Spiderman les Incontournables 4 et 6, par divers
1ère publication le 17/06/16- Mise à jour le 01/11/17
AUTEUR : TORNADO
Cet article portera sur deux des recueils de la collection Spiderman : Les Incontournables (N°4 et 6) dédiés au personnage du Bouffon vert.
La plupart des tomes de cette collection (huit numéros au total) regroupait quelques épisodes dédiés à l’un des pires ennemis de « l’Homme-araignée ». Mais un seul de ces ennemis a eu l’honneur d’occuper deux tomes, soit le célèbre Bouffon vert, alias Norman Osborn, le père de l’ami Harry !
Chaque numéro de la collection proposait en moyenne six épisodes issus de la série Amazing Spiderman, voire d’autres séries voisines comme The Spectacular Spiderman. Un fascicule (fac-similé) était proposé avec, dans lequel on trouvait un épisode historique ou emblématique, mettant en scène le personnage vedette.
Nous terminerons cet article par un petit tour d’horizon du personnage du Bouffon vert dans la continuité, non sans polémiquer sur la dite-notion…
1) Spiderman les Incontournables N°4 : La Menace du Bouffon Vert
Nous trouvons ici le fac-similé de l’épisode historique Amazing Spider-Man #14 de 1964 intitulé The Grotesque Adventures Of The Green Goblin, réalisé par Stan Lee (scénario) & Steve Ditko (dessin). Il s’agit de la première apparition du personnage du Bouffon vert dans les pages de la série et dans l’univers Marvel.
Le recueil en lui-même regroupe les épisodes Amazing Spider-Man #39-40 (1966) et #50 (1967), ainsi que le très long épisode (60 pages) Spectacular Spider-Man Magazine #2 (1968), le tout réalisé par Stan Lee (scénario) & John Romita Sr. (dessin).
Dans le premier épisode (Amazing Spider-Man #14), Spiderman fait donc la connaissance de son nouvel ennemi qui l’amène à Los Angeles afin qu’il participe à un film sur sa propre vie. Il s’agit en réalité d’un piège tendu par le Bouffon et le gang des Exécuteurs, d’autres ennemis de l’Araignée. L’affrontement sera interrompu par la présence de Hulk, que tous les personnages vont venir enquiquiner alors qu’il végète tranquillement dans une caverne…
Qu’est-ce c’est que ce scénario sans queue ni tête ? C’est à se demander ce qu’il se passait dans l’esprit de Stan Lee en cette époque reculée !
Scénario comme dessin sont plutôt mauvais. Et bien que l’on puisse estimer le talent des deux auteurs, avouons qu’ici ils ne tirent pas le meilleur d’eux-mêmes… A lire pour le côté historique de la première apparition d’un personnage important dans la continuité…
Les épisodes #39 et 40 opèrent un bon en avant. Par le biais des dialogues, encarts de texte et autres bulles de pensées, le lecteur apprend que les deux ennemis se sont affrontés un bon paquet de fois et qu’il est temps, à présent, de mettre un terme à ces affrontements. C’est ainsi que le Bouffon vert met au point un plan afin de découvrir l’identité secrète de Spiderman, à savoir Peter Parker. Il parvient à ses fins et emprisonne notre héros dans l’une de ses cachettes secrètes. Là, le Bouffon révèle également à Peter son identité : Celle de Norman Osborn, le père de son meilleur ami ! S’ensuit un combat, d’abord psychologique, puis physique, au terme duquel Spiderman remporte la victoire. Heureusement pour lui, une explosion de produits chimiques rend Norman Osborn amnésique, oubliant qu’il était le Bouffon vert !
Dans le très long épisode Spectacular Spider-Man Magazine #2, deux années se sont écoulées au cours desquelles Norman Osborn est redevenu l’homme d’affaire affable et le bon père de famille qu’il était jadis. Mais le bonhomme commence à ressentir un trouble persistant, notamment lorsqu’il pense à Spiderman et, surtout… au Bouffon vert ! Peter Parker, de son côté, craint que le père de son meilleur ami ne retrouve la mémoire, sachant qu’il se souviendrait alors de son identité secrète…
Ces épisodes sont nettement meilleurs que celui de 1964. Les dessins de John Romita Sr. sont superbes et délicieusement rétro. Et la montée en puissance mise en scène lors des affrontements psychologiques (sait-il qui je suis ? Connait-il mon identité secrète ? Se souvient-il de moi ? A-t-il recouvré ses souvenirs ?) est particulièrement intense pour une histoire au départ pensée pour un très jeune public.
D’ailleurs, on peut noter que les combats physiques (souvent infantiles), sont ici contrebalancés à égalité par ces fameux affrontements psychologiques, ainsi que par le relationnel entre les divers protagonistes de la série (Peter Parker, Harry et Norman Osborn, Gwen Stacy, Tante May, J.Jonah Jameson, Liz Allen et Flash Thompson), fouillé comme dans un feuilleton façon « soap ». Le parfait équilibre entre ces trois éléments tire l’ensemble vers le haut et l’on comprend aisément, avec le recul, pourquoi cette période est considérée comme l’apogée de la série dans sa facture classique.
Evidemment, le temps a fait son office et l’ensemble souffre de pas mal de lourdeurs, notamment au niveau des dialogues et des bulles de pensées. Mais le pire se situe au niveau du dénouement de chaque arc narratif, systématiquement suivi d’un confortable statuquo. C’est ainsi que, dans l’épisode Spectacular Spider-Man Magazine #2, alors qu’il venait de retrouver la mémoire, le Bouffon vert termine son combat par… une nouvelle amnésie… jusqu’à la prochaine fois !
Soit un côté répétitif et franchement naïf, difficile à supporter aujourd’hui.
Ces épisodes sont toutefois importants pour les lecteurs soucieux de connaitre la continuité de la série. Ils seront gorgés de souvenirs pour les nostalgiques les ayant découverts à l’époque de Strange dans les années 70 (Strange N°36 et 37). Et ils sont dans le haut du panier des classiques du point de vue du scénario et du dessin.
