La trilogie Toxic de Charles Burns
1ère publication le 05/12/16- Mise à jour le 21/08/17
Par CYRILLE M
VO Pantheon Books
VF Cornélius
Parue entre 2010 et 2014, la trilogie X’ed Out en VO (à lire Crossed Out, ce qui signifie biffé, rayé, barré, effectué…), Toxic en VF, est l’avant-dernière œuvre de Charles Burns. A l’heure où j’écris ces lignes, Vortex, un nouvel album compilant des inédits de la série, devrait être parue, ainsi qu’un nouveau roman graphique, Love Nest.
Charles Burns, auteur américain né en 1955, n’a pas une pléthore d’albums à son actif. Il illustre pour la publicité ou des tirages limités et fait partie des auteurs plus aimés en Europe que chez lui, comme l’attestent ses pages Wikipédia françaises et anglaises. Son œuvre la plus connue et reconnue reste Black Hole, réalisée entre 1993 et 2004, qui a reçu plusieurs prix Harvey (meilleur encreur, meilleure couverture et meilleur album), un prix Eisner du meilleur recueil, et fait partie des Essentiels d’Angoulême de 2007.
Les bandes dessinées de Burns sont des histoires plutôt courtes, souvent compilées par personnages ou thèmes, publiées en France par un éditeur qui fournit un vrai travail d’artisan du livre, Cornélius. Les livres de Cornélius sont reliés, souvent en grand format, en noir et blanc mais aux couvertures en couleurs, souples, le tout finalisé avec un grand soin. C’est la maison d’édition qui publie Robert Crumb, Blutch, Blanquet, Daniel Clowes, Nicolas de Crécy, Mazzucchelli : des auteurs souvent exigeants ou décalés, dans des collections dédiées portant chacune un prénom (Solange, Pierre, Paul…).
Les trois tomes de la série Toxic n’appartiennent à aucune collection, présentent des couvertures rigides et des cahiers collés et surtout, sont en couleur. C’est la première bd totalement en couleur de son auteur, et la première faite en trois parties assez longues, entre cinquante-deux et soixante planches chacune.
Burns a un style unique et un univers propre qu’il creuse et peaufine depuis ses débuts. Il décortique la vie américaine banlieusarde et la jeunesse désœuvrée, en les propulsant dans des mondes effrayants remplis de monstres issus de divers pans de la culture populaire, inspiré notamment par les films de Roger Corman (que je ne connais pas du tout). Cependant, les Contes de la crypte et les E.C. Comics, semblent des références plutôt évidentes, que ce soit dans ses histoires de Big Baby, mais aussi dans El Borbah, où dans une ambiance de roman noir, les femmes fatales, les hommes jaloux et lâches se confrontent à un détective privé catcheur de Lucha Libre et où chaque case dévoile des passants difformes. Derrière un certain humour d’un monde fantasmatique semblant se passer pendant les années 50 et 60 (et les années 70 pour Black Hole), Burns décortique les déviances et la violence de l’Amérique.
Mon premier contact avec Iggy Pop fut aussi celui avec Burns : c’est ce dernier qui a dessiné la pochette de l’album Brick By Brick, un album mineur mais plutôt réussi de la fin des années 80, qui colle bien à son époque. On y voit des monstres en tout genre, massés dans une ville la nuit, en gros plans ou plans moyens, cohabitant sans esclandre, affichant simplement leurs différences et leur nature à la vue de tous.
Tout Burns est déjà là, sous un trait presque ligne claire rehaussé d’ombres propres et ciselées, rappelant le style détaillé et trash de RanXerox, le robot obsédé de Liberatore. La perspective exagérée nous fait entrer dans un cauchemar, celui que l’on pourrait voir au travers des lunettes de They Live ! (Invasion Los Angeles) de John Carpenter : la normalité cache l’anormalité de toutes et tous.
Avec la trilogie Toxic, il passe à un niveau supérieur, tant au niveau du dessin qu’au niveau de la sophistication. Même si les monstres sont là, la première et constante référence que Burns va essaimer tout au long de cette trilogie est le Tintin de Hergé. Il l’avait déjà fait dans les pages intérieures des couvertures d’El Borbah, représentant un papier peint bleu rayé aux portraits encadrés pompeusement. Mais ici, c’est dès la couverture de Toxic que la référence à L’étoile mystérieuse est évidente, le champignon blanc et rouge étant désormais un énorme œuf.
ToXic (X’ed Out)
La première planche de Toxic nous dépose dans un rêve, celui du héros, Doug. Depuis son canapé-lit, la houppette clairement dressée, Doug est intrigué par un trou dans le mur, d’où s’échappe un bruit mécanique lointain. Faisant office du miroir d’Alice, cette ouverture l’emmènera à la poursuite de son chat mort, dans un monde abrutissant et étranger, où l’on parle une langue inconnue, où l’on y mange des sushis dérangeants, et où les clés délivrées par les habitants n’éclairent en rien notre compréhension.
La réalité est toute autre. Doug est dépressif, incapable de sortir de chez lui. Il se remémore son passé, se demandant à quel moment tout cela a mal tourné. Dans les concerts de punks amateurs, sous le nom de Johnny 23 et un masque de Nitnit, son personnage de bd, il récitait des poèmes macabres de sa composition avec des bruitages violents et urbains en fond sonore, tout en voulant sortir avec Sarah, une fille un peu perturbée et à l’ex-petit copain inquiétant.
De cette histoire banale d’une jeunesse sans repères, Burns pointe les détails, les polaroïds, les regards, met en scène les lâchetés, qui, mises bout à bout, se transmettent de père en fils et instillent une peur inextinguible.
