Focus: les one shots de Daredevil
Par : JP NGUYEN
VO : Marvel
VF : Lug/Comics USA/Panini
1ère publication le 22/05/17- MAJ le 23/02/20
L’idée de cet article m’est venue en lisant ceux de Tornado consacrés aux récits hors-continuité de Spider-Man. Mais mon héros fétiche étant non pas Tête-de-toile mais Tête-à-cornes, et comme j’ai un faible pour l’art un peu perdu des histoires en un seul numéro, je vous livre ici cinq courtes (quoique) critiques d’épisodes indépendants de Daredevil. Le lecteur attentif trouvera toutefois un point commun à toutes ces histoires… A vous de suivre le fil (rouge, of course).
Avertissement : cet article préserve aussi mal le secret des intrigues que Matt Murdock celui de sa double-identité…
Daredevil 167 – The Mauler ! – Novembre 1980
1ère parution VF : Strange 164 (et depuis régulièrement zappé lors des rééditions VF du run de Miller) disponible en VO dans le Tome 1 des Visionaries ou dans l’Omnibus DD par Frank Miller.
Dans le run historique de Daredevil par Miller et Janson entre le départ de Roger MacKenzie et la prise en main du scénario par Miller, il y a cet épisode, écrit par David Michelinie, alors connu pour son run sur Iron Man avec John Romita Jr et Bob Layton (Tony Stark leur doit ses premiers déboires avec l’alcool).
Le pitch : Matt Murdock se détend dans une garden-party à Forest Hills avec sa jet-seteuse de copine Heather Glenn quand déboule un super-vilain en armure, le Mauler (acronyme de Mobile Armored Utility Laser-guided E-beam, Revised… excusez du peu), qui vient s’en prendre à Edwin Cord, un industriel ayant des contrats d’armements avec le gouvernement. Daredevil parvient à repousser l’assaut du Mauler mais son nez fin lui fait subodorer qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du Cord Conglomerate. Ses investigations vont lui faire découvrir une triste histoire de sans-papier avec, à la clef, une deuxième confrontation avec le Mauler…
L’examen par les hyper-sens : En venant brièvement s’occuper du sort Matt Murdock, Le scénariste David Michelinie employait une méthode éprouvée dans ses histoires de Tête-de-fer. Une intrigue linéaire avec un soupçon d’humour et un brin de commentaire social. Pour la première apparition du Mauler, on trouve sous l’armure Aaron Soames, ancien employé senior de Cord, qui se débat dans un cauchemar administratif digne de Kafka suite à une erreur informatique qui le prive de sa pension. Le Mauler refera des apparitions dans la série Iron Man, avec un autre porteur en la personne de Brendan Doyle, mercenaire irlandais. Turk Barrett, l’indic et la tête de turc (sic) de DD chez les truands, revêtira aussi une variante de l’armure dans le numéro 176.
Le récit est agréablement mis en image par Frank Miller, dans le style de ses débuts. Alternance de plans larges et de zooms sur des détails, utilisation des ombres chinoises, dynamisme dans la mise en scène des duels… le dessin n’est pas forcément « beau » mais il est ultra-efficace et porte l’histoire. En prime, une séquence de 4 pages intitulée « Dark Secrets » qui n’est autre qu’un prétexte pour présenter les pouvoirs du justicier aveugle.
Le verdict : A partir d’une trame ultra-basique (un vilain apparaît, Daredevil lui fait son affaire –fin), les auteurs sont parvenus à produire une histoire menée sur un ton distrayant mais dont l’issue est tragique. Il est possible d’en gratter le vernis pour déceler des thématiques représentatives du héros et de son époque. Tout d’abord, Daredevil remporte une sorte de victoire à la Pyrrhus, car malgré la défaite du méchant costumé, le « vrai » vilain (Edwin Cord) ne sera pas mis hors d’état de nuire, confrontant DD aux absurdités aliénantes de l’administration et aux limites du système légal. Le sort d’Aaron Soames, qui a perdu son travail suite à l’informatisation et à l’automatisation, ce sera celui de bon nombre d’employés américains (ou français) pendant les années 80. Bien sûr, cela reste un pur comicbook de divertissement sans grande prétention mais c’est bien fait et cela fonctionne, notamment pour le vieux lecteur que je suis, pour qui il y a sans doute un effet madeleine que, par honnêteté intellectuelle, je ne saurais passer sous silence.
