En fer et contre tous (Robocop de Miller)

RoboCop versus The Terminator par Frank Miller et Walter Simonson

Un article de  : JP NGUYEN

VO : Dark Horse

VF : /

Le 14/12/15 – MAJ le 16/05/20

Des tronches patibulaires pour un récit pourtant fun à lire

Des tronches patibulaires pour un récit pourtant fun à lire©Dark Horse

Cet article parlera du crossover RoboCop vs The Terminator, une mini-série en 4 numéros de 31 pages, publiée par Dark Horse en 1992, avec un scénario de Frank Miller, des dessins de Walt Simonson, une colorisation de Steve Oliff et un lettrage de John Workman.

Cette rencontre sur papier de deux franchises de cinéma est à ce jour la seule association de Miller et Simonson. Ce duel de machines a également fait l’objet d’adaptations en jeu video et d’une nouvelle mini-série en 2011 (à la réputation peu flatteuse), qui ne seront pas traitées dans le présent article.

Le crossover a été réédité en 2014, dans une édition Hardcover de fort belle facture ainsi que dans une gallery edition reproduisant les planches originales en taille réelle.

Alerte : présence de spoilers détectés ! Vous devrez remonter le temps pour effacer tout souvenir de cet article.

Dans l’introduction du recueil, Steven Grant (scénariste, entre autres, du Punisher) rappelle les affinités des deux auteurs avec le monde du cinéma. Frank Miller a écrit les scripts de RoboCop 2 et 3 tandis que Walt Simonson a illustré l’adaptation du film Alien, sur un script d’Archie Goodwin.

En 1992, Frank Miller a débuté son travail sur Sin City mais il écrit en parallèle des récits de SF comme Martha Washington ou Hard Boiled, illustrés par Dave Gibbons et Geoff Darrow. Mais surtout, à cette époque, Miller et Simonson sont encore auréolés des succès de leurs runs épiques sur les personnages mainstream que sont Daredevil, Batman et Thor. Il s’agissait donc de la rencontre de deux stars des comics avec deux poids lourd du cinéma de SF et d’action.

 Auteurs de renom et franchises à succès : le poids des gros, le choc des robots

Auteurs de renom et franchises à succès : le poids des gros, le choc des robots©Dark Horse

RoboCop contre Terminator. Au départ, ça sonne un peu comme une blague. Un rêve de geek, récupéré par des marketeurs peu scrupuleux pour appâter le lecteur en mal de bourrinisme, à l’instar de ce qui put se faire plus tard avec Aliens versus Predator, par exemple. Mais quand y songe davantage, les univers de ces deux œuvres cinématographiques se prêtaient bien à un crossover.
Dans le Détroit de RoboCop (sorti en 1987), les corporations sont aux manettes et ont érigé les robots comme ultime solution contre la criminalité galopante. Et le destin va choisir Alex Murphy, policier grièvement blessé lors d’une intervention, pour être transformé en agent cybernétisé des forces de l’ordre (« 50% homme, 50% machine, 100% flic »).

Sur la Terre de Terminator (sorti en 1984), les machines ont pris le pouvoir et ont entrepris d’exterminer l’espèce humaine. Pour gagner la guerre, l’ordinateur Skynet, envoie dans le passé un robot tueur modèle T-800 pour assassiner Sarah Connor, avant qu’elle n’enfante John Connor, le leader de la résistance.

Alors, vous pariez sur qui ?

Alors, vous pariez sur qui ?©Dark Horse

Des robots pour nous sauver ou nous détruire ? « Les deux, mon capitaine ! », semble nous répondre Frank Miller, qui parvint à relier les deux franchises en établissant qu’Alex Murphy, le flic cyborg, serait à l’origine de l’éveil à la conscience de Skynet, l’intelligence artificielle qui déclenchera le feu nucléaire et dirigera les Terminators pour l’éradication des humains.