Ces mélanges de rêves et de réalités, d’éléments étranges inhérents à l’art contemporain tel le fœtus d’un porcelet dans un bocal, l’ambiance pesante et la description d’une vie banlieusarde, tout rappelle l’univers de David Lynch. C’est le nom qui revient le plus souvent pour décrire le travail de Burns, et c’est dans Toxic que cette filiation est la plus évidente.
Tiré à mille sept cent exemplaires, Burns éditera une version pirate de Toxic la même année que sa première publication, un album nommé Johnny 23 mais avec un alphabet inconnu, qu’il est possible de déchiffrer. Cet album reprend les cases de l’album dans un ordre différent, agrémentées de cases inédites. D’une lecture étrange, Burns crée une autre lecture, brouillant un peu plus les pistes. Je n’ai malheureusement pas lu cet ouvrage. Derrière le mur, Doug retrouvera Sarah, qui s’y appelle Suzy, devenue reine pondeuse en route vers la ruche.
La ruche (The Hive)
La peur que Doug expérimente s’accompagne d’une question fondamentale, qui nous accompagne toute la vie : quand cela finira-t-il ? Quand arrivera le dernier baiser, la dernière cigarette, la dernière coupe de cheveux, le dernier verre d’eau ?
Doug a pris du poids et a perdu Sarah, il s’enfonce un peu plus dans une morosité communicative, et a du mal à faire le tri de ses souvenirs. Sa confusion apparaît clairement dans le montage que Burns nous soumet. Doug nous raconte sa vie par fragments, sans ordre chronologique distinct, puis nous plonge sans prévenir dans cet autre monde étrange emplis d’êtres différents. C’est au lecteur de sans cesse recoller les morceaux. Nous le suivons tentant vainement de trier les photos de son père, de trouver des comics romantiques, de chercher un sens à ce qu’il voit. Il en va de même avec la musique : Sarah parle de l’album Before and After Science de Brian Eno comme la bande originale du film de leur vie. Sarah développe de grands problèmes affectifs, un déséquilibre profond, mais rayonne littéralement sous la plume de Burns. C’est la fille de vos rêves, douce et plus grande que la vie elle-même.
Burns en profite pour questionner l’art lui-même, dans toutes ses expressions : Doug désespère de créer des photos qui provoqueraient des réactions, tente de choquer les spectateurs avec ses poèmes trash, adore le punk de ses pairs et partage la passion de Sarah pour la photo et la sculpture. L’art contemporain semble indéchiffrable, et la puissance qui en émane incompréhensible, elle existe pourtant, douloureusement réelle. Mais Doug lit aussi des Tintin, et, bien qu’ils soient tous imaginaires, ils sont immédiatement identifiables.
Une fois dans l’autre monde, ces lectures deviennent les bases des aventures qu’il y vit. Sous les traits de Nitnit, il n’arrête pas de parcourir des cavernes inquiétantes, de grimper à des échelles, de découvrir des endroits cachés, avec un chat noir comme guide et non un petit chien blanc. Ses occupations ont beau y être dénuées de sens, l’histoire qui s’y déroule est simple et rassurante, tel un jeu d’aventure. Passer des niveaux, suivre des pistes, trouver des trésors : donner un sens à une existence qui s’échine à accumuler les déconvenues. Suzy, elle, est passionnée par des comics à l’eau de rose ressemblant à des roman-photos, dont l’histoire ressemble fortement à celle de Doug et Sarah. L’art, même mineur ou populaire, y trouve sa fonction de professeur de vie.
A la fin de la Ruche, tel un aventurier de livre dont vous êtes le héros, il achète à un vendeur de rue un petit crâne (calavera en espagnol) en sucre, sur lequel est inscrit « J’étais toi. ».
Calavera (Sugar Skull)
Doug est plus âgé, n’a pas retrouvé la ligne de ses vingt ans, mais a découvert un peu de plénitude. Il vit avec Sally, une fille à l’air bien plus sage et moins dépressive que Sarah, une fille solide qui ne se pose pas de questions. Notre anti-héros n’en a cependant pas fini avec ses traumatismes.
La conclusion de cette trilogie confirme l’influence de Lynch, la dernière planche semblant répondre à la première de Toxic, et le tout rappelant Mulholland Drive ou Blue Velvet, voire même Eraserhead : toutes les zones d’ombre disparaissent et les pièces se remettent en place.
En se dirigeant toujours plus profondément dans la fantasmagorie de Johnny, Doug retrouve les moments qui l’ont réduit à la dépression profonde, rend le lecteur complice de ses faiblesses et de ses erreurs tout en lui demandant à quoi rime tout ça. L’art est-il utile, nécessaire, ou une fuite ? L’histoire se répète-t-elle de père en fils ? A-t-on la moindre influence sur les évènements ? Que reste-t-il de nous après le dernier verre (le dernier ver) ?
Non content de fournir un univers riche et toujours différent, jouant sur les changements de perception et les représentations exagérées, Burns a marqué bon nombre d’auteurs malgré son nombre peu élevé d’ouvrages publiés. Le roi des mouches, partageant les thèmes de la vie en banlieue et de sa jeunesse (droguée, rebelle, désabusée), mais aussi un trait très proche, en est un des meilleurs exemples.
Sous une forme élégante, la trilogie Toxic cache donc beaucoup de noirceur et ne laisse pas beaucoup de place à l’humour ou à la lumière. Il réussit néanmoins à dépeindre les sentiments comme Proust aurait pu le faire, tout en parlant de la relation à l’art, de l’amour, de la filiation, des thèmes qui se trouvent également dans Le Sculpteur. Or Toxic exprime par chemins détournés ce que Scott McCloud a perdu de vue au long de ses cinq cent planches : l’expression artistique n’a pas besoin de mode d’emploi, seulement de perception.