L’épisode Amazing Spider-Man #50 est un bonus puisqu’il n’a rien à voir avec les précédents. Il s’agit d’un épisode très connu (Strange N°47) dans lequel Peter Parker décide de jeter son costume à la poubelle afin de reprendre une vie normale, avant d’être rappelé à son devoir par les responsabilités qu’incombent ses pouvoirs…
Cet épisode sera repris dans le film Spider-Man 3 de Sam Raimi. Une opportunité saisie par l’éditeur panini Comics puisque la collection Spiderman : les incontournables a été lancée à l’occasion de la sortie du film en 2007…
2) Spiderman les Incontournables N°6 : Le Retour du Bouffon Vert
Ce second recueil regroupe les épisodes Amazing Spider-Man #96-98 (1971 : Scénario de Stan Lee, dessins de Gil Jane) et #121-123 (1973 : Scénario de Gerry Conway, dessin de Gil Kane). Le fascicule (fac-similé) ajoute l’épisode Amazing Spider-Man #99 de 1971 intitulé Panic In The Prison !
Ce sixième tome assure donc le prolongement de Spider-man les incontournables N°4 : La Menace du Bouffon vert, puisqu’il reprend à la suite du précédent les épisodes historiques marquant le combat entre Spiderman et son pire ennemi.
– Amazing Spider-Man #96-99 : C’est le retour du Bouffon vert !
Alors que Norman Osborn recouvre peu à peu la mémoire (il se souvient qu’il est le Bouffon vert et que Peter Parker est Spiderman), son fils Harry sombre dans la dépendance à la drogue. Heureusement, une fois encore, le combat qui l’oppose à l’Homme-araignée le laissera… amnésique…
Face à cet élément dramatique, Peter Parker et Gwen Stacy vont tout de même effectuer leurs retrouvailles après une certaine traversée du désert, et nouer définitivement leur relation amoureuse exclusive.
Attention : l’arc narratif suivant ramène le vilain sur le devant de la scène dans une des plus importantes sagas de toute la série dédiée à l’Homme-araignée !
– Amazing Spider-Man #121-123 : C’est le retour du Bouffon vert !
Cette fois, l’éditeur franchit un pas décisif et commet l’irréparable : Un personnage majeur de la série décède. C’est la mort historique de Gwen Stacy ! Le Bouffon vert meurt à son tour dans l’épisode suivant. Pas d’amnésie cette fois-ci.
Evidemment, ce recueil vaut surtout pour le double épisode de la mort de Gwen Stacy et du Bouffon vert. Si Osborn reviendra en 1996 dans La Saga du Clone, la jolie Gwen connait la première mort définitive de l’univers Marvel depuis celle de l’oncle Ben, dans le premier épisode de la même série.
C’est une étape majeure pour l’histoire des comics de super-héros, qui mettent ici un pied dans la sphère adulte. D’ailleurs, la série est à l’époque particulièrement sombre (pour une série relativement enfantine), et les épisodes #96-98, qui composent la première partie de notre recueil, commencent déjà très fort avec un Harry Osborn accroc au LSD, qui se fait plaquer par Mary-Jane Watson dans des conditions assez sordides !
A cette époque, Stan Lee passe le relais de la série à d’autres auteurs, à commencer par Gerry Conway. Le premier geste fort de la nouvelle équipe artistique, qui est chapeautée de près par John Romita Sr (le dessinateur précédent qui passe également le relai tout en gardant un œil attentif sur la suite des événements en assurant l’encrage) est de se débarrasser de la jeune Gwen. Une inspiration de Romita, à ce qu’il parait, qui avait créé le personnage de Mary-Jane Watson et qui souhaitait lui offrir une importance croissante auprès du héros.
Stan Lee, alors grand ponte de la Marvel, regretta ce choix et tenta de faire revivre le personnage à l’occasion de la « première Saga du clone » (disponible dans la même collection : Spider-man – les incontournables n°7 Face-À-Face Avec Le Clone et jadis publiée dans Strange N°115 à 117). Mais, étonnamment, le public avait apprécié le choix de ce décès et s’opposa au retour factice de la jeune femme ! Une manière de démontrer que, en ce milieu des années 70, le dit-public accédait en douceur à une ère plus mature.
Pour l’essentiel, ces épisodes souffrent toujours du poids de l’âge et affichent une réelle lourdeur formelle, accentuée par un script d’une très grande naïveté (les fameux statuquos systématiques en fin d’arc narratif lorsque Norman Osborn redevient systématiquement amnésique !). Mais l’ensemble se laisse lire avec un réel plaisir notamment grâce à l’intensité de ces événements particulièrement sombres. A noter que la série connait ici un pic, et qu’elle va malheureusement retomber dans les aventures infantiles pour encore quelques années.
Aujourd’hui, ces épisodes sont entrés dans la légende et, encore une fois (on le répète tous en cœur !) sont devenu trèèès importants pour la continuité…
Cette collection demeure très intéressante. D’abord pour ses compilations choisies. Ensuite pour sa qualité d’impression, le papier mat servant nettement mieux les comics old-school que le papier glacé de la très aseptisée collection des Intégrales. La traduction est en revanche assez calamiteuse, notamment lorsqu’elle est effectuée par Geneviève Coulomb.
3) Osborn et la sacro-sainte continuité
Bon. On l’a dit et on l’a répété : Ces deux recueils ont envoyé du lourd sur le terrain de la continuité, tant ils sont importants à l’aune de cette dernière.
Attention, il ne s’agit pas d’une importance de fond, car le personnage de Norman Osborn a depuis tellement évolué, que le fait de relire ces épisodes prête à sourire tant sa personnalité actuelle ne reflète en rien celle qui était la sienne à cette époque (une sorte de « victime » de la science. Un homme bon rendu fou par ses expériences). On est effectivement bien loin du psychopathe de l’époque des Thunderbolts ou du Dark Reign. En revanche, on peut parler d’une importance éditoriale car il s’agit d’événements sans cesse rappelés dans la série au cours des années, et qui ont marqué les lecteurs entant que période phare de la mythologie consacrée.
Et c’est là que l’on peut débattre de cette notion de continuité :
La continuité, pour certains lecteurs, c’est le graal, l’objet de culte intouchable pour lequel on tuerait père et mère. Et de se ruer sur le moindre épisode estampillé « important in the continuité ».