Pour empêcher ce funeste destin, John Connor envoie la soldate Flo dans le passé, pour assassiner Alex Murphy, avant qu’il ne donne naissance à Skynet. Le plan fonctionne mais le futur se transforme assez lentement pour que Skynet puisse lancer une action de dernier ressort, en envoyant à son tour des Terminators pour neutraliser Flo.

Un récit d’action sans trop de prise de tête (sauf pour certains protagonistes)

Un récit d’action sans trop de prise de tête (sauf pour certains protagonistes)©Dark Horse

Au fil des chapitres, la relation entre Flo et RoboCop va évoluer et les sauts temporels vont se succéder, le camp des humains et celui des machines prenant l’avantage à tour de rôle, avec des rebondissements plutôt bien trouvés, avant un final grandiose où RoboCop, ayant pris le contrôle des chaînes de fabrication des Terminators, se constitue sa propre armée de clones pour lutter contre les légions de T-800 et détruire définitivement Skynet… annulant ainsi sa propre existence dans cette ligne temporelle, paradoxe du voyage dans le temps oblige !

J’ai lu cet album d’une traite, l’intrigue étant particulièrement bien rythmée et très bien mise en images par Walt Simonson. Il assure lui-même l’encrage et semble avoir disposé d’un temps suffisant pour soigner les finitions, qui sont plus poussées que sur les travaux qu’il a pu livrer sur Thor ou X-Factor (hum, le Walt semble avoir une affinité avec les titres en « tor »).
Les designs du flic-cyborg et des assassins-robots sont très bien rendus, ne lésinant pas sur les détails de ces mortelles mécaniques. Lorsqu’apparaît le visage humain d’Alex Murphy, le dessinateur obtient une ressemblance remarquable avec l’acteur Peter Weller, et ce malgré son style plus caricatural que réaliste.

Murphy se la joue Neo et plonge dans la Matrice…

Murphy se la joue Neo et plonge dans la Matrice…©Dark Horse

Mais Simonson, c’est aussi la puissance du trait, une énergie brute comparable à celle du légendaire Jack Kirby et ce récit ne fait pas exception, au contraire. Le dessinateur a la charge d’illustrer une abondance de duels, gunfights et explosions ; et il s’en donne à cœur joie, enchaînant les scènes d’action avec lisibilité et efficacité. Ses illustrations de la guerre des humains contre les machines dans le futur, du voyage dans le temps de Flo, de l’arrivée de celle-ci dans l’époque de RoboCop nous plongent dans le récit tout en évoquant immanquablement les scènes similaires du film dont elles s’inspirent. Mais il innove aussi en déclinant le Terminator sous forme de femme, d’enfant (ou… de chien !) et également lorsqu’il met en scène le voyage de l’esprit de Murphy dans la Matrice.

La violence des coups échangés, l’intensité des explosions, le fracas des batailles : tout cela est remarquablement bien accentué par le lettrage de John Workman, dont les onomatopées, par leur design et leur placement, font partie intégrante des planches et participent à leur impact visuel.
Côté couleurs, même si la série est de 1992, la palette de Steve Oliff ne fait pas du tout datée. Sa colorisation offre un bon niveau de nuances, permet de clarifier les plans et apporte une texture supplémentaire sur des éléments tel que le métal ou les flammes, sans pour autant dépasser les bornes et dénaturer le dessin.

Un lettrage totalement intégré au graphisme de la planche

Un lettrage totalement intégré au graphisme de la planche©Dark Horse

Dans l’ensemble, graphiquement, cet album est de très haute volée. Mais quid du scénario ?
Et bien… si j’ai dévoré l’histoire, je n’ai pu m’empêcher de relever une flopée de « Millerismes », tous ces tics d’écriture dont Frank Miller est coutumier. Le Frankie a tendance à se répéter, martelant mécaniquement certaines phrases comme « He is the cause of it all » quand Murphy réalise qu’il sera à l’origine d’une catastrophe planétaire.

Toutefois, dans le cadre de ce récit, cela passe plutôt bien, étant donné qu’il nous plonge dans « l’esprit » d’Alex Murphy ou de Skynet et que l’on peut concevoir que ces consciences cybernétiques fonctionnent avec des idées tournant en boucle.

