Thor, the goddess of thunder 1 par Jason Aaron , Tussel Dauterman & Jorge Molina
Un article de : PRÉSENCE
VO : Marvel
VF : Panini
1ère publication le 15/07/16- MAJ le 16/18/22
Ce tome contient les épisodes 1à 5 de la série débutée en 2014, écrits par Jason Aaron, dessinés et encrés par Russel Dauterman (pour les épisodes 1 à 4), et par Jorge Molina pour l’épisode 5.
Comme le titre l’indique, une nouvelle personne a réussi à soulever Mjolnir le marteau enchanté, et il s’agit d’une femme. Il s’agit d’une deuxième saison écrite par Jason Aaron. La première a compté 25 épisodes qu’il n’est pas indispensable d’avoir lus avant (il y a une page de résumé permettant de comprendre le contexte).
Dans les profondeurs de la Mer du Nord, la multinationale Roxxon a installé une base sous-marine. 2 employés à bord d’un bathyscaphe sont en train d’explorer les abords de la base. Ils font demi-tour fissa, fuyant devant ce qui semble être un géant de glace. Bientôt la base est attaquée par plusieurs géants.
Sur la Lune, Thor essaye encore et encore de soulever Mjolnir, en vain. Il finit par s’interrompre dans son obsession, quand Hugin et Munin indiquent à Odin et aux présents (dont Freya) que Midgard est attaquée par les géants de glace. Thor se rend sur place et attaque Malekith bille en tête, avec un résultat tranchant. Sur la Lune, une mystérieuse main féminine s’empare de Mjolnir.
Dans la saison précédente, Jason Aaron avait développé une histoire, sur la base d’un concept intrigant : mettre en scène Thor à 3 époques différentes de sa vie dans un récit entremêlant ces différentes versions. Pour cette deuxième saison de sa plume, le concept semble encore plus basique : mettre en scène une version féminine de Thor. C’est un concept à la fois plus simple et plus idiot, comme s’il jouait au jeu d’enfant « Et si… ? », et si Thor était une femme ?
Le lecteur ouvre donc ce premier tome sans grande illusion quant à la qualité du récit qu’il va trouver, fondé sur un artifice éculé et peu inspiré (= introduire une version féminine d’un héros établi pour donner l’illusion du changement). Il retrouve la méchante multinationale capitaliste Roxxon (déjà présente dans le tome précédent), avec son méchant PDG (Chief Executive Officer), ainsi que le méchant Malekith. Autant dire que Jason Aaron se contente de resservir des méchants déjà vus aux motivations aussi basiques que caricaturales.
D’un côté, le lecteur a le plaisir de constater qu’Aaron maîtrise la continuité de l’histoire de Thor et les multiples personnages de la série. Malgré ses motivations quelconques, Il sait insuffler de la personnalité à Malekith, le roi de Sarthalfheim. Il fait apparaître à bon escient Odin, Hugin & Munin (ses corbeaux), Freya, Volstagg, Ulik, et même l’une des 2 chèvres de Thor (Toothgnasher ou Toothgrinder, celles qui d’habitude tirent son char céleste).
Le lecteur se rend également compte qu’Aaron a réalisé un beau travail de raccord avec la continuité. Il gère les conséquences de Original Sin : Thor n’est plus digne de soulever Mjolnir, et il prend le nom d’Odinson (le nom de Thor revenant à cette femme dont l’identité n’est pas révélée), en maniant la hache Jarnbjorn. Il intègre avec élégance Cul Borson (apparue pour la première fois dans la série The Mighty Thor épisode 7 de décembre 2011, puis développé dans le crossover Fear itself).
De son côté, Russell Dauterman réussit à insuffler assez de conviction dans ses dessins, pour faire exister tous ces personnages mythologiques. Il bénéficie de la mise en couleurs de Matthew Wilson qui prouve son intelligence chromatique dès la première page, avec le choix de sa palette pour la séquence sous-marine, pas trop lumineuse, tout en restant lisible. Par la suite Wilson utilise les couleurs imposées par le guide visuel pour chaque personnage, mais dans des tons un peu foncé, avec un contraste maîtrisé, une juste mesure entre les couleurs vives des superhéros et des personnages mythologiques, et une retenue nécessaire pour ne pas verser dans l’esthétique des contes pour enfants.
