Encyclopegeek : Garfield
1ère publication le 28/12/16- Mise à jour le 27/08/17
AUTEUR : MATTIE-BOY
VO : Ballantine Books
VF : Dargaud
L’article d’aujourd’hui s’attardera sur Garfield, le chat le plus célèbre de la bande dessinée.
Garfield est un comics strip créé par Jim Davis en 1978 qui nous raconte le quotidien de Garfield, un gros chat paresseux et cynique et de son maître Jon, un loser empoté néanmoins sympathique par sa bêtise et son air candide.
Garfield a aujourd’hui plus de 35 ans. D’ailleurs, même si personne n’a vieilli dans la BD, Jim Davis s’amuse à donner à son chat cet âge réel dans le comics lors des gags relatifs à son anniversaire.
Garfield est à la base un comics strip publié dans des journaux quotidiens. Il s’agit donc de gags simples et rapides à produire (le plus souvent de 3 cases, parfois d’une page entière pour les strips du dimanche). Leur vocation n’est pas toujours d’être hilarants, et quand bien même ce serait le cas, cela paraît assez difficile de produire un gag par jour pendant 35 ans sans qu’il y ait des ratés, des gags sans intérêt et autres pannes d’inspiration.
A peine trois ans après sa création, Garfield était publié dans plus de 850 journaux et les bénéfices accumulés s’élevaient à plus de 15 millions de dollars.
Avant que les mauvaises langues ne préparent leurs munitions, sachez que je suis bien conscient que Garfield n’est pas une grande BD profonde et intellectuelle, ni même avec un sous-texte traitant d’éducation comme Calvin & Hobbes. Il s’agit simplement de gags à l’humour absurde et farfelus. Et beaucoup penseront que Garfield ne mérite pas la renommée qu’il a aujourd’hui. Peut-être. Mais Garfield n’est pas non plus une BD sans intérêt. Et je compte bien vous expliquer ce qui me plait chez ce gros chat orange.
Il est indéniable que Garfield est devenu une usine à fric. Un très grand nombre de produits dérivés ont été conçus, des films accablants à l’esprit complètement opposé à la BD ont été produits, tout comme des « dessins animés » en images de synthèse froids et sans âme. Garfield est devenu une industrie de goodies destinés aux fans et la BD continue de sortir alors que Jim Davis a épuisé ses idées depuis longtemps et nous sert la même soupe depuis des années. Encore que…un renouveau de bons gags a eu lieu suite aux 25 ans de Garfield et nous verrons pourquoi.
Mais Garfield tient une place importante dans mon cœur car c’est une des premières BD que j’ai tenue entre mes mains (avec Gaston Lagaffe) lorsque je savais à peine lire et que l’école de mon village nous emmenait à la bibliothèque. Et puis finalement cette dimension commerciale n’a pas épargné d’autres séries ou sagas célèbres telles Star Wars, et il n’y a pas de raison que cela nous fasse renier pour autant ce qui nous plaît dans l’œuvre originelle.
Garfield est un gros chat roux à rayures noires. Il tient son nom du grand-père de Jim Davis, James A. Garfield Davis. Il est gras et paresseux et ne pense qu’à manger et dormir (comment ça, comme tous les chats ?) Il serait né dans un restaurant italien selon certains gags datant de 1984, ce qui expliquerait son goût prononcé pour les lasagnes. Garfield n’est pas un chat tout mignon, c’est un animal tyrannique et égoïste qui brise l’ennui en jouant des tours à son entourage. Plus intelligent que les autres personnages, il est aussi plus fourbe. Les gags de l’arroseur arrosé seront cependant légion afin que Garfield nous paraisse malgré tout sympathique. Bien qu’il se prenne pour un humain, boive du café le matin et déteste les lundis, certains comportements resteront ceux d’un chat et les heureux propriétaires de ces boules de poil ne pourront qu’y revoir leur tendance à se prendre pour les patrons à la maison.
