La vache qui rit ! (Le génie de Franquin)

Focus : La vache de Gaston

1ère publication le 08/06/15- Mise à jour le 31/07/17

par BRUCE LIT

VF : Dupuis

Culte !

Culte !

Ce focus  se concentrera sur les séquences consacrées à la vache de Gaston Lagaffe. Elles sont numérotées V1 à V9 dans l’intégrale de Gaston album N° 3.  Pour les possesseurs de la première édition il s’agit du tome R1 ( plus tard réimprimés dans Gala des gaffes à gogo). Soient une dizaine de séquences au total.

Les deux scans principaux sont faits maison. Si l’un d’entre vous, chers lecteurs trouvez mieux, votre nom sera crédité à jamais dans les annales de Bruce Lit. Bon ! alors, c’est quoi cette histoire de vache ? 

La vache qui rit !

Et elle entend siffler le train ! ©Dupuis

Il s’agit selon moi du gag le plus drôle de la série Gaston Lagaffe qui n’en est pourtant pas avare. Un monument d’absurdité qui résume en moins de 10 strips le génie de Franquin. Bien sûr il y a le gaffophone, la mouette rieuse, les explosions dans le bureau, l’arrivée des pompiers blasés et les contrats jamais signés. Mais, mince, quand même, de penser que Gaston arrive à emménager un ruminant dans les bureaux de Dupuis, c’est quand même assez incroyable !

Mettez vous deux minutes dans la peau de  Franquin. Au moment où il écrit son scénario, il doit savoir que sur ce coup là, il va frapper fort. Il doit se demander :  » et si Gaston, apportait un matin un animal volumineux dans le bureau. » Il doit se demander comment va t’il pouvoir y arriver ?  Et il a sûrement été plié de rire, face à ce gag dont je ne me lasserai jamais.

La catastrophe commence de manière routinière pour Gaston; Après un Week End à la campagne, il annonce à ce pauvre Fantasio avoir gagné le gros lot d’une tombola. Faute de place, il lui demande la permission de l’entreposer au bureau. Fantasio surmené comme d’habitude n’écoute que d’une oreille et l’autorise tacitement à ramener son bibelot. Il vient de commettre un gaffe ! une gaffe de taille,  puisque lors de la séquence d’après, le lecteur goguenard voit arriver… une vache chez Spirou !

Une arrivée triomphale !

Une arrivée triomphale ! ©Dupuis

Et commence alors le sens hallucinant du détail de Franquin ! Non seulement, Gaston ramène un bovin en pleine ville, mais il a eu l’idée de le faire rentrer par la fenêtre ! Spirou et Fantasio sont donc sidérés de voir une vache débarquer sous les stores vénitiens de la rédaction. Le mot n’est pas trop fort, regardez la paralysie des mains de Fantasio qui a laissé tombé à ses pieds les papiers qu’il tenait dans la séquence d’intro. Nous pouvons décomposer le comique en 4  niveaux !

1/ L’effet de surprise et un comique de situation énorme  puisque Franquin a sciemment séparé l’annonce de la loterie et le lot qui arrive sur la deuxième page ! Un vrai cliffhanger en somme !

2/ A la surprise de Spirou et Fantasio survient en écho celle du pauvre animal. Elle débarque avec l’innocence du nouveau né chez Spirou. Le point d’interrogation dans la phylactère souligne son étonnement de ne pas être en train de brouter dans un pré. Son regard dirigé vers le lecteur fait qu’il n’ a aucune chance d’échapper à la folie de cette situation.  A l’extrême gauche, un déménageur semble concentré sur sa tache et donne sûrement des ordres à ses collègues en bas pour transporter l’animal. Il confirmera d’ailleurs par la suite avoir un piano à charger. Son  peu d’étonnement à harnacher une vache dans un bureau participe à la crise de rire du lecteur.

Conflit de voisinage

Conflit de voisinage ©Dupuis

3 / Le conflit entre le raffinement de l’urbanisme chez Dupuis et l’irruption de la campagne.   Le côté rustre du déménageur face à la maigreur de Fantasio illustre ces deux mondes opposés entre le gros campagnard que l’on imagine porté sur une bonne bouteille de rouge et le citadin pète sec stressé par le boulot. Entre temps, la vache se sent à l’aise et mugit de tout son être au dessus des encres de chine des dessinateurs ! La situation est désormais incontrôlable et au grand dam de Fantasio….irréversible !

