Star Wars Episode 7, par JJ Abrams
Première publication le 20/12/15. Mise à jour le 17/04/16 puis le 05/01/20
Un article de TORNADO
Cet article portera sur le film Star Wars Episode VII : Le réveil de la Force.
Il a été écrit, dans un premier temps, dans la foulée de la sortie du long métrage dans les salles de cinéma. A ce moment là, il ne fallait pas spoiler et, de ce fait, l’article ne pouvait pas être pleinement développé.
Puis il a été complété d’un épilogue pour la sortie du DVD, quatre mois plus tard, comprenant désormais une bonne dose de spoilers…Ceux qui ont déjà lu cet article en décembre peuvent aller le lire directement en fin d’article.
Prologue :
Nous sommes le mercredi 16 décembre 2015 : Lever à 6h50 pour s’occuper des enfants puis partir au boulot. C’est déjà une merveilleuse journée. Pourquoi ? Et bien parce que Star Wars VII, pardi !
J’ai un petit tiraillement au cœur en repensant au passé : Le dimanche 23 octobre 1977, puni à cause d’un maudit pull orange plus urticant que du poil à gratter, je n’étais pas allé au cinéma. Mes parents ne m’avaient pas emmené et j’étais resté seul avec ma sœur à regarder la pluie tomber à travers les rideaux… Le lendemain, à l’école, le monde entier avait vu La Guerre des Étoiles. Sauf moi, et ma tristesse infinie…
Mais aujourd’hui, le monde peut bien s’écrouler, personne, je dis bien PERSONNE, ne m’empêchera de découvrir cet épisode VII !
La journée s’écoule donc doucement, dans une atmosphère presque cotonneuse. Il ne me reste plus qu’à me préparer pour la soirée : Tee-shirt Star Wars avec un superbe X-Wing en noir et blanc sur fond orange. Et oué ! Je défie la couleur fatidique ! Puis pizzeria avec quatre copains. Soirée entre mecs. Testostérones gonflées à bloc ! Et séance à 21h15 au cinéma de Sanary-sur-mer…
Dans la salle, la lumière s’éteint soudain et, de manière étrange, le silence s’installe alors que le single tant attendu de la 20th Century Fox n’apparaît même pas ! Le film commence simplement par la célèbre phrase : « Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine… ». Je n’ai pas le temps de me dire que c’est normal, puisque Star Wars appartient désormais à Disney et non plus à la Fox, car la musique de John Williams démarre au moment où le texte déroulant inscrit dans l’espace le point de départ de cet épisode VII. Un texte dont le contenu est oh combien jouissif…
Retrouvailles
La vache ! Depuis combien de temps j’en rêvais de cet épisode VII ?
En 1983, lorsque j’étais sorti de la salle projetant Le Retour du Jedi, j’y pensais déjà puisqu’il était dit que Lucas envisageait une saga de neuf épisodes. J’en ai ainsi rêvé toute ma vie. Et lorsque j’ai su, il y a trois ans, que le film était enfin mis en chantier, je me suis mis à espérer, à fantasmer, à imaginer le Graal cinématographique absolu…
Partant de ce postulat, il ne faut pas se leurrer : Il est absolument impossible que le film puisse combler toutes mes attentes. Des attentes telles que le seul fait d’imaginer que cette nouvelle trilogie puisse être parfaite tient plus du miracle que du fantasme.
Alors je ne m’attends à rien. Ou plutôt si : J’espère que les personnages de la trilogie originelle, Luke, Leïa, Han Solo, Chewbaca, C3PO et R2D2, ne seront pas que de simples figurants. J’espère secrètement qu’ils seront les héros de cette nouvelle trilogie, même si les divers trailers ne les ont clairement pas mis en avant…
Le début du film va ainsi dans le sens contraire de ce que j’espérais ! Après un menu déroulant évoquant l’exil de l’un de ces anciens personnages, nous ne faisons connaissance qu’avec des inconnus. Ceux-ci vont être le centre d’un nouveau conflit intergalactique où, dans un sens, Le Réveil de la Force semble être autant la suite que le reboot d’Un Nouvel Espoir…
Synopsis :
Trente années se sont écoulées depuis la bataille d’Endor et la destruction de la terrible Étoile de la mort.
