Interview de Xavier Lancel

Xavier Lancel : grand fan de comics… et de torses velus ! Si vous voulez en voir plus, visitez http://chestofchests.blogspot.fr/

Xavier: grand fan de comics… et de torses velus !

Entretien mené parJP NGUYEN

Créé en 1983, Scarce est un prozine (magazine de qualité « pro » élaboré par des passionnés) consacré aux comics. Xavier Lancel y a collaboré depuis 1999 et en est le rédacteur en chef depuis 2008.

Il vit à Lyon et je l’ai rencontré à plusieurs reprises en tant que collaborateur occasionnel de Scarce. Mais du fait de nos agendas, cette interview a été réalisée par mail le 21 février 2015.  (Xavier, il faudrait qu’on se refasse une réunion tupperware !).- JP

Une petite introduction pour ceux qui ne te connaissent pas : quelle est ton identité secrète et quels sont tes super-pouvoirs ?

Je ne suis pas très protecteur de ma vie privée et professionnelle. Pour faire court, après une formation d’abord scientifique, que j’ai fait ensuite basculer vers le littéraire, j’ai principalement travaillé dans l’hôtellerie-restauration, ainsi que par moments dans le milieu du livre et de l’associatif.
Je suis né mutant avec une mutation spontanée  qui me donna le pouvoir, un peu comme la X-Woman Marrow, d’avoir parfois pendant ma croissance des petits os en rab aux jointures.

Si depuis « tout va bien merci », je garde la capacité de pouvoir avec gêne sortir de mémoire des références comics (tel numéro, telle page, telle case) totalement inutiles mais que, pour des raisons que j’ignore, je garde en tête. Avec bientôt 42 ans au compteur, la sénilité ne me guette pas encore mais ça peut inquiéter…

 Evolution de la maquette de couverture de Scarce au fil des numéros (6-26-46-62), avec des illustrations de Joe Kubert, Olivier Vatine, Michael Bair et Alex Maleev

Evolution de la maquette de couverture de Scarce au fil des numéros (6-26-46-62), avec des illustrations de Joe Kubert, Olivier Vatine, Michael Bair et Alex Maleev

A l’heure où les blogs BD et les sites d’informations sur les comics (VF et VO) pullulent sur Internet, quelle motivation gardes-tu pour continuer la publication d’un magazine papier comme Scarce ?

Très bonne question! Si l’on s’amuse à feuilleter le contenu des numéros produits depuis ma reprise de Scarce, on remarquera que les informations qu’on y trouve ne sont pas présentes sur le net. Le but de Scarce, c’est d’approfondir, d’aller au fond des choses, en étant le plus complet possible,  pas forcément sur des sujets où le lecteur nous attend.

Concernant les sites d’actualité comics, je regrette qu’on doive, dans une écrasante majorité, signifier leur décès. Il suffit de pianoter sur le web pour s’en rendre compte: ces sites pullulent désormais d’informations non pas sur les comics, mais sur les adaptations cinéma ou en série TV de comics (cannibalisant jusqu’à 60% du flux). Le reste est constitué en grande partie de communiqués de presse recopiés, visibles partout.

Il y aurait donc de la place pour de vrais sites d’infos comics sur le net. Mais Scarce n’est pas là pour ça. Le vrai contenu intéressant qui existe sur le net provient de sites de fans (malheureusement à l’abandon depuis de nombreuses années) ou de blogs qui sont souvent l’œuvre de personnes isolées  ( Bruce Lit par exemple ndlr ).

Scarce 73 : pour un mag français sur les comics américains, quoi de plus naturel que de s‘intéresser aux auteurs français ayant œuvré outre-Atlantique ?

Scarce 73 : pour un mag français sur les comics américains, quoi de plus naturel que de s‘intéresser aux auteurs français ayant œuvré outre-Atlantique ?

Le rythme de parution de la revue étant assez erratique, pourrais-tu éclairer les lecteurs sur les aléas du calendrier de publication ?

Concernant les aléas de publication de Scarce, une partie des délais est de ma faute, l’autre provenant du temps nécessaire à la réorganisation de la revue et de l’association.

Commençons par mon mea culpa: Scarce aurait du retrouver son rythme trimestriel depuis au moins 2 ans. Malheureusement, des soucis de santé ( j’ai du subir 3 opérations chirurgicales en 3 ans), financiers ( liés à celles-ci et à la perte de mon emploi ) et personnels ont grandement perturbé le calendrier très optimiste que j’avais prévu concernant l’avancement de Scarce. Il ne faut pas oublier que Scarce  reste pour moi une activité associative entièrement bénévole, qu’il m’est arrivé d’aider financièrement.

