Xmen Road to Onslaught par Lobdell, Nicieza et Joe Madureira
Première publication le 18 mars 2014. Mise à jour le 27 mars 2015
VO : Marvel
VF : Semic ( kiosque ); Panini (Omnibus)
Voilà la réédition VO essentielle à qui voudra comprendre la continuité des mutants en 1995.
L’âge d’apocalypse (AOA) vient de se terminer et les mutants, à part Bishop, n’en ont aucun souvenir.
La situation n’est guère brillante et Xmen Prime annonce la couleur: Wolverine perd son humanité, Charles Xavier doute, un mutant est lynché à l’entrée du manoir et le virus legacy attaque désormais les humains. A cela s’ajoutent les événements de l’époque : Gambit dans le coma, Rogue et Iceberg sur la route et une nouvelle race de terroristes morlocks.
Ce volume compile enfin un récit de DeMatteis qui transforme M. Sinistre en vilain à l’aura romantique. Entendez par là qu’il condamne à la souffrance la femme qu’il aime.
Le but de AOA était de montrer ce qu’un monde serait sans Xavier et ses Xmen ! A bien des reprises, Bishop, Rachel, Cable avaient pointé à qui voudrait déserter la force armée de Charles Xavier à quel point leur présence faisait la différence dans le conflit Mutants / Humains. Ce qui saute aux yeux pour ceux qui ont bien connu cette époque, c’est la solidité des scenarii de Lobdell et Nicieza. On peut leur reprocher les soliloques grandiloquents des personnages, les solos en pleine bataille et une horde de vilains d’opérette: les acolytes, gene-nation et la bande de Genesis que tout le monde a oublié.
Pourtant les deux disciples de Claremont font montre de leurs connaissances impeccables de la continuité, de la psychologie des personnages et de leur sens du rythme. Pour ceux qui vénèrent le passage de Claremont, il y a de quoi être au Nirvana. Des Subplots, de l’action, des débats et des scènes de vie quotidienne des Xmen. Tout mainstream fut cette licence, elle n’empêche pas une certaine profondeur. Car ce qui émerge de cette histoire, c’est l’incompétence des Xmen dépassés par la guerre raciale qu’ils tentent d’éviter.
La réalité 616 rétablie après AOA vient cogner amèrement à la porte de nos amis. L’équipe qui abrite des puissances cosmiques est incapable d’empêcher la lapidation à mort devant chez elle d’un jeune homme pourchassé ! Xavier voulait changer Sabretooth. Son orgueil l’a empêché de voir que Sabretooth l’avait changé, lui ! Il est fascinant de voir comment le mal d’un seul individu aura influé sur un homme bon et son équipe.
Et lorsque les Xmen veulent se détendre en organisant un match de basse ball, les morlocks viennent leur rappeler qu’ils organisent leur sauterie le jour de l’anniversaire du Mutant Massacre ! Et Marrow de questionner la désinvolture avec laquelle Storm a assumé son leadership sur la communauté des mutants défigurés. Dans ce contexte qui croire ? Wolverine au bord de la folie ? Bishop déjà psychotique? Xavier en pleine dépression ? Gambit et son passé sinistre ?
D’autre part les auteurs s’interrogent sur la nature du mal. Gambit a choisi le bien mais reste un criminel. Sabretooth est un psychopathe qui veut changer. Les deux mutants sont finalement rattrapés par leurs passés et leurs rédemption semble bien mal engagée. AOA avait également montré que dans d’autres circonstances, le destin et surtout les choix des Xmen faisaient d’eux l’exacte contrepartie de l’univers 616.
Côté illustration que du beau monde: Andy Kubert mais aussi, JP Leon, Paul Smith et P Craig Russel. C’était également l’apogée du règne de Joe Madureira qui imprima sa marque avec le succès que l’on sait. A l’époque, le duo jouait avec les nerfs du public et sous entendait que le traître qui entraînerait la perte des Xmen pouvait être n’importe qui ! Des indices disséminés montrent que les auteurs savaient pertinemment que Xavier allait craquer et que la mission qu’il s’était imposé était devenue trop lourde pour ses épaules. Pour éviter l’hystérie collective, Xavier répand de fausses informations à la TV sur le Legacy Virus mettant encore à mal sa déontologie.
Bien entendu, pour ceux qui veulent débuter avec les Xmen, cet album pétri de continuité risque de les faire deserter les Xmen à tout jamais!
Pense à moi : J’ai lu « Onslaught » sans avoir rien lu depuis l’intégrale 1984 (à part les 6 premiers épisodes de Jim Lee et le crossover « OZT »), même pas « Mutant Massacre », et même pas AOA !!!
Quand je vois la couverture du numéro 326 de Maureira (que tu as mis en très grand format), je me dis que je ne pourrais jamais lire ça, une esthétique qui me rebute. Mais quand je découvre les noms de Paul Smith, John Paul Leon et P. Craig Russell, c’est déjà moins repoussant. Il s’agit d’une époque que je n’ai jamais lue.
Il faut vraiment pour apprécier la saveur du run de Lobdell les lire dans l’ordre, aime Claremont et la continuité des personnages. Pour ma part, c’est le cas et mon plaisir de relire tout ça était intact.
Je me souviens avoir deserté les x-men pile après les episodes de Gene <Nation, l'univers X devant trop sombre et violent pour moi. De plus Madureira me rebuttais pas mal.
Je prefere l'optimisme idealiste de Chris Claremont.
Ces épisodes se déroulent avant, pendant ou après « A skinning of souls » ?
Bien après ! Il s’agit de la reprise immédiate après AoA.
J’aimerai beacoup parler avec ce Steve qui semble partager mon aversion de Morrison !
je n’avais pas vu passer cet article (merci Bruce :));
J’avais lu l’omnibus Onslaught il y a quelques années lors de ma reprise des comics. J’avais considéré que c’était un passage obligé pour reprendre les comics et surtout les x-men (comme les run de Morrison ou Whedon). Et un peu comme Presence, j’ai un peu du mal avec les dessins. J’ai bien identifié la sortie récente de Prelude to Onslaught, j’hésite justement à attendre pour relire toute cette période via les intégrales X-men d’ici quelques années (ce n’est pas comme si je ne savais pas quoi lire en ce moment :)).
Qui sait, les omnibus se retrouve souvent à 45 euros sur leboncoin sur la première année…Un achat compulsif est si vite arrivé…