Le résistant

Iron man par Matt Fraction et  Salvador Larroca

Un article de : TORNADO

1ère publication le 17/03/15- MAJ le 01/03/23 

VO : Marvel

VF : Panini

The Iron-world ! ©Marvel Comics

Cet article portera sur les trente-trois premiers épisodes de la série « Invincible Iron Man » (vol.5), réalisés entre 2008 et 2011 par Matt Fraction (scénario), Salvador Larroca (dessin) et Frank D’Armata (couleurs).

Tout a été publié en collection Marvel Deluxe.  Soit quatre arcs narratifs :

Le premier, « Les Cinq Cauchemars », oppose le justicier à Ezekiel Stane, le fils d’Obadia, qui a volé à Tony Stark sa technologie à des fins terroristes et qui est déterminé à venger la mort de son père.
Le second, « Dans La Ligne De Mire », est un arc très long qui confronte cette fois Iron Man à Norman Osborn. Il s’agit de la période appelée Dark Reign, dans laquelle Osborn prend le pouvoir et fait de Tony Stark un fugitif traqué aux quatre coins du monde.
Le troisième, « Dislocation », est dans la continuité du précédent et se déroule pendant les événements du crossover Siège.
Le quatrième, « Stark Résistance », offre une sorte de statuquo : Tony Stark est à présent amnésique. Ou plutôt, il ne se souvient pas des événements des mois précédents… Pratique : Stark était devenu l’âme damnée de l’univers Marvel depuis Civil War. Au lendemain de Siege, le grand crossover qui amenait le statuquo sur tous ces événements, il était donc très pratique de le rendre amnésique afin « d’effacer » tous ces méfaits…

Notre héros repart donc de zéro. Mais alors complètement. En effet, lorsque commence le quatrième arc, Tony Stark est ruiné. Saura-t-il reconstruire son empire industriel et parviendra-t-il à redevenir le super-héros qu’il était autrefois ?

A l’issue de ces quatre premiers arcs narratifs, la série se poursuivra sous l’égide des mêmes auteurs mais sera davantage inféodée à la connexion avec les autres séries de l’univers Marvel. Iron man cessera alors de résister à toutes ces contraintes éditoriales et perdra une partie de son intégrité artistique…

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Iron man par Fraction, Larroca & D’Armata : Le concept de la modernité aseptisée… ©MarvelComics

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Matt Fraction a un vrai projet pour son personnage. Dans la lignée du superbe Iron Man : Extremis de Warren Ellis, Fraction pose un concept qui embrasse à fond la mythologie interne du justicier en armure high-tech, et qui pointe ou développe toutes les thématiques principales de la série depuis sa création par Stan Lee en 1963.

Les épisodes prennent ainsi de la hauteur dans une savante alchimie entre la profondeur et la complexité du personnage principal, une réflexion sur les affres de la technologie lorsqu’elle tombe en de mauvaises mains, une vision crédible et imaginative des progrès de la science et une prise de conscience sur les responsabilités du pouvoir.

Tony Stark prend un nouvel envol…

Tony Stark prend un nouvel envol… ©MarvelComics

Si le scénariste peut parfois se montrer inégal, il se révèle très inspiré sur cette série en particulier. Sa narration est dense et addictive, ses dialogues sont ciselés, son traitement du personnage principal est particulièrement charismatique, et sa maîtrise du récit offre un résultat fluide, rythmé et plein d’esprit. Il nous offre donc une série d’épisodes brillants et mémorables, dans une forme d’épure conceptuelle débarrassée des oripeaux old-school infantiles aux super-vilains grotesques.

Je disais plus haut que la série était autonome sur ses premiers arcs narratifs mais ce n’est pas tout à fait vrai… En réalité, on peut lui reprocher dès le départ une connexion ostentatoire avec le reste de la continuité, connexion visant à obliger le lecteur à tout lire et tout acheter (prière de lire Thor : Renaissance, Thor : Victoire, Secret Invasion, Dark Avengers : Les vengeurs noirs et Siege pour tout comprendre…). Mais là où Fraction tire son épingle du jeu, c’est qu’il réussit malgré tout à garder intacte l’intégrité artistique de sa série !

Repartir de zéro = Ancienne armure = époque Strange !

Repartir de zéro = Ancienne armure = époque Strange !

Par rapport à la plupart des autres séries Marvel de la même époque, celle-ci s’impose incontestablement comme une des plus intelligentes, des plus riches et des plus conceptuellement intéressantes au milieu d’un ensemble particulièrement pauvre artistiquement parlant (les New Avengers de Brian M. Bendis, par exemple…), avant tout dicté par des impératifs éditoriaux et commerciaux.