L’Empereur Palpatine est mort et son Empire a rapidement laissé la place à une monstruosité n’ayant rien à lui envier en termes d’insurrection : Le Premier Ordre, à la tête duquel trône le mystérieux leader suprême Snoke.
Face à cette nouvelle menace, l’ancienne Alliance rebelle a également évolué sous la forme d’une « Résistance » toujours aussi farouche et déterminée. La guerre semble ainsi devoir durer éternellement.
C’est dans ce contexte de conflit intergalactique à la portée tragique que vont apparaître de nouvelles figures à la puissance incomparable. Car la Force semble s’être réveillée…
Schizophrénie :
136 minutes plus tard, mes quatre copains et moi sortons du cinéma après le générique de fin d’un film qui a résolument paru trop court à tout le monde. Trente ans d’attente, ça ne se comble pas comme ça. Et deux autres années à patienter pour la suite, ça fait mal aux dents !
Immédiatement, deux de mes potes lancent le débat :
– Sylvain (jamais content) : « Oh la la ! Qu’est-ce que c’est pas original !!! »
– Titi (bon public en toute circonstance) : « Ben justement, quoi ! C’est du Star Wars !!! ».
Ces deux premières phrases font « tilt » dans mon esprit : Elles résument parfaitement les qualités et les limites du film que je viens de voir…
En passant la main à Disney, Lucas a enfin lâché l’affaire. Et tout ce qu’il refusait jusqu’ici d’offrir aux fans peut désormais être fait.
C’est manifestement ce désir de « donner aux fans » qui transparaît dans Le Réveil de la Force. Le studio Disney, la productrice Kathleen Kennedy, le réalisateur J.J. Abrams et le scénariste Lauwrence Kasdan se sont unis pour cette seule et unique raison. Et c’est tout à leur honneur d’avoir alors tenté de rendre hommage à la trilogie originelle.
Ainsi, les acteurs d’hier sont de retour, le scénariste aussi. Tout le look de ce septième épisode fait table rase de la prélogie pour ne garder que le modèle des illustrations légendaires du regretté Ralph McQuarrie (LE véritable créateur visuel de l’univers Star Wars), avec chasseurs TIE et X-Wings en première ligne.
Mais plus encore, c’est toute une série de séquences classiques passées à la postérité (la Cantina, la fuite du droïde porteur de message, le rapport entre le Seigneur Sith et son apprenti, l’attaque de l’étoile noire, etc.) qui sont ici reprises en boucle, avec redistribution des cartes, certes, mais non sans une répétition rigoureuse au niveau des scènes-clé.
Entre hommage honorable et fan-service servile, le film de JJ Abrams trouve ses limites et ses faiblesses dans sa déclaration d’amour au matériau initial puisqu’il ne parvient jamais à le dépasser. Et c’est d’ailleurs bien le principal problème du Réveil de la Force : En cherchant sans cesse à retrouver l’esprit de la trilogie, il ne cherche jamais à s’en émanciper, et par extension à la dépasser.
En découle un incontestable sentiment de redite, parfois jouissif, mais souvent frustrant. Et l’on se prend encore à rêver, arrivé au terme de l’épisode, que le tout puisse décoller dans le suivant…
Andy Serkis (Gollum, King Kong), dans le rôle du leader suprême Snoke.
Un nouvel empereur pour le côté obscur ?
L’autre défaut manifeste du film est dévolu au manque d’espace (sic !) laissé à ses personnages. Car à vouloir trop en mettre, les auteurs n’ont pas réussi à tous les développer de manière satisfaisante (le pompon revenant au Capitaine Phasma interprété par la géante Gwendoline Christie (Brienne de Tornh dans la série Game Of Thrones), qui a droit à deux phrases !).