Dauterman représente les éléments mythologiques, avec une approche centrée sur les petits détails. Il privilégie des traits assez fins, lui permettant de donner de la texture aux fourrures du pagne des géants, à celle des épaulettes d’Odin, une forme alambiquée à la tiare de Freya, aux armures et autres vêtements asgardiens. Ses personnages échappent aux stéréotypes des superhéros (malgré le casque qui masque une partie du visage de Thor) pour se rapprocher d’une forme de Fantasy plus adaptée à la mythologie.
Cette approche picturale donne plus de substance et de personnalité à une scène comme ces Avengers prisonniers des glaces. Malekith échappe également au cliché du supercriminel dans un costume d’opérette, pour devenir crédible en elfe maléfique. Les dessins de Jorge Molina apparaissent légèrement plus fades par comparaison. Il faut dire qu’il doit illustrer un bon vieux combat de superhéros entre Thor et Absorbing Man (Carl Creel) & Titania (Mary MacPherran), très traditionnel. Néanmoins, il étoffe ses dessins en réalisant lui-même ses couleurs, apportant un éclairage complémentaire comportant un bon degré d’informations visuelles.
Sur le plan visuel, Russell Dauterman sait concevoir des costumes et des morphologies qui emmènent le récit vers les dieux nordiques, évitant de rabaisser tous ces personnages au niveau des superhéros.
D’un autre côté, Jason Aaron choisit d’incorporer un esprit comique qui dédramatise certaines situations. Il exagère la personnalité d’Odin, en le dépeignant comme un vieux patriarche réactionnaire, incapable d’accepter l’idée de tout changement, qu’il s’agisse de la gouvernance assurée par sa femme, ou de sa perte de maîtrise sur l’enchantement de Mjolnir. Aaron en fait un individu sûr de son pouvoir, de son bon droit, et incapable d’accepter que sa femme ait le droit d’avoir un point de vue différent du sien. Il passe franchement pour un bouffon trop sûr de sa propre importance.
Dans le même ordre d’idée, Odinson apparaît comme un drogué dont la substance favorite est hors de sa portée. La perte de Mjolnir le plonge dans une phase de déni, similaire aux pires moments du sevrage. Il en devient odieux avec la nouvelle Thor, se comportant en goujat sûr de son bon droit, certain qu’elle doit lui rendre le marteau. Le lecteur comprend bien que le scénariste fait le nécessaire pour établir la légitimité de Thor et pour attirer la sympathie du lecteur sur elle, mais les comportements de Thor et Odin sont vraiment trop éloignés de leur caractère habituel.
Malgré cette dissonance narrative, cette histoire apporte son quota de divertissement, car Aaron réussit effectivement à donner assez de personnalité à la nouvelle Thor (en particulier par le biais de bulles de pensée, à la fois révélatrices et à la fois assez sibyllines pour ne pas révéler le pot aux roses quant à sa véritable identité). Aaron joue également de la connivence qu’il entretient avec le lecteur. La nouvelle Thor remarque que son nouveau costume est pratique car il cache sa réelle identité (créant ainsi une attente de révélation chez le lecteur). Dans l’épisode 5, Odinson dresse une liste de 14 identités possibles, ce qui joue à nouveau sur l’attente du lecteur qui a lui aussi dressé sa propre liste dans sa tête. À cette occasion, Thor passe encore pour un goujat de premier ordre face à Sif.
Grâce à de menus détails, Aaron et Dauterman insufflent une personnalité à la majeur partie de leur personnage, qu’il s’agisse de Thor en train de s’obliger à parler de manière ronflante pour donner le change, ou de Malekith portant un bras tranché autour du cou. Les auteurs ont eu une très bonne idée, en changeant également la forme du trajet de Mjolnir quand c’est la nouvelle Thor qui le lance.
La première fois, le lecteur se dit que c’est perspicace d’avoir ainsi donné à voir au lecteur, l’évolution de la relation entre Mjolnir et la personne méritant de le soulever. La deuxième fois, il se dit qu’ils ont transposé de manière littérale la blague sur la différence de chemin emprunté par un homme (en ligne droite) et une femme (en papillonnant et en passant plusieurs fois par chaque rayon) dans les rayons d’un supermarché). La troisième fois, il se dit que le résultat participe aussi bien de l’approche premier degré, que de l’approche un peu moqueuse.