Sarah Connor ? Non, c’est Flo !

Sarah Connor ? Non, c’est Flo !©Dark Horse

En plus de se répéter, Miller a aussi tendance à déformer et amplifier. A côté du Détroit de RoboCop, Gotham City serait le paradis des bisounours. Les citoyens sont déprimés, apathiques et portent tous des armes à feu. Les truands ont le même QI que les Mutants de Gotham et sont dépeints avec autant de nuance. Miller fait d’ailleurs dans l’autocitation quand RoboCop intervient pour libérer une riche otage victime de kidnappeurs bêtes et méchants, d’une manière très similaire à Batman dans le deuxième chapitre de Dark Knight Returns.

A première vue, la personnalité de Flo, la résistante venue du futur, est assez sommaire. Elle est l’archétype de la bad-girl, bad-ass, don’t-fuck-with-her style, rappelant la Sarah Connor du second film, entièrement tournée vers la guerre et la survie. Par l’intermédiaire de cette rescapée de l’Apocalypse, Miller porte un regard à la fois négatif et fasciné sur la société américaine (« So frivolous. So Wonderful. »). Mais malgré son image de dur-à-cuire, elle est capable de s’émouvoir du chant des oiseaux, disparus dans son monde d’origine dévasté. Ces fragments de sensibilité parsemés par Frank Miller rendent le personnage moins monolithique.

Les terminators : tueurs impitoyables, capables de violence aveugle…

Les terminators : tueurs impitoyables, capables de violence aveugle…©Dark Horse

Au rang des réussites, je mentionnerai aussi la caractérisation de RoboCop, cyborg se raccrochant désespérément à des fragments d’une humanité qui semble s’enfuir inexorablement. Sa détresse morale et ses hésitations créent l’empathie auprès du lecteur, qui fait qu’on ressent de la tristesse lorsqu’il se résout à l’autodestruction pour prévenir l’avènement de Skynet et, qu’à l’inverse, on s’enthousiasme pour le héros lorsqu’il renait de ses cendres pour livrer l’ultime bataille.

En face, les Terminators sont également bien traités, dans toute leur froideur mécanique et leur jusqu’au-boutisme, assassinant par exemple un aveugle au détour d’un motel, ne comprenant pas que les humains gardent parmi eux des unités non-fonctionnelles. Les pavés narratifs éclairent les lecteurs sur la logique implacable des machines, cherchant à rationaliser le monde en éliminant l’homme, source du chaos.
Enfin, Miller a ménagé quelques scènes humoristiques avec ED 209, l’autre modèle de robot en charge du maintien de l’ordre à Détroit, dont l’intelligence artificielle très limitée confine à la bêtise : ces moments plus légers permettent des touches d’humour noir qui font sortir le récit du pur registre dramatique.

 Après une défaite cuisante , RoboCop « a eu besoin de se reconstruire … »

Après une défaite cuisante , RoboCop « a eu besoin de se reconstruire … »©Dark Horse

Malgré une écriture qui peut agacer, le récit fonctionne très bien, notamment grâce à son rythme et au découpage de l’intrigue, qui font que l’on n’a pas le temps de s’ennuyer, et ce, même si Miller ménage aussi quelques scènes introspectives ou intimistes. La partie d’échecs que se livre RoboCop et Skynet à coups de sauts dans le temps est remarquablement bien construite et la conclusion ne déçoit pas, avec une dernière scène assez ironique, permettant au dessinateur Walt Simonson de se faire plaisir en incluant un dinosaure (qui constitue aussi sa signature…).

RoboCop vs The Terminator est avant tout un comic-book d’action extrêmement bien réalisé, qui ne se prend pas trop au sérieux mais qui a été façonné avec soin, par des auteurs en pleine forme, à la fois respectueux du matériau source et capable de le digérer pour fournir une itération possédant un intérêt propre. La toile de fond des deux œuvres originelles a été habilement exploitée par les auteurs pour un divertissement intelligent, où le combat des hommes contre les machines devient tour à tour celui des machines entre elles puis celui d’un homme contre lui-même, à la recherche de sa propre humanité.

