The Killing Joke par Alan Moore et Brian Bolland
Première publication le 15/03/14. Mise à jour le 04/08/16
Par TORNADO
VO : DC
VF : Editions USA/ Panini/ Urban
The Killing Joke est une graphic-novel réalisée en 1988 par le scénariste Alan Moore et le dessinateur Brian Bolland. Il s’agit d’un récit important pour la continuité, qui revisite les origines du Joker et propose une approche conceptuelle des personnages.
Alan Moore n’a écrit que deux histoires sur la figure de Batman. La première, Mortal Clay (Batman Annual #11, 1987), un court mais brillant récit de 23 pages, est disponible dans l’anthologie L’univers des super-héros DC et celle-ci donc.
Tous les goûts sont dans la nature. Ainsi, The Killing Joke ne fait-il pas l’unanimité et certaines personnes contestent son aura. Il faut tout de même remettre les pendules à l’heure à destination de ceux qui parlent de cette œuvre avec mépris. Certains critiquent d’ailleurs ce comicbook sans l’avoir lu, ou bien en l’ayant juste survolé ! Et puis aujourd’hui, on assiste à un retour en force du public mainstream qui plébiscite les comics infantiles et un grand nombre de ces lecteurs snobent Alan Moore par principe, jugeant ses dernières œuvres pompeuses et obscures.
Mais revenons à l’œuvre en question. Rarement récit aussi court aura été aussi intense. Toute la quintessence de Batman est présente ici, en seulement 46 pages. Comme dit plus haut, Alan Moore revisite les origines du Joker. L’auteur de Watchmen (paru seulement deux ans auparavant) imagine le passé du vilain sur un mode triste et déchirant. Le personnage devient évident, palpable, naturel.
Par une série d’ellipses et de sauts dans le temps, le lecteur découvre comment la Némésis de l’Homme chauve-souris a sombré dans le chaos et la folie meurtrière. Une mise en scène aussi simple que prodigieuse qui semble résister à l’épreuve du temps.
La figure de Batman, sous une forme épurée, est également très bien assimilée. L’homme est sinistre, brutal et assez basique. Mais il cache sous une façade de marbre les mêmes névroses et les mêmes douleurs que ses ennemis. En ressort une vision iconique et monolithique du héros nocturne, peut-être un peu simple en définitive, mais parfaitement adaptée au mythe du personnage.
La virtuosité se trouve ici partout: Dans le scénario, dans le dessin (sacrée leçon de graphisme old-school infligée par l’immense Brian Bolland), dans la mise en scène, le découpage et l’ambiance. C’est tragique, profond et glauque (Il faut voir cette planche entière nous montrant le Joker abattant Barbara Gordon !).
C’est également créatif au plus haut point, car si à la première vision le découpage peut paraître classique par sa symétrie, il recèle en vérité des trésors de trouvailles et de points de vue inédits, le montage étant pensé comme au cinéma, avec fondus enchaînés et ellipses de pure écriture cinégénique !
Enfin, la construction de l’intrigue en boucle bouclée autour du titre original The Killing Joke nous dévoile une confrontation « héros/vilain » anti-manichéenne telle qu’elle ne sera jamais égalée par la suite. Et tous les auteurs de la série, depuis, considèrent cette histoire comme une pierre angulaire de la continuité batmanienne…
En 1988, alors que se profilait à l’horizon le premier film de Tim Burton dédié au personnage Batman et que la Batmania menaçait de tout emporter sur son passage, une rumeur circulait sur la possibilité que le scénario du long métrage adapte la trame de The Killing Joke, entérinant le fait qu’Alan Moore avait écrit un récit très cinématographique! Ce postulat, hélas, ne dépassa jamais le stade du fantasme…
@Tornado : Je n’ai pas de raison de me vexer, sauf si tu voulais dire que tout serait préférable plutôt qu’être sympa avec moi^^
C’est marrant mais je me suis déjà retrouvé aussi à défendre Picasso sans aimer le cubisme. Mais je remarque que ce sont des gens qui ne comprennent pas non plus quand je dis que Salvador Dali savait peindre, même si ça représente n’importe quoi. Pour eux c’est du délire qui ne mérite pas qu’on s’extasie devant. Je crois qu’ils ont surtout du mal avec le concept de représenter des choses non-réalistes.