Anecdotes : Effet madeleine, et pour cause ! C’est la première histoire de Daredevil (prononcé « Dare-De-Ville », à la française, nom qui me paraissait bien étrange et dépourvu de sens) qu’il m’ait été donné de lire, présente dans le Strange 164 prêté par un copain alors que j’avais 9 ans environ. Dans la première scène, Murdock décline une offre d’emploi formulée par Edwin Cord,, qui lui faisait pourtant miroiter un gros salaire doublé d’une possibilité d’évasion fiscale… La réaction de Matt illustre sa probité et ne pouvait que séduire le jeune lecteur idéaliste et innocent que j’étais. Ajoutez à cela ses prouesses acrobatiques et martiales, le diable rouge avait tout pour me gagner à sa cause.
Ce numéro marque la première apparition de l’inspecteur de police Nick Manolis, personnage récurrent dans le DD de Miller, et qui jouera un rôle clef dans la descente aux enfers du diable rouge au début de la saga Born Again. A noter que, par son physique, ce personnage m’a toujours évoqué l’acteur Dennis Franz (qui incarnait des policiers dans Hill Street Blues et NYPD Blue
Daredevil 192– Promises – mars 1983
1ère parution VF : Strange 184, LUG, pas encore réédité en VO
Le premier numéro après le départ de Frank Miller ! Une histoire d’Alan Brennert, la seule qu’il signera sur la série, illustrée par Klaus Janson.
Le pitch : Le journaliste Ben Urich découvre que son ancien mentor dans la profession a été à la botte de la pègre pendant des années. Ironie du sort, alors qu’il s’apprête à révéler l’affaire, Urich est sur le point de tomber lui aussi sous la coupe du Caïd, par le biais d’une transaction immobilière compromettante.
L’examen par les hyper-sens : Coincé dans un appartement exigu et insalubre alors que son épouse Doris rêve d’une grande maison, pour Ben Urich, c’est le moment d’acheter ! Mais le prêt pour acquérir sa prochaine demeure est arrangé en sous-main par un sbire du Caïd afin qu’Urich lui soit redevable. Daredevil dévoile le pot-aux-roses et vient sermonner Wilson Fisk pour ce qu’il considère comme un coup particulièrement bas. Il se voit alors renvoyer dans la face le chantage qu’il avait exercé auprès de Fisk en utilisant Vanessa Fisk comme monnaie d’échange contre la démission du maire véreux Randolph Cherryh.
Suite aux révélations de DD, Ben Urich ne renonce pas à son achat immobilier, ne souhaitant pas décevoir une nouvelle fois son épouse. C’est cette dernière qui le retrouve alors qu’il erre dans la nuit et qui parvient à le faire changer d’avis.
Le verdict : Malgré une prestation en demi-teinte de Klaus Janson au dessin (très convaincant sur les décors et les scènes de vie quotidienne mais moins sur les scènes d’action ou dans sa façon de dessiner le Caïd) cet épisode est une vraie perle. Les promesses du titre, ce sont bien sûr celles qu’Urich a fait à sa femme et qu’il peine à honorer, principalement par manque d’argent. Mais ce sont aussi les promesses qu’il s’était faites à lui-même, au début de sa carrière, alors qu’il était plein d’énergie, d’idéaux et… d’illusions. Confronté au réel, à une carrière qui n’est pas aussi brillante que celle qu’il avait rêvé, un quotidien pesant pour sa femme et lui, à la déception de son ancien mentor qui en croquait, Ben Urich voit ses certitudes morales vaciller. Finalement, Urich renoncera à sa promesse… d’achat (de la maison), refusant ainsi d’être un homme à vendre. Une aventure très humaine de l’homme sans peur, qui s’efface quasiment pour laisser place au dilemme moral de son allié journaliste.
Anecdote : Histoire découverte dans la montagne de Strange légués par un voisin qui déménageait. A l’époque, j’avais été surpris de voir le héros en titre se faire pratiquement piquer la vedette par un personnage secondaire. J’ignorais que Ben Urich prendrait encore une autre dimension dans un certain arc mythique du diable rouge.
Daredevil 225 –…And then you die ! – Décembre 1985
1ère parution VF : Strange 206, réédité en VO dans le TPB « Love’s Labors Lost »
Avec Dennis O’Neil au scénario et David Mazzuchelli au dessin et à l’encrage, ce numéro s’inscrit dans la période précédant Born Again : le cabinet Nelson & Murdock met la clé sous la porte et l’homme sans peur se retrouve sans emploi.