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Cyrille M a choisi de nous causer de Charles Burns et de sa trilogie Toxic. Où Tintin serait mis en scène par David Lynch. Bienvenue dans le monde de Lit Trange…
La BO du jour : le héros lit et se déguise en l’inverse de Tintin (Nitnit) tout en faisant des performances artistiques avant les prestations scéniques d’un groupe de punk amateur. Pour le son comme pour la forme, le hit de The Damned semble tout indiqué.
https://www.youtube.com/watch?v=MHpDgrG9H1k
Cela fait maintenant quelques années que Black Hole est dans ma pile de lecture, attendant mon bon plaisir. Comme toi, j’avais été marqué par la pochette de Brick by brick.
Bien qu’ayant lu plusieurs critiques sur cette trilogie, je n’ai pas souvenir d’une qui mettait si bien en avant l’intention de l’auteur, sans rien perdre de l’étrangeté de la narration. Je suis conquis par la manière dont tu arrives à faire émerger le lien entre questions existentielles et art qui semble être l’épine dorsale du récit.
Présence, cet article t’est dédié. C’est grâce à toi que je l’ai écrit. Je repasserai plus tard mais en attendant, merci énormément pour ton commentaire.
Bien, j’ai donc relu Black Hole. J’ai l’ancienne édition de Delcourt, en six tomes à couverture souple et petit format. Et c’est effectivement totalement différent, dans la forme, que les autres Burns que j’ai. Il est peut-être plus proche de cette trilogie que le reste, mais il est dépourvu d’humour, s’attache surtout à ses personnages principaux qui sont ses narrateurs, et décortique la jeunesse du lycée dans les années 70 (on est en 1974 selon certains informations lues dans la bd). L’horreur et l’étrange est clairement un prétexte, puisque la maladie pourrait facilement être toute autre. J’ai été dégoûté de voir qu’il me manquait quelques planches (problème d’impression avec des pages collées dans le second tome), mais cela n’a pas gêné ma lecture. J’attends ton avis, Présence, mais je pense que finalement, c’est peut-être l’oeuvre de Burns que j’aime le moins : elle est trop réaliste et tragique.
Elle est aussi un peu chiante quoi….
Les personnages passent leur temps à geindre, il n’y a pas l’ombre d’une présence parentale ni étatique. Ces jeunes crèvent dans l’indifférence générale…
Exactement. Tout le drame est là. J’aime beaucoup les petits textes introductifs ou d’autres narrateurs relatent les difficultés liées à la maladie.
Puissant !
Pfiou…euh…dis donc tu fais tellement de références à des artistes, des musiciens et autres auteurs de BD que j’ai galéré à tout déchiffrer. De toute évidence, tu connais des choses dont je n’ai jamais entendu parler. Mais ça rend l’article très instructif.^^
Je n’ai jamais lu Black Hole mais j’avais voulu essayer à une époque.
Par contre ce que tu dis sur Lynch n’est pas là pour me rassurer. Ce n’est plus un secret, Lynch je ne comprends rien, je n’y vois aucun message profond, juste des interrogations et des délires, et donc ça me gonfle. Même si je lui reconnais le talent de créer des ambiances.
Du coup…ben…voilà quoi.
Après tu sembles avoir perçu plein de choses intéressantes dans cette série de BD. Donc est-ce que tu penses que c’est plus accessible que du Lynch ou est-ce que je risque d’être trop bête (ou pas assez fou) pour saisir quoi que ce soit là dedans si je ne pige rien à Mullholland Drive ou Lost Highway ?
ça a l’air sympa et j’aime bien le dessin mais je crains vraiment le truc cryptique à mort nécessitant d’avoir fait des études d’art profondes pour saisir que tel machin à tel endroit signifie secrètement telle chose, etc. Le principe de la BD avec un alphabet à déchiffrer est typiquement le truc qui me fait fuir. Faire des efforts pour comprendre je veux bien, mais pas quand l’auteur le fait exprès de rendre compliqué un truc et où il faut un algorithme de décryptage à côté de soi. Je me creuse déjà assez la tête au boulot avec les codes en tous genres^^
1/Maudit sois tu Cyrille, car je pensais avoir fait une croix sur Burns ! Son Black Hole m’avait été extrémement antipathique et je pensais en avoir fait le tour…..
Oh certes, Mezzo en parlait avec un tel amour, lui rendait tant d’hommages via le Roi des Mouches que l’homme ne pouvait pas être si mauvais….
Maintenant le Lynchofile le disputant au Tintinnophile, il est évident qu’il me faut donner une chance à cette trilogie toxique même si les ouvrages Cornelius ne sont pas de premier prix. La qualité est à ce prix.
Question : l’histoire avec l’alphabet inventé, quelle était l’ambition artistique de l’auteur sur ce coup là ?
2/ Les Damned
Assurément tout ce qui a fait la force et la faiblesse du mouvement Punk. De bonnes chansons mais cette pochette qui achève de les faire passer pour de parfaits crétins. J’imagine que tu connais l’anecdote concernant Nick Mason , le batteur du Floyd qui produisit leur disque ?
C’est quand même curieux hein. Tu es un Lynchophile alors que tu détestes en général les récits abscons et les auteurs qui ne se donnent pas la peine d’être accessibles comme Morisson.
Et moi je n’aime pas Lynch alors que je n’ai rien contre les récits dont l’ambiance prime sur l’histoire et le développement des personnages.
ça doit bien vouloir dire que Lynch a sa touche personnelle. Que je n’aime pas pour le coup…mais qui plait visiblement.
les auteurs qui ne se donnent pas la peine d’être accessibles comme Morisson.