Seulement voilà, dans un univers mainstream partagé comme celui de Marvel Comics (et c’est pareil chez DC Comics), qui a connu trente six milles reboots, morts, résurrections factices, transformations rétro-continues et autres paradoxes temporels, la dite-continuité est devenue un foutoir de première bourre. Un truc complètement incohérent, plutôt ridicule et difficile à prendre au sérieux.
A la base, la continuité, c’est important. C’est ce qui forme la structure et la cohérence d’une série, voire d’une mythologie lorsque l’on parle d’univers partagé comme celui des grandes maisons d’édition dans le domaine des super-héros. Et tant que l’ensemble tient la route, il faut effectivement préserver cette dimension.
En règle générale, c’est d’ailleurs si important que cette dimension possède ses gardiens du temple, au point que le moindre écart à l’encontre de la continuité soulève très vite une volée de boucliers. On se souviendra par exemple du taulé subit par George Lucas à propos de son travail sur la prélogie Star Wars, dans laquelle il intégrait tout un tas d’éléments qui venaient parasiter la cohérence et l’intégrité des épisodes ultérieurs. C’est un fait établi : Une œuvre populaire comme celle de Star Wars ou de Marvel, ça échappe à ses créateurs pour devenir la propriété sentimentale des fans. Ces derniers connaissent par cœur les moindres coins et recoins de leur univers préféré et en défendent l’intégrité. Tel ou tel personnage ne peut ainsi pas se comporter n’importe comment. Et tel ou tel événement ne doit surtout pas venir gâcher un événement déjà raconté.
Le cas Norman Osborn est très intéressant pour étudier les aléas de ce type de continuité. Car le personnage a effectivement subi tellement de va-et-vient que son parcours est aujourd’hui plutôt chaotique et extrêmement difficile à prendre au sérieux.
Ainsi, il meurt en 1973 peu après avoir causé la mort tragique de Gwen Stacy. Il reste mort pendant vingt trois ans, avant de resurgir à l’occasion de la seconde Saga du Clone. Evidemment, on perçoit ici une manœuvre éditoriale visant à créer de « l’événementiel » car, si le personnage était mort depuis plus de vingt ans, c’est qu’il n’était pas sensé revenir…
A partir de là, la personnalité initiale du père Osborn ne va cesser de changer.
En 1998, il devient fou à l’occasion d’un rituel qui tourne mal. Son passé de victime de la science s’efface ainsi devant la folie pure et le personnage en ressort amoindri, tel un méchant de base.
Au début des années 2000, le combat entre Spiderman et le Bouffon vert reprend de plus belle et le vilain passe à peu-près par toutes les phases, allant même jusqu’à considérer Peter Parker comme un fils avec lequel il entretient depuis toujours une relation amour/haine. Il finit néanmoins régulièrement en prison…
Dans Le Dernier Combat, la saga très médiatisée de Mark Millar & Terry Dodson (2005), Osborn opère depuis sa prison afin de faire de la vie de Peter Parker un enfer. Il kidnappe Tante May et réunit les Sinister twelve ! A la fin de la saga, sa mort est présumée…
A partir de Civil War, ça devient n’importe quoi : De retour mais de plus en plus instable et psychopathe, le bonhomme va néanmoins devenir un agent du gouvernement et même, au final, se voir remettre les clés du pouvoir par le gouvernement en question… S’ensuivra la période du Dark Reign où le Bouffon vert se transformera en… Iron patriot ! Il dirigera alors les Dark Avengers et sèmera le chaos dans le monde des super-héros…
Dans la mini-série Osborn de 2011 (par Kelly Sue Deconnick et Emma Rios), Norman Osborn se retrouve en prison, après avoir été vaincu par les vrais super-héros et déchu de ses fonctions par les hautes instances.
Mais à l’époque, tout le monde s’est bien aperçu que ce statuquo bien pratique n’était guère crédible du point de vue des systèmes juridiques ! La détention d’Osborn n’était tout simplement basée sur aucun chef d’inculpation réel, et elle demeurait donc… illégale !
Osborn servait ainsi à recoller les morceaux en justifiant toutes ces incohérences dont le scénariste Brian M. Bendis, à l’œuvre sur l’essentiel du Dark Reign, ne s’était pas embarrassé (c’est pas moi qui dira le contraire…Ndr).
Cette dernière mini-série était très bonne. Notamment grâce à Kelly Sue Deconnick, qui nous avait emballé un récit glauque et viscéral qui colmatait tous les manques laissés par Bendis, tout en développant une intrigue riche et retorse (dans la lignée des Thunderbolts façon Warren Ellis), préparant le retour du Bouffon vert en grandes pompes ! Mais le lecteur ne pouvait passer à côté du postulat : La continuité selon Norman Osborn, c’était quand même un joli bordel…
Avec le recul, la continuité de l’univers Marvel par le truchement du personnage du Bouffon vert est-elle cohérente ? Avec de la mauvaise foi, on dira oui. Mais sérieusement, il convient d’avouer que c’est quand même un grand moment de n’importe quoi.
C’est à partir de là que j’estime que cette notion de Continuité est à prendre avec du recul. Elle n’est pas importante. Elle ne peut pas demeurer importante dans la mesure où elle a été tellement malmenée qu’elle est devenue complètement abâtardie. C’est désormais une valeur obsolète, un peu comme le communisme…
Trainée dans la poussière, sacrifiée sur l’autel de l’événementiel factice et du capitalisme cynique, la continuité n’est aujourd’hui plus une valeur. Sur ce point, l’univers Marvel est devenu un Gloubiboulga complètement grotesque. Un colosse aux pieds d’argile, à l’image de Norman Osborn. Et ainsi, la notion de continuité ne peut plus, ne doit plus être retenue comme un critère d’évaluation majeur de la critique. Raison pour laquelle je suis exaspéré lorsque je lis qu’un excellent comic book, superbement troussé, est descendu sur le seul critère qu’il ne respecte pas la continuité, voire qu’il n’est pas important au regard de cette dernière !
Pfff ! Laissez-moi rire ! Comment peut-on à ce point donner de l’importance à quelque chose d’aussi caduque ?
