était déjà bien exploité par Jason Aaron qui en faisait un homme revenu de tout et en paix relative avec ses actes.
La fanbase réclamant le retour d’un Savage Wolverine ont donc obtenu cette version qui diffère de l’original en ces termes : Avant le désastre « Origines », l’amnésie torturait Logan tandis qu’ici, ce sont ses souvenirs. Et c’est tout….
Comme ceux qui me connaissent peuvent s’en douter, je me fous tellement de la continuité que je préfère lire ce Wolverine alternatif dans une bonne BD plutôt que le vrai dans un truc moisi.
Je n’ai aucune envie de suivre le nouvel univers Marvel. Mais si l’occasion se présente de lire un bon run autonome et auto-contenu, avec une version du héros qui m’a l’air suffisamment adulte et intéressante, alors ça peut me tenter. Et qu’importe s’il s’agit de telle ou telle version qui aurait vécu tel ou tel truc. Moi, c’est ça dont je me fous royalement.
En gros, ce qui m’intéresse c’est une BD bien foutue, et non l’écriture du personnage. Jusqu’à une certaine limite, évidemment (pas de Spider-Gwen, à la place de Spider-man, par exemple…).
Qui plus-est, cette série OML est relativement jeune, elle est basée sur une mini-série de Mark Millar qui était très bien, et peut donc se lire sans être répandue sur 12000 histoires différentes. Purée, un truc autonome avec nos personnages Marvel préférés, c’est quand même tellement rare !
Il y a eu à peine trois ou quatre mini-séries dédiées à Spiderman ces 10 dernières années, et elles étaient toutes nazes ! C’est si difficile que ça de sortir des récits indépendants à côté des séries ongoing ? Pourquoi ne savent-ils pas faire ça ? Il y a un public intéressé par la chose. Vive le label MAX, qui n’existe plus d’ailleurs…
« je me fous tellement de la continuité que je préfère lire ce Wolverine alternatif dans une bonne BD plutôt que le vrai dans un truc moisi. »
Oui mais et le vrai dans une bonne BD ? ^^
Forcément avec ce genre de comparaison…
Si je râlais sur la version du personnage, c’est que visiblement ça joue sur le mal qu’a fait Wolverine dans le passé tout ça…mais c’est l’autre Wolverine qui a fait ça ! Pas ce mec barbu. Moi je veux bien qu’on nous propose d’autres persos mais pas pour les intégrer à la place des anciens comme si de rien n’était en leur associant le passé d’un autre.
Le truc c’est que voilà je n’ai aucune envie non plus de suivre un nouvel univers. Même si c’est soi-disant le même, les persos et les équipes ont bien changés. Je suis d’accord que tout ne repose pas sur les personnages mais comme tu le dis :
« Purée, un truc autonome avec nos personnages Marvel préférés, c’est quand même tellement rare ! »
Justement Old Man Logan c’est pas mon perso préféré, j’en ai rien à foutre de lui^^ Du coup je ne suis pas plus intéressé que si tu me parlais d’une BD quelconque dans un univers inconnu non-associée à Marvel.
Le mal qu’a fait Wolverine dans le passé – Il s’agit bien mal qu’à fait Old Man Logan (Terre 807128) entre le temps présent où le vrai Wolverine existait dans l’univers 616, et les événements qui se sont produits pour Old Man Logan. Il a en particulier été manipulé pour exécuter une partie des X-Men dans l’Histoire de la Terre parallèle 807128.
C’est marrant : plus j’explique, plus j’ai l’impression que ce que je raconte est incompréhensible. Dit autrement : Logan Terre 616 reste bel et bien mort, Logan Terre 807128 arrive du futur avec son propre passé et ses propres crimes qui ont eu lieu entre le temps présent de l’univers 616 et le récit Old Man Logan de Millar & McNiven.
Je ne connais pas ces auteurs, mais comme toujours, Présence, tu en retires le meilleur, et tu donnes très envie. Mais bon, ce mois-ci, je vais rester sur les sorties de Deadly Class 4 et de Planetary 2, ce sera largement assez…
Par contre, il faudra que je me trouve du Barry Windsor Smith un jour, les scans sont superbes. Il faudra bien que je tente Weapon X. J’adore ta façon de décortiquer la couleur.
Ne connaissant vraiment le personnage de loin, je découvre donc le nom de Lady Deathstrike qui apparaissait dans le second X-Men (version Bryan Singer). Et je suis bien content de voir qu’un scénariste donne un peu de consistance à Wolverine : dans ses derniers films (à part dans Days of the Future Past, toujours pas vu le dernier), il a toujours l’air abruti alors qu’il est censé avoir un âge canonique.
Moui, faut vraiment le savoir qu’il s’agit de Lady Deathstrike dans X-men 2. Ni japonaise, ni cyborg, ni rivale de Wolverine, muette et avec juste du métal dans les doigts comme Wolverine. J’ai même cru que ça pouvait être X-23 mais en version méchante.
Je ne comprends pas trop l’intérêt de coller des noms de persos connus à des personnages de films qui ne leur ressemblent pas du tout. Il parait qu’il y aurait Psylocke aussi dans X-men 3…du côté des méchants. Ce serait écrit dans les crédits à la fin. Ah ben heureusement parce que je l’ai pas vue. Mais si les crédits le disent…
J’ai fait un custom de Lady Deathstrike d’ailleurs^^^(oui, comme JP)
Je déments , Matt. Tu as réussi à en faire un (avec tête alternative ou pas, finalement? )
Moi, je n’ai pas encore essayé. ..