Je situe la différence ainsi : le monde de Lynch, je le ressens, il est fait d’émotions souvent douloureuses mais profondément humaines. Aucun film ne m’est inaccessible. Je peux te raconter Lost Highway minute par minute sans aucun souci. Tandis que Morrison écrit (à mon sens) comme un robot fier de ses dernières trouvailles intellectuelles. Avec lui, il faut se documenter. Avec Lynch, seulement ressentir.
Peut être…mais avec Lynch, t’as beau vouloir te documenter, tu comprends rien quand même. Se documenter sur quoi ? Sur le symbolisme flou aux multiples interprétations ? Je trouve ça affreusement frustrant.
Mais c’est vrai qu’on ressent des choses. A chaque fois j’ai vu du Lynch je me suis dit « merde, c’était bien parti, ça avait l’air bien » (enfin…non, pas à chaque fois, des fois c’est vraiment naze comme Inland Empire) mais à chaque fois c’était WTF ?
Pourquoi le mec se transforme en l’autre mec du début ? Pourquoi son visage explose à la fin ? C’est qui le mec aux yeux noirs qui apparait tout le temps ? Qu’est-ce que ça signifie ??? (Lost Highway, au cas où tu n’aurais pas remarqué^^)
Merci pour vos retours !
@Lefeuvre : tu parles de l’œuvre de Burns n’est-ce pas ?
@Matt : je n’ai pas eu l’impression de citer autant d’artistes que ça mais rassure-toi, je me sens pareil lorsque je lis vos articles sur le cinéma ou des auteurs comics que je ne connais absolument pas. Je le répète assez dans les commentaires.
@Bruce : tu as raison, les livres de qualité coûtent plus cher. Je ne sais pas ce qui t’a déplu dans Black Hole, surtout que c’est la seule bd de Burns que je n’ai pas relue pour écrire cette chronique. Mais partant de ce principe je pense qu’il vaut mieux que tu économises et ne tente pas cette trilogie.
Comme tu le soulignes, et comme ma conclusion, je répondrai à Matt en disant qu’ici tout est sensations, qu’il n’y a aucunement besoin de savoir plein de choses sur l’art pour lire Toxic. En fait le premier tome est très abscons, puis tout devient de plus en plus clair, le dernier étant le plus explicite. Il faut la lire d’une traite.
Et non je ne connais pas l’anecdote avec Nick Mason ! Raconte ! Pour moi The Damned c’est un bon disque, et c’est tout. Je n’ai aucune affection plus prononcée pour eux, ce ne sont pas les Clash.
Cyrille, tu avais démarré l’année en fanfare avec ton article sur Donjon et tu finis en beauté avec cette trilogie. L’intro généraliste sur Charles Burns est bienvenue pour moi, je ne connaissais que vaguement cet auteur. Ton article donne envie de se frotter à l’oeuvre tout en mettant en évidence tout ce qui pourra rebuter/dérouter le lecteur. C’est bizarre, autant certains articles sur des BD assez intellectuelles me font penser « ce n’est pas pour moi », pour celle-là, j’aurais quand même envie d’essayer (mais en médiathèque, faut pas pousser, non plus). Bien joué !
Par contre, je suis étonné que tu tacles le Sculpteur de Scott McCloud en fin d’article car je n’aurais pas forcément rapproché l’ambition littéraire de ces 2 BD (d’un autre côté, je n’ai lu aucune des deux…)
Merci beaucoup JP. C’est quand même bien plus simple à écrire qu’un article comme Donjon 🙂 Si je vous ai donné envie, à toi et à Bruce, je crois que j’ai bien réussi mon article ! Tu as raison, c’est le conseil que je donnerai à Bruce, prenez-les en médiathèque.
J’ai hésité à faire le parallèle avec le Sculpteur, mais l’ayant lu récemment, cela m’a paru très pertinent : ce sont deux livres qui parlent de relations familiales et amoureuses, tout en questionnant l’art. Mais leurs approches sont diamétralement opposées, ainsi que leur ton. Pour les sentiments, McCloud s’épanche beaucoup, son nombre de planches n’y est pas pour rien. Quant à l’art, il est au centre du propos, mais plutôt du point de vue social, sans réflexion sur sa création ou son sens. Bien au contraire, on dirait qu’il est naturel, que le talent du personnage principal n’est plus à prouver, or jamais je ne me suis senti transporté par les oeuvres dessinées dans le Sculpteur.
Burns, lui, use peu de mots, mais mets en scène des moments précis, des images marquantes, qui font que ses personnages nous semblent – paradoxalement – plus réels que dans le Sculpteur. Le Sculpteur est assez détestable, mais il le serait presque sciemment. Ici, ils le sont tous, mais ils sont aussi tous attachants ou au moins, humains, complexes. Il n’y a jamais de jugement. Sur la question de l’art, les personnages cherchent et doutent, ne sont jamais satisfaits, et nous accompagnent dans une contemplation passive, qui ne prend jamais parti ou évaluerait ce qu’on voit, telle la planche « De l’art dans de l’art ».
Le sculpteur est une bonne bd, mais analyse bien trop son propos, cherche à être trop didactique, pour être aussi touchante que les bds de Craig Thompson ou celles-ci de Burns.
Je serai bien en difficulté pour arguer là dessus car il me manque la vision de Burns pour me livrer à mon exercice favori : la littérature comparée.
Je pense qu’il ne faut pas voir dans Le Sculpteur de grandes théories sur l’art. Je crois que comme dans Apollinaire, critique d’art, nous sommes à mille lieux d’un rapport intellectuel à tout ça mais d’avantage émotionnel.