Une prestation inspirée et efficace de Miller et Simonson

Une prestation inspirée et efficace de Miller et Simonson©Dark Horse

14 comments

  • Tornado  

    Arf. Pas de VF. Dommage.

    C’est Robocop Vs Terminator ou bien Miller Vs Simonson ? Non parce que moi je vote Miller. Simonson, supporte pas.
    Cela-dit, il semble effectivement s’être appliqué sur le coup. J’ai du mal à m’enlever de l’esprit ses planches épouvantables sur la série Thor et sur le Batman d’Englehart (bon oui, je sais, je vais me faire détester).
    Mais voilà quoi. Je n’ai jamais réussi à saisir en quoi Simonson pouvait être qualifié d’auteur « moderne » au même titre que Miller. Pour moi, c’est un auteur old-school, qui trimballe toutes les naïvetés et les connotations régressives des auteurs old-school.

    Chouette article, comme d’hab. Avec des légendes de scans toujours aussi truculentes. J’aurais bien aimé lire ces quatre épisodes, notamment pour le découpage de Frank Miller et la toile de fond que tu évoques dans le dernier paragraphe.

  • phil  

    Chouette résumé de ce qu’est cette mini
    je ne l’ai pas relue depuis sa sortie en single, et je la sortirait bien des cartons du coup

    Aujourd’hui l’entrée sur mon blog est aussi sur Walter…les grands esprits…
    http://philcordier.blogspot.fr/

  • Bruce lit  

    @JP: merci pour cet article. je voyais ça chez Album durant ces années là et ne savait pas trop quoi en penser. Ce que tu décris du scénario a l’air passionnant, une boucle qui me fait penser à l’Armée des 12 singes (qui entre parenthèse aurait toute sa place ici, si quelqu’un voulait s’y coller).
    J’adore Robocop. Avec mon frangin, on connaissait le premier film par coeur, on chantait les musiques comme des malades. Et je crois que le reboot doit être le dernier film que j’ai aimé voir en salle. Je suis certain que Miller aura su trouver la voix d’Alex Murphy.
    Simonson ? Je ne connais de lui que son travail pour X-Factor que j’ai toujours trouvé atroce avec des scénarios, euh…..infantiles…déjà pour l’époque. Mais l’article de Stéphane sur Thor et le lien de Phil me font réaliser que plein d’autres trucs ont l’air bien.
    J’ai voulu lire le truc de Ryp pour avatar. Non seulement, j’ai eu très vite comme d’habitude avec lui, mal aux yeux, mais le scénario m’est tombé des mains après une quinzaine de pages.
    Merci enfin pour la madeleine, en tant qu’ancien addict de jeu vidéo (une addiction remplacée depuis un an par le blog…..C’est finalement comme lorsque Keith Richards passa de l’héro à l’alcool…), j’ai joué à mégadrive et n’en garde qu’un souvenir diffus de force pas équilibrées entre les deux personnages en haut d’une tour….

    Jp citant du Metallica: Impressive !

    @Phil: je te rappelle une certaine proposition faîte à ton retour des States….;)

    • phil  

      je ne t’oublie pas mais un truc « d’écriture » est tombé sur mes maigres épaules, pour mars je crois donc avant cette date je doute pouvoir me libérer
      mais ce n’est pas oublié

  • Présence  

    Malgré ma curiosité légendaire, je n’avais pas été jusqu’à lire ce crossover de 2 franchises, qui sonne un peu comme une blague (pour reprendre ta formulation). Merci de combler ce trou dans ma culture, et de me permettre de dépasser mon a priori négatif.