La deuxième cause de ces nombreux délais vient directement de la somme de travail que demande non seulement la réalisation de la revue, mais la gestion de l’association. Sur ce point, nous avons énormément avancé, même si pas aussi vite que je l’aurai voulu. Sauf coup du sort, j’ai désormais bon espoir que nous pourrons honorer désormais notre engagement d’une parution trimestrielle, avec des sorties à chaque changement de saison. Le prochain Scarce sort d’ailleurs le 21 Mars !

Scarce 74 : un dossier volumineux sur Mike Carey, avec interview de l’auteur

Scarce 74 : un dossier volumineux sur Mike Carey, avec interview de l’auteur

Pour les raisons sus-évoquées, Scarce n’est pas un magazine d’actualités comics, mais plus de dossiers, sur les lignes/collections défuntes, les séries terminées ou sur les auteurs. Quels sont les dossiers dont tu es le plus satisfait ?

Si effectivement Scarce n’est pas une revue d’actualité, celle-ci s’amuse à nous rattraper. Une fois le dossier Ernie Colon emballé ( Scarce 77 ), DC a ressorti de ses cartons une série Amethyst, après une absence de plus de 20 ans !  De même, June Brigman et Jon Bogdanove ( interviewés dans notre dernier numéro) ont signé en ce début d’année leur retour chez Marvel et DC aprés une longue absence! Le dossier Crossgen quasi-prêt ( Scarce 79 ), Marvel a tenté de relancer ses licences.

Je suis très satisfait sur le fond du dossier consacré à Ernie Colon, beaucoup moins sur la forme -on a manqué de place-. Celui sur Mike Carey m’a pleinement satisfait. En fait, la meilleure récompense, signe d’un travail qui a du être plutôt bien fait, vient des auteurs eux-mêmes. J’ai ainsi été très sensible aux compliments de Jean-Marc Lofficier sur l’interview qu’on a fait de lui et l’article sur sa série de back-up Book of Vishanti sur Dr Strange ( Scarce 73 ).

Globalement, je suis insatisfait du manque de place dans Scarce. Cette situation devrait changer d’ici quelques années, avec la récupération des aides publiques perdues au début des années 2000.

Je connais déjà certains de tes goûts assez particuliers en terme de comics, mais pourrais-tu citer cinq de tes comics « old-school» de prédilection ?

Bien sûr:
Spider-Woman (première série) pour son ambiance unique, tant graphique que scénaristique;
ROM Spaceknight pour l’originalité de son concept en bande dessinée;
Legion of Super-Heroes pour ses multiples innovations au fil des ans (attendez-vous à une série d’articles à venir sur ce sujet)
Invincible pour sa témérité, mixée au bon vieux principes old school qu’elle continue à utiliser (continuité, sub-plots…)
Weird Love: cette anthologie chez IDW réédite des vieilles histoires romantiques culotées des fifties. Où sont les comics de romance aujourd’hui?!

Des références old-school originales…

Des références old-school originales…

Et cinq de tes lectures contemporaines préférées ?

Je suis actuellement dans une période très « adaptation de shows »:
– les comics My Little Pony chez IDW: si on m’avait dit que je lirais du My Little Pony un jour, je ne l’aurais pas cru et pourtant! C’est tout simplement chaque mois une merveille d’écriture, pleine de modernité, d’humour, et avec une bonne vieille morale comme dans les comics d’antan, mais assénée sans lourdeur;
Regular Show  chez Boom!: je ne connaissais pas le show. Le comics est HI-LA-RANT et rempli de références culturelles Geek et de personnages hystériques;
Adventure Time chez Boom!: pareil. Finalement un peu différent du show dans son rythme, les comics Adventure Time regorgent d’originalité et de fraicheur, deux denrées devenues rarissimes chez les éditeurs traditionnels;
SAGA chez Image: comme beaucoup de monde, comment résister aux dialogues et dilemmes moraux de Brian Vaughan?
Suicide Risk chez Boom!: peu convaincu au début de la série, j’ai été petit à petit envoûté quand j’ai compris l’ampleur et la richesse du monde qui se dévoilait chaque mois sous mes yeux: Mike Carey a de nouveau réussi un projet très ambitieux!

et certaines lectures actuelles… inattendues !

et certaines lectures actuelles… inattendues !

Dans la mesure du possible, tu recherches souvent l’exhaustivité lorsque tu souhaites couvrir un sujet, ce qui implique parfois de se taper des épisodes… assez ternes, dirons-nous, qu’est-ce qui te fait tenir ? Quel est ton rythme de lecture ?

Les épisodes assez ternes de certaines séries passent d’autant mieux que la série est en général bonne. Ce n’est donc globalement pas pénible, vu qu’on a tendance à écrire sur ce qu’on aime. Je crois qu’il est important de ne pas vouloir dissimuler les périodes moins glorieuses où les œuvres moins abouties de certains auteurs: cela ne diminue pas la force de leur œuvre, bien au contraire. Cela renforce la crédibilité des critiques -je me méfie beaucoup de ceux qui trouvent que tout est bon chez certains auteurs- et leur donne une fragilité qui les rapproche de nous. L’admiration béate et automatique « parce que c’est une référence », très peu pour moi!