4 / Enfin, l’attitude de Gaston elle même : représenté de dos, il marque ainsi son indolence et sa décontraction. Le gaffeur est en pleine activité avec l’innocence de l’enfant qui ne se rend pas compte de ses conneries ! Non seulement il est en faute mais en plus, il blâme les adultes ! Dans la première séquence, il s’étonne que Spirou et Fantasio ne le félicitent pas ! Et dans la deuxième, il accuse Fantasio de se dédouaner en lui rappelant qu’il l’a autorisé à ramener l’animal tout en sachant très bien que sa mauvaise foi lui a permis de dissimuler la nature du lot ! A noter qu’à cette époque il ne dit pas encore M’enfin.

vache_1

La vache qui dring ! ©Dupuis

C’est incroyable, c’est drôle, digne de Laurel et Hardy et de Charlie Chaplin. Mais c’est surtout une incroyable maîtrise de l’art séquentiel de Franquin qui balance toutes ces informations en deux dessins ! Par la suite, Franquin développe son filon : la vache avale le téléphone de Fantasio et le regarde avec un air passablement ahuri lorsque celui-ci sonne dans son estomac, joue à la corrida avec Gaston, observe le train mécanique que celui-ci lui a apportée pour la distraire.

Il est temps alors pour Franquin de conclure cette saga  histoire de ne pas prendre le lecteur pour une vache à lait…. Et l’on aurait tort de noyer ces gags dans la masse des gaffes de Gaston, car l’animal va être à l’origine du licenciement de notre héros ! C’est donc un moment clé de l’histoire du garçon bureau qui, pour la première fois, fait la gaffe de trop lorsque M. Dupuis se retrouve nez à museau avec l’animal….Il faudra une pétition des lecteurs pour que celui-ci retrouve son emploi et bien sûr ne pas tenir ses engagements…..

La gaffe de trop : Gaston et son latex sont licenciés !

La gaffe de trop : Gaston et son latex sont licenciés !©Dupuis

Mais avant cela, Franquin envoie du bois : dans une autre séquence hilarante, Gaston convoque un expert en ergonomie bovine avec  un accent de la campagne. Où a t’il été le chercher ? Toujours est il que ce type est là pour que la vache ne soit pas stressée au bureau ! On croit rêver ! Dans la séquence d’avant, il fout même Fantasio dehors pour que sa pipe n’enfume pas l’animal !   Encore une fois, analysons les niveaux de rigolade  de cette fameuse séquence.

1 / Le sérieux de l’expert qui, formel, encourage Gaston à repeindre son bureau en vert pour calmer l’animal. Tout y est surréaliste :  l’arrogance du personnage, ses mains dans les poches induisant son niveau de certitude et l’accent en – Ch tout droit sorti d’Asterix et qui rappelle le son de la va-Che !

La vie en vert…. et contre tout pour Fantasio….©Dupuis

2/ A cela s’oppose la colère de Fantasio ! Dans l’indifférence générale, le chef de Gaston se cogne la tête contre les murs de rage et peut être de désespoir ! L’effet comique est irrésistible ! Loin de l’accalmie que la peinture devrait produire, elle pousse Fantasio vers l’hystérie et l’autodestruction ! Essayez voir de vous cogner la tête sur un mur ! Et le pire, c’est qu’il ne semble pas prêt de s’arrêter ! Il n’ y a finalement que la vache pour regarder Fantasio avec indifférence !

3/ Enfin, encore une fois, Gaston est représenté de dos, affairé à sa tache comme si mettre à l’aise un quadrupède dans un bureau faisait partie de sa fiche de poste.  Le sérieux avec lequel il s’applique contraste avec la folie de l’entreprise et son je-m’en-foutisme qui l’isole complètement de la réalité de la vie de bureau. Bien entendu, la vache croisera la route de De Mesmaeker symbole de cette réalité d’adulte fondée sur le travail et l’argent à laquelle l’innocence de Gaston s’oppose en permanence….

Motus...