Le pitch : Matt Murdock se rend sur la tombe d’Heather Glenn, qui s’est suicidée dans le numéro 220. Il tombe nez à nez avec le Vautour, un ennemi habituel de Spider-Man, qui s’est reconverti en pilleur de tombe. Après un premier round dans le cimetière à l’avantage du vieux volatile habillé de vert, Daredevil prendra sa revanche, avec difficulté, au terme d’un duel démarrant sur le toit de son immeuble de bureau et se terminant au sous-sol.
L’examen par les hyper-sens : une histoire simple voire simpliste, avec une double confrontation avec le vilain du mois, dont le héros finit par triompher. Heureusement, c’est Mazzucchelli qui tient les crayons et les dessins ont de la gueule. Son Vautour est sinistre et inquiétant, en charognard avide de dérober les richesses de morts et l’espoir des vivants…
Le découpage rend les scènes de combat très prenantes, avec une bonne chorégraphie pour équilibrer les forces des deux adversaires. Le scénario est toutefois plombé par des facilités (DD et le Vautour se retrouvent quasiment deux fois par hasard) et l’amorce d’une sous-intrigue qui sera abandonnée (le personnage de Black Crow, un amérindien qui observe le duel sous la forme d’un oiseau et dans la dernière page de l’épisode, promet de revenir… pour ne plus jamais réapparaître !)
Les motivations du méchant sont un peu troubles, tour-à tour crapuleuses puis plus personnelles. Boxant à peu près dans la même catégorie que Spider-Man, DD a régulièrement emprunté des vilains dans la galerie de son camarade arachnide. A l’inverse du Caïd ou de Mysterio , qui ont eu des passages marquants chez DD, le Vautour fait ici une apparition plutôt anecdotique, même si l’histoire utilise à plein toutes les connotations lugubres de cet oiseau de proie pour faire planer l’ombre de la mort sur DD et son ex-associé Foggy Nelson.
Le verdict : Ce doit être la deuxième histoire de DD qui me soit tombée dans les mains, piochée dans la collection de Strange très clairsemée d’un copain et c’est encore une demi-victoire à l’actif du cornu. Il se débarrasse du vilain de service, empêche le suicide de Foggy, préserve un semblant d’espoir mais est quand même au chomdu, avec un partenaire et ami de longue date qui lui en veut beaucoup d’avoir foutu en l’air leur gagne-pain. Cet épisode confirmait l’attrait si particulier des héros Marvel : imparfaits, faillibles et dont les pouvoirs extraordinaires ne suffisaient pas toujours pour surmonter toutes les épreuves de la vie…
Anecdotes : Quelques années après avoir découvert ce récit, je tombais dans le manuel de Latin de quatrième sur la locution à l’origine du titre de la VF : « Vulnerant omnes, ultima necat ». Toutes les heures blessent, la dernière tue. Il me faudrait encore plusieurs années pour apprendre son équivalent en anglais, dans un registre plus familier : « Life is a bitch… and then you die».
Censure Lugienne oblige, la VF parue dans Strange a charcuté le duel final entre DD et le Vautour, diminuant pas mal l’emphase de la victoire de l’homme en rouge.
Daredevil 226 – Warriors – Janvier 1986
1ère parution VF : Strange 207, LUG, souvent réédité en annexe de Born Again
Co-écrit par Denny O’Neil et Frank Miller, ce numéro constitue le prélude à la saga Born Again David Mazzucchelli tient toujours le crayon mais il est encré par Dennis Janke.
Le pitch : Melvin Potter, alias le Gladiateur, un super-vilain dont Matt Murdock avait assuré la défense et permis la réhabilitation, semble avoir replongé dans le crime. Il est suspecté de vol de bijoux avec violence. Au bord de la crise de nerfs après la récente entrée en déliquescence de son univers, Daredevil se lance aux trousses du Gladiateur.
L’examen par les hyper-sens : En fait, il s’avérera que Melvin subissait le chantage de malfrats ayant enlevé sa compagne Betsy. Mais Daredevil met beaucoup de temps pour découvrir le stratagème car ses problèmes personnels obscurcissent son jugement. Ne parvenant pas à remettre de l’ordre dans sa vie, il se perd dans une violence… aveugle (sic).
La présence de Miller au scénario est immédiatement perceptible de part l’abondance des pavés de texte nous plongeant dans les pensées de divers protagonistes (Melvin, Matt, Betsy). Malgré l’envie d’en découdre de DD, l’épisode laisse place à plusieurs séquences d’introspection où l’homme sans peur fait le point sur le gâchis qu’il a fait de sa propre existence, en ressassant ses échecs et ses frustrations.