Mon rythme de lecture de nouveauté est de globalement 2-3 épisodes par jour. J’ai pris l’habitude de relire chaque épisode avant de commencer le suivant, c’est très agréable et ça rentabilise un loisir devenu très onéreux! Pour les sujets de dossiers, j’engloutis souvent 3 épisodes d’une série par jour. Ça peut prendre longtemps. J’ai récemment relu tous les Elementals pour un futur dossier, mais il faudra sans doute que je recommence car l’article n’est pas prévu avant 9-16 mois!

Qu’est-ce qui prime pour toi dans un comics : l’histoire, le dessin… la combinaison des deux ?

Aucun pour moi ne prime sur l’autre. C’est quand même beaucoup plus facile d’apprécier de jolis dessins sur un très mauvais scénario que l’inverse. En effet, de bons dessins perdent peu en valeur sur un mauvais scénario tandis qu’un bon scénario peut se retrouver très amoindri s’il est mal mis en images.

Mais j’apprécie les deux. Néanmoins, je pardonne plus facilement un excellent scénario avec de mauvais dessins que l’inverse. L’exemple le plus parlant pour moi est Fallen Angel, qui est sans doute pour moi le meilleur travail de Peter David, vraiment passionnant, mais que je trouvais atrocement mis en images.

Le numéro 76 consacré à Cloak & Dagger et à la défunte ligne DC Focus : Scarce ne cherche pas à coller à l’actu comics…

Le numéro 76 consacré à Cloak & Dagger et à la défunte ligne DC Focus : Scarce ne cherche pas à coller à l’actu comics…

Ça fait maintenant quelques années que les comics sont « sortis du placard » et ils sont à présent tendance et objet de moult adaptations (ciné, TV), comment perçois-tu cette évolution ?

Assez mal. Les adaptations ciné et TV sont pour moi à 90% d’atroces produits dérivés ayant peu de rapport avec l’original et à la qualité plus que discutable. Tout le travail de crédibilisation fait autour des comics est pour moi mis à mal par ces adaptations qui, pour beaucoup de personnes, seront leur première rencontre avec ce qu’ils considéreront « les comics ». La qualité n’est tout simplement pas là: de pourtant bons acteurs se trouvent obligés d’y cachetonner, dans des films dont le seul critère qualitatif est le nombre d’explosions ou d’images de synthèse par scène…( dans mes bras Xavier ndlr).

La qualité des comics produits est même désormais touché: nombres de séries comics sont désormais non pas des comics, mais des pitchs de série TV, ce qui n’a rien à voir, ça ne s’écrit pas pareil. Je suis par contre assez content de voir des produits dérivés comme statuettes, tee shirts, mugs…Cela prouve une plus grande acceptation de l’univers des comics et permet à pas mal de magasins de comics de survivre.

Une autre conséquence de cette passion commerciale pour tout ce qui est siglé super-héros est l’apparition frénétique de produits pirates, qu’on retrouve par exemple dans des magasins de décoration: les auteurs sont alors floués de revenus qui pourraient leur revenir. Le pire vient sans doute de ces pseudo-artistes, mais beaucoup plus proche de charlatans en fait, qui profitent de l’engouement populaire pour les comics pour vendre des prints, des commissions ou des peintures qui sont des copies éhontées -et sans crédit- de dessins déjà existants. Le pire, c’est que ces personnes osent s’appeler des fans alors qu’ils volent et escroquent les maillons les plus pauvres de la chaîne : les artistes !

 « Etre le plus complet possible », sur des sujets inattendus, à l’instar de Scarce 77 : un dossier XXL sur Ernie Colon, un grand monsieur du comics, peu connu dans nos contrées

« Etre le plus complet possible », sur des sujets inattendus : un dossier XXL sur Ernie Colon, un grand monsieur du comics, peu connu dans nos contrées

Frank Miller, Alan Moore ou Grant Morrison sont aujourd’hui des noms connus de la plupart des fans de comics… Pourrais-tu citer quelques auteurs moins connus qui mériteraient aussi la reconnaissance pour leur œuvre ?