    A l’époque, l’offre entre Sin City, Martha Washington, Hard Boiled ou ce crossover ne donnait pas lieu à une longue hésitation : plutôt lire du vrai Frank Miller avec un degré d’investissement réel du créateur dans ses propres créations, qu’un travail de mercenaire sur un rapprochement mercantile de 2 propriétés intellectuelles détenues par des studios de cinéma. En outre, un peu comme Tornado, j’avais comme a priori que les dessins de Walter Simon conservaient un côté destiné à la jeunesse, plutôt qu’un approche adulte, indépendamment de leur qualité narrative et de leur impact à la Kirby.

    Mais 4 étoiles et demi décernées par JP Nguyen, ça fait réfléchir…

    En voyant l’image avec l’aveugle, je me suis demandé si ce n’était pas Frank Miller en train d’évoquer un autre aveugle prénommé Matt. A l’époque, Steve Oliff était un peu l’équivalent de Dave Stewart aujourd’hui. C’était à lui qu’avait été confiée la tâche de mise en couleurs d’Akira pour appâter un plus grand nombre de lecteurs étasuniens.

    La page mettant en valeur le lettrage de John Workman est splendide. J’aime beaucoup la manière dont le lettrage se rapproche du domaine du dessin, en ce sens que la forme des lettres porte une partie de la narration, plus grande que leur simple valeur d’onomatopée.

    A nouveau, une très jolie mise en garde contre les divulgâcheurs (je ne me lasse pas de ce terme).

  • JP Nguyen  

    @Tornado et Bruce : moi non plus je n’ai jamais été super fan de Simonson, surtout sur X-Factor. Mais son Thor avait un vrai souffle épique et son run de FF avait aussi des qualités, évoquées par Phil sur son blog. Ici, son travail était très appliqué, en assurant lui même l’encrage pour un résultat précis et puissant.

    J’ai regardé Terminator Genisys hier soir et j’ai bien aimé (alors qu’il a été plutôt mal reçu, je crois). L’intrigue du film repose aussi sur des multiples sauts dans le temps.

    @Présence : je réalise de plus en plus que ma notation dépend pas mal de mes attentes. Bruce noterait certainement moins haut. Mais l’édition de 2014 est encore disponible et très bien faite, tu devrais y aller, je pense que tu ne seras pas déçu.

  • Bruce lit  

    « En toute franchise » 1/4
    Pour rendre crédible une rencontre Robocop / Terminator, il fallait au moins Frank Miller & Walter Simonson. Pour rendre crédible un article sur ce rêve de geek, récupéré par des marketeurs peu scrupuleux, il fallait au moins Jean-Pascal Nguyen.

    @JP: Bruce noterait certainement moins haut. Uh ? mais pourquoi j’fais quoi là moi ?

    • JP Nguyen  

      @Bruce : je voulais dire que sur ce coup là, vu les auteurs et le thème (SF), tu ne mettrais sans doute pas 4 étoiles et demi. C’était pour dire aussi que je pense que ce bouquin ne fera pas l’unanimité comme heu, chai pas, un truc où tout le monde est d’accord (Daredevil : Yellow, récemment sur le blog, par exemple)

  • Lone Sloane  

    J’ai mordu à l’hameçon de la tirade sur le letttrage participatif et le scan m’a pétë à la tronche comme une grande colorée, fond d’écran pour la semaine.
    Sinon, définitivement, Frank Miller n’a pas assez écouté François Valéry et son incantation chaloupée à l’amour.Faut-il le déplorer?

  • JP Nguyen  

    @Lone : mes lacunes musicales sont nombreuses et la discographie de François Valery n’est pas mon fort… Mais je connais quand même quelques titres de papy Mougeot (c’est son vrai nom, Wikipédia me l’apprend). Je pense donc que tu fais référence à « Aimons-nous vivants » ?
    Du coup, oui, cette chanson est assez éloignée des thématiques Milleriennes

  • Jyrille  

    Je ne connais pas Simonson et a priori, un crossover surfant sur deux grosses franchises au succès conséquent ne devrait pas m’intéresser. Mais ton article donne envie de s’y arrêter, JP, et comme toujours, tu relèves la plupart des points forts et faibles de la série. Ca peut être marrant. J’adore ta présentation des spoilers. Merci !