@Matt : Je réagissais au coup de gueule de Lionel.
Malheureusement, en ce qui concerne les arts plastiques, et au risque de paraitre prétentieux (mais en fait c’est surtout parce que mon métier consiste à enseigner les arts plastiques), il y a, la plupart du temps, une grosse carence culturelle. On ne peut pas comprendre un artiste comme Picasso, voire Dali, si l’on n’a pas fait l’effort d’apprendre un ou deux trucs au préalable à propos de leur travail, de leur contexte historique et de leur biographie. On ne possède pas les « clés » de compréhension.
Oui je sais, je réagissais à ton histoire des 2 versions de Killing Joke que tu veux garder pour toi.
Et j’ai enchainé sur ton histoire de Picasso parce que je comprends bien ce ressenti. Pourtant j’avoue ne pas être spécialement instruit sur lui ou Dali. Mais bon ça se voit qu’ils savent peindre, c’est quand même de la mauvaise foi de dire le contraire. C’est juste qu’ils font des œuvres délirantes. Quand Dali dessine un tigre, même s’il sort d’un poisson qui sort lui-même d’une grenade…ça reste un tigre que ses détracteurs seraient surement incapable de dessiner eux mêmes. Je ne sais pas si ça vient d’un manque de culture ou d’un manque d’envie de reconnaître qu’un truc qui ne nous plaît pas peut malgré tout demander du talent.
Bon après j’ai aussi mes limites en matière d’art. Comme certains acteurs de l’art contemporain avec leurs 3 traits rouges qui se courent après sur une toile blanche…
Là y’a un concept de « talent » qui m’échappe.
Je n’ai pas la prétention de connaître ces clés, mais j’adore Picasso et Dali par exemples, ce sont des choses qui me touchent. Je vous avais dit que ma fille était fan de Picasso depuis qu’elle a quatre ans ? C’est incompréhensible. Je lui ai même acheté des livres un peu sérieux, avec du texte, elles les a lus, et pas moi.
Tout ça pour dire que je suis complètement d’accord avec les dernières interventions de Tornado, et que je suis curieux de connaître l’avis de Bruce là-dessus, lui qui déteste le non-représentatif (à part Lynch) et les délires de Grant Morrison.
Je pourrais te répondre mais il faudrait en écrire une tartine et je suis en vacances !!! 😀
Juste un truc : L’art c’est créer. Ce n’est pas « faire joli ». On peut donc aussi bien créer du moche, du rigolo, du simple, du glauque, du monstrueux. L’essentiel est de créer et de s’exprimer avec autre chose que des mots (en ce qui concerne les arts plastiques).
Tu as lu le post plus haut que j’ai écrit sur les Conan ? (16h 38mn)
Non mais que ce soit de l’art ok, mais pourquoi parler de « talent » quand un gosse de 3 ans peut faire la même chose ?
Et c’est surtout le fait que ça coute parfois des millions qui me révolte. Après oui chacun tartine ce qu’il veut sur une toile.
Je viens de lire ton commentaire sur les Conan.
J’avoue ne pas bien me souvenir de la colorisation des clous rouges. Pourtant c’est bien cette intégrale tome 4 le seul que j’ai eu entre les mains. Mais je l’avais aussi en noir et blanc donc je ne sais pas si je l’avais relu.
Je me souviens juste que je n’arrivais pas à accrocher à la série, que tout me paraissait trop coloré et que je préférais Savage Sword.
Les EC comics en VO par contre je déconseille. C’est très flashy.
Ah si, quand même. Le mec qui a laissé crever de faim un chien dans une exposition et qui prétendait faire de l’art, là j’en ai plus rien à foutre de ses arguments, j’ai juste envie de lui péter les dents.
Il y a tout un tas de courants artistiques dans les arts plastiques. Notamment l’art conceptuel, où l’idée prône sur le résultat. Dans ce type de cas, l’expression « un gosse de 3 ans peut faire la même chose » ne rentre pas en ligne de compte.
Pas de soucis pour les limites déontologiques : L’art doit s’arrêter là où l’intolérable commence. J’irais donc volontiers avec toi lui péter les dents.