Maintenant, il n’est pas question pour autant de renoncer à ce qui est bon. Les épisodes classiques mettant en scène le Bouffon vert dans les années 60 et 70 étaient bons hier et peuvent encore être bons aujourd’hui. On se fiche bien qu’ils soient importants du point de vue de la continuité d’un personnage aussi trouble que Norman Osborn. Voire de la figure du Bouffon vert qui, entre temps, a subi pas moins de cinq ou six identités différentes (mais ceci est une autre histoire) !
Ce sont en revanche des épisodes importants du point de vue de la continuité éditoriale. Car ils sont bons, ils sont cultes, ils sont historiques et ils ont marqué l’évolution de leur médium…
(sans les fautes, c’est mieux)
@Le moustachue : Je réponds un peu tard, et j’avoue que je ne suis pas un spécialiste (et donc je me suis documenté entretemps). Mais c’est avant une question d’époque et et d’état d’esprit.
– L’âge d’or des comics commence avec Superman (le premier super-héros moderne) en 1938 et finit en 1954, avec l’avénement du comics code authority.
– L’âge d’argent couvre une période allant de 1956 aux années 1970 (que s’est-il passé en 1955 ? et bien ils appellent ça l’inter-âge !). Cela commence avec de nouvelles incarnations de certains super-héros (Flash, Green Lantern) et avec la formation des super-groupes (JSA, JLA chez DC et bientôt Fantastic Four et Avengers chez Marvel).
– L’âge de bronze couvre une période qui s’étend de 1970 à 1986. C’est une période où les super-héros deviennent en gros l’essentiel de la production des comics (au détriment des comics d’horreur, d’aventures, de guerre, etc.), et où une nouvelle génération d’auteurs remplace l’ancienne, avec une meilleure reconnaissance du travail des artistes.
– L’âge moderne des comics (au départ nommé le « Dark Âge »), s’étend des années 1986 à aujourd’hui. Il est principalement caractérisé par les métamorphoses de l’écriture propre aux comics, avec un lectorat visé qui est plus âgé que l’habituel, et à la levée progressive du comics code authority.
Ce sont des périodes qui marquent l’évolution des comics, non pas du niveau de la qualité, mais de l’état d’esprit. Toutefois, mon cerveau cartésien associe quand même cette évolution à une forme de qualité croissante et, personnelement, je préfère les comics modernes (à partir du « Dark âge », donc). Et je me « dispute » d’ailleurs fréquemment avec des gens qui essaient de me convaincre que la qualité était mieux avant ou que tout se vaut selon les points de vue.
Du coup, j’ai recopié ci-dessous des caractéristiques relevées sur internet qui apportent de l’eau à mon moulin dans la perspective de préférer les comics modernes aux comics old-school du point de vue de l’écriture (et de l’acriture seulement parce que les histoires et les dessins ont quasiment toujours été vachement bien).
– Age d’or : L’art du récit dans les comics de l’âge d’or se caractérise surtout par sa relative vacuité, qui va jusqu’à l’absence de fil narratif. Les histoires sont simplistes et se contentent de montrer la lutte d’un héros contre un malfaiteur, aboutissant à des scénarios médiocres. C’est cependant l’écriture qui constitue l’élément essentiel du comics, car le dessin sert davantage à illustrer qu’à faire avancer le récit. Cette prédominance de l’écrit se marque par l’usage du récitatif, qui décrit ce qu’il se passe dans la case ou sert à lier les actions présentées ; ces cases descriptives sont à rapprocher des cartons utilisés dans le cinéma muet. Les dialogues, quant à eux, sont pauvres et n’ont en aucun cas vocation à provoquer la réflexion du lecteur. Enfin, l’écrit se retrouve aussi dans les bulles utilisées pour montrer les pensées des personnages, qui servent aussi bien à illustrer des monologues intérieurs qu’à dévoiler les blagues narquoises que le héros s’adresse à lui-même ou ses réflexions sur le discours tenu par un autre personnage.
– Age d’argent/âge de bronze : Les dialogues, parfois grandiloquents, ne brillent guère par leurs qualités littéraires. et les discours des personnages servent trop souvent à expliquer ce qui est en fait déjà visible dans le cadre. Les phylactères utilisés pour les pensées des personnages ont le même rôle, ils donnent au lecteur les informations que celui-ci a déjà pu tirer du dessin. Toutefois, ces bulles de pensées peuvent donner de temps en temps des informations complémentaires en servant de contre-point au discours.
Voilà pour un peu de culture geek. 🙂
Eh ben ! J’ignorais tous ces détails sur les périodes des comics. Tu m’as appris pas mal de choses, merci.
Pour ce qui est de la narration, là où je nuancerais (non, non, je ne relance pas un débat avec toi Tornado, ce n’est pas le but) c’est que je ne trouve pas que les histoires ont toujours été vachement bien (les dessins oui en général)
Il y a des trucs nazes genre « tel méchant a volé un bidule explosif qui peut tout faire péter alors on va aller le taper et lui subtiliser pendant qu’il ricane à dire que c’est lui le plus fort et qu’il veut tuer tout le monde pour prouver qu’il est fort. Et surprise, le plan marche. Fin. »
Hum…mouais. Ok si la narration avait été meilleure, peut être que le récit aurait au moins été un chouilla divertissant, mais ça reste super léger et manichéen.
Par contre, il y a de TRES bonnes histoires qui, grâce au thème de fond, aux jolis dessins et à la personnalité développée des personnages (notamment chez les X-men de Claremont je trouve : les persos ont des faiblesses, font face à des dilemmes moraux, à des crises liées à leurs pouvoirs qui montrent leurs souffrances, leurs faiblesses et leurs forces) passent le cap (pour moi en tous cas) de la narration un peu lourde et bavarde (bulles de pensées et longs dialogues)
En tous cas je me suis attaché aux personnages des X-men dans les récits de Claremont des années 80 (pas trop avant, j’avoue qu’avant 1980 c’est un peu vieillot pour moi aussi)
Ouais mais c’est quelle période que tu qualifies de « old school » ? Les années 60 ? Oui ok. Les années 80 ? Ah non, là c’est pas nul !