En parallèle, Glorianna O’Brien, sa dernière petite amie en date, opère un rapprochement avec son ancien associé Foggy Nelson. Ce dernier raconte d’ailleurs une anecdote laissant penser qu’il sait depuis longtemps que Matt n’est pas un homme ordinaire. Cet élément sera réutilisé dans la mini-série Man Without Fear mais il faudra attendre JM De Matteis et le numéro 347 pour que Foggy découvre officiellement la double identité de Matt…
Dans les scènes d’action, Daredevil semble comme pris par la frénésie et la soif du sang, avide de lâcher sa colère sur des truands souffre-douleurs. Il a aussi des relents Batmanien quand, confronté au Gladiateur, il identifie quatre façons différentes de le neutraliser. Mais là où ce genre de réflexion (dans Dark Knight Returns) permettait de renforcer l’aura du Chevalier Noir, on perçoit ici comme un malaise chez Daredevil. Celui de quelqu’un qui sait très bien se battre mais ne sait plus vraiment pour quoi.
La scène finale offre un contraste saisissant entre DD, qui dégomme joyeusement tous les malfrats et se retrouve limite frustré quand tous ses adversaires sont à terre, et Melvin, qui marche droit vers la femme de sa vie pour la retrouver et la libérer.
Le verdict : C’est décidément récurrent, la victoire remportée par Daredevil n’en est pas vraiment une ! Il a certes aidé Melvin mais il reste paumé voire encore plus instable mentalement qu’à la fin de l’épisode précédent (ce qui n’est logique que lorsqu’on sait que Miller venant remplacer O’Neil, les plans éditoriaux avaient été revus). C’est ce Matt Murdock fragilisé, pas loin de péter un câble, que le Caïd se chargera d’écraser et de broyer dans les épisodes suivants, avant la Renaissance du héros.
Même s’il n’est pas indispensable à la compréhension de Born Again et que les dessins du Mazz sont moins beaux lorsqu’il ne s’encre pas lui-même, cet épisode reste de très bonne facture, avec des passages procurant un éclairage très pertinent sur les névroses de Matt Murdock.
Anecdote : La première VF de cet épisode, parue dans Strange, a subi un régime sec : les 24 pages de la VO se retrouvèrent ramenées à 20 pages !
Daredevil 236 – American Dreamer – Novembre 1986
1ère parution VF : Comics USA 11 – Flip Book : Fauve Blessé/Rêve américain, pas encore réédité en VO
C’est le premier épisode écrit par Ann Nocenti, qui ne devait qu’assurer une pige avant de laisser la place Steve Englehart. Ce dernier voulait envoyer DD sur la côte ouest pour intégrer les Avengers. Suite à des désaccords éditoriaux, Englehart abandonnera le projet et Nocenti signera finalement plus d’une cinquantaine de numéros ! Au dessin, c’est Barry Windsor-Smith qui officie, encré par lui-même et Bob Wiacek.
Le pitch : Quelques mois après Born Again et la tuerie perpétrée par Nuke dans Hell’s Kitchen, Natasha Romanov alias la Veuve Noire, employée par une officine pas très reluisante, doit neutraliser l’agent Hazzard, un autre super-soldat mentalement instable et capable de perturber le système cardiaque de ceux qu’il approche. Localisant Hazzard dans Hell’s Kitchen, Natasha sollicite l’aide de Daredevil.
L’examen par les hyper-sens : C’est une bien singulière histoire qui se cache sous la couverture de Walt Simonson, encré par un Bill Sienkewicz méconnaissable… Le traitement adopté par Nocenti parvient à rendre originale et unique une intrigue très bateau (arrêter le super-soldat devenu fou). De part les illustrations de BWS, le professeur qui effectue le brief de Natasha en début de récit préfigure un peu celui de Weapon X . Un scientifique froid clairement dépourvu de boussole morale.
Natasha Romanov apparaît comme une femme à la fois forte et fragile, évoluant dans le milieu machiste de l’espionnage. Elle n’hésite pas à utiliser, de manière assez calculée, un Matt Murdock qui se remet tout juste de ses déboires orchestrés par l’équipe Miller/Mazzucchelli et va devoir se battre avec ses poings et… son cœur, soumis à rude épreuve par le vilain de l’histoire. Un être davantage à la dérive que foncièrement mauvais, qui se réfugie chez sa mère et sermonne son neveu de façon sincère mais un tantinet azimutée…
Le quartier de Hell’s Kitchen garde encore les stigmates de l’attaque de Nuke avec la carcasse de son hélicoptère toujours présente sur un des toits. Et c’est dans ce décor de guérilla urbaine, la nuit du 4 juillet, jour de fête nationale américaine, que se dénouera l’intrigue, avec encore une victoire au goût amer pour le justicier aveugle.