Garfield ne parle pas. Ses dialogues ne sont que des bulles de pensée. Il comprend Jon et lui répond mais sans que ce dernier puisse l’entendre. Pourtant à de nombreuses reprises, Jon et lui ont des discussions comme si les pensées de Garfield parvenaient à son maître. Techniquement aucun animal ne s’exprime dans la BD mais nous lecteurs percevons leurs pensées. Et les animaux entre eux se comprennent aussi, tels des télépathes.
Au départ, il y avait quatre personnages : Garfield, Jon, Odie le chien et Lyman, l’ancien propriétaire d’Odie. Lyman a disparu assez rapidement sans explication. Le personnage n’avait pas grand-chose d’intéressant mais cela faisait un copain pour Jon. Odie est un chien idiot dont nous ne percevons pas les pensées, ce qui laisse penser qu’il est plus débile que les autres (mais est-ce vraiment le cas ?). Et puis il y a Jon. Plus précisément Jonathan Q. Arbuckle de son nom complet. Il est donc le maître de Garfield. Ou plutôt son propriétaire, car c’est surtout Garfield le patron à la maison. C’est un célibataire au Q.I peu développé, gentil mais complètement à côté de ses pompes. Il semble être sans emploi mais lors de quelques gags, il est révélé qu’il serait dessinateur de BD (tiens donc, une auto-caricature peut-être ?). Sa vie l’ennuie, il n’a quasiment pas d’amis et s’occupe en triant ses chaussettes, en regardant tourner le linge dans la machine à laver ou en faisant des puzzles de 2 pièces.
Niveau sentimental, sa vie est un désert. Et pourtant ce n’est pas faute d’essayer. Entre les annonces par téléphones, les tentatives de drague dans la rue ou le harcèlement qu’il opère sur Liz Wilson, la vétérinaire, Jon n’abandonne jamais malgré une quantité de râteaux incalculable. Il est persuadé de posséder un charme qu’il n’a pas, et accepte des conditions humiliantes pour obtenir un rendez-vous en oubliant toute fierté. Garfield ne manquera pas de le lui faire remarquer en se moquant de ses tentatives pathétiques.
Mais finalement Jon est attachant et les moqueries de Garfield sont parfois là pour lui dire de ne pas oublier sa dignité. Jon est à la fois un idiot naïf et puéril et un homme capable de faire preuve de lucidité face à la tristesse de sa vie et ses problèmes de confiance en lui. Mais il aime ses animaux et malgré toutes les tares de ces personnages, ils sont très bien assortis. Comme je l’ai dit, alors que Jon est enthousiaste et naïf à l’extrême, son chat est blasé et cynique. L’humour vient souvent de leur opposition qui nous brosse un portrait d’une sorte de famille déglinguée amusante.
Au fil du temps, d’autres personnages sont apparus par intermittences comme Nermal autoproclamé « chaton le plus mignon du monde » que Garfield déteste et tentera d’expédier à Abou Dabi, Arlène la copine de Garfield qui entretient avec lui une relation un peu chaotique (elle est très peu présente dans les gags), la famille de Jon (de bons gros ploucs) ou encore des souris avec lesquelles Garfield préfère jouer au poker plutôt que de les chasser.
Les gags de Garfield s’articulent souvent autour des mêmes thèmes : la bouffe, la fainéantise, la « loose attitude » de Jon (avec les femmes, ou même au quotidien), la haine de Garfield pour le lundi, la chasse aux oiseaux et aux araignées et autres affrontements avec une balance qui se moque du poids de Garfield (oui, les objets communiquent aussi parfois). Parfois nous avons droit à des sorties camping, ou à la ferme chez la famille de Jon. Ou encore chez le vétérinaire. A ce sujet, Liz, la vétérinaire qui s’occupe de Garfield est le love interest de Jon depuis les débuts du comics. Loin de l’image qu’elle a dans les risibles adaptations cinématographiques, Liz est plutôt une femme froide et distante. Il réussira à la convaincre de sortir avec lui plusieurs fois, mais souvent ça se termine en catastrophe. Jusqu’au 25 ans de Garfield où, enfin, la persévérance de Jon se verra récompensée. En effet, histoire de renouveler les gags de moins en moins diversifiés, Jim Davis fera de Liz la petite amie de Jon. Ce qui a permis de nouveaux gags tournant autour du couple ou de la relation de Garfield avec Liz. Ainsi que des sorties variées dans des lieux que Jon célibataire ne fréquentait pas. Un renouveau bienvenu qui a redonné du souffle à la série.