Parce que perso chez Claremont par exemple, en dépit d’une narration pas toujours bonne (mais qui va en s’améliorant) il y avait (pour moi encore) une vraie implication émotionnelle.
Storm qui a promis de ne jamais tuer quelqu’un qui affronte Calisto des Morlock et manque de la tuer, qui devient une femme avec ses sentiments et ses faiblesses en perdant ses pouvoirs et descend ainsi de son piédestal de déesse pour devenir un personnage intéressant et qui sera anéantie lors du massacre des Morlocks de 1986 (elle se fera d’ailleurs secouer par Calisto qui refuse de voir celle qui lui a ravi le leadership des Morlock baisser les bras)
Cyclope largué suite à la mort de Jean qui trouve le réconfort ailleurs et qui va abandonner sa femme lors du retour de Jean.
Rachel Grey arrachée à son époque et en quête d’une famille qui doit faire face au fait que ses parents de la réalité 616 ne seront jamais ses parents puisqu’elle ne naitra jamais de l’union de Scott et Jean.
Malicia et ses manques affectifs liés à ses pouvoirs et qu’on retrouvera recroquevillée dans une cellule de Genosha après qu’elle ait perdue ses pouvoirs (lors de la première BONNE saga à Genosha de 1988, et pas sa « suite » à chier Xtinction Agenda) avec seulement une phrase lourde de sens prononcée par un type « je crois que les gardes se sont un peu amusés avec elle avant de l’enfermer » qui laissait sous entendre qu’elle avait peut être été violée par les fascistes de Genosha (pour un premier contact physique…glups, y’a mieux.)
Gamin j’avais été passionné, attristé et horrifié par certains développements de personnages. Du côté du franco belge, on avait une narration plus fluide et agréable mais sans jamais de réelle implication émotionnelle. Jamais un soupçon d’inquiétude pour le héros. Jamais il ne pleurait dans les bras de ses amis ou réfléchissait à ses échecs et à sa place dans le monde. Les X-men étaient humains (enfin…mutants…mais humains)
Après je suis d’accord avec toi que les comics du Dark age (mais c’est déjà le dark age les années 80 ??) sont mieux écrits. Mais il faut aussi replacer les choses dans leur contexte, comme les vieux films. C’est sûr que découvrir pour la première fois ces vieux récits maintenant, alors qu’ils ont été détrônés en terme d’émotions par d’autres depuis, c’est différent.
Et bien justement, le terme old-school représente pour moi un état d’esprit davantage qu’une période. C’est une manière de raconter les histoires, avec les tics d’écriture que j’ai recopiés plus haut.
Par exemple, j’ai envoyé deux articles à Bruce sur des séries relativement récentes de Spiderman (début des années 2000), et certaines sont écrites dans un style old-school. Parfois parce qu’il s’agit de scénaristes appartenant littéralement à la vieille école, comme Tom de Falco ou Ron Frenz, tantôt par des plus jeunes voulant rendre hommage aux anciens comme Fabian Nicieza.
Bon, j’ai en tout cas trouvé ça catastrophique et je qualifie leur écriture de « old-school » puisque les auteurs reprennent ces fameux tics d’une autre époque.
Les X-men de Claremont : Pour moi, c’est majoritairement du comics old-school. Pour le coup, les histoires sont chouettes (souvent), mais le style d’écriture est plutôt mauvais (je m’excuse auprès des nombreux copains qui sont fans mais c’est mon avis personnel).
Il y a effectivement une évolution marquée, surtout à partir de 1983 avec la collaboration avec Frank Miller sur Worlverine.
Il y a de temps en temps des fulgurances (La saga de Protheus, la saga du Phénix noir), mais aussi des passages navrants (par exemple la majorité des annuals).
Il y a quelques années, je me suis mis à collectionner les intégrales et j’ai tout relu jusqu’à 1984. J’y ai vu pour moi deux chefs d’oeuvre (dont un n’est pas dans les intégrales) : « Dieu Crée l’Homme Détruit » et « Lifedeath », magnifique épisode avec Barry Winsor-Smith. Et puis plusieurs sagas très intéressantes (Les Broods, la rencontre flashback entre Xavier & Magneto, l’arc sur Belasco avec la suite intitulée « Magie » avec John Buscema). Et enfin les superbes petits segments regroupés dans le recueil « Vignettes », vraiment bien écrits et fabuleusement dessinés par John Bolton. Mais autour de ça, des épisodes infantiles en pagaille, qui ont eu raison de ma patience et fait que, finalement, j’ai arrêté à l’année 84 (continuer était au bout de mes forces) et que j’ai tout revendu au bout du compte (à part le GN « Dieu Crée l’Homme Détruit » et le recueil « Vignettes »).
A la même époque, Alan Moore écrivait Miracleman et Swamp Thing et là, pour moi, on est vraiment dans le Dark Age (avec quelques années d’avance) avec une écriture moderne, adulte, magnifique, n’ayant pas pris une ride aujourd’hui encore (et c’est même largement meilleur que 90% de la production actuelle).
Ton parallèle avec les BDs franco-belges est très intéressant, et m’aide à comprendre pourquoi de nombreux lecteurs continuent de plébisciter ces comics old-school ayant eu une très forte résonance dans leurs jeunes années (ce qui était mon cas aussi, sauf que n’ai pas toujours réussi à retrouver ces sensations en relisant ces sagas à l’âge adulte).
Pour conclure sur le sujet old-school/moderne, je dirais qu’il y a les deux dans les X-men de Claremont, avec des fluctuances d’un côté ou de l’autre. Je mets « Lifedeath » et « Vignettes » dans le « Dark Âge ». Le reste dans le old-school, avec des prémices de Dark Age dans les sagas cités plus haut (qu’il faudrait que je relise et j’en ai d’ailleurs récupéré quelques unes en albums Lug d’époque). Et je mets « Dieu Crée l’Homme Détruit » dans l’intemporel, une sorte d’ovni au dessus du reste ! 😀
C’est dommage de s’être arrêté en 1984 cela dit. Il y a du très bon en 1985, 1986. 1987 par contre…euh…on peut oublier. Et la période australienne en 1988 est très sympa aussi avec notamment cette première saga à Genosha (et Coulomb est partie à cette époque ! Retour à la VF). Pour pas longtemps cela dit vu que ça part en live en 1989 jusqu’à 1992 où il y a un mutant Genesis sympa, puis en 1993 avec le chant du bourreau. Après on rentre dans une période marquée 90’s avec des dessins…particuliers on va dire. Je laisse cette époque à Bruce parce que j’ai du mal aussi.