Sinon, Présence, affaire rondement menée comme de coutume, ça me tenterait bien.
Ouais j’ai amélioré ce que je t’ai montré même. J’ai les articulations voulues même si j’ai bricolé un peu avec du fil de fer. C’est une cyborg, ça ne se voit pas trop^^
Pas de tête alternative. Je pourrais mais la figurine que j’ai utilisée a la tête bien accrochée…
Pas envie de la casser en insistant trop pour la rendre mobile.
http://i.imgur.com/lC7tZyP.jpg
Sympa comme figurine.
@Jyrille – Je ne peux que t’encourager à découvrir Barry Windsor Smith. Sur le site tu as donc l’article relatif à Weapon X, mais aussi celui relatif à un projet plus personnel Young Gods et à ses épisodes de Conan.
http://www.brucetringale.com/exquis/
http://www.brucetringale.com/pour-barry-windsor-smith-bien-sur/
Je partage ton engouement pour cette série Presence. Je n’arrive pas souvent à mettre les mots pour exprimer ce que je ressens et pourquoi. En te lisant, j’y trouve souvent l’explication…
Excellente association musicale.
Question purement pragmatique. Parce que bon, je découvre cet Old Man Logan qui ne m’avait jamais intéressée auparavant… Du coup je ne savais pas qu’il avait débarqué sur la Terre 616. Je pensais que Rachel et Cable, c’était suffisant (je suis sûre qu’il doit y en avoir d’autres…)
Bref, et il est où le Wolvie de la Terre 616 pendant ce temps-là ?
mort transformé en statue d’adamantium…
Sérieux ??? Non, tu me charies là ! En tout cas ça m’aura bien fait rire.
Et si c’est vrai, c’est toujours comme ça, non ? Un perso meurt, on ramène sa version jeune ou d’un autre univers… Et quand l’original revient, on fait disparaître le clone peu de temps avant ou après…
C’est très simple Kaori : les comics étant vendus en mensuels aux Etats Unis, il s’agit de continuer à vendre le titre sans le personnage principal. Beaucoup de fans sont abonnés aux revues en questions. On ne peut pas les annuler pour la simple lubie d’un scénariste. l’objectif est tout simplement du vendre du papier…
Dans le même temps, peu après la mort de Logan, Laura Kinney (ex X-23) assume l’héritage de Logan, endosse son costume et se fait appeler Wolverine.
Oui en 2013-2014,ils ont décidé dans l’etat major Marvel de détruire Wolverine. Le dernier run de Paul Cornell qui le prive de ses pouvoirs est une succèssion de rebondissements poussifs destinés à lui donner de fil à retordre… il finit par crever sous la plume fossoyeuse à plus d’un titre de Charles Soule. dans une saga qui essaie tant bien que mal de renvoyer à Weapon X de Barry Windsor Smith (bon courage l’ami, t’as pas peur du ridicule, c’est déjà ça…. )
Sur Secret Wars Bendis fait une série sur Old Man Logan… c’est pas si mal en soi.
Comme un projet de film sur le concept est en route, c’est cette version qui est ramené après le grand chambardement de Secret Wars qui a servi juste le remener lui et Miles MOrales (parce qu’il adonné à bouffer à l’Homme molécule, ce dernier décide de l’épargner et de le ramener sur la nouvelle réalité unique)
Suite à ça.
Old man Logan trouve une série cohérente à part avec Lemire et Sorrentino ce qui en soi, n’est pas si mal il repart chez lui je crois à la fin. On a donc une série relativement auto-conclue.
le coté crétin est de le retrouver chez les X-Men avec des collègues qui lui parlent comme à celui qu’ils connaissent ( c’est manifeste que Guggenheim fait comme si c’était le vrai )
L’état major décide de détruire Wolverine. – Ayant suivi la parution de comics ces dernières années, j’ai supposé que cette décision correspondait à un constat de vente. La série de Wolverine avait été relancée à plusieurs reprises, sans réussir à faire revenir les lecteurs de manière durable. Du coup, ils ont choisi de laisser reposer le personnage quelque temps pour créer un manque chez les lecteurs, comme Marvel avait pu faire pour Thor après le récit Ragnarok de Michael Avon Oeming, avant son retour écrit par JM Straczynski pendant un an, et comme ils le referont avec Fantastic Four après Secret Wars d’Hickman & Ribic. Sauf que le nom restant vendeur, les responsables éditoriaux en ont profité pour continuer à utiliser le nom de Wolverine avec Laura Kinney et cette version d’un autre univers.
oui les ventes sont un facteur décisifs…
la version de Tom Taylor, sur Laura, j l’ai lu sans en rien attendre et me suis retrouvé devant un récit plutôt sympa…
Et quand Wolvie revient, X-23 et le vieux Logan sont priés de laisser la place (le Old Man de Millar et celui de Bendis sont distincts visiblement).
Ce qui n’empêche par pour autant Laura de garder le costume et le nom de code chez Hickman (il y a eu aussi un titre X-23 post-Taylor/pré-Hickman), avec le soutien du griffu (Daken est dans X-Factor).
D’après le site Marvel Fandom, Old Man Logan version Millar & McNiven, version Bendis & Sorretino, et version Lemire & Sorrentino n sont qu’une seule et même personne en provenance de la Terre référencée 807128.
En allant consulter sa fiche sur Marvel Fandom, j’ai découvert que ce personnage avait déjà fait une apparition dans le numéro 558 de Fantastic Four par Millar & Hitch, juste avant de revenir dans Wolverine #66 par Millar & McNiven.