Un gosse de 3 ans peut faire la même chose. – Je viens de finir la lecture du catalogue de l’exposition L’Art et le Chat, au Musée en Herbe. Je suis à nouveau resté interdit devant plusieurs œuvres relevant de l’art conceptuel, sans rien comprendre, à commencer par les tableaux de Lucio Fontana (un coup de cutter dans une toile peinte en rouge), ou encore un tableau sur le gris et le noir de Verena Nusz, ou la fausse bande dessinée de Pierre Alechinsky. A la fois , je ne comprends pas, et à la fois ça ne me fait rien ressentir. Je manque de la culture nécessaire pour comprendre la langue utilisée.
C’est clair, si personne ne t’explique, c’est incompréhensible. J’ai un excellent exemple là-dessus : il y a une dizaine d’années voire plus, un artiste italien avait volé de la graisse humaine dans une clinique qui faisait des liposuccions, notamment celles de Berlusconi. Et avait fait des savons avec cette graisse.
Evidemment cela vous rappelle Fight Club, mais ce que voulait également rappeler Fight Club, c’est que c’étaient les nazis qui avaient commencé ce genre de production. Donc l’artiste voulait rapprocher Berlusconi des nazis…
D’ailleurs, un colonel de l’armée nous avais fait ce discours. Qu’avant, les appelés allaient visiter un musée de la seconde guerre mondiale, et qu’il y avait un savon fait de graisse humaine en exposition. Il a fini son discours très remonté, en nous hurlant dessus (mais bon on était 600) « EST-CE QUE VOUS VOULEZ DEVENIR UN SAVON ?? »
Il attendait que nous nous mettions tous au garde à vue, mais on était tellement distrait et plombé par la chaleur d’août que notre mise en place a été toute moche (genre flapflapflapflaaaap au lieu d’un beau FLAP commun, immédiat et empli de fierté, prêts à tout faire pour défendre la patrie), du coup il était pas content. Il nous a mis au repos, relancé un immédiat « VFOUS » (garde à vous en militaire) et une fois tout le monde réveillé, il s’est tiré en nous saluant. On a bien rigolé quand même.
Ouais, je te comprends.
Pour ma part, je ne veux pas dénigrer parce que je peux comprendre que quelqu’un trouve ça marrant ou décoratif, mais quand ça mobilise des foules et que ça brasse des paquets d’argent…je ne comprends plus.
Si avoir une idée peut prôner sur le résultat final, il est pour moi par contre assez inconcevable qu’une idée seule sans aucune utilité puisse brasser autant de pognon. A ce compte là, on peut pisser sur une toile et être millionnaire. ça ne choque personne ?
Alors je sais ce qu’on va me dire. Qu’il ne faut pas juger l’art en fonction de l’argent. Et que s’il y a des gens prêts à débourser des fortunes pour un truc qu’ils peuvent reproduire chez eux, c’est leur problème. Certes. Mais le souci, c’est qu’on ne pourra pas m’enlever de la tête qu’il y a surement des gens qui profitent de ça et qui produisent n’importe quoi dans le but de se faire du pognon une fois qu’ils ont vu que ça marchait. Parfois ils doivent se planter aussi, mais pour le peu d’efforts que ça a du leur prendre, c’est pas cher payé. Et moi ça me pose quand même un problème de devoir juger avec bienveillance et objectivité les œuvres de profiteurs sans talent (tiens bah genre le mec qui prenait des couvertures Marvel ou DC et qui rajoutait un filtre dégueulasse photoshop par dessus et qui vendait ça à prix d’or) qui ont bien compris le système et qui font ça pour le fric.
Si l’art peut se résumer à une idée et pas à une quantité de travail et de techniques d’apprentissage, c’est malgré tout le travail et les efforts que je trouve le plus admirable.
Fontana : Connais par cœur. Etudié en long en large et en travers. C’est une réflexion sur l’espace littéral de la toile. Avec lui, la toile est un objet en 3 dimensions. Ce n’est plus une image figurative en 2D , mais un objet en 3D (le tableau n’est plus une image et un cadre autour, mais juste une toile). Le seul fait de trouer cette surface permet au spectateur de la traverser mentalement, et de créer une profondeur littérale (en opposition à la profondeur fictive de la perspective figurative).