Après il faut quand même se dire que claremont est resté 16 ans aux commandes des X-men. 16 années à produire 1 scénar par mois…voire 2 quand il écrivait aussi les New mutants. Je ne sais pas si quelqu’un d’autre est resté si longtemps. C’est juste énorme ! C’est mathématiquement impossible qu’il n’y ait pas de mauvais épisodes dans le tas. C’est pourquoi c’est parfois décevant les publications en intégrale. Même si compréhensible évidemment. En VO on a parfois des arcs précis (genre Asgardian Wars, Mutant massacre) sans se taper tous les épisodes. Mais au delà des hauts et des bas, il y a aussi une évolution tangible des personnages au fil des épisodes qui les rend attachants.
Cela dit les annuals sont pourris en général, oui.
Pour le franco belge, tu vois par exemple Thorgal il n’a pas assez de défauts et/ou faiblesses non plus^^ (à part son passage en mode dépression que j’ai trouvé très bon du coup. Mais il s’en relève un peu trop facilement quand même.) Mais sinon il n’est presque pas humain tellement il est vertueux. Surtout dans une époque sauvage pareille.
Il colle une baffe à Kriss parce qu’elle a voulu se venger des 6 ou 7 mecs qui ont du lui passer dessus. Là ou Conan les aurait défoncé lui-même. Pour le coup je la comprends quand même…même si elle est fourbe. Les principes de Thorgal sont ceux d’une époque moderne qui condamne le fait de se faire justice soi-même et ne correspond pas vraiment à une époque sauvage et brutale. Il y a clairement une volonté comme souvent dans le franco belge de faire du héros un modèle trop lisse et parfait. A l’époque de la sortie de ces BD du moins. ça a changé aussi de nos jours.
A ce niveau là, je préfère le côté plus brutal et la morale plus floue de Conan. Sans dénigrer la qualité de la série Thorgal hein. Mais c’est pour continuer cette réflexion sur l’implication émotionnelle et l’identification à des personnages qui ont leurs défauts et problèmes.
@Matt: tes propos sont clairs et limpides. Juste se rappeler que Van Hamme se place directement dans l’héritage de l’humanisme de Tintin auquel il y a souvent des clins d’oeil. Voire parfois de Rahan.
J’aime les héros vertueux, depuis des années ils sont ringardisés parce que trop parfaits mais au final je les préfère à la caricature dont Marvel s’est affublé ces dernières années. Et j’ai tours préféré Luke à Han Solo….
@tornado
Merci pour cette réponse aussi complète !
Je vais finir par comprendre les articles sans avoirs a posé de question :’)
Avec ce que j’ai lue pour le moment je me dis que le dark âge me plaira plus mais bon j’ai encore quelque heures de lectures avant d’en être sur ! 🙂
Je n’étais jamais venu mettre mon grain de sel dans les commentaires de cet article.
J’adore cette période du tisseur, écrite de manière vieillotte certes, mais remplie de moments forts et d’images indélébiles.
Le tisseur-étalon c’est cette période et je réalise que j’y compare inconsciemment un peu tout le reste …..
Et oui je pense que tous ceux qui ont lu ces sagas dans leur enfance ont été marqués au fer rouge. Franchement je les ai relues avec plaisir, malgré les grosses notes de naïveté (qui toutefois devaient mieux passer à l’époque où les lecteurs n’avaient pas une vue d’ensemble). Les moments de confrontation psychologique sont encore assez intenses.
Et puis, les dessins de Romita… Qu’est-ce que c’est beau. L’élégance du trait contrebalance incroyablement bien toutes ces naïvetés, justement. C’est un passage assez gracieux pour la série.
Je relis le Symbiote et je pense que les lecteurs se sont amusés des clin d’oeils qu’à laisser PAD.
décrire Mysterio comme le future loser qui se vengera sur DD
la relation avec Félicia reprise à la phrase près, Peter qui ne va plus en fac et donc le fait que May lui fasse la gueule, c’est une visite guidée à travers une période tout en prenant soin de faire un petit thriller sur le costume qui fait un peu ce qu’il veut…
Agréable!
J’ai attaqué le deuxième (Etranges réalités). J’en ai lu 2 épisodes.
Et bien pour l’instant je préfère ! Pas que ça vole très haut, mais déjà il y a plus à raconter que le seul « combat du mois ». C’est un scénario plus complexe, plus original.
Je vois bien ce qui vous plait là-dedans : Les références à la continuité et tous les clins d’oeil s’adressant aux connaisseurs de la série. Tout ça ne m’intéressant pas du tout, je cherche ailleurs. Et là pour l’instant ma curiosité est juste piquée par le scénario. C’est déjà mieux que l’ennui abyssal de la précédente mini.
J’aurais cru que tu allait detester le second bien plus « artificiel » et gratuit..
Je le lis en ce mooment et si je comprends l’avis de Bruce (qui n’a pas aimé me semble-t-il) je m’amuse quand même bien…
C’est ludique…
et puis Greg Land M’étonne vraiment… si ses héroines sont toujours très « sexy », c’est très équilibré et ça ne fait pas « fan service » du tout.
du coup je me demande si ce que fait PAD sur Maestro est à lire…
Bah putain !
Moi j’ai trouvé ça super naze.
C’est le scénario à base de « c’est magique, on y pense très fort et hop on obtient un objet magique qui nous sort du mauvais pas »
Je supporte pas ça.
ça se trahit, ça s’allie, le méchant pas si méchant il aide, et puis non, et puis l’artefact magique et perdu…mais comme c’est magique, tu y penses très fort et il réapparait et tout va bien.
Bordel, y’a zéro enjeu dans ce genre de scénar feignant.
Mais bon c’est à la fin que ça se gâte. Alors tu nous diras.
Moi les « ta gueule, c’est magique » dans les rebondissements, je supporte pas.