Ce premier tome consacré à la nouvelle Thor n’est pas exempt de défaut (humour décalé venant saper les effets dramatiques), mais il permet de donner assez de crédibilité à ce nouveau personnage. 4 étoiles.
Le tome s’achève avec des couvertures variantes d’Alex Ross, Skottie Young (toujours aussi perspicace dans sa façon d’épingler les caractéristiques principales d’un personnage dans une représentation très jeune enfant), Fiona Staples, Andrew Robinson, Sara Pichelli, Esad Ribic, Chris Samnee, James Stokoe, James Harren, Salvador Larroca, Phil Noto.
C’est quoi cette histoire de chèvres de Thor ?
Ai je bien compris ? Comme pour le Red Hulk, il s’agit de mettre en scène un nouveau personnage sans savoir qui elle est….?
Jason Aaron ou non, je n’investit ais pas dans ce truc, Thor étant le personnage Marvel mhorripilant un peu moins que Nick Fury….
Sur l’incertitude autour du ton employé, je ne peux que comprendre Japon Aaron :difficile de prendre de ce personnage au sérieux. ….
Comme Rulk, mais en plus court : le pot aux roses est révélé dans l’épisode 8, soit le tome suivant.
Tanngrisnir et Tanngnjóstr – Source Wikipedia
Tanngrisnir (Qui montre ses dents ; qui grogne) et Tanngnjóstr (Qui fait grincer ses dents; parfois sous la graphie Tanngiost) sont les deux boucs qui tirent le chariot de Thor, le dieu du tonnerre dans la mythologie germanique. Ils sont présents dans l’Edda poétique et dans l’Edda de Snorri écrite en prose par Snorri Sturluson écrites au XIIIe siècle.
Thor lorsqu’il a faim peut faire rôtir ses boucs. Ensuite, lorsqu’il veut voyager à nouveau, il n’a qu’à bénir les restes avec son marteau, le Mjöllnir, afin que les boucs redeviennent complètement vivants et en bonne santé, prêts à reprendre leurs fonctions la journée suivante. Cependant, leurs os ne doivent pas avoir été cassés ni brisés.
Je me rappellais de ces deux boucs avec leurs noms anglais Toothgnasher et Toothgrinder, déjà présents du temps de Walt Simonson… et apparemment encore avant (introduits dans le comic-book par Steve Englehart, semblerait-il). Merci pour les précisions sur leur origine mythologique, Présence.
Cela fait longtemps que je n’ai pas lu du Thor. Mon dernier essai remonte au début du run de JMS et Coipel… Avec le mythe du Ragnarok, ce personnage est encore plus sujet aux reboots que les autres héros Marveliens…
Dommage que pour laisser la place à Thor-femme, Jason Aaron se sente apparemment obligé d’écrire Odinson comme un gros beauf. D’un autre côté, ce n’est rien comparé à ce que d’autres persos féminins ont subi par le passé (je pense au Captain Marvel des années 80, Monica Rambeau, mise sur la touche après le départ de Roger Stern, devenant soudain une incompétente…)
Tout ça pour dire que je passe… (et tant pis si j’ai tort…)
Il me semble aussi me souvenir d’une couverture de Walter Simonson où les 2 boucs apparaissaient.
Pour avoir lu le tome 2 depuis, le comportement de Thor semble être la conséquence d’une forme de sevrage de Mjolnir, auquel se mêle une bonne couche de jalousie. Visiblement, Nick Fury lui a également susurré à l’oreille une faute qui l’a rendu indigne de lever le marteau, ce qui n’a pas du faire du bien à son amour propre.
On comprendrait que les boucs en conçoivent un certain ressentiment.
😆
Je suis très heureux d’avoir ton avis, Présence, sur ce nouveau personnage. Je trouve que dans nos temps complexes où le statut de la femme est devenu un sujet politique, cela prouve un certain courage de la part de Marvel. Tout n’a pas l’air exceptionnel mais cela n’a pas l’air raté non plus, et cela me ravit. Je n’investirai sans doute pas pour cause de continuité et tout ça, mais le sujet est fortement intéressant.
Courage de la part de Marvel, ou opportunisme… – Dans le dernier numéro de Comic box (celui avec la nouvelle Thor en couverture, n° 95), Xavier Fournier revient sur le remplacement régulier des héros, par un personnage de substitution. Plus que du courage ou de l’opportunisme, j’ai l’impression qu’il s’agit d’une stratégie cyclique pour « rafraîchir » le personnage le temps de quelques épisodes, pour mieux ramener le titulaire historique par la suite (mais Tornado dira peut-être que je suis trop cynique).