Finalement, au-delà des gags qui feront mouche ou non, on se prend d’affection pour ces personnages touchants dans leurs faiblesses. Jon a beau être un loser, c’est un bon gars gentil qui ne demande qu’à faire plaisir. Garfield a beau être gras, paresseux et cynique, il fait parfois preuve d’une réelle affection pour son maître et même pour Odie. Les gags de Noël par exemple sont un exemple parfait de gags qui n’ont pas pour but de faire rire mais simplement de rapprocher les personnages. Ainsi Garfield, alors qu’il est occupé à énumérer les bonnes choses de Noël (la bouffe, les cadeaux) se retourne vers Jon et Odie et ajoute « les amis ». Et parfois il n’y aura pas de gags mais des petits constats sur la vie, comme lorsque Jon dira qu’il aime se ressourcer à la ferme de ses parents, loin de tout le reste. Ou l’importance de la famille, d’être entouré.
Comme je l’ai déjà dit, l’humour est un procédé complexe qui n’a pas la même résonnance chez tout le monde. Celui de Garfield est simple, souvent idiot et absurde. Mais c’est un humour qui marche chez moi. Surtout dans les premiers tomes. Comme il existe plusieurs éditions chez différents éditeurs, je précise que je parle des 20 premiers albums de l’édition la plus connue chez Dargaud. Même si comme je l’ai dit, l’arrivée de Liz comme personnage récurrent a donné de l’intérêt à des tomes plus récents. Car finalement, c’est bien la disparition de certains personnages secondaires (Irma la serveuse d’un snack dégueu, la famille de Jon, Nermal) et le manque de sorties qui ont fait stagner la série pendant un paquet de tomes.
Il faut savoir que certains vieux épisodes n’ont jamais vu le jour en France. Toutes ces éditions ne sont que des compilations de gags le plus souvent dans l’ordre chronologique de parution certes, mais avec des gags laissés de côté. C’est pourquoi vous ne trouverez pas en VF les premiers gags dans lesquels Garfield ressemblait à un énorme tas de graisse moche.
Ce qui est dommage finalement avec Garfield, c’est de devoir acheter ce qu’on nous propose. Car en effet, cela reste de la BD produite en masse. Et s’il est certainement possible de faire 20 tomes excellents de bout en bout avec une bonne sélection de gags, les plus de 50 tomes sortis actuellement font que les meilleurs gags sont dilués dans d’autres peu inspirés.
Et comme ces gags sont quasiment tous lisibles gratuitement sur le site officiel, on serait tenté de ne rien acheter et ainsi apprécier les gags sans se dire « mince, j’ai payé 10€ pour ce tome-là, et j’ai rigolé qu’à 1/3 des gags ». Evidemment, lire en ligne, ce n’est pas aussi agréable que d’avoir un livre, et je suis le premier à être content d’avoir pu lire ça en français dans des albums. Mais force est de constater que c’est aussi moins frustrant que lire certains albums moins drôles achetés au prix fort. Et je pense qu’il est important de mentionner cet aspect pour éviter les jugements à l’emporte-pièce sur la dimension commerciale de Garfield qui n’est pas qu’une usine à fric. Sachez donc que tout le comics est accessible gratuitement et légalement (en anglais bien sûr). Ce qui fut d’ailleurs pratique pour trouver des scans pour l’article.
Malgré ce manque d’homogénéité de la série, il est impossible pour moi de renier l’intérêt que je porte à cette série et de la sacrifier sur l’autel de la BD profonde et cérébrale. Parce que c’est toute mon enfance. Et que même maintenant, des gags m’amusent toujours. J’oserais même dire qu’on peut parfois y voir un regard sur la misère sociale de notre époque au travers de l’existence morose de Jon qui n’arrive à rien pendant des années et souvent pour des raisons cruelles comme si la moindre maladresse nous mettait au placard.