On te fait croire à un grand danger, mais si y’a aucune règle et que tu peux sortir du chapeau n’importe quoi pour renverser la situation, pourquoi je devrais me soucier de quoi que ce soit qui se passe ?
Je ne sais que répondre Matt^^
là encore chacun sa grille de lecture.
Les enjeux, on sait que c’est minime sur ce genre d’exercice qui s’intercalle dans une période donnée.
J’imagine que le fan sur celle-là, apprécie le jeu qui consiste à voir des itérations différentes des personnages.
il y a aussi cette espèce de bromance Peter/Doc Strange que les scénaristes apprécient soucieux qu’ils sont de faire interagir les deux personnages de Ditko dans une sorte de « ditkoverse ».
Dans ce registre j’ai adoré le RCM « OUTRE MONDE » très bizarre et limite malsain avec ce vieux libidineux amateur de jeunes filles plantureuses…YEUCH!
JMS s’est amusé aussi énormément avec cette idée pendant son run…
Non mais on peut raconter la même chose en faisant mieux. Etablir des règles dès le début, et donner l’impression que les personnages sont intelligents et parviennent à vaincre le méchant en se servant de ces règles.
Si au tout dernier moment on te dit « oh, au fait, on peut s’échanger des objets à travers l’espace et le temps à l’autre bout de l’univers ! Faisons ça » (oui c’est une référence à Star Wars^^), là c’est le face palm pour moi. Bah voyons, vas-y, fais ce que tu veux ! Bientôt tu pourras aussi tuer le méchant en claquant des doigts…parce que magique !
Je sors du récit là moi. Pas moyen.
Bon et puis c’est quoi ce symbiote qui parle et fait des vannes à la place de Peter ? Depuis quand c’est un petit rigolo le symbiote à ce stade de la continuité ?
Ouais enfin après sans doute aussi que le fait que ça ne m’intéresse pas du tout de voir Spidey dans une histoire magique, ça doit jouer sur mon jugement^^
Oui je préfère le soap avec ce perso, les histoires plus terre à terre à base de voleurs, de mafia, même de super vilains (mais pas ceux qui changent la réalité ou réclament que Spider man chope des pouvoirs cosmiques pour les vaincre)
Je le préfère en mode être humain pas si différent de nous dans des histoires ou il se prend la tête avec ses potes, se fait cramer son appart, doit enquêter pour se blanchir auprès de la police qui le recherche, etc.
En ce qui me concerne, j’ai un peu moins aimé Étrange réalité, parce que Peter David change un peu de registre dans son récit, et n’a pas tout à fait les moyens de son ambition, à mes yeux.
Petit extrait de mon commentaire (attention, présence de divulgâcheurs) :
[…] Le pauvre Peter Parker se rend donc compte que quelque chose cloche dans la réalité, entre le gentil et serviable Sergei Kravinoff et le retour de la spider-mobile. Il va demander de l’aide, une initiative plutôt adulte. Effectivement, Peter David l’écrit comme un adulte qui se re trouve dans une situation incompréhensible dont il ne peut pas sortir tout seul. La première partie du récit est donc assez prévisible : Spider-Man va se retrouver face à des amis, des membres de sa famille qui sont dans une situation anormale : par exemple Natasha Ronanoff qui est son amante. le lecteur savoure ces situations, le scénariste se montrant habile à déstabiliser Peter, en jouant sur le contraste produit avec les éléments intangibles de son histoire personnelle. Il écrit ces moments sans prétention d’une étude pénétrante et révélatrice de vérités cachées ou d’analyse intellectuelle, restant dans le registre du divertissement. Puis l’ennemi est révélé : Spider-Man et son allié doivent trouver comment se sortir de leur situation. le scénariste prend un risque en s’écartant d’un combat physique traditionnel dans un récit de superhéros, pour faire quelques pas sur le territoire de la spiritualité, en cohérence avec ce mystérieux ouvrage appelé Mot de Dieu. Il parvient à trouver le point d’équilibre entre aventure au premier degré, et commentaire avec un léger métacommentaire sur la religion, la puissance de l’imagination, pour une fin prévisible (les superhéros gagnent), par une méthode moins prévisible.
Pour cette histoire, je trouve que le métacommentaire reste bien superficielle, à peine plus qu’un artifice narratif facile.
Je finis ça et je reviens vous dire ce que j’en ai pensé.
La 1° mini ne m’a pas interpellé du tout : Je ne souhaite pas lire du Spiderman 1° degré sans rien derrière. Parce que sinon autant lire n’importe quoi d’autre. Il me faut le Fond et la Forme (oui je suis lourd avec ça), c’est-à-dire une histoire que je trouve intéressante, mise en forme avec classe, et le « petit truc en plus » : Le texte et le sous-texte.
Bon, c’était abominable. J’ai lâché l’affaire avant la fin.
C’est un des pires trucs Marvel (moderne) que j’ai pu lire, à ranger du côté d’ASTONISHING SPIDERMAN & WOLVERINE d’Aaron et de YOUNG AVENGERS de GIllen : Scénario foutraque prétexte à balancer des personnages et des bastons dans tous les coins. Cacophonie indigeste et idiote. Et du fan service à gogo pour flatter le fan et sa continuité à la noix.
Il faut à tout prix que j’arrête de lire ce genre de truc mainstream. A tout prix. Je ne comprends même pas vos arguments.
Poubelle.
(mais je vous aime quand même)
Inutile de préciser que tout ce que je verrais signé PAD dorénavant ce sera immédiatement relégué au rayon des trucs à ne pas approcher…
On t’aime aussi.
Pour continuer sur la lancée d’Eddy : oui, il est fort probable que je lise au moins la 1ère minisérie Maestro, même si elle n’est pas dessinée par Greg Land.
C’est à dire que pour moi, PAD, c’est valeure sûre.
J’attends fébrilement qu’Urban annonce un jour les Aquaman, Supergirl et Young Justice…
Comme dit plus haut, Peter David, on ne m’y reprendra plus. C’est trop 1° degré comme vision du super-héros. Ce n’est pas du tout ce que je recherche.
Je me rends compte avec le recul que j’ai détesté TOUS les comics que j’ai lus où il y avait :
– Scénario prétexte à mettre moult personnages.