    • JP Nguyen  

      Merci Jyrille, j’ai du mal à écrire des articles sans spoilers, alors j’ai décidé de les annoncer de manière rigolote, quand je trouve une idée…

  • Matt  

    Bon bah moi j’suis désolé pour les défenseurs du remake de Robocop mais j’ai revu les 2 versions du film et y’a pas photo.
    Le remake est un lamentable film d’action ultra générique et qui n’a plus rien à raconter après la seule bonne scène du film : celle ou Robocop, encore humain cette fois, découvre ce qu’il reste de son corps. Une scène malsaine qui fonctionne bien. Et puis plus rien. Pas de développement sur ce conflit qu’un humain conscient d’être dépouillé de son corps organique pourrait avoir. on enchaine avec une séquence d’entrainement, de l’action contre des méchants à la con. Et fin.
    C’est un film de super héros générique. Seul le personnage de Samuel Jackson ajoute un soupçon de satire politique mais il semble avoir été collé au film au dernier moment. Ou peut être que c’est le seul truc qu’on a autorisé le réal à conserver. Parce que José Padilha parle de ce film comme sa pire expérience de réalisation avec ces contraintes des producteurs insupportables.
    C’est clairement un film qui ne marcherait pas s’il n’y avait pas eu l’original. ç’aurait ressemblé à une tentative de faire du super héros sans avoir spécialement grand chose à dire. Sans le succès du premier et la bienveillance d’un public qui veut revoir un truc qui ressemble un peu au premier, ç’aurait juste été un film générique très oubliable.

    L’original est une satire ultra violente qui prend à contre-pied pas mal de clichés en tombant parfois dans la comédie et en dépeignant le Robocop comme un pur produit de marketing dans une société pervertie, et non un super héros impressionnant. L’espoir vient du Robocop lui-même qui contourne son but premier et semble avoir un résidu de conscience et d’envie d’aider les gens. Mais le Robocop en lui-même est un robot moyennement efficace, lent, et pas du tout un super héros.
    Les méchants ne sont peut être pas spécialement plus « intéressants » dans l’original mais à la différence du remake, c’est qu’on s’en balance ! Car le but n’est pas de faire du super héros contre un super vilain, mais de montrer l’évolution d’un produit dans une société corrompue qui met n’importe quoi sur le marché comme des robots qui déraillent et explosent la gueule à n’importe qui.
    Avec Trump au pouvoir, cette satire est d’autant plus d’actualité.

    Le remake ne fait rien de ça, à la limite il copie timidement quelques scènes mais sans conviction parce que ça doit rester PG13 pour être plus rentable et surfer sur la mode super héros. Il se focalise sur l’aspect le moins intéressant de l’original, c’est à dire « le robot cool qui flingue des trucs ». On sent qu’il y avait d’autres pistes avec le fait que cette fois ci le perso a conservé son humanité, ou l’intro du film et les interventions de Samuel Jackson, mais tout est très sage et n’a rien à dire de plus qu’avant.
    C’est pas nul, mais je vois mal comment on peut trouver que le film Watchmen c’est « Watchmen pour les nuls » et aimer le remake de Robocop qui est clairement « la satire pour les nuls et ceux qui ne veulent pas être trop choqués, et sont surtout venus pour la baston »

  • PierreN  

    « Avec Trump au pouvoir, cette satire est d’autant plus d’actualité. »

    Le prochain film envisagé (le projet de Blomkamp, considéré comme un Robocop 2 alternatif, reprenant le scénario prévue à la base par Neumeier et Miner avant l’arrivée de Frank Miller sur le film de Kershner) serait un bon moyen pour faire la jonction entre le cadre 80’s du premier (sa dimension satyrique et sa façon de critiquer l’ère Reaganienne et ses yuppies) et l’ère Trump (sachant qu’il était déjà bien installé en tant que business man et figure médiatique durant les 80’s ; rappelez-vous la couverture de Lex Lurhor: The Unauthorized Biography, pastichant celle du bouquin consacré à Trump).

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