La première partie du film semble bien partie pour développer les nouveaux héros (Rey, la pilleuse d’épaves, Finn, le stormtrooper repenti et Poe, le pilote virtuose), ainsi que le nouveau méchant. Mais hélas, ils sont rapidement noyés dans l’action et les blagues pas toujours drôles…
S’il y avait bien un domaine sur lequel on pouvait faire confiance à JJ Abrams, c’était sur l’épaisseur des personnages et sur la direction des acteurs. De Super 8 à Star Trek et Star Trek Into Darkness, le scénariste/réalisateur s’était montré extrêmement brillant sur ce terrain précis. Malheureusement ici, il sacrifie un peu cet élément sur l’autel du grand spectacle. Non pas que les personnages soient ratés, mais il leur manque clairement quelques scènes d’exposition pour pouvoir exister pleinement.Pour terminer sur l’instruction à charge, les spectateurs les plus sévères risquent enfin de faire la grimace sur le nombre de scènes qui confinent au manque de rigueur scénaristique, tel personnage se montrant invincible un coup, puis facile à battre l’instant d’après, ou encore au manque de développement, telle base intergalactique prétendue indestructible disparaissant sous quelques tirs de vaisseaux comme on claque des doigts…
Pour autant, Le Réveil de la Force, c’est également un film somptueusement réalisé et mis en image. Avec une esthétique et une patine bleutée rehaussée de quelques fulgurances de rouge (notamment le sabre-laser inédit de Kylo Ren), ce septième épisode est de loin le plus abouti de la saga en termes de qualités formelles.
A la débauche d’images de synthèses dégoulinant des épisodes I, II et II, cet épisode VII opère un virage à 180 degrés en restituant tout la batterie d’effets visuels dont nous a nourri le cinéma depuis sa création. Comme ce fut le cas dans la trilogie du Seigneur des Anneaux selon Peter Jackson, Abrams réconcilie l’animation virtuelle avec les créatures animatroniques, les maquettes, les mate-painting et les costumes et autres maquillages en dur. Mais surtout, c’est dans les décors naturels qu’il renoue avec le cinéma que l’on aimait tant lorsque l’on découvrait la première trilogie. Observez bien la dernière partie du film, car il évacue peu à peu les décors en tout genre pour ne plus faire évoluer ses personnages que dans une nature brute et séminale, comme un retour aux sources de l’humanité primaire symbolisée par la lutte entre les personnages principaux…
Par ailleurs, c’en est définitivement terminé avec le monde des Bisounours et les personnages bébé Cadum. Ce nouveau Star Wars laisse tomber le club Dorothée de la prélogie pour lorgner du côté de Shakespeare, version MacBeth et non pas version Le Songe d’une Nuit d’Eté.
Nous voilà donc prêts à en découdre de nouveau avec l’une des thématiques principales de la saga…
https://www.youtube.com/watch?v=rWF0f183tSA
Des héros s’affrontant dans des décors naturels !
Œdipe est roi dans son royaume :
Depuis le début, l’idée géniale de la saga, celle qui lui procure toute sa force (c’est le cas de le dire !), c’est cette transposition dans l’espace des thèmes les plus simples, les plus génériques. Ainsi lancés dans les étoiles, les thèmes fondamentaux, voire simplistes, les archétypes de toujours, acquièrent une nouvelle dimension. Ils sont sacralisés et deviennent un mythe. Et par extension, une mythologie. C’est d’ailleurs le cas du thème de la « Force », transposition fantaisiste de celui de la « Religion », à deux doigts d’en créer littéralement une nouvelle !
Mais par-dessus tout, le thème majeur qui se cache dans la toile de fond du mythe Star Wars, c’est celui de l’Œdipe.
Le Réveil de la Force est ainsi complètement dévolu à ce dernier sujet.
Luke était le fils de Dark Vador ? Il apprenait durant sa quête cette douloureuse descendance ? Et bien nous n’avions encore rien vu. Et cet épisode VII ne va quasiment rien faire d’autre que de répéter cette terrible malédiction voulant que les héros ou les méchants se confrontent à leurs liens familiaux. Sauf qu’ici tout est inversé !