Motus et vache cousue…©Dupuis

Voilà donc décryptées deux séquences impayables qui résume l’incroyable sens de la mise en scène de Franquin ; chez lui tout est parfait : l’idée, le rendu de cette idée, le sens du cadrage et des dialogues qui s’ajoutent à l’euphorie du moment. Et cela, sans évoquer le trait de génie pour créer des gueules, et des expressions inoubliables : l’air totalement ahuri de la vache, la perdition mentale de Fantasio et la décontraction complètement inconsciente de Lagaffe.

Affairés que nous sommes par la production, la rentabilité, la routine de nos bureaux respectifs, Lagaffe reste l’enfant destructeur qui refuse de se soumettre à la tyrannie du capitalisme et à la soumission de nos vies. Et plus ses gaffes sont chaotiques, plus le lecteur souhaite intégrer cette résistance à son surmoi. Il incarne la liberté absolue à la fois dans ce qu’elle a de plus noble, de plus immature, de plus tendre et de plus chaotique.De l’humour pas si bête en somme qui fera de Franquin, le premier parmi les plus grands !

Quelques mois plus tard, Gaston retrouve ses amies....

Quelques mois plus tard, Gaston retrouve ses amies….©Dupuis

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Il y a une vache dans les bureaux Dupuis ! Retour sur le célèbre gag de Gatson où je vous propose de décortiquer le génie de Franquin. La Vache !

La BO du jour : ils aimaient les vaches mais étaient nettement moins rigolos !

32 comments

  • Jyrille  

    Et bien bravo pour cette nouvelle rubrique qui commence sur les chapeaux de roue. Cela donne déjà un niveau assez élevé pour la suite, va falloir s’accrocher ! J’adore la façon que tu as de décrypter les images et de confronter toutes ces idées résumées en une case. Oui, Franquin était un génie…

    • Bruce lit  

      Merci Cyrille. En y réfléchissant bien, Présence en fut le précurseur avec son article consacré aux costumes de batman ! Et je te renvoie l’ascenseur puisque j’ai écrit ça hier après midi pendant que tout le monde faisait la sieste après la relecture de ton article.

  • Présence  

    Je me demandais bien ce que pouvait être cette histoire de vache. Quel courage de décortiquer les mécanismes du comique chez Franquin ! Pour avoir déjà tenté d’essayer d’écrire sur la force comique de quelques auteurs, c’est un vrai cauchemar pour moi, avec à chaque fois un résultat pataud et sinistre.

    A l’opposé, j’ai bien aimé comment tu as réussi à identifier plusieurs éléments comiques, et plusieurs registres d’humour.

    Une incroyable maîtrise de l’art séquentiel de Franquin qui balance toutes ces informations en deux dessins – Entièrement d’accord. C’est parfois un choc de s’apercevoir tout ce qu’un auteur réussit à faire tenir en une poignée de cases, en imaginant par comparaison que d’autres auteurs s’en seraient servi pour en remplir des pages.

    En ce qui me concerne, je suis plié en 2 par un dessin comme celui où Fantasio est dans la pièce repeinte en vert (avec la légende « La vie en vert…. et contre tout pour Fantasio…. »). L’expression du visage de Fantasio, et la manière dont on voit les coups répétés sur le mur traduisent, à mes yeux, toute l’incompatibilité insurmontable entre les valeurs de Gaston, et celles de Fantasio, l’impossibilité pour lui de réconcilier les actions de Gaston, avec son propre mode de pensée. Il se heurte à un mur.

  • JP Nguyen  

    Bravo Bruce de t’être attelé à cette tâche de décortiquage pas évidente du tout.
    Ceci dit, je ne partage pas ton attachement pour ce gag (c’est pas parce que c’est la rubrique Focus que je dois faire mon faux-cul). Je le trouve sympa sans plus. Mon running gag préféré, c’est plutôt la signature des contrats qui échouent toujours.

    Plus globalement, dans ce genre d’exercice d’analyse, ce que je trouve délicat, c’est d’arriver de démêler ce qui relève de l’intention et du hasard. Ce qui était délibéré planifié et ce qui s’est rajouté au dernier moment, lors de l’exécution. Voire, ce que le lecteur a vu sans que l’auteur ne l’ait spécialement souhaité. Et encore, pour Franquin, il était scénariste-dessinateur, lorsqu’on va chercher du côté des équipes d’auteurs, l’exercice est encore plus délicat.