On a toute la nuit ? Il y en a des dizaines et des dizaines. Forcément, Ernie Colon est le premier nom qui me vient à l’esprit. Pour ceux qui veulent en savoir plus pour lui, j’ai créé un blog qui lui est dédié: Ernie Colon Unlimited
Steve Leialoha est un autre nom qui me vient à l’esprit. Je suis d’ailleurs assez content de voir que Fables va s’arrêter, ça signifie qu’on va peut-être pouvoir à nouveau le voir en tant que dessinateur plutôt qu’encreur.
Pete Snejbjerg est un artiste au style très personnel, très touchant, loin des standards de beauté classique du comics de super-héros. J’aimerai voir son travail plus souvent, qu’il soit plus reconnu.
Je m’intéresse beaucoup en ce moment à Peter Gillis, scénariste entres autre de Strikeforce Morituri chez Marvel. Il a été très productif et nous a laissé une œuvre osée et puissante, malheureusement dans une indifférence désarmante.
Dean Haspiel, parmi les auteurs plus modernes, mériterait sans doute plus d’attention du public. Il est actuellement le dessinateur régulier de The Fox chez Archie Comics.

Pour Scarce, tu as participé à pas mal de conventions, festivals… quels sont tes meilleurs souvenirs ?

Je ne suis pas un convention maniac, donc le nombre de festivals auquel je participe par an reste assez réduit et se compte sur les doigts d’une main. Pour l’instant, mon meilleur souvenir reste chaque année Angoulême, non pas pour le festival dont je ne vois quasiment rien, mais pour le plaisir que je vois chez les quelques artistes américains que nous recevons sur notre stand. L’expérience doit leur plaire puisqu’ils en parlent à leurs amis, que l’on retrouve les années suivantes… J’attends beaucoup de la TCAF de Toronto et du Thought Bubble de Leeds, auxquels j’aimerais assister pour la première fois.

Au sommaire de Scarce 81, un Super-dossier sur l’homme d’acier

Au sommaire de Scarce 81, un Super-dossier sur l’homme d’acier

Et si on regarde vers l’avenir, quels projets pour les prochains numéros de Scarce ?

L’avenir proche, c’est le n°81 qui sort le 21 Mars consacré à Superman, sous une superbe couverture inédite de Jon Bogdanove mise en couleurs par Frédéric Grivaud. Puis, le 20 Juin, le n°82 consacré aux Arts Martiaux. Suivront ensuite, dans le désordre, des dossiers consacrés à: Dan Abnett & Andy Lanning, Legion of Super-Heroes, Dr Strange, Spider-Woman, les comics Red Circle, Denny O’Neil, Alpha Flight, Elementals et Justice Machine… mais aussi d’autres articles conséquents sur Les séries défuntes du New52, Jerry Bingham, les hors d’œuvre de Klaus Janson, l’éditeur Speakeasy…

Sont aussi toujours en phase de production, dans l’ordre:
– la réédition en gros volume annuel des anciens numéros de Scarce, re-maquetté et remis à jour
– la sortie d’une version anglaise de la revue,, annuelle, et ne comportant que des interviews, appelé Scarce Interviews.
– la sortie du mythique n°69 consacré au sexe, sous la forme d’un numéro spécial

Mais entre la sortie du n°81 et du n°82, vous pourrez aussi nous retrouver pour la 4ème année pour le Free Comic Day en France (premier samedi de Mai) avec la sortie d’un fascicule distribué gratuitement par nos boutiques partenaires à leurs clients ce jour là.

Un dernier message pour les lecteurs de Bruce Lit ?

Félicitations! Vous lisez le bon site pour vous faire une culture comics digne de ce nom! P.S: il m’aura fallu 1 an pour comprendre le jeu de mot du nom du site ! ( ahem ! un lecteur de Mike Carey ? Ndlr).

Merci à Xavier de s’être prêté avec grâce à cette interview ! Pour en savoir plus sur le magazine Scarce (couvertures et sommaires des anciens numéros, comment s’abonner), rendez-vous sur le site officiel.

Après cette interview qui aura un peu dévoilé l’homme sous le masque, Xavier remet son costume et repart sauver le monde…

Après cette interview qui aura un peu dévoilé l’homme sous le masque, Xavier remet son costume et repart sauver le monde…

23 comments

  • phil cordier  

    ah l’arlesienne du 69!!! Il fut tellement longtemps question de le faire…pas que sur que Xavier ait abandonné l’idée, mais le connaissant…j’ai peur 🙂

  • SCARCE- Xavier Lancel  

    Le n°69, pas abandonné l’idée (ce sera un numéro special sous plastique hors abonnement, avec un coté homme et une coté femme), mais c’est trés bas dans la liste des priorités.

  • Scarce - Xavier Lancel  

    Eh, je constate que si on est toujours à la ramasse niveau délais, on tient parole.
    On a bien fait les articles Legion (scarce 84-85), Speakeasy (89), Alpha Flight (86), DNA (83) Elementals (88), Justice Machine (87) et je bosse actuellement sur Spider-Woman et les comics Red Circle. 😉

    • Présence  

      Respect.

      On peut comprendre que les délais soient fluctuants dans une structure aussi petite, avec des une pandémie en plus. 🙂

      Vivement le numéro sur Spider-Woman.

      Et pour les nouvelles sur Scarce :

      http://scarcemag.blogspot.com/

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