Le passage du côté obscur devient ainsi définitivement le symbole d’une douloureuse histoire d’émancipation œdipienne, les enfants et les parents se déchirant à l’aune de leurs destinées respectives. Et comme de bien entendu, il est clair que l’on peut soupçonner le moindre personnage d’être le fils, la fille ou le père et la mère d’un autre passé de l’un ou de l’autre côté de la Force !
Ce postulat va amener la scène la plus tragique et la plus désespérément déchirante de la saga, lors d’un climax insoutenable nous obligeant à dire adieu à l’un des personnages phares de toute la mythologie consacrée…
On pourrait disserter sur le retour des figures principales de la trilogie originelle, sur la réussite de ce retour. Je dois avouer que, personnellement, ces retrouvailles m’ont fait un drôle d’effet. Comme une expérience étrange.
Voir R2D2 et C3PO (qui n’a plus la voix de Roger Carel et regrette ouvertement de ne plus s’appeler 6PO !) faire de la figuration était étrange. Contempler la vieillesse affichée de mes héros de jadis était plus étrange encore. Et si Harrison Ford (73 ans) est toujours aussi bon, Carrie Fisher (59 ans à peine) est hélas très diminuée. Quant à Mark Hamill (64 ans), il apparait furtivement tel un vieillard bouffi ayant paradoxalement gagné un charisme assez impressionnant n’ayant rien à envier à feu Alec Guiness dans le rôle d’Obi Wan Kenobi !
https://www.youtube.com/watch?v=nfsG-ZXyjeA
Luke Skywalker. Vieillard d’un autre temps capable d’exprimer un charisme maximal en un seul regard
Si les personnages principaux ne bénéficient pas tous d’un éclairage suffisant (le pilote de X-Wing Poe Dameron est clairement sous-exploité), ils sont néanmoins immédiatement attachants et renouent avec cette innocence et cet héroïsme simple et organique de la trilogie originelle.
Nous savons désormais que JJ Abrams ne réalisera pas l épisode suivant. Et le suspense est de nouveau à son comble lorsqu’il s’agit d’attendre afin de mesurer si ces derniers seront réussis et tiendront toutes les promesses affichées dans cette première partie.
Ce septième opus n’est donc pas parfait. En tout cas en ce qui me concerne. Et il n’est pas raté non plus.
Il est évident que la perfection était impossible. Comment les auteurs du film le plus attendu de toute l’histoire du cinéma auraient-ils pu faire pour contenter tout le monde ? Pour faire plaisir aux fans tout en transcendant le matériau originel ? Comment aurait-il pu être imaginable que le studio Disney puisse prendre davantage de risques tout en devant rester consensuel pour assurer son succès afin de pouvoir rembourser les 4 milliards de dollars exigés par le père Lucas pour la revente de sa franchise ?
Quant à moi, qu’aurais-je voulu en plus ou en moins afin que le spectacle soit conforme à mes espérances ?
J’avoue que j’aurais préféré une première demi-heure plus posée, où les personnages auraient été exposés et développés calmement, comme c’était le cas dans Star Wars IV : Un Nouvel Espoir. Et je regrette donc ce festival de poursuites et ces blagues balancées toutes les deux secondes.
J’aurais vraiment aimé que les auteurs nous gratifient de quelques flashbacks car, en l’état, la saga semble souffrir d’un trou béant de 30 ans. Certes, le père Lucas ne nous avait jusqu’ici jamais offert de flashbacks, mais au moins les personnages discutaient entre eux et nous expliquaient ce qui s’était déroulé dans le passé. Cet épisode VII s’appuie ainsi sur des événements qui restent systématiquement hors-champ pour le spectateur.
J’aurais apprécié, mais je l’ai dit déjà, que les personnages soient plus étoffés et que les anciens soient plus présents, car il est évident que leur rôle est, pour l’instant, celui d’un passeur de relai.