    • Présence  

      Les gags qui nous ont marqué – J’avais tenté de lire « Le rire » d’Henri Bergson, mais je n’ai pas réussi à dépasser la dixième page. malgré en si peu de pages, il énonçait clairement que le rire a ceci de paradoxale qu’il est à la fois un phénomène de type social, mais aussi spécifique à chaque individu. Ainsi la majorité des lecteurs s’accorde sur la puissance comique de « Gaston Lagaffe ». Pourtant si l’on en vient à exprimer dans le détail ce qui nous fait rire, nous constaterons qu’il s’agit de mécanismes différents à chaque fois, impliquant notre culture, mais aussi nos préconceptions, nos stéréotypes.

      Arriver de démêler ce qui relève de l’intention et du hasard – Je vais être sciemment provocateur, mais en fait peu importe ce qui est intentionnel et ce qui relève de l’interprétation du lecteur. Une fois que l’artiste a achevé sa création, elle ne lui appartient plus, elle est livrée aux interprétations des divers spectateurs/consommateurs qui y voient ce qu’ils veulent. C’est d’autant plus vrai que cette création connaît une forme d’immortalité, au travers des décennies ou des siècles. Ce que je vois dans un tableau comme « Le cri » de Munch n’a certainement que peu de choses en commun avec ce qu’y voyaient ses contemporains.

      Pour les équipes d’auteurs, cela ramène à cet article sur la prélogie Star Wars. Il est impossible de démêler ce qui est imputable à George Lucas, de ce qui provient d’autres créateurs (scénaristes, dialoguistes, effets spéciaux, etc.), ou de la pression des financeurs. Quelle est sa vraie part de responsabilité, dans quelle mesure il a cédé à la pression commerciale (ou même celle des fans) ? Mystère, mais ça n’empêche pas d’avoir un avis sur l’oeuvre en fonction de ses goûts.

    • Bruce lit  

      Wow ! JP, quel rabat joie !!! ( rires) ! Rien ne nous empêche de parler AUSSI des contrats. Pour ma part, mon contrat préféré reste celui ou De Mesmaeker se retrouve affublé d’une coiffe de cerf pour une photo qui lui donne l’air d’un cocu magnifique….. Rahhh, je me marre rien qu’en écrivant ça…
      .
      Je suis partagé sur ce que tu exprimes de l’intention et du hasard. Oui, c’est évident qu’un artiste ne peut pas penser, anticiper tout ce qui va être décortiqué de son oeuvre. Et d’autant plus que les grilles de lectures qui seront faîtes le seront parfois via des sciences inexistantes au moment de leur création : littérature comparée, psychanalyse, sociologie etc. L’oeuvre de Kafka aura été rapprochée d’événements historiques qui se dérouleront bien après sa mort par exemple. Pour aller dans ton sens, je me rappelle avoir étudié Le dormeur du Val au collège. Je me disais que Rimbaud ne pouvait pas avoir pensé à TOUS ces détails qui faisaient que l’on passait une semaine parler de chaque ligne.

      Pourtant, là je me réfère à la musique. Je partage les visions de l’art qu’en ont Mc Cartney, Lennon ou Keith Richards, à savoir que les oeuvres d’art existent à l’état invisible. L’artiste est un voyant qui les capte et qui mélangées à sa propre expérience subjective les transforment en peinture, roman, chanson ou BD. Sans aucun doute ce gag était sûrement anodin pour Franquin. Je pense que non, personnellement pour l’avoir tenté de le démontrer ci dessus. Mais il réunit suffisamment de signifiants conscients ou inconscients pour prêter à interprétation. Et ça, c’est formidable et la raison d’être de ce blog. Comme l’affirmait Paul Auster, les œuvres d’art quelques soient leur discipline existent pour se tutoyer. N’est ce d’ailleurs pas le propre de l’art d’exacerber l’imagination ?