Mais le but premier est d’amuser. De faire sourire même quand ça ne fait pas rire aux éclats. Et pour parvenir à cette fin, le dessin est important.
Je trouve le style de dessin de Jim Davis très élégant. Simple, presque minimaliste, avec des décors limités voire inexistants dans la maison, mais avec des personnages aux mimiques excellents, aux expressions (ou au manque d’expression) irrésistibles. Le trait tout en rondeur et épuré est très agréable à l’œil, et la manière dont Jim Davis met le lecteur à contribution est une excellente idée. En effet, à de nombreuses reprises, Garfield et Jon regarderont en direction du lecteur comme pour le rendre complice d’un méfait ou témoin d’un constat affligeant. Garfield s’adressera à nous et nous fera des signes pour nous exprimer son ressenti. Rien que cette idée fonctionne parfois très bien et rend un gag basique amusant par l’air affligé que Garfield nous lance.
Et justement, les expressions des personnages fonctionnent très bien grâce à un contraste très fort entre les expressions de base des personnages qui ont tout le temps un air blasé avec les yeux mi-clos et une quasi absence de bouche pour mieux éclater ensuite en énormes yeux globuleux grand ouverts et en sourires jusqu’aux oreilles. Parfois une simple expression pourra faire rire. A ce niveau, le style de dessin peut parfois rappeler celui des Simpsons . Il y a également beaucoup de gags muets basés sur le flegme de Garfield qui rend certaines situations très drôles avec son air détaché.
De plus, sous ses airs simplistes, il y a de vraies bonnes idées de mise en scène. Oui, j’ai bien parlé de mise en scène. Pour des gags de 3 cases. Le fait est que Jim Davis sait se servir du hors-champ ou les gros plans et les plans larges pour donner un autre aspect à un gag basique. C’est ainsi que parfois un gag sera drôle parce que tout ce qui s’y passe n’est pas visible à l’image mais commenté par Garfield tandis que Jon subi toutes sortes de déboires hors-champ. Ou encore lorsque Garfield lui-même est hors-champ mais qu’un accessoire énorme qu’il est censé porter en dépit de toute cohérence dépasse dans l’image et laisse le lecteur imaginer la scène qu’il ne voit pas. Les mauvaises langues diront que c’est une technique de feignant pour en dessiner moins, mais ce serait oublier que l’impact n’est pas le même quand on nous montre tout ou qu’on nous laisse imaginer la situation au moyen de bruits ou commentaires amusants. A la façon de certains gags de Laurel et Hardy .
Cela reste de l’humour très gentillet façon cartoon. Nous sommes dans une BD accessible aux enfants. Donc encore une fois, cela laissera de marbre certains lecteurs. D’autres trouveront chez les péripéties de ce chat des petits moments d’humour léger qui redonnent le sourire et font passer un bon moment, faute de révolutionner l’humour.
Pour ma part, Garfield et moi c’est un peu comme une vieille histoire d’amour. Une de celle dont l’intensité a faibli au fil du temps et qui me force à reconnaître que la BD en elle-même n’est pas la BD parfaite comme je pouvais le croire les premiers temps. Mais un amour qui subsiste malgré tout grâce à une certaine maturité me permettant de reconnaître qu’au-delà de ses défauts et du merchandising abondant autour, elle reste agréable et m’a fait passer de bons moments qu’il est important de ne pas renier même lorsque le charme opère moins. Parce qu’elle fait partie de ma vie et m’a donné le goût des BD. Et pour cela, je ne remercierai jamais assez ce gros chat cynique.
Comment ? Vous voulez un mot sur les films ? Euuh…c’est nul. Voilà. Bon ok, je développe un peu. Déjà, je ne vois pas comment faire un film avec un tel concept. Il n’y a pas d’histoire dans Garfield, juste des petites saynètes du quotidien. Donc fatalement, décider de faire un film dans lequel Garfield doit sauver Odie de la fourrière comme un film Disney de base, et ce sans aucun talent, ça ne fonctionne pas. Garfield serait plutôt du genre à l’envoyer lui-même à la fourrière. Quoique…c’est vrai que Garfield est possessif au point de se considérer comme le seul à avoir le droit d’ennuyer les autres.