Ce qui est montré dans le Sculpteur est surtout l’interaction entre l’égo et la création sans grandes réflexions sur le produit fini. L’art y est lié à la vie. On nous demande de croire que c’est génial, ce que faisait aussi Balzac avec son Rubempré.
De ce que je perçois de Burns, il y a sûrement plus d’analytique et peu d’émotions ce qui est en général un point en moins pour moi.
Car ce que je retiens avant tout du Sculpteur, c’est sa belle histoire d’amour. Je suis sentimental, j’avoue.
Je n’ai lu ni Balzac ni Apollinaire, mais je te promets que Burns joue surtout sur l’émotion. C’est peut-être également le cas dans le Sculpteur, mais comme tu le soulignes, j’ai surtout l’impression que l’art y est utilisé comme un support pour raconter une histoire d’amour (la sculpture et les performances de vidéastes) plutôt que de le questionner.
Chez Burns, tout est lié, l’amour et l’art, ils sont présentés de façon naturaliste, faisant partie de la vie. Rien d’analytique du tout, c’est une simple impression. Il faut dire que j’ai surtout mis des scans étranges, alors que d’autres sont beaucoup plus normales, comme celle-ci par exemple.
Je pense qu’il faut interpréter l’approche de la sculpture comme la tentative métaphorique de prendre contrôle de sa vie, de la modeler, de la malaxer. Je n’y vois rien d’autre de plus. Et ça me suffit. Bon ça y ‘est j’ai la chanson d’ouverture de Bashung en tête….
Malaxe ? ^^
C’est sans doute toi qui a raison, mais je suis passé à côté. J’ai bien aimé, mais ça manque de spontanéité, ce Sculpteur.
Je suis partagé. Ça a l’air vraiment très bon mais il se trouve que le medium de la BD n’est pas lié, dans mon cerveau, à quelque chose de trop intellectuel. Ce serait pour moi comme un divertissement trop superficiel : Le trop, c’est comme le pas assez. J’aime bien que ça reste du divertissement malgré tout.
Mais je dis ça sans l’avoir lu, parce que ça a l’air quand même assez émotionnel.
Après, je n’accroche pas beaucoup aux dessins. mais là encore ça peut passer sir l’effet lecture est immersif. Et ça semble être le cas. A tester, donc.
Super article, en tout cas. Très personnel, plein de détails vécus et tout.
Merci beaucoup Tornado ! Je parle tout de même moins de moi non ? 😉 C’est effectivement émotionnel, mais également très étrange, je comprends tout à fait que ce n’est pas pour tout le monde. Moi-même, je me souviens avoir eu du mal à entrer dans le premier tome. Mais lire les trois à la suite est très enrichissant, surtout que Burns a énormément travaillé sa narration. Pour cette raison, j’ai intégré la dernière planche, où l’on voit bien que des cases de couleurs plates peuvent raconter une histoire.
Je n’ai pas voulu parler de Watchmen, car on en parle trop, mais on pourrait tout à fait comparer leurs planches, car elles sont ici aussi basées sur le gaufrier à neuf cases. Burns les divise et les subdivise pour rythmer son histoire. Et tout comme dans Watchmen, il dissémine des détails qui se retrouvent un ou deux albums plus loin, sans que l’on en ait conscience à la première lecture.
@Cyrille :
1/ Nick Mason était le batteur du Floyd.
The DAmned en était fan, mais d’avantage de celui de Barrett. Ils enregistrent leur disque et on leur dit que le studio appartient à un membre du Floyd. Tous jouasses, ils pensent qu’il s’agit de BArrett, pourtant cloitré chez sa mère du fait de sa maladie mentale. Ils se disent que Syd va produire leur album avant d eréaliser qu’il s’agit du placide Nick Mason (qui a quand même produit le Rock Bottom de Robert Wyatt) qui n’y connait rien en Punk. Ceux-ci jouent notamment à un tempo trop élevé pour lui. Les DAmned font contre mauvaise fortune bon coeur en se laissant produire par ce nouveau riche qui venait en studio en Ferrari tandis qu’ils prennaient le bus….
2/ Blackhole : je m’étais froissé des incohérences du scénario, j’avais trouvé ça super prétentieux, mais aussi je ne jurais que par les Xmen en terme de mutation. Il faut que je relise ça avec une oeil plus adulte.
@JP : si Cyrille le voulait, ils nous coifferait tous au poteau en terme de culture BD…
@Matt: bon Lost Highway pour les nuls :
Fred et Renée sont un couple à la dérive. Renée trompe son mari en tournant des pornos pour un parrain local : Dick Laurent. Fred tue son épouse, mais en refoule le souvenir. Il est incarcéré et pris de dissociation de personnalité, il se réveille dans la peau d’un autre, le jeune Pete Dayton. Il rencontre de nouveau Renée bien en vie aussi blonde que l’autre était brune. IL en tombe fou amoureux jusqu’à découvrir que cette femme ne sera jamais à lui. Il l’a tue de nouveau ainsi que Dick Laurent observé par l’homme à la caméra (le terrifiant RObert BLake) qui symbolise autant sa mauvaise conscience que le cinéaste sadique.
Pete s’enfuit en reprenant les traits de Fred poursuivi par les flics…Quelque soit la vie réelle ou immaginaire, blonde ou brune, écrivain ou mécanicien, le héros a raté sa vie échouant sur une autoroute perdue….fondu au noir et la chanson de BOwie : « Je suis cinglé »….Magnifique, sublime, sans doute LA fin ultime du cinéma moderne. Tu vois, il y a rien de difficile là dedans 😉
Eh ben je n’ai jamais compris ça. Du coup je passe pour un idiot. Sauf que le film n’est absolument pas clair là dessus. J’ai vu un film avec 2 histoires, des persos différents qui n’avaient rien en commun avec à la fin le jeune qui devient le « moins jeune » du début. Et il fallait comprendre qu’il revivait sa vie de manière imaginaire et différente avec un autre visage ?