J’aurais voulu que le scénario et la réalisation soient plus audacieux, avec de vraies trouvailles et davantage de surprises fédératrices, comme ce fut le cas avec le reboot de la saga Star Trek.
J’avais espéré que la bande-son de John Williams renoue avec les grandes heures de L’Empire Contre Attaque, ce qui n’est le cas l’espace que de quelques scènes, le reste se révélant, en tout cas à la première écoute, extrêmement lisse.
Enfin, j’aurais nettement préféré un dénouement plus clair sur l’affrontement entre les forces armées, qui semble carrément bâclé à ce stade…
J’ai en revanche apprécié l’orientation tragique et le renoncement aux créatures ridicules, aux effets spéciaux racoleurs et aux personnages branchés de la prélogie.
J’ai été impressionné par la caractérisation du nouveau méchant et par la force toute en ambivalence malsaine de ses relations avec le côté obscur.
J’ai été émerveillé par la beauté et la perfection formelle de la mise en scène, par les décors somptueux et les choix esthétiques inattaquables.
J’ai été comblé par une orientation clairement tournée vers le respect et l’hommage à la première trilogie.
J’ai enfin adoré retrouver mes héros de toujours, tout en constatant avec tristesse que le temps n’épargnait personne…
Très franchement, je ne suis pas certain de pouvoir posséder une bonne évaluation de cet épisode VII en ne l’ayant vu qu’une seule fois, sachant que j’avais beaucoup aimé les épisodes I, II et III au moment de leur sortie au cinéma, et que j’ai rapidement changé d’avis en les trouvant plus mauvais à chaque visionnage. Pour autant, il m’est aussi arrivé d’aimer un film un peu plus à chaque fois que je le revoyais (Super 8, par exemple), alors…
Sur l’instant, mes quatre étoiles sont on ne peut plus subjectives et il est tout à fait possible que mon impression soit réévaluée à la hausse ou à la baisse arrivé au terme de l’épisode IX. Alors, comprenons nous bien : Il ne s’agit pas pour moi d’estimer si Star Wars VII : Le Réveil de la Force est un grand film ou pas. Mais juste d’exprimer l’émotion de mes retrouvailles avec mes héros ainsi qu’un premier sentiment entant que fan éternel de la saga qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui…
Epilogue (et ses spoilers) :
Bon, et bien voilà. Le Réveil de la Force sort en DVD et quatre mois se sont écoulés depuis ce mercredi 16 décembre 2015. Une seule question s’impose : Le film résiste-t-il au temps qui passe ? En réalité, on va paraphraser un certain Obiwan Kenobi et dire que tout dépend… de votre état d’esprit !
Effectivement, pour ma part j’ai d’abord revu le film avec un regard sévère, sous-entendu « adulte et exigeant ». Comme si je recherchais encore l’idéal cinématographique dont je parlais plus haut, quelque part entre L’Empire Contre Attaque et Blade Runner. Forcément, de ce point de vue là, ça ne fonctionne pas. Disney a déjà digéré la franchise et le cahier des charges a fait son office, alignant les scènes d’action désincarnées par un humour pour les beaufs. Disons qu’il aurait fallu que ce soit un autre milliardaire qui récupère les droits et impose une orientation… différente.
Et puis j’ai encore revu le film. Mais cette fois j’ai appuyé sur la fonction de mon cerveau appelée « avec un regard d’enfant ». Là, enfin, la chose fonctionne beaucoup mieux. Et désormais, je regarderai ce nouvel opus comme un film de la saga Harry Potter, que j’adore, parce que je la regarde avec le bon état d’esprit qui va avec. De ce point de vue, en tout cas, il m’apparait certain que cette nouvelle trilogie vieillira mieux que la « Menace Fantôche », « l’Attaque des Clowns » et compagnie…
De toute manière, nous n’avons plus le choix : Star Wars est devenu une franchise Disney. Et on va en bouffer. Alors soit on prend la chose avec philosophie et le bon état d’esprit, soit on envoie tout balader, en fermant les yeux et en se bouchant les oreilles à l’approche de chaque Noël, quand les grandes surfaces et toutes les affiches publicitaires vont être remplies à ras-bord de produits estampillés Star Wars. A noter que la surdose est effectivement nauséabonde et indigeste, et je trouve déjà que ce que fait Marvel avec les comics consacrés est au diapason de tout de qui sort désormais de cette baraque : De la soupe. Et pas particulièrement bonne.