      • JP Nguyen  

        @Présence et Bruce : la vache (sic), ma petite remarque vous a fait réagir !
        Je suis d’accord avec vos propos, je voulais juste attirer l’attention sur une dérive possible de ce genre d’exercice : faire l’apologie d’un auteur/d’une oeuvre, en pointant tout un tas de détails qui, si ils sont pertinents pour certains lecteurs, n’ont pas forcément de caractère d’universalité.
        Tiens, pour revenir sur le gag de la vache, quel serait le point de vue d’un paysan, d’un agriculteur sur ce gag ? Je vous parle du gars qui se lève à point d’heure pour la traite et autres… Aura-t-il la même empathie pour Gaston le glandeur de bureau que nous autres citadins, travaillant (pour la plupart me semble-t-il) dans le secteur tertiaire ?
        Mais cela rejoint tout à fait la remarque de Présence. Et cela n’enlève rien au mérite de Bruce, pour un exercice, que, je le répète, je trouve ardu voire casse gueule.
        D’ailleurs, j’aimerai en écrire un, de focus, aussi. Ce serait les 3-4 pages du duel entre Batman et le Mutant Leader à la fin de The Dark Knight Triumphant (oui, tant qu’à faire dans l’exercice casse-gueule, autant faire coller la forme et le fond).

        • Bruce lit  

          Franquin a eu la chance de vivre à une époque où il était possible de rire de tout et de tout le monde. Il n’est vraiment féroce qu’envers les militaires et les flics. Ok pour ton Focus ! Hâte de lire ça.
          Ps : Sic and destroy !

  • Matt & Maticien  

    Ce gag est très sympa. Il a pour moi un petit côté poétique et désuet. Ce n’est pas mon préféré… mais je ne suis pas sûr d’avoir un gag préféré tant l’ensemble me plaît. En tout cas images font plaisir à voir.

  • Tornado  

    Super article, cela va sans dire. Sauf que… N’ayant pas lu de Gaston, ça ne parle pas autant qu’à certains !
    De mémoire, mon gag préféré c’est dans Tinitin. Dans Objectif Lune plus exactement, lorsque Tournesol entend (pour une fois) le Capitaine Haddock le traiter de Zouave. Un seul et unique gag qui va permettre à Hergé de dérouler plusieurs pages d’explications scientifiques sans que le lecteur s’ennuie puisqu’il passe son temps à se marrer. Absolument génial !
    De mon côté, je reproche souvent aux scénaristes de comics de ne pas être drôles. je trouve que l’humour qui est pratiqué la plupart du temps sur les super-héros est lamentable (par exemple, Deadpool). Donc, je rejoins ce que disait Présence : La perception du rire varie fortement selon le lecteur !
    Les deux seuls scénaristes de comics qui arrivent à me faire rire sont Alan Moore et Garth Ennis. Les autres, je trouve ça nul de chez nul (Kirkman et son Ant Man pourrave, Aaron qui vise en dessous de la ceinture, et le pire du pire : la quasi-totalité de ceux qui font de Spiderman le comique troupier de service).

  • Bruce  

    Je crois me souvenir que le gag du sparadrap de Tintin dans l’affaire Tournesol est de ….Franquin.Mais oui, le coup du zouave est magnifique aussi. Concernant l’humour Comics, j’ai toujours trouvé qu’un Spider-Man mal écrit était franchement insupportable. D’ailleurs mon ami le chauve je trouve que….bon, je vais pas commencer avec lui, mais sous sa plume, Spidey a vraiment l’air d’un abruti….

  • Tornado  

    Oui, je suis d’accord avec toi. Mais c’est le cas de tous les scénaristes qui bossent sur les Avengers. Hickman est un super scénariste. Et pourtant, dans ses Avengers, il nous balance lui aussi un Spiderman relouuuuuu ! Ce pauvre Spidey n’a rien à foutre dans ces crossover cosmiques !!!
    Non, franchement, je suis vachement exigeant avec l’humour en BD !

  • JP Nguyen  

    Tornado, je te trouve ultra sélectif !
    En humour comics, y’avait le She Hulk de Slott qui était pas mal, surtout au début…
    Warren Ellis sait aussi écrire des répliques marrantes, entre deux délires techno-scientifiques et puis, il a fait Nextwave…
    Kyle Baker a écrit et dessiné l’excellent « Why I hate Saturn » mais bon, ce n’est plus du super-héros…

  • Tornado  

    Et bien n’empêche, je vous mets au défi les copains : Donnez moi des exemples concrets de comics de super-héros vraiment drôles (sans être des BD humoristiques ou des parodies) !