Le verdict : Pour une première, Nocenti n’y allait pas avec le dos de la cuillère ! Servie par le dessin élégant de BWS, elle signait une critique à peine voilée du rêve américain et de son complexe militaro-industriel. Bien après la guerre du Vietnam mais avant celle du Golfe, Nocenti évoquait le difficile retour à la vie civile des soldats qui s’étaient habitués à tuer. Hazzard, l’agent en fuite, est en proie à un rêve permanent et sa songerie semble avoir gagné Natasha qui, en fin de récit, livre un monologue halluciné, poétique et poignant, où les feux d’artifice du 4 juillet font écho aux paroles de l’hymne américain, comme pour illustrer cette étrange fascination des hommes pour la guerre et les discours martiaux. Une lecture prenante et marquante même si Nocenti a parfois le verbe envahissant…
Anecdotes : J’ai acheté la VF chez un bouquiniste, principalement pour l’autre histoire du Flipbook, « Wounded Wolf », un one-shot de Uncanny X-Men par Chris Claremont et BWS. Bien m’en a pris car si le numéro des X-Men est assez facilement trouvable dans diverses ré-éditions, c’est moins le cas pour cet épisode de DD, pourtant brillant. L’image utilisée pour la VF était celle de Daredevil 217 qui avait l’avantage de représenter DD et la Veuve dessinés par BWS.
Bon, voilà, j’ai fini de vous chroniquer ces cinq épisodes « indépendants » et je dois admettre que j’ai un peu triché. Au départ, je pensais vraiment piocher dans diverses périodes créatives de la série, vous parler d’un autre récit de Nocenti, dessiné par Leonardi ou encore d’un épisode plus léger de Karl Kesel et Cary Nord (qui sait, une autre fois, peut-être ?). Mais plus mon article avançait, plus je réalisais que mes épisodes préférés étaient, d’une manière ou une autre, liés à Born Again. Que ce soit dans les pistes narratives esquissées dont le sillon sera creusé dans la fameuse saga ou dans ses conséquences directes.
J’espère cependant vous avoir convaincu que ces épisodes avaient aussi leurs qualités propres. Les différents auteurs sont parvenus à dépasser la trame simpliste du « combat contre le super-vilain du mois » pour éclairer la personnalité du justicier aveugle, de son supporting-cast et de la société dans laquelle ils évoluent.
Avec ce survol sélectif du volume 1 de la série, il semblerait bien que la notion de triomphe soit un peu inconnue pour Daredevil, qui, s’il n’est tout de même pas mauvais dans tout ce qu’il entreprend (sauf dans la saison 2 de Netflix – hum hum), est quand même loin d’être un winner au sourire colgate… Ce sont ses failles, ses limites, son ambivalence qui le rendent attachant. Il ne gagne pas toujours… mais il n’abandonne jamais.
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« La semaine des vieux cons » 1/6
Jean-Pascal Nguyen a choisi pour vous 5 one-shots du Diable Rouge à déguster cul sec et (presque) en dehors de toute continuité. Au programme du Miller bien sûr mais aussi Annie Nocenti et Barry Windsor Smith.
La BO du jour :
Daredevil : un battant que n’aurait pas désavoué Mike Brant :
Comme d’hab, merci pour la culture, JP ! Je crois bien que j’ai lu un seul de ces épisodes, le premier, avec le Mauler. Il est dans mon TPB Daredevil par Miller en VO, qui est complet en trois tomes. Mais je ne crois vraiment pas avoir lu les autres, ni même ceux que vous citez (à part le Sienkewicz et le Born Again).
Je vous lirai tous plus tard, y a pas mal de choses à apprendre !