Et en jouant sur cette ambiguïté, Jim Davis a fait de son chat un personnage qui finalement s’inquiète parfois pour ses proches. Mais jamais cet aspect ambigu n’apparait dans le film. C’est juste un film basique sans âme avec un Jon Arbuckle transparent qui n’a même rien d’un loser, une Liz Wilson souriante (jouée par Jennifer Love Hewitt abonnée aux rôles pourris) qui va complètement à l’encontre de l’aspect froid de Liz avant leur relation sentimentale. Et un Garfield en mode cool qui danse et sort des blagues. Bref, ce n’est pas drôle et aucun des personnages n’est déglingué ou débile. Je n’ai pas forcément de haine pour ce film car il est inutile de tirer sur l’ambulance, mais je préfère oublier son existence. Ou plutôt leur existence. Car il y en a plusieurs. Et les derniers sont des direct-to-vidéo. Comme je le disais, les films se sont enterrés seuls, inutile d’en faire un plat.
Ainsi se termine cet article sur Garfield, un chat si rusé et sans-gêne qu’on préfère le voir sévir dans les pages d’une BD que dans notre maison.
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l’actualité n’étant pas des plus folichonnes, Bruce Lit vous propose de vous poiler avec Garfield, le chat le plus drôle du monde. C’est Mattie Boy qui, tout en ronron, vous en miaule le génie comique.
BO du jour : J’aime les chats, le blues et cowboy bebop. Alors cette musique tranquille s’imposait :
Merci. as tu relu tous les albums pour cet article? intéressant la comparaison avec les Simpson. Garfield a t il pu influencer la série ou sont ils concomitants?
Pour un article consacré à Garfield, ce n’est pas du tout du boulot de fainéant !
Tu as parfaitement décortiqué tous les points essentiels (personnages, thèmes, narration, dessin) et je partage grandement ton point de vue. Le point commun que je vois avec les Simpson, c’est le regard désabusé sur le rêve américain et le monde occidental en général.
Toutefois, j’ai lu beaucoup moins de gags que toi, mon exposition à cette série se limite à des strips lus dans certains journaux, il y a déjà bien des années…
Je n’ai jamais tenté les films, car je pensais bien que l’esprit du strip ne passerait pas du tout à l’écran et dans ce format… Tant qu’à l’adapter sur écran, il faudrait des courtes scénettes façon Kaamelott ou autre format court…
@Matt & Maticien : Tout relu ? Houlà non ! Par contre j’ai lu quelques tomes de « Garfield Poids lourd », édition québécoise qui mérite d’être mentionnée. Bon…les gags sont publiés bizarrement, pas vraiment dans l’ordre chronologique. On a droit genre à 100 pages de 1984 puis 150 pages de 1998, mais la traduction est parfois plus proche de la VO et plus drôle (même s’ils osent parfois mettre un gros mot ! C’est très rare mais je fus choqué ! C’est comme trouver un « merde » dans Tintin)
Cela dit, l’intérêt c’est que cette édition est bien partie pour publier TOUS les gags. Il faut savoir que Dargaud ne publiaient que les gags du dimanche dans les premiers tomes VF. Pas de strips de 3 cases, juste des pages complètent. Il y a donc bien 10 ans de gags perdus. Chez Presse aventures, on redécouvre plein de vieux gags cool avec des persos inédits comme la mère de Garfield, etc.
@JP : Merci bien^^ Oui, c’est en effet quelque chose qui fonctionnerait mieux en format court à l’écran. Et puis le film est également foireux visuellement. A part Garfield, tous les animaux sont de vrais animaux devant lesquels on agite surement de la bouffe pour les faire réagir à la caméra. C’est pathétique. Pourquoi ne pas tous les faire en CGI ? Mince, pourquoi ne pas en faire un film d’animation ? C’est quoi ce besoin de tout transposer en film ? Tous les films avec de vrais animaux qui parlent c’est foireux en général.