Aujourd’hui, alors que Rian Johnson tourne un épisode 8 entièrement écrit par ses soins, on a encore le droit de rêver, voire de spéculer sur le destin des personnages qui sont encore en vie. Car Han Solo est mort et Harison Ford a annoncé qu’il en avait fini avec Star Wars, annihilant de ce fait toute possibilité de flashbacks incluant son passé avec son fils parricide dans les épisodes suivants.
On peut enfin en parler puisque presque tout le monde a vu le film ! Effectivement, le contrebandier a été trucidé par son propre fils, Kylo ren, apprenti jedi passé du côté obscur de la Force après avoir été (mal ?) formé par Luke Skywalker. Un acte voulu traumatisant pour une scène en forme de climax reprenant celle de l’Empire Contre Attaque, lorsque Vador tranchait la main de son fils avant de lui avouer la fatidique vérité (« Je suis ton père ! »).
J.J. Abrams a depuis expliqué la genèse de cette séquence : Le nouveau méchant devait passer à un stade supérieur par rapport à son prédécesseur (à savoir Dark Vador) afin que toute possibilité de rédemption devienne impossible pour lui. Et dans cette optique, que pouvait-il faire de pire que d’assassiner froidement son propre géniteur ?
Certes, la scène manque un peu d’intensité, mais au moins l’intention est louable. Cela-dit, en vérité, il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg…
https://www.youtube.com/watch?v=akvAJbymzEU
Fuck you Lucas !!
Presque tout le monde le sait aujourd’hui : Han Solo était sensé mourir héroïquement à la fin du Retour du Jedi. Un postulat souhaité par le producteur Gary Kurtz avant qu’il ne soit viré, par le scénariste Laurence Kasdan et par Harrison Ford lui-même. Mais George Lucas s’opposa fermement à cette décision, imposant le happy end que nous connaissons pour une conclusion bisounours faisant écho au monde des ewoks…
Dès lors, il parait évident que ce choix tardif est une note d’attention particulièrement vengeresse adressée à Lucas lui-même à présent qu’il a laissé échappé les droits de la franchise. En faisant mourir Han Solo dès le premier film de la nouvelle trilogie, Laurence Kasdan semble faire un bon gros doigt d’honneur à l’ancien papa de la saga, comme s’il planait une vieille rancœur tenace entre Lucas et les autres artisans de la trilogie originelle !
Est-ce que pour autant la saga est sortie de sa sphère enfantine dans laquelle Lucas avait voulu la plonger à partir du Retour du Jedi ? On est d’accord que non.
Star Wars est désormais devenu une licence pour les nouvelles générations, qui découvrent les anciens films et s’approprient un univers qui appartenait auparavant à leurs parents. A ce titre, Le Réveil de la Force est un film métaphorique puisqu’il nous montre le passage de relais entre une génération de héros incarnés par les acteurs de la trilogie originelle et ceux de la nouvelle !
Bon, les anciens ont quand même voix au chapitre et peuvent râler sur certains choix scénaristiques :
Pourquoi diantre avoir fait sauter la nouvelle étoile de la mort en 5 minutes à la fin du film ? Ne pouvait-on attendre les épisodes suivants ?
Pourquoi montrer le leader Snoke aussi vite ? Voire même le visage de Kylo ren ? Et pourquoi introduire Han Solo de manière aussi fortuite ?