    • Jyrille  

      Wolverine and the X-Men ?

      Cela dit je suis très difficile à faire rire en lisant une bd. Y a Luz, Bouzard, Franquin, Larcenet, parfois Blutch. Mais je ris (vraiment, je veux dire) rarement en en lisant.

    • Bruce lit  

      Wolverine and the Xmen est tordant….LA Pro est irrésistible
      Mmm, quoi d’autre…..Bone est une référence, Les Marvel Zombies sont rigolos, notamment l’épisode écrit par John LAyman avec Evil Dead. Et bien sûr Tony Chu.
      Dans le non super héros : Strangers in Paradise
      Personne n’aime Deadpool sinon ? moi je peux pas le saquer…..MAis si un jour quelqu’un veut écrire sur lui….

    • Nikolavitch  

      Hitman, de Garth Ennis. qui se déroule dans l’univers DC standard, mais se permet des moments d’intense poilade

      • Bruce lit  

        Euh…tiens…un lecteur…
        Son nom me dit quelque chose…
        Comment qu’cest déjà ?
        Alexandre ? Alexandrin ?

        Je confirme quand même que Tony Chu sera resté du début à la fin du comics merveilleusement tordant. Sinon en comique involontaire n’importe quel Charles Soule reste inégalable….

        • PierreN  

          J’ai le souvenir de moments plutôt marrants avec Pip le troll dans le X-Factor de Peter David (le second run des années 2000).

          • Bruce lit  

            Ah oui, il y a avait aussi le gag du pot de mayonnaise non ?

          • PierreN  

            En effet, et celui-là doit correspondre au tout début de son run des années 90 sur la série.

          • Matt  

            Je redoute le jour où mon article sur le comics Deadpool « Dracula’s Gauntlet » de Gerry Duggan et Brian Posehn va sortir. Je vais rester caché je crois. Pourquoi j’ai osé en écrire un article avec une bonne note ?
            Bon ouais moi l’humour débile des fois j’aime bien, j’assume. Faut pas que ça prenne le pas sur l’histoire et se transforme trop en showman par contre. Et pour le coup ce qui m’a vraiment plu c’est la mise en forme du comics dans sa version digitale, avec pas mal d’effets animés comme…ben…un dessin animé.

          • PierreN  

            « Je redoute le jour où mon article sur le comics Deadpool « Dracula’s Gauntlet » de Gerry Duggan et Brian Posehn va sortir. Je vais rester caché je crois. Pourquoi j’ai osé en écrire un article avec une bonne note ? »

            @Matt: M’enfin (histoire de rester dans le thème de l’article ci-dessus) tu as tout à fait le droit d’aimer, tant que ton avis est argumenté de toute façon…
            Du peu que j’ai pu lire, c’est à dire l’arc illustré par Declan Shalvey, Duggan est peut-être bien le seul scénariste à avoir fait quelque chose d’intéressant avec le personnage en solo. De là à le rendre aimable, c’est une autre paire de manches…

            Attention Spoiler (au cas où) !!!
            Est-ce que le fait d’être papa va rendre Wade moins détestable et tête à claques ?
            fin du spoiler

          • Matt  

            Ah c’est clair que ceux qui n’aiment pas Deadpool, le run de Duggan ne leur fera pas aimer non plus. ça reste un con. Mais qui montre aussi un côté humain avec sa chérie (un peu comme dans le film en fait).
            Je ne savais pas qu’il était carrément papa. Mais sa rencontre avec celle qi devient sa femme est sympa. Et puis comme je le dis, en version numérique ce comics bénéficie de plein d’effets de mouvements. Ce sont des images mais le fait de les faire défiler pour les lire forme une animation comme un dessin animé. La version papier perd pas mal de charme avec des dessins en moins, des effets supprimés et une mise en page plus classique. Mais bon…vous verrez ça dans l’article. Je crains juste les réactions ultra négatives de tous ses détracteurs^^ Je ne me considère pas comme un fan mais ces auteurs semblent avoir fait un truc qui ne repose pas sur les gimmick habituels de Deadpool (pas de 4ème mur, ou très peu) Bon par contre forcément les vannes à la con pendant les combats…il y en a.