Ce n’est pas une opération esthétique. Il n’y a aucune velléité d’impressionner le spectateur par un acte de virtuosité. C’est seulement une recherche et une exploration plastique, exactement comme un scientifique ou un chercheur en médecine qui ferait des recherches dans son domaine.
L’Histoire de l’art est jalonnée de ces artistes qui ne sont, en définitive, que des explorateurs et qui ont, à un moment donné, redéfini la perception de l’art, tout simplement. Ils ont abandonné l’idée de « l’artiste virtuose impressionnant » pour aller au bout de leur réflexion (Exemple le plus extrême : Malevitch avec son carré noir sur fond blanc).
Bon les gars. Je suis en vacances là ! 😀
Sinon Matt merci pour tes comparaisons ancienne colorisation / nouvelle colorisation ! Je viens de vérifier : j’ai la nouvelle version, avec la courte bd de Holland qu’on trouve dans le Batman Black and White (ah tiens je me suis offert le tome deux en VF), sauf que là, elle est en couleur.
C’est terrible car je me souviens très bien de la colorisation originale maintenant que j’ai vu tes images, et j’ai très envie de la retrouver ! Quelle horreur… Bon, contrairement à Tornado, j’ai quelques bds en double, mais pas beaucoup. Je rachète certaines rééditions, et souvent je donne l’ancienne à un ami si la nouvelle est meilleure (et avec Urban c’est souvent le cas). Je fais pareil avec les cds, mes doubles, je les laisse à mon fils).
Bah de rien. J’ai été un peu lourdingue avec ça alors qu’un dessin c’est parfois mieux qu’un long discours mais je ne trouvais pas de bonnes images au début.
Pour ce qui est de retrouver cette édition comics USA VF ancienne colo…désolé mais je viens juste de la trouver à 18€ sur ebay. Je dis désolé parce que du coup…faut la trouver ailleurs et apparemment elle est rare et certains la vendent a 90€
Il y a aussi une edition « j’ai lu » mais alors là…je sais pas du tout le type de format que ça peut être. Peut être un magazine tout pourri…
Tu peux tenter une enchère sur ebay, il y en a une à 14€ ^^ Sachant que ça peut monter super vite.
J’avais l’édition J’ai lu. Une catastrophe vu que le découpage est massacré. Je vais voir si elle traîne encore chez moi mais ça m’étonnerait.
Bel article complété par un long débat. je suis tenté par une lecture de l’opus mais l’illustration sur le viol m’a un peu traumatisé.
concernant l’art contemporain, j’ajouterai (sans aucune intention de relancer le débat) mon sentiment que ces toiles nous invitent à « injecter » davantage de notre personne dans la contemplation de l’oeuvre.
j’entends par là que le premier niveau de lecture d’une toile figurative (quelle est la fidélité de la représentation et mon niveau d’émotion pour schématiser) est absent. la toile suppose alors pour être appréciée que le spectateur lui donne une problématique, du relief…. (il en va de même pour les toiles « classiques » mais on peut s’arrêter à leur premier niveau de lecture).
Quant aux faussaires (artistes sans âme), ils ont toujours existé. je tiens à préciser que la spéculation n’est pas le seul domaine de l’art contemporain.
il m’a été précisé, sans que je l’ai vérifié, que certaines expositions d’art dit « classique » avaient parfois pour objectif de faire remonter la côte d’un artiste et ainsi de « re valoriser » la collection de tel ou tel collectionneur.
@Matt & Maticien : Oui, c’est une bonne définition de l’art moderne. L’idée que l’œuvre doit être « ressentie » par le spectateur et qu’elle doit forcément lui procurer des émotions est d’ailleurs une idée romantique complètement obsolète depuis que l’art s’est libéré à la fois de ses obligations figuratives (c’est-à-dire depuis l’invention de la photographie au 19° siècle) et de ses obligations esthétiques.
Cela ne doit pas nous empêcher de ressentir une émotion face à une œuvre d’art mais cette dimension ne constitue en rien un critère d’évaluation recevable pour les critiques d’art. Ce qui est important, c’est le degré de création de l’œuvre et sa pertinence au niveau du fond et de la forme (le cheminement intellectuel depuis l’intention jusqu’au résultat). Son rapport avec son temps, ce qu’elle lui apporte en matière de création, d’observation, de digestion (sic) et de regard critique.