C’est frustrant que tu expliques ça comme ça parce que ça semble simple en effet mais je te renvoie au défi que tu as lancé pour faire le résumé de The Filth que je ne sais plus qui (désolé, je ne sais plus sur quel article c’était) a relevé. ça semblait simple aussi^^ Mais j’imagine que la façon de le raconter change tout.
Tu peux m’expliquer le WTF de Mulholland Drive avec le mec derrière le mur, le couple de vieux en mode minipouces qui sortent d’un sac et tout le bazar final qui m’a fait abandonner mes réflexions sur la signification de tout ce bordel ?
Bien résumé ! Lost Highway peut sans doute être interprété autrement, mais sincèrement, je pense que je n’ai aucune envie de le savoir. J’ai la version MK2 en DVD, avec un très beau livret, où certaines explications peuvent apparaître, notamment le sujet sous-jacent de la peine de mort.
Tu m’étonnes beaucoup sur ta remarque faite à JP mais je vais la prendre comme un compliment.
Merci pour l’anecdote avec Nick Mason, j’adore ces histoires sur le rock, c’est grâce à ça qu’un groupe comme Metallica me semble attachant au final.
Pour Black Hole, comme je le disais auparavant, c’est bizarrement la seule bd que je n’ai pas relue pour écrire cet article. Cela faisait un bout de temps que je l’avais mise sur ma to-write list, ce sont Présence et toi qui ont précipité le fait que je la x’ed out : Présence avait publié une image de Burns sur FB, sans doute parce que Love Nest et Vortex allaient bientôt sortir et donc que des rééditions VO étaient en cours, en tout cas, cela semblait être le bon moment.
Comme je me doutais que tout le monde ne connaissait pas le bonhomme – merci JP de confirmer -, et comme moi-même je ne l’avais pas lu depuis longtemps, pour éviter de dire trop de conneries, j’ai donc relu mes trois Burns parus chez Cornélius : Big Baby, El Borbah et Fleur de peau.
http://www.bedetheque.com/BD-El-Borbah-Tome-3-81344.html
http://www.bedetheque.com/BD-Big-baby-INT-Big-Baby-29170.html
http://www.bedetheque.com/BD-Fleur-de-peau-47206.html
Et alors que j’angoissais d’écrire sur une bd un peu incompréhensible, facilement résumée en « Lynch chez Tintin », je me suis rendu donc compte de certaines choses, comme l’omniprésence de gens monstrueux et des mondes toujours fantastiques, qui sont quoiqu’il arrive des reflets de la réalité. Je me suis rendu compte de la richesse de cet univers. Je n’ai pas tout vu, mais comme peut le faire Présence, écrire sur ces bds m’a fait comprendre bien des choses sur l’univers de Burns, et fait ouvrir les yeux sur la précision des planches de cette trilogie. C’est tout à fait le genre d’ouvrage qui peut se relire à l’infini, se regarder sans jamais se lasser.
J’ai commencé à lire une longue interview de Burns sur du9, j’y apprends des choses pourtant évidentes : http://www.du9.org/entretien/les-mondes-interieurs-de-charles-burns/
Je devrai relire Black Hole maintenant, car je la trouve sans doute à part, plus ancrée dans le réel, le propos est différent, dans mon souvenir, que les autres bds que j’ai relues de lui. Qui parlait récemment de la différence entre SF et fantastique et horreur ?
@ Cyrille : Excellent article, mais étonnement même si j’affectionne l’indé de manière générale, je bloque clairement sur Burns ! Je ne saurais pas forcément le mettre en mot mais il dessine habituellement des freaks vaguement horrifiques tout ayant un trait très propre et clair… Presque scolaire ! Du coup il y a pour moi un décalage complet entre le fond et la forme… Quoi qu’il en soit ton article m’a convaincu d’essayer Toxic si je le trouve en médiathèque pour en avoir le cœur net 😉
@ Bruce : Tu es un grand malade :))
Merci Patrick ! Oui, apprécier Burns n’est pas aisé. Et comme toujours, je n’ai pas assez parlé du dessin. Personnellement, je le trouve magnifique, et pourtant, tout comme toi, je ne suis pas du tout fan de ligne claire ou des traits trop propres… Pire, je n’aime pas Tintin ! Mais rien qu’en voyant la pochette pour Iggy, je suis transporté et je trouve la maîtrise impressionnante.
Attention, si tu trouves Toxic, essaie de prendre la suite, sinon ta frustration risque de se transformer en colère tant tu sembleras être largué dans une bd obscure !
@Patrick : moi, un grand malade ? (dixit le gars qui se tape tous les Chucky….
@matt: Mulholand Drive : je ne pourrais hélas pas t’en parler aussi bien que Lost Highway que j’ai vu une dizaine de fois contre une seule pour MD. J’en garde un excellent souvenir avec ses clins d’oeil à Twin Peaks et au monde des loges ( cette pièce avec un rideau rouge), cette histoire d’amou passionnée et impossible entre deux femmes, et le principe de la boite de pandore.
Matt : Lost Highway est un film qui fonctionne par vagues. C’est comme l’océan : tu y est libre, et pour que la baignade y soit agréable, il est préférable de te confronter à plusieurs vagues (et ce qu’elles transportent) qu’à une seule. Les films de Lynch sont des puzzles passionnants où tu es libre tout en étant guidé. Je ne sais pas si j’arrive à exprimer la parfait différence avec un Morrison qui étale (mal) sa science et où tu ne comprends catzo, sauf, si, tu te fais des fiches à côté. C’ets un élève turbulent, intelligent mais dissipé qu’on ne comprend qu’avec bienveillance ( ce que je n’ai pas pour l’écossais). De l’autre, Lynch a un vocabulaire qui me touche : celui d’un humanisme pessimiste basé sur le spectre des émotions.