Oups. Tu me mets dans l’embarras. Je ne sais tellement plus ce que fichent les éditeurs Marvel et Dc avec leurs franchises que la notion de cynisme finit par me dépasser !
Savent-ils eux-mêmes ce qu’ils font ? Non, franchement, ça me dépasse !
Serait-il possible de lire, aujourd’hui, une mini-série comme « Loki » par Esad Ribic et Robert Rodi, un simple récit autonome et intègre ? Est-ce que cela existe encore ?
Plus qu’une question de cynisme, le vrai débat consiste à savoir si, désormais, l’existence d’un récit Marvel ou DC déconnecté de la connexion (si je puis dire) est encore envisageable !
C’est effectivement un peu cynique mais tu connais mieux les habitudes de Marvel que moi. J’avais cependant pensé à l’opportunisme, toujours possible, pour faire parler encore plus de leurs produits. Sincèrement, j’aimerai que cela ne change pas et que Thor restera une femme.
Je passe également (l’humour à la Marvel, non merci…). Je ne suis pas très fan de cet univers à la base, même si j’ai lu quelques bons arcs. Je déteste cordialement le run de Simonson et je ne garde en mémoire que les runs de JMS, de Michael Avon Oeming, ainsi que le superbe GN « Loki » par Esad Ribic et Robert Rodi.
Je me demandais si j’allais craquer pour le deluxe qui vient de sortir chez Panini, par Kieron Gillen et Billy Tan (http://www.amazon.fr/THOR-CONTRAT-Billy-Tan/dp/2809449465/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1436979495&sr=8-1&keywords=thor+panini), puisqu’il s’agit de la suite et fin du run de JMS, qui se finissait en eau de boudin. Mais j’attends d’éventuelles critiques…
Cela n’enlève évidemment à la qualité du docte commentaire de l’ami Présence, déjà lu sur Amazon il y a quelques temps.
Incroyable, mais vrai, je n’ai pas lu ces épisodes de Kieron Gillen (le dessinateur ne m’emballait pas), mais je pense quand même à les lire quand je serai à court d’autres séries (si un jour je le suis), car il avait été très inspiré sur la série dérivée de Loki, intitulée « Journey into mystery ».
J’ai lu avec plaisir cette chronique qui m’en dit suffisamment pour satisfaire ma curiosité mais qui vient en soutien de ma position de ne pas acheter (ni même lire).
Bonjour
J’ai une question d’un lecteur à laquelle je n’ai pas la réponse. Saurez-vous m’aider ?
« dans quelle lecture peut on suivre la suite des aventures de Thanos aux côté de Hella après la guerre de l’indigne ? » (publiée dans Unworthy Thor (Marvel Deluxe – Thor La Guerre de l’Indigne)
Merci d’avance 🙂
Dans la série Thor il me semble (le dernier relaunch V.O. de 2018).
Après recherche : suite à son apparition dans Unworthy Thor, Thanos a droit à sa série qui culmine avec Thanos wins. Puis il connaît un sort funeste dans Infinity Wars (2018, de Duggan & Deodato). Enfin il réapparaît effectivement dans la dernière série de Thor en date, celle par Aaron & Mike del Mundo.
Et l’ombre de Thanos plane sur le relaunch des Gardiens de la Galaxie par Donny Cates (scénariste de l’arc « Thanos Wins » justement).
Le lien avec Origin Sin doit se limiter à une seule page/séquence, donc la lecture de l’ensemble n’est pas indispensable (suffit d’avoir un récapitulatif dans le recueil du début de l’ère Foster, ce qui doit être le cas, ou de consulter cette page sur le net ; l’event n’est pas repris dans les tpb du run, c’est bien la preuve qu’il n’est pas indispensable à sa compréhension).
Le lien avec Secret Wars se résume avec un mini-série exercice de style (Top Ten avec des Thors, et le lien avec le run doit se résumer aux dernières pages (le sort du marteau d’un des Thors Cops).
Pas besoin d’épiloguer sur War of the Realms, puisque cela découle des événements du run (la fin de cette intrigue au long cours, depuis l’arc de Garney).