Le degré d’émotion ressenti par le spectateur n’intéresse ni les artistes dits « majeurs », ni les critiques.
Encore une fois, cela ne nous empêche pas de ressentir des émotions parfois et, même si ça peut paraître étrange, la découverte en « vrai » du « Carré Noir sur Fond Blanc » de Malevitch au musée Georges Pompidou m’a procuré une belle émotion.
Tiens, parlons-en : Voilà typiquement le type même de l’œuvre mal aimée, qui aboutit sans cesse sur le genre d’expression « mon fils de 4 ans peut en faire autant ». Est-ce la cas ? Evidemment que non.
Les artistes russes inventent l’art abstrait au cours des années 1910. Auparavant, durant des dizaines de milliers d’années depuis la naissance de l’art par le biais des peintures rupestres, l’abstrait n’existait pas.
Tout commence avec Kandinsky. Musicien, il tente de transposer les sons (abstraits par nature) en image.
Juste après, Casimir Malevitch, un mathématicien, invente le « Suprématisme ». Ses recherches sur les proportions, le nombre d’or, l’équilibre des masses, il va lui aussi tenter de les transposer en image. C’est de la pure recherche scientifique, exercée par le truchement des arts plastiques, et par la peinture en particulier.
Voir le résultat en vrai atteste qu’un enfant de 4 ans serait incapable de faire la même chose : Ce n’est pas une feuille de papier mais un cube de plâtre réalisé en atelier. Le carré noir a été obtenu patiemment et laborieusement par le mélange des trois couleurs primaires, ce que l’on peut deviner en regardant de près. L’équilibre entre le cube blanc en 3D et la carré noir en 2D est déduit d’un rapport de masses mathématique qui n’est pas à la portée d’un enfant, ni même d’un adulte profane.
Et les fissures du plâtre attestent du temps qui a passé.
Contempler cette œuvre emblématique, en imaginant l’artiste réaliser laborieusement cette œuvre n’entretenant aucune volonté de plaire, ni de faire décoratif, mais seulement d’expérimenter une intention m’a effectivement procuré une belle émotion. Il s’agit pourtant « simplement » d’une production plastique qui devait être expérimentée à un moment donné de notre histoire.
Là où ça me pose un petit souci, c’est comment tu fais pour savoir si ce cheminement artistique que l’auteur prétend avoir est vrai ? Ou s’il n’est pas en train de baratiner ?
L’enfant de 4 ans ne peut pas avoir toute cette réflexion en effet, mais il peut faire un carré noir sur fond blanc. Et après son père ira baratiner que c’est le fruit d’années de recherches, bla bla.
Qu’on se comprenne bien : je n’ai rien contre ce genre de dessin, chacun fait ce qu’il veut. Mais quand l’intention et le cheminement prédominent sur le résultat, j’ai un problème avec l’absence de preuves matérielles (puisque matériellement tu as juste le carré noir sur fond blanc de ton fils de 4 ans) que ce n’est pas du baratin.
Je ne vise aucune artiste en particulier. Ceux que tu cites ont peut être publié des trucs qui attestent de leurs recherches ou je ne sais quoi…
Je pars toujours du principe du mec qui profiterait de cette faculté qu’on les gens de mettre sur un piédestal une toile blanche pour se faire du pognon en baratinant et produisant des trucs super simples.
Quand je vois ce genre d’œuvres, je ne peux pas m’empêcher de penser si le mec derrière ne me prend pas pour un con.
Merci pour ton commentaire très intéressant et convaincant à mon sens.
A l’époque (1915), personne ne faisait ça. Et l’on sait que Malevitch n’est pas un imposteur parce que l’on connait sa biographie, ses écrits et ceux des critiques contemporaines. C’est, tout comme Alan Moore, un artiste qui a fait ses preuves. Un artiste important qui, à un moment donné de l’histoire, a fait quelque chose d’important pour l’histoire de son medium.
Pour le reste, il y a évidemment des imposteurs partout, et ceux-là ne restent pas dans les livres d’histoire, ni même de l’Histoire de l’art.