@Jyrille : l’album d’Iggy Pop est celui de son grand come back…je trouve pas la pochette si réussie….Quant au disque, Iggy s’est nettement rattrapé depuis…
Pour Mulholland Drive, il faut que je le revoie (comme toi, je ne l’ai vu qu’une fois, contre une dizaine de visionnages de Lost Highway), mais il est bien plus clair que Lost Highway. Dans mon souvenir, les deux filles s’aiment, mais la brune quitte la blonde pour un metteur en scène, et la blonde tombe dans la dépression.
Pour l’album d’Iggy, depuis ce vrai retour avec les musiciens des Guns n roses, je pense qu’il n’en a fait que deux de remarquables : American Caesar et Avenue B. Naughty Little Doggy est juste sympa, Preliminaires est nul, les autres je les ai oubliés. Mais Brick By Brick restera toujours dans mon coeur parce que c’est mon premier et que j’adore certains de ses titres : Candy, Starry Night, Home…
C’est rigolo, dans mon souvenir MD est plus ardu que LH à comprendre.
Et j’adore les abums français de Iggy. Préliminaires contient de bons moments.
Ah oui pareil, j’ai rien capté à MD.
Lost Highway, c’est surtout qu’on n’a aucune réponse. On est dans le flou, on peut broder des théories sans jamais savoir si c’est ce que Lynch voulait dire. Du coup ouais je n’ai jamais su ce que j’étais censé comprendre dans LH, mais chacune des 2 parties du film restaient claires. C’est la mise en relation des deux qui est…euh…sujette à théories pas claires.
MD j’ai abandonné mes théories. C’est trop WTF pour en sortir un truc cohérent. Il y a une fille qui passe des auditions je crois, on ne sait pas qui c’est. Encore quelqu’un qui change de visage ? L’histoire du mec inquiet de ce qu’il y a derrière un mur sans que j’ai jamais pu comprendre le rapport avec les 2 filles.
Ensuite les 2 filles…ben je sais pas, y’en a une qui meure non ? Et puis un couple de vieux flippants qu’on voit partout se glisse sous la porte en riant et…
Si quelqu’un arrive à me pondre une explication claire à tous ces éléments perchés sans que ce soit tiré par les cheveux ou sans qu’il faille lire un traité de psychanalyse pour comprendre, chapeau !
Sinon – en attendant que mon long commentaire soit accepté par le modo – personne pour relever le titre de mon article ? Pourtant j’en étais bien content…
@Bruce : pour l’alphabet inventé, je n’en ai aucune idée. Elle apparaît dans la trilogie, c’est le langage de l’autre monde. Peut-être est-ce la même oeuvre faite du point de vue de l’autre monde, refaite comme un miroir, pour combler le yin et le yang. Pour équilibrer ces deux mondes, ou essayer de le faire exister un peu plus puisqu’il arrive ainsi dans notre réalité…
Beuh…moi j’étais content de mon « Hell’s Angels » pour Ghost Rider mais personne n’a relevé non plus. Que veux-tu…quand il y a des mecs comme JP avec des jeux de mots de fou, on fait pâle figure^^
Mais oui, il est bien ton titre^^
Merci 😉 C’est pas faux ce que tu dis…
Il est terrible ton titre et donne un juste crédit à Spielberg et Proust dans le ton introspectif et cinématographique de ta chronique, mais tu devras en partager, pour partie, la paternité avec Wilfrid Lupano 🙂 http://www.bedetheque.com/BD-Azimut-Tome-1-Les-Aventuriers-du-temps-perdu-159123.html
Il est frappant de voir dans les scans à quel point Hergé est une influence majeure dans le travail de Burns, même si il ne pousse pas le mimétisme jusqu’à ôter leur ombre à ses créations.
Le bizarre est présent jusqu’à la moelle et la ligne claire n’empêche pas le malaise de s’installer.
Je vais lire l’article du9 et me coucher pour rêver.
Ah, Lone, merci ! En le trouvant, je me disais qu’il était impossible que je fusse le premier à y penser… Merci pour le reste, comme Patrick tu as bien saisi le malaise perceptible malgré la ligne claire. Il faut que je finisse de lire cette interview !
Popopo, Cyrille, on te louange sur ton article et tu te formalises sur les non-réactions au titre…
Il est bien ton titre, on dirait un sketch des Inconnus… Totalement bouleversifiant 😉 !
Huhuhu… sans doute que d’un côté, j’appréhende d’avoir fait un truc nul et qu’au final, je suis tellement étonné de vos réactions que je joue les divas !
j’avais tenté une première lecture en mediatheque attiré par la couverture et l’édition Cornelius que j apprécie. mais in fine décontenancé par le format et le caractère sombre et décousu de cet univers. Ton article met du sens et me permettrait à sans doute une meilleure appréhension de ces oeuvres. je retenterai à l’occasion une lecture. merci
Merci à toi Mattmat ! Toi qui as vu le contenu, as-tu apprécié le dessin ? Content que tu aies tenté l’aventure en tout cas, te connaissant j’aurai dû m’en douter !
Ciao tutti !