Merci Matt. Je suis aussi choqué par les gros mots ! Gros travail pour cet article. Merci. PS. J’ai aussi découvert que Jon et Liz s’étaient mis ensemble…
Quoi ? Garfield fait du pognon ? Bon, en même temps, comme tu me dis, quand on bosse sur du comic strip pendant 35 ans, il est normal d’être récompensé. A l’inverse d’un Patrick Hernandez qui continue de toucher du fric pour quelques heures de travail et son « Born to be Alive »
Je ne connais pas bien GArfield. Je me souviens vaguement avoir ricané devant certains de ses gags à l’époque où ils étaient publiés dans Télé Star.
Mis à part Gaston, je ne suis pas un fana du comic strip, préférant nettement le déroulement d’histoires linéaires. C’est d’ailleurs le même argument qui me fit abandonner Les Simpsons. Je trouve ça un peu épuisant, de toujours revenir à zéro.
J’ai à la maison l’intégrale de MAfalda en VO qui est tout bonnement excellent mais que je n’ai jamais fini pour les mêmes raisons.
MAis soit ! Tu m’as convaincu ! J’y jetterai un oeil en médiathèque, ne serait ce que pour rigoler face à la loose de Jon (j’aime bien le gag de l’avion). Un côté Charlie Brown ?
Je pense que, comme tout comic strip, c’est plus appréciable à petites doses. Finalement les parutions dans le journal ça passe bien. Lire un album « poids lourd » de 250 pages avec 3 gags par page…ben même moi je ne le fais pas en un seul coup. Je fais des pauses.
Au final j’ai gardé des tomes « poids lourds » québécois et pour l’édition Dargaud je n’ai conservé que les tomes après le tome 50 : c’est là où Jon et Liz sortent ensemble et où les gags se renouvellent. Les tomes 30 à 49 je me souviens que je m’étais lassé de les acheter plus jeune.
Mais curieusement en me replongeant un peu dans l’autre édition Poids lourd, j’ai redécouvert ce que j’aimais dans cette BD et au lieu de revendre mes tomes, j’ai cherché à en conserver le meilleur via un mélange des 2 éditions…et j’ai eu envie d’écrire cet article^^
Et au fait, bien joué pour avoir casé du Cowboy Bebop en BO !
Ne connaissant pas grand chose à ce comi strip, j’ai été captivé par l’article et emporté par la passion communicative !
Ton texte est très fluide et décortique parfaitement le matériel dans le fond et dans la forme. Je sais désormais plein de choses et je pourrais briller en société si l’occasion se présente. merci ! 🙂
J’ai vu le premier film il y a des années et j’avais été atterré autant par le film en lui-même que par la prestation de Cauet (qui assurait le doublage du chat)…
J’ai certainement dû lire des extraits du comic strip, mais je n’en ai aucun souvenir. Je suis passé à côté. En revanche je me souviens mieux des Peanuts aussi bien en BD qu’en dessin animé et, s’il n’y avait pas déjà tant de choses à lire, je me serais peut-être laissé tenter par les intégrales VF qui ont été éditées récemment.
Ton article transcrit exactement mes impressions à la lecture de Garfield, parce que j’en ai lu aussi une bonne quantité, mais j’ai une excuse. 🙂
Ma belle mère est une grande lectrice de Garfield et je lui en ai offert pendant des années dnas la collection Presse aventures. Incapable de me retenir, j’en ai lu la plupart avant de lui offrir ou après lui avoir offert. Ce n’est pas intellectuel, mais de temps à autre, un gag fait mouche d’un point de vue sarcastique ou émotionnel, transcrivant exactement un ressenti qu’on a déjà eu.
J’ai découvert que Jon et Liz avaient fini par se mettre à la colle grâce à ton article. donc finalement je n’ai pas dû lire tant que ça sur les 35 années de parution.
Je ne connais pas trop Garfield, et je n’ai vu aucun des films. Mais tu as raison, tous les comics strips (y compris Calvin et Hobbes) se lisent à petites doses. J’ai lu tous les scans que tu as mis (en zoomant) et rien que là, j’ai envie de faire une pause. J’adore aussi Mafalda, mais je n’en ai aucun.