Une enfant de 4 ans est incapable de mouler un cube de plâtre, de calculer des proportions mathématiques complexes, et d’obtenir un noir profond en ne mélangeant que les 3 couleurs primaires. Et il est de toute manière incapable d’émettre un concept aussi abouti et tautologique, pour employer les termes consacrés que les gens détestent, qui les énervent, et qui leur font dire que tout cela c’est de l’imposture ! 😀
Moui mais tu vois je ne suis pas persuadé que les imposteurs soient toujours confondus.
Je sais que j’en reviens à la notion d’argent et c’est dommage, certes. Mais en l’absence de récompense, là je serais capable de respecter et peut être apprécier si ce n’est l’œuvre, au moins la démarche puisque je serais persuadé que l’artiste est sincère dans sa recherche et sa volonté d’exprimer quelque chose.
Mais vu que le pognon vient tout gâcher et que je suis incapable de discerner les sincères des manipulateurs, eh bien je me tiens éloigné de l’art contemporain en général.
Et bien, de ce que je sache, un artiste comme Malevitch n’était pas un jetseteur et il n’est pas venu dans le monde de l’art pour l’argent. Il y est venu par passion et par goût de la recherche, afin de vérifier des théories, loin de toute prétention esthétique et/ou commerciale.
Tornado, merci pour tes passionnants commentaires sur l’art ! C’est extrêmement intéressant. Bon de mon côté je suis enfin en vacances donc je ne m’étendrai pas plus pour le moment 🙂
Quelqu’un a-t-il lu la série Camelot 3000 ?
Ça vient de sortir chez Urban et je l’ai commandée. Or, je l’ai regretté sitôt avoir feuilleté le bouquin.
Déjà cette édition en papier mat, c’est quasiment au dessus de mes forces ! La papier est désagréable comme une peau de pêche, il est super épais et sent une odeur épouvantable à 10 km.
Ensuite à première vue ça m’a paru assez ridicule ces personnages médiévaux dans le futur. C’est pas kitsch, c’est carrément encore plus kitsch que du slip old-school !
Enfin, le dessin de Brian Bolland est loin d’être aussi classe que ce qu’il a fait avec The Killing Joke. Surtout dans la 1ère moitié de l’album (c’est plutôt ultra-kitsch comme je disais). Et c’était pour ses dessins que j’ai acheté le bouquin (qui est super épais et qui prend une place folle dans la bibliothèque !)…
J’ai bien envie de le renvoyer illico au vendeur. A moins que quelqu’un me dise que le scénario est génial. Mais j’ai comme un doute du coup…
Connais pas, et ça me fait pas envie. Je peux pas t’aider.
Mais tu devrais jeter un oeil en ligne si le simple feuilletage t’a rebuté^^ Je fais ça avant d’acheter mes comics, comme ça je suis au moins sûr que la partie graphique ne me rebutera pas. Je t’avais filé un site pour la lecture VO je crois.
Oui. D’habitude je ne suis pas aussi pressé mais là c’était un achat compulsif motivé par le nom de Brian Bolland. Mais j’ai pris ma décision : Retour à l’envoyeur. Je suis incapable de lire ce genre de vieillerie en slip aujourd’hui… Et cette édition en papier mat, là, c’est carrément un cauchemar…
Bah si tu peux renvoyer les trucs que t’achètes et te faire rembourser…tu connais un secret que j’ignore. Mais tant mieux pour toi.^^
J’avais lu Camelot 3000 au siècle dernier, mais au moins 10 ans après sa sortie (1983-1985). Je n’en ai pas gardé un bon souvenir, au point de n’éprouver aucune envie de le relire.
Je garde le souvenir d’un scénario basique de Mike Barr, et de dessins moins fignolés que mon attente, en particulier dans les derniers épisodes.
Merci pour le retour. Tu me rassures quant à mon ressenti (plus j’ouvre le bouquin, plus je suis rebuté). Et de toute manière il me semble que Mike Barr n’est as un scénariste qui m’a déjà impressionné (Batman : Le Fils du démon, par exemple, c’était pas terrible).
@Matt : Prendre contact avec un vendeur et lui demander le retour, ce n’est pas compliqué !
Ah non ce qui est compliqué c’est qu’il accepte de récupérer le truc qu’il a vendu^^
Il n’a aucune obligation de le faire et s’il veut garder ton argent, il a le droit.
Ils ont toujours accepté en ce qui me concerne. Cela-dit je n’abuse pas. Ça reste à titre exceptionnel.