C’est de la gnognotte par par rapport à X-Men Legacy, parasité par au moins 5 ou 6 events/crossovers.
« son rapport entre l’homme et les dieux, ainsi que le fait qu’il n’y ait pas besoin de connaitre grand chose sur la continuité de Thor »
La série de Samnee pourrait correspondre à tes critères/préférences (celles qui aura duré moins de 10 numéros, faute de succès niveau ventes).
Oui enfin j’imagine qu’on peut y arriver avec de la motivation mais si on ajoute à ça que le run dure 7 ans…non je peux pas^^
La série de Samnee ? Sur Thor ? Connais pas.
Mais si ça a foiré niveau ventes, ça se termine quand même ? Ou ça s’arrête en mode bâclé ?
Mon avis sur ce truc à la noix de Samnee :
https://www.amazon.fr/THOR-MIGHTY-AVENGERS-Collectif/product-reviews/2809434301/ref=cm_cr_dp_d_show_all_btm?ie=UTF8&reviewerType=all_reviews
Mais il aime rien ce Tornado^^
Bon…ce que je retiens surtout de ton commentaire, c’est la fin bâclée. ça ne m’étonne pas si la série n’a pas marché. Dommage…
Pour le reste, c’est purement subjectif j’imagine, on accroche ou pas à un esprit enfantin.
Bon de toutes façons pour l’instant j’ai de quoi faire avec Fraction et Gillen.
Si j’aimais quasiment tout je n’aurais pas arrêté de lire du Marvel…
Ce titre de Samnee, là, c’était typique de la hype portée par les modérateurs de Panini qui ne juraient que par les trucs kawaï genre Skottie Young et les runs arty surfaits genre Hawkeye par Matt Fraction. Je me suis fait avoir par leurs conseils plus d’une fois avant de décider de faire l’inverse : Fuir tout ce pour quoi ils s’enflammaient…
Au contraire, je continuerai à en lire, mais uniquement lorsqu’il y aura ce que je recherche !
Sinon, j’aurais raté certains des meilleures BDs de ma collection que sont les Punisher d’Ennis, les Ultimates de Millar, les DD de Bendis, les Marvel Color de Jeph Loeb & Tim Sale, les Spiderman de JMS ou DeMatteis, les Tangled Web, le Sentry et les Inhumains de Paul Jenkins & Jae lee, les Eternels de Neil Gaiman, les Fugitifs de Brian K. Vaughan, les Young Avengers de Alan Heinberg, le Iron man de Matt Fraction, le Hulk de Bruce Jones, etc. Heureusement que je ne t’écoute pas sur ce coup là ^^. Et je te signale que dernièrement j’ai raccroché les wagons avec le DD de Mark Waid 😉
Même moi, j’avais trouvé que le scénario de Fear Itslef n’était pas terrible.
Le plus triste c’est que Stuart Immonen est en forme sur la partie graphique…
Tous ces dessinateurs de talent qui illustrent des events nazes…c’est triste.
Heureusement que Coipel a bossé sur le Thor de JMS parce que c’est pas non plus son travail sur Siege que je vais retenir.
J’ai énormément de soucis avec les dessins de Dauterman. C’est très joli mais je n’y comprends rien. Y’a des détails partout qui rendent la narration très difficile pour moi.
Après avoir lu les trois tomes de Shaolin Cowboy, de Geof Darrow, je pense être aguerri pour le déchiffrage des dessins aux détails copieux.
Je dis ça, mais il m’est déjà arrivé de me retrouver face à des dessins tellement fouillis que j’avais du mal à les lire. Je pense en particulier à My New York Diary de Julie Doucet, quel capharnaüm !
https://www.babelio.com/livres/Doucet-My-New-York-diary/374758/critiques/691885
Darrow je le comprends. C’est justement ce qui le différencie (avec Perez et autres) de Dauterman. Ils abusent des détails mais cela reste compréhensible. Je pense que la couleur a aussi beaucoup à voir ! Après c’est joli, mais il a des efforts à faire pour rendre la narration plus efficace.
Darrow a une maitrise des détails qui fleurte avec la perfection tout en ne négligeant pas l’art séquentiel. Après ces planches sont faites pour être analysées dans un sens mais il est impressionnant de voir comment notre oeil arrive à avoir une vue d’ensemble immédiatement. Reste ensuite à chacun de creuser, de prolonger le plaisir.