Yep, JP a raison, et Alex se trompe Ce fut une frustration du Mazz qui regrettait que tout le monde pense qu’il bossait sur des découpages de Miller sur Born Again alors qu’il s’agissait par endroit d’un plot poussé, et à d’autres moments d’un script détaillé, mais jamais de découpage; Il s’en chargeait, et apportait en effet pas mal d’idées
Ce fut selon le mois la meilleure osmose jamais vue entre un scénariste et un dessinateur
ah, c’est incroyable ! le découpage est tellement millerien, par moments…
La case qui zoome sur le regard de Matt alors qu’il est bloqué dans un taxi au fond de l’eau j’ai toujours trouvé ça très millerien.
une vraie osmose
la page que tu cites, Pierre, fait partie de celles que je préfère
A l’origine, pour le 1er tpb Marvel au moins, s’est gourré et a utilisé une photocopie de planche qui a rendue la scène bien plus sombre que prévue. Les autres rééditions ont corrigé ça
Ce livre, en artist edition, est une bible absolue
Hôla hôla hôla ! J’ai eu l’idée folle de me dire que j’allais m’acheter le run de Miller.
Mais un terrible doute m’assaille.
Ces numéros ont été publiés il y a un moment déjà dans les intégrales avant de sortir dans la collection « icons »
Qui dit « intégrale » dit…Geneviève Coulomb à la trad ?
Si on peut me renseigner.
Là c’est évident que si c’est elle, je ne lirais pas ce run.
J’ai déniché un fil de discussion de buzzcomics :
http://www.buzzcomics.net/showthread.php?t=56570
où je comprend que la trad serait de Laurence Belingard puis de Nicole Duclos.
Malheureusement, la trad ne semble pas au top du top (plusieurs exemples donnés par le forumeur « Fred le Mallrat », voir son message du 21/10/2014 22h04)
Ah merci.
Pfiou…quelle bande de sagouins chez Panini quand même, c’est incroyable. Ils répondent « ah oui mais faut nous le dire directement si vous voulez des corrections » Peuvent pas relire eux mêmes leur boulot ?
Bon pour Renaissance, il semble en plus que chez Bethy il manque une page…donc le mieux serait de choper la version Hachette. C’est fou ce charcutage enfin ! On se croirait chez Lug (mais sans excuse du contexte politique qui obligeait la censure).
Pas certain de vouloir lire tout ça en l’état du coup. Les inversions de bulle est aussi une erreur que je ne supporte pas, même si ça ne tient pas à la trad. C’est pas aussi naze que Coulomb Belingard en général mais c’est certainement la 2ème pire traductrice de chez les vendeurs de sandwichs.
bien bien bien…tu viens de me faire économiser des sous^^
Ça vaut ce que ça vaut, mais Hachette, dans leur collection « Marvel Comics, La Collection de référence » propose le tout début du passage de Miller sur DD.
Au départ sur des scénario de Roger McKenzie (publiés dans Strange).
Ce recueil est vendu pratiquement la moitié du prix de celui de Panini, et il est traduit par Mathieu Auverdin (de MAKMA). Il s’agit bien entendu d’une nouvelle traduction.
Intitulé « Meutre sous contrat » il ne lui manque qu’un épisode dessiné par Ditko (très dispensable) qu’a repris Panini (je crois).
Cette collection, vendu en presse, mais qu’on trouve aussi en VPC est plutôt pas mal faîte. Il y a aussi un peu de paratexte, pas dénué d’intérêt d’ailleurs.
Leur recueil d’Howard the Duck est sacrément bien pensé : [http://artemusdada.blogspot.fr/2017/03/howard-le-canard-marvelhachette.html], en plus d’être une belle occasion, non pas lire ce comic book en français, nos amis du Québec, nous ont précédé, mais dans un fort beau recueil. Qui contient en plus l’étrange #16, lui complètement inédit dans la langue de Molière.
Mais tu connais peut-être déjà tout ça.
Merci
Oui je connais la collection Hachette, mais j’avais surtout remarqué leur réédition de Born Again.
Je vais essayer de voir ce que je peux grappiller dans d’autres éditions mais je ne pourrais surement pas lire le run entier dans une VF correcte.
Je trouve aussi que leur collection est bien foutue. Beau papier, mais tout de même moins inutilement épais comme celui des deluxes de Panini. Dommage qu’ils ne retraduisent pas tout; Les X-men sont toujours signés Coulomb.
Je me suis pris récemment les deux volumes consacrés au Warlock de Starlin et parmi la liste disponible, il y a encore des volumes qui m’intéressent dans un futur proche. Comme la VF de la sensational she hulk de Byrne et autres.
C’est vrai qu’il y a des perles dans les one-shots. On devait rendre ce genre d’analyse aux autres séries! et aux autres époques de DD. 🙂
L’épisode Wounded Wolf en est un bon exemple. En fait, tous les one-shots de BWS sont des trésors.