          • Présence  

            J’attends avec curiosité cet article sur Dracula’s Gauntlet de Gerry Duggan et Brian Posehn, parce que ce recueil m’a tenté à plusieurs reprises, mais le coût m’en a dissuadé, ainsi que d’autres recueils plus tentant sur le moment.

          • Bruce lit  

            Je redoute le jour où mon article sur le comics Deadpool
            Je confirme que l’article de Matt déchire son masque….
            (Mais comment en est t’on arrivé à parler de Deadpool chez Franquin ???).

          • Bruce lit  

            Ah ! Retour à Franquin !
            Non, je ne les connaissais pas ! Et le trait est magnifique !
            Merci P.

          • Jyrille  

            Je connaissais ce dessin PierreN, je ne sais plus trop d’où. Peut-être récemment, dans le hors-série Fluide dédié aux Idées Noires (édité en librairie et en cartonné avec 20 pages de plus).

  • Bruno :)  

    Au delà de la puissance légendaire du trait de Franquin -les expressions, le mouvement et la cohérence entre eux et l’émotion illustrée dans une scène- il y a aussi un sens quasi instinctif du rythme au travers du découpage de la planche et de la succession des dialogues. Rarement, le seul gag se suffit-il en lui-même, sinon comme « simple » énième itération des infinies possibilités de son renouvellement au sein de cet univers bureaucratique, aussi original qu’unique dans une BD « comique » -et pourtant banal dans son réalisme situationnel.
    L’attrait et l’immédiate sympathie envers la série participe beaucoup de ce que Lagaffe, sans trop d’états d’âme ni inhibitions, passe à l’acte en fonction de sa fantaisie, tel un enfant irresponsable, concrétisant au sein de ce contexte professionnel si plausible l’ensemble des désirs refoulés qui habitent -même temporairement- la plupart d’entre nous sur notre lieu de travail. On rit automatiquement, un peu par connivence (et peut-être sadisme…) : nous aussi on aimerait bien, parfois, faire tomber le plafond sur les têtes de certains…
    Il y a bien sûr nombre de gag élaborés, où la chute compte parfois moins que la suite d’éléments qui l’amène, si pleins qu’ils sont de signifiant sur les personnages et la dynamique de leurs interactions : on rit d’avantage -sinon plus- à la subtile peinture des caractères en place et des étincelles entre eux plutôt qu’à la conclusion gaguesque, voire systématiquement catastrophique -parfois même douloureuse !- provoquée par Gaston.
    À contrario, certaines idées très simples subissent une transcription graphique telle que leur puissance comique s’en trouve démultipliée, littéralement. L’un de ces gags, quasi enfantin dans sa facilité scénaristique, disposait de quelques cases magistralement illustrées -hystérie et panique plus vraies que nature !- qui m’ont plongé dans une telle crise d’hilarité que ma mère a débarqué dans ma chambre, persuadée que je faisais un malaise…

    Impossible à dupliquer, ce talent-là : c’est toute une personnalité qui s’exprime, alors ; avec une telle simplicité dans l’intention, un ton si direct au travers du discourt magique offert par ce médium si spécifique, qu’il est impossible de ne pas constater l’authenticité artistique ainsi que la profondeur Humaniste du travail de Franquin.
    Le rire partagé, comme seule réponse à l’absurdité de nos vies d’adultes, ainsi que filtre épuratif de nos réalités ; généreux lien affectif avec l’autre, universel et sans manières, et très élégamment dissimulé sous la blague.

    • Jyrille  

      Très beau texte Bruno. Je souscris totalement à ton analyse.

      • Bruno :)  

        Je m’écoute parler. ;). Mais c’est vrai que, quand il s’agit de Gaston -un bout de moi…-, je m’applique ! N’empêche, les (rares) interviews de Franquin, sur le Tube (technologie magique, parfois !), ça émeut mais ça surprend pas : on a la confirmation qu’on le connais déjà bien, tellement le gars est raccord avec sa création, à pleins de niveaux ; et on a qu’une envie, c’est devenir collègue avec lui, même si simplement pour pouvoir lui serrer la main.

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