Darrow est un maitre qui a fait école et je pense que Dauterman est issu de cet école comme un Steve Skroce par exemple (là avec Matrix la filiation est évidente).
Geof Darrow s’est également amélioré au fur et à mesure de ses œuvres. C’était amusant de voir des papiers gras et autres saletés uniformément répartis sur le trottoir dans Big Guy ou Hardboiled (je n’ai pas les comics sous la main), et de les voir répartis de manière plus réelle, c’est-à-dire moins régulière, dans Shaolin Cowboy.
Sans oublier Juan Jose Ryp (que j’aime beaucoup moins que Darrow).
J’aime beaucoup Juan Jose Ryp notamment son évolution. Ses CLONE (IMAGE COMICS) étaient d’un excellent niveau tout comme son travail récent chez Valiant.
J’ai eu la chance de le rencontrer. Très accessible et hyper sympa.
@Jyrille
Mais oui, Juan Jose Ryp : beaucoup plus gore que Darrow, moins habile dans la spatialisation. J’ai encore No Hero en tête, avec Warren Ellis : quel massacre !
Oui voilà, je le connais par No Hero et Black Summer. Je ne connais pas ses travaux plus récents dont tu parles, Fletcher.
« J’ai énormément de soucis avec les dessins de Dauterman. »
Depuis la fin de War of the Realms, il délaisse de plus en plus les planches intérieures (moins lucratives que les couvertures paraît-il) pour mieux privilégier son poste de cover artist chez les mutants de Krakoa (ça tend à confirmer qu’il favorise l’illustration à la narration séquentielle).
Je tiens pour ma part le run de Jason Aaron sur Thor comme une de mes meilleures lectures de comics mainstream de ces 10 dernières années. C’est du niveau de Walter Simonson avec de l’humour et plus d’idée qu’il ne semble au premier abord.
Il y a une cohérence de bout en bout avec en un nombre de sup plot qui trouveront leur conclusion des années après, comme un Chris Claremont savait si bien le faire sur UNCANNY X-MEN. En cela, cher Présence, je réfute les arguments de ton introduction et des mots comme basique, éculé, caricaturale.
Le passage à un Thor indigne et le marteau à une femme : très bien géré. Dès le début Jason Aaron choisi de rendre les Asgardiens peu sympathique, hautains et assez bourrus comme des dieux nordiques qu’ils sont sensé être. En cela il les fait tomber de leur pied d’escale et les démystifie. Thor (Odinson) n’échappe pas à la règle. C’est la vision de Thor de Jason Aaron qui a le mérite d’être personnel, original et qui change de la noblesse du personnage telle que défini par Stan Lee et surtout Jack Kirby depuis sa création.
Je garde un excellent souvenir de ces épisodes là .
Une période d’indignité/remplacement qui au départ ne devait durer qu’un arc (avec Mangog au programme) et qui s’est finalement étalée sur près de 40 numéros.
C’était étonnant et réconfortant de voir comment Jason Aaron a eu les coudées franches sur cette série, à part l’obligation d’intégrer des remises à zéro de numérotation, et comment il a pu développer une saga au long cours.
J’en dresse un bilan succinct dans mon article sur la dernière minisérie King Thor :
https://www.babelio.com/livres/Aaron-King-Thor/1243750/critiques/2289738
@Fletcher Arrowsmith
Récuse, récuse : je suis solidaire. L’introduction part d’un a priori, et d’un classique chez DC et Marvel, faire du neuf avec du vieux, en utilisant un artifice. Par exemple, remplacer le personnage titulaire par un autre, au hasard les années 1990 chez DC, pour Superman, Wonder Woman, Batman et quelques autres.
Cet article ne porte que sur les épisodes 1 à 5 de la série de 2014. J’ai lu l’intégralité de tous les épisodes de Thor écrits par Jason Aaron, et j’ai aimé de presque le début (je n’ai pas accroché à God Butcher) à la fin, à l’exception de War of the Realms. N’ayant lu qu’une petite partie des épisodes de Walt Simonson, je suis bien incapable de faire la comparaison.
Après ces 5 épisodes, j’ai trouvé qu’Aaron réussissait à faire exister cette version de Thor, à montrer comment Jane Foster lui confère une partie de sa personnalité, et comment elle est également transformée par sa charge.