Me voilà de retour, reprenant le taf demain… C’est sympa de la part de Bruce de mettre un de mes articles pour mon dernier jour de vacances (et en plus je l’aime bien celui-là). J’avais prévu plein de bouquins et finalement je n’ai pas lu grand-chose : j’ai enfin fini le Démons et merveilles de Lovecraft, j’ai commencé un autre K. Dick (Le temps désarticulé) et trois bds. J’ai commencé le tome 5 de Preacher, mais surtout j’ai lu Starve de Brian Wood et Zelzelj et deux Conan dans des éditions Lug (Spécial Conan 2 et 3).
http://www.telerama.fr/livres/starve,157710.php
https://www.bedetheque.com/media/Couvertures/SpecialConan2_05062002.jpg
https://www.babelio.com/couv/CVT_special-conan-n-3_6586.jpg
Alors Starve c’est excellent, j’ai adoré ! Les Conan, en noir et blanc, ne sont pas terribles du tout, autant au niveau du dessin que des histoires. Il y a deux histoires complètes par tome. Seule la dernière, « Le château hanté », dessinée par John Buscema et scénarisée par Roy Thomas, est vraiment très bien. J’ai été épaté par le changement de qualité par rapport aux trois autres histoires.
C’est la différence entre les débuts de la série Savage sword of Conan par Roy Thomas et la suite par divers scénaristes. Si on regarde le sommaire de ces revues :
http://www.bulledair.com/index.php?rubrique=album&album=revue_special_conan_semic3
on constate que l’histoire que tu as aimée date de 1976 et je confirme qu’à cette époque c’est du bon. Les autres datent de 1985.
Moi je conseille la période qui va de 1974 à 1980. Panini a publié tout ça dans « les chroniques de Conan » mais bon…un paquet de tomes sont introuvables.
Merci pour le lien, Mattie, et surtout pour tes explications ! Peut-être tenterai-je des recueils Panini mais j’imagine que pour cela je devrai relire l’article de Tornado… déjà qu’il y a deux longs articles que je n’ai pas lus cette année… ça viendra.
Je serais toi je me jetterai sur les 3 premiers tomes (74, 75 et76) parce qu’on les trouve encore. Le 1977 est génial mais introuvable. Pareil pour les 2 tomes 1978.
Le meilleur visuellement durant cette période c’est Buscema assisté de l’encreur Alfredo Alcala :
https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/originals/21/4b/51/214b516a621ab1cad5bbfb33814f0230.jpg
Sinon si tu gères la VO, tu peux te procurer les 3 premiers tomes « savage sword of conan » édités par Dark Horse. Peu chers et 2 fois plus épais que les volumes VF (donc les 3 premiers tomes = les 6 premiers tomes VF). Par contre ces recueils ne bénéficient pas d’un papier ni d’un encrage de très bonne qualité…hélas.
Welcome back Cyrille.
Il est normal que tous les contributeurs aient droit à leur rediffusion ici ou sur le fb. C’est avec plaisir que j’ai revisité et dépoussiéré certains vieux articles. A la décharge des scénaristes old school, j’ai réalisé ceci avec le remastering de ces oldies : il est parfois un peu injuste de les blamer de leur travail vieux de 50 ans quand je relis avec effroi mes reviews d’il y’a 3 ans… C’est ainsi que j’ai même jeté de honte celle de Neonomicon de Moore où l’on aurait pu jurer qu’un illettré inculte dirigeait ce blog….
Starve : un premier arc (les 5 premiers épisodes) excellent. Une conclusion assez plate et ennuyeuse pour ma part.
Merci Bruce ! Comme tu peux le voir, pour le coup, les vieilles histoires de Conan sont meilleures que les suivantes 😉 Mais tu as raison pour nos propres chroniques. J’ai un autre problème : je trouve que je perds en imagination avec le temps… Et parfois j’aimerai retrouver la flamme de vieilles chroniques. J’y réfléchis…
Je suis d’accord pour dire que le feu d’artifice promis n’arrive pas dans Starve, mais je trouve plutôt malin de la part de Brian Wood (que je ne connais pas du tout) de faire évoluer aussi rapidement son personnage. J’ai trouvé tout le cheminement très logique au final.
Et c’est amusant de parler de Conan et de Brian Wood dans le même commentaire puisque ce dernier a écrit une série sur Conan. Une série qui divise d’ailleurs, puisque son approche du personnage lors d’aventures de sa jeunesse, avant qu’il soit le guerrier monolithique qui ne craint rien, ne fait pas l’unanimité.
Un article dessus j’écrirais peut être…quand j’aurais fini de lire ça.
Un nouveau Charles Burns va sortir.
https://www.bdgest.com/preview-2807-BD-dedales-burns-dedales.html?_ga=2.106165313.355321144.1569498797-131377818.1569498797
Je pense que je vais le prendre.
Je me la suis offerte. Et grâce au compte Instagram d’Adrian Tomine, j’apprends qu’elle est sortie en VF avant même d’être publiée en VO ! C’est pas hallucinant ça ?
Je n’avais pas eu le temps de vérifier, mais il me semblait bien ne pas avoir encore la VO.
Par contre, j’ai vu le dernier Chris Ware en VO et il m’intimide encore plus que Jimmy Corrigan. Je ne sais pas si j’aurais un jour le courage de me lancer dans cette lecture.
Ah je n’ai même pas jeté un oeil… Il faut dire que trois autres Chris Ware m’attendent. Je les ai tous commencé un jour, et je les ai tous abandonnés en cours de route. A cause d’une planche trop fournie, souvent. Jimmy Corrigan se lit tout seul à côté de Acme et Quimby The Mouse… Il faut vraiment que je les lise, je fais l’impasse sur le dernier pour le moment.
Une interview de l’auteur ce matin sur France Inter : https://www.franceinter.fr/emissions/boomerang/boomerang-28-janvier-2020