– Scénario prétexte à bastons.
– Scénario foutraque et alambiqué, totalement artificiel.
– Fan-service visant à balancer moult clins d’oeil à la continuité.
– Humour à la con.
– Hystérie.
– Histoire idiote en elle-même.
Soit, comme ça me revient :
– ASTONISHING SPIDERMAN & WOLVERINE (Aaron)
– MARVEL TEAM-UP (Kirkman)
– YOUNG AVENGERS (Gillen)
– VENGEANCE (Casey)
– WOLVERINE & THE X-MEN (Aaron)
– UNCANNY X-FORCE (Remender)
EEEEEt (supense), le dernier en date :
– SYMBIOTE SPIDERMAN !!!!!!!
🙂
Tu me rassures un peu Tornado^^
J’aurais trouvé ça hallucinant que tu aies aimé ce second tome que moi-même j’ai trouvé naze. J’aurais plus rien compris…
Après le premier j’ai pas dit que ça cassait 3 pattes à un canard non plus. Mais c’était sympa.
Et je suis fan de Spider-man, je tolère mieux les trucs premier degré pas prise de tête avec ce perso. Oui je l’avoue, j’aime le soap et le casting de SPider-man.
Et je lis ça pour me replonger en enfance un peu.
En fait moi c’est toi que je comprends mal. A quel moment tu te dis « bon je veux lire du truc mature et intelligent, profond et métaphorique…voyons voir ce qu’il y a parmi les trucs de super héros. »
Eeuuh…
Ce ne serait pas mon premier choix pour trouver ce genre de lectures.
Je pense que le super héros ça s’adresse aux enfants, aux ados, et peut être aux vieux qui ont connu ça enfants.
Mais perso je pense que si je n’avais jamais ouvert un truc de super héros de ma vie…je ne m’y serai jamais mis à 30 ans quoi…
Alors oui ok il est possible de faire du plus mature avec le concept. On a eu des JMS, des Brubaker.
Mais c’est pas la norme, et c’est normal ! Le concept même de super héros en slip ça attire plus les enfants ou les ados.
Nous on aime encore parce qu’on a grandi avec.
Et oui c’est cool de voir que certains auteurs pensent aux adultes qui voudraient un truc plus chiadé avec leur personnage favori.
Mais on n’est pas le coeur de cible hein.
Et c’est pas grave.
Bon sinon ça dure longtemps vos discussions sur deux pauvres petits récits. Z’en avez pas marre ?^^
OUi, Matt, je suis assez d’accord avec toi…c’est de la lecture détente relativement tout public sauf ans 1% des cas où on a un récit plus chiadé…
la collision vient du fait que ce fut brièvement à la mode durant le début des années 2000 lorsque l’engouement venait de fait du débauchage des auteurs plus indépendants.
J’ai fait un tour récemment sur des critiques récentes des bouquins de cette époque, et bien j’ai été surpris de voir le dédain qu’il peut avoir désormais pour des histoires jugées trop « post onze septembre » ou trop « géopolitique » voire trop « sexy »
à suivre…
Et bien oui moi ce 1% c’est tout ce que je recherche. Parce que j’ai été traumatisé par Watchmen (dans le bon sens) et parce que j’ai la nostalgie de mes années Strange. Alors quand je tombe sur un SPIDERMAN BLUE poétique, plein de références artistiques, c’est un cadeau pour moi.
L’ère Marvel Knight que je situe environ entre 1999 et 2008 (en brassant large) fut donc une parenthèse enchantée en ce qui me concerne. mais elle s’est manifestent refermée.
Il me reste encore quelques trucs à lire que j’ai achetés ensuite (SUPERIOR SPIDERMAN, VISION…). J’espère que je n’ai pas fait une connerie en me les procurant…
Quand j’y repense maintenant, j’ai du me replonger dans le super héros vers 2010 (putain déjà 10 ans !)
Avant ça…j’avais quelques comics éparpillés, majoritairement du Spiderman, et un peu de cosmique et de X-men. Mais du vieux. Des récits que j’avais connus avant. Je savais même pas ce que c’était qu’un event Marvel et je n’avais pas spécialement envie de m’intéresser au moderne. Parce que je pensais que ça allait être incompréhensible alors que j’avais plus rien lu de Spidey post-Kraven last hunt
Et puis ouais j’ai lu le blog de Neault, j’ai entendu parler de trucs sympas, en premier sur Spidey. Puis civil war, house of M, machin chose
J’ai du combler les trous avec Avengers la séparation.
Et j’ai même eu une période ou je me suis fait avoir par la continuité à vouloir tout piger et choper des trucs nuls comme Secret Invasion.
Et puis j’ai découvert des auteurs (avant je prenais des trucs en fonction des persos que j’aimais bien)
J’ai donc lu un peu de DD, de Iron man, de Captain. Des persos dont j’avais rien à carrer mais la qualité des run a fait que j’ai accroché.
mais je prenais pas ça trop au sérieux non plus. c’était de la lecture récréative. Et quand parfois c’était plus chiadé j’étais surpris agréablement. mais à la base j’ai replongé pour la nostalgie de certains persos.
ça n’a jamais été un genre qui m’intéressait pour des histoires super dark et profondes. C’est du bonhomme en slip qui fait des acrobaties. C’est une sorte de fantasy délirante.
je connaissais personne qui prétendait que c’était génial le super héros, ou plus profond que du Balzac pour reprendre l’expression Tornadienne^^ Du coup je comprenais pas les clash sur les blogs ou forums. J’en fréquentais peu de toutes façons. ça m’avait surtout l’air de prendre des proportions stupides. je me sentais insulté même sans participer juste parce que j’avais le malheur d’avoir eu envie de relire de vieilles BD par nostalgie. J’avais aucunement envie de fréquenter ces forums. Je me suis même fait violemment éjecter d’un après qu’on m’ait bien fait comprendre que j’y connaissais rien. Bah…allez vous faire foutre et branlez vous bien entre fanatiques hein…
Et puis au bout d’un moment c’est devenu too much avec la mode, les films…
C’est bizarre d’ailleurs, à peine je me remettais aux comics que d’un coup c’était la grande mode…avec plein de gens relou^^