Bref, autant de détails qui piquent, et qui devront être justifiés en aval pour les séniors qui trouvent que ce remake de la trilogie originelle en un seul épisode a un goût bizarre aux entournures…
Il ne nous reste plus qu’à appuyer sur le bouton « retour en enfance » avant d’aller voir l’épisode 8 qui sortira fin 2017 (ou même Rogue One, premier spin-off officiel de l’univers étendu au cinéma, prévu pour Noël prochain). Jusque là, on peut spéculer sur ce qu’il va se passer sachant que le retour d’Ewan McGregor dans le rôle d’Obiwan Kenobi a été annoncé et que certains prétendent déjà qu’il serait le grand père de Rey, qui ne serait donc pas l’héritière des Skywalker, mais plutôt des Kenobi, la protégeant ainsi du passage vers le côté obscur (et justifiant au passage sa supériorité sur Kylo ren, l’héritier de Vador)…
Bon, après, y en a qui s’excitent pas mal et qui pensent que le suprême leader Snoke serait la réincarnation d’Anakin Skywalker (faut arrêter la moquette, les gars…) ou que… Arf ! Et vous, que pensez-vous qu’il va se passer ?
Merci Tornado pour cet article, encore une fois complet (meme au delà ) et enrichissant.
Quelques remarques et une question.
Oui la mort de Solo est bâclée, aucune émotion sur le moment si ce n’est un peu de surprise, l’emotion arrive un peu après avec Leia. Que dire du passage à la trappe de Chewbaca ? L’éternel compagnon de Solo qui n’a droit qu’à un pauvre cri lorsque son acolyte meurt ! Et qu’elle horreur comme le fait remarquer Bruce Lit de ne pas voir Leia se jeter dans les bras de Chewee à son arrivée. Ils formaient le trio (le quatuor avec Luke) inséparable des épisodes précédents.
En ce qui concerne la passe d’armes pour cet épisode entre ancienne et nouvelle génération il suffit de regarder le générique de fin : les 3 premiers crédités sont Ford Hamill et Fisher.Hamilton qui n’a même pas une réplique et apparaît 10 secondes à la fin. Verra-t-on Ford toujours crédité au début de l’épisode 8 même s’il n’apparaît pas (ou qui sait …) ?
Une question pour finir pour Tornado : Kylo Ren quel drôle de nom. Qu’y a-t-il de caché derrière ? Kyle Loren … Lauren … on n’est plus très loin de Lawrence (Kasdan). Une enquête a ta portée !
Je n’ai pas été surpris par la mort de Solo. Je l’ai senti venir dès qu’il s’avance sur le pont. Et apparemment je n’ai pas été le seul.
Pour Chewbacca tu as raison. Il aurait mérité un peu plus d’attention, surtout que lui, il continue l’aventure.
En ce qui concerne Kylo Ren, tu vas trop loin ! 😀
N’empêche, tout est encore possible pour les épisodes suivants, si ce n’est que le réalisateur de l’épisode 9 (Colin Trevorrow, réalisateur de Jurassik World), n’invite pas trop à la confiance absolue…
Bon, enfin vu ce soir !
Le truc le mieux fait dans le film : le casting de Kylo Ren. Avec sa tronche de cake, on comprend qu’il porte un masque, même s’il n’est pas défiguré ni rien…
Bon, sinon, ils auraient pas pu faire un vrai remake plutôt que de faire bégayer l’histoire ?
A quoi ça sert de renverser l’Empire si c’est pour avoir la même chose…en pire ?
Et à quoi ça sert de se former sur Dagobah pour devenir un Jedi si on peut trouver des sabres lasers dans des pochettes surprises et avoir une formation express par apposition des mains ?
C’était quand même bien distrayant, malgré un manque certain d’inspiration.
Récemment, à la question « Pourquoi refaire la trilogie originelle en un seul film ? » posée en boucle, JJ Abrams a répondu : « Ben… C’est ce que l’on m’a demandé de faire »…
« si on peut trouver des sabres lasers dans des pochettes surprises »
Tornado me corrigera si je me trompe,le sabre bleu de Rey, c’est justement celui que Luke a perdu, lorsque son père lui a coupé la main au moment de leur affrontement dans la cité des nuages. Ça a du être mariole pour le retrouver après…