Par contre ton article est super, une vraie encyclopegeek digne de ce nom ! Tu m’apprends donc forcément plein de choses, car vraiment ce n’est pas le chat le plus célèbre de la bd pour moi : il y a Félix the cat (ou n’est-ce qu’un dessin animé ?), Fritz the cat de Crumb, Clarke Gaybeul le chat des histoires de Edika, le chat de Léonard (j’ai oublié son nom), le chat de Gargamel… ils sont légion !
Enfin, je partage ton point de vue sur le besoin de faire un tel film.
Le chat de Léonard s’appelle Raoul Chatigré, et il discute souvent avec Bernadette, une souris grise ou avec Yorrick, le crâne.
Celui de Gargamel = Azraël…
Je n’avais pas remarqué ton commentaire Jyrille.
Merci pour ton retour.
Pour les chats que tu cites, oui c’est vrai mais ce sont pour la plupart des personnages de second plan. Même si je me souviens que j’aimais bien les gags en arrière plan de Raoul et Bernadette dans Léonard. Disons que Garfield a sa BD à son nom et vole la vedette à son maitre. Selon Davis, il semblerait que c’était initialement prévu que le comic strip porte le nom de Jon, mais c’est Garfield qui a été plus populaire.
Sinon tu as trouvé des gags marrants parmi ma sélection ?^^
Tu as raison, les chats que je cite sont de second plan, mais pas les deux premiers, qui sont les héros de leur histoire. Tiens d’ailleurs j’ai oublié Hercule dans Pif !
Quant aux gags, je les ai tous trouvés agréables et positifs, sans réelle méchanceté.
Merci pour l’article !
Je ne connaissais qu’un seul des gags postés et -sans dec !- c’est une vraie surprise de découvrir que Jon et Liz se sont mis ensemble !! Surtout que, si je te crois, ça n’a pas désamorcé leur dynamique, bien au contraire. Tant mieux : leurs échanges sont parmi les meilleurs moments, pour moi.
Comme toi, je suis sûr qu’il y a beaucoup de Jim Davis, dans la peinture si crédible de la solitude de Jon… Mon « avis », posté ailleurs :
Je n’ai lu que quelques albums mais j’avoue que, moi aussi, je suis resté surpris quant à la notoriété dont jouit cette bande. Bon, j’imagine que le côté pépère sans prise de tête ni prétention (de l’auteur, de son graphisme – le running gag des deux pieds gauches ! – ou même de la part de ses personnages (!)) doit convenir au tempérament de beaucoup de monde – et surtout aux enfants. Aussi : c’est sans doute TRÈS provocateur, pour un Anglo-Saxon moyen, cette perpétuelle glorification du je-m’en-foutisme et de la paresse…
N’empêche : la violence physique du chat à l’égard de son maitre m’a souvent fait rire dans sa gratuité cartoonesque, je dois bien l’admettre !
En fait, je n’ai senti une véritable profondeur de la part de l’auteur qu’au travers des cases les plus tendres – rares ! Celles, notamment, qui expriment une véritable affection pour la gent féline – et canine, parce qu’il y a aussi un chien ! Cette tendresse particulière est aussi présente dans sa peinture tragico-hilarante de la solitude affective de Jon, infortuné propriétaire de « la montgolfière orange », comme il nomme lui-même son chat. L’énormité de sa balourdise incorrigible ne le dispute qu’à la profondeur de son désespoir, à certains moments ; et on ne peut que s’émouvoir – en s’esclaffant ! – quand on le voit hurler : » SONNE ! » à son téléphone, obstinément silencieux, un vendredi soir…
Si Jon avait été le centre de l’histoire, il ne fait aucun doute que l’exploration de ses affres existentielles aurait donné plus de corps à l’œuvre de Jim Davis ; mais il était sûrement plus vendeur – à l’époque et probablement encore aujourd’hui – de faire du gag avec un chat obèse plutôt que de disserter sur la solitude moderne…
J’ajouterai néanmoins qu’il n’est pas nécessaire de n’avoir que du chef-d’œuvre à se mettre sous la dent : un peu de demi-mesure créative fait aussi du bien à l’âme, quand elle est décomplexée.