Certains épisodes de la série échappent tout de même totalement à la connexion, ce qui permet à Fraction de se concentrer exclusivement sur son personnage. Il parvient ainsi à livrer un scénario intègre (c’est vrai que je me répète mais cette intégrité est tout de même la principale qualité de ce run !) et réussit à faire exister ses personnages au delà des contraintes éditoriales, exploit que ses collègues n’avaient pas réussi à réaliser. Il faut dire que Fraction malmène son héros jusqu’à en faire un mort en sursis extrêmement diminué, à tel point qu’il ne pourra pas beaucoup être utilisé par Brian M. Bendis dans les pages de Siege

En ce sens, c’est un bon point pour la série Iron man qui, malgré son implication dans l’actualité des événements de la continuité de l’univers Marvel, réussit à suivre, de manière inespérée, un fil narratif très autonome. Le scénariste parvient à relancer une franchise où tout a déjà été écrit en synthétisant les composantes les plus représentatives de la série, évitant soigneusement de faire intervenir trop d’ennemis risibles en costume ridicule. Sa version s’impose en définitive autant comme une épure que comme un développement de tout ce qui fait son intégrité, citant de cette manière tout les récits qui ont constitué sa « légende » : Iron Man : Le diable en bouteille, Iron Man : La Guerre des armures, et bien entendu Iron Man : Extremis.

Iron men & girls !

Iron men & girls ! ©MarvelComics

En définitive, Matt Fraction réussit à surmonter toutes les contraintes grâce à la maitrise de son sujet, à un parti-pris minimaliste centré sur la mythologie interne de la série et sur un nombre retreint de personnages (Tony Stark, Pepper Pots et Maria Hill pour l’essentiel).

Depuis le début, le run de Matt Fraction et de ses sbires tranche avec le reste de l’univers Marvel de par sa tonalité adulte et réaliste, voire naturaliste (et principalement durant la période intitulée Heroic Age, où l’on voit bien que les dirigeants de Marvel tentent de rajeunir leur lectorat). Les aventures de « l’Homme de fer » sous la plume de Fraction sont sans doute un peu lentes au démarrage (les lecteurs bourrins avides de bastons doivent s’abstenir), mais l’auteur de Casanova, au service de l’E.M.P.I.R.E. a le mérite de ne pas nous ressortir les mêmes recettes que celles qui ont déjà été sans cesse rabattues (gentil + méchant = baston), en emmenant son héros là où personne ne l’avait encore emmené.

Le run de Fraction/Larroca/D’Armata fait ainsi partie des périodes marquantes pour un personnage de l’univers Marvel, réalisées par un ou plusieurs auteurs inspirés par leurs figures (comme Grant Morrison sur les X-men, par exemple), périodes qui sortent du lot et qui passent, en définitive, à la postérité.

Une ambiance de feuilleton adulte pour une série de super-héros…

Une ambiance de feuilleton adulte pour une série de super-héros… ©MarvelComics

Sous la plume de Matt Fraction, la série ne manque pas d’idées brillantes : Puisque Stark est un héros qui désire avant tout faire le bien, et puisqu’il s’agit d’un génie de la technologie, son armure de combat n’est pas le seul moyen d’y parvenir. C’est ainsi que l’ingénieur surdoué désire mettre au point une nouvelle source d’énergie à vocation populaire. Ce faisant, il multiplie évidemment la somme de ses ennemis…

Plus que jamais, la série s’éloigne des habituels canons de l’univers Marvel pour dévoiler des atours adultes et conceptuels. « Invincible Iron Man » est désormais le terrain d’une extrapolation sur le devenir technologique de notre monde, avec toute une déclinaison de méta-commentaires passionnants quant à cette dimension high-tech. C’est dire à quel point l’on dévie de l’élément super-héroïque pour accéder à la sphère de la science-fiction et de l’anticipation !

Evidemment, cette direction très intellectuelle atténue l’élément divertissant et ces épisodes sont très bavards, extrêmement décompressés et particulièrement longs à démarrer. Même la partie picturale, avec ses accents glacials, en totale osmose avec la dimension technologique du sujet, possède ses faiblesses puisque le gras du lectorat mainstream s’est offusqué de ce parti-pris esthétique !

Larroca & D’armata : Les rois des effets spéciaux !

Larroca & D’armata : Les rois des effets spéciaux ! ©MarvelComics

En dépit d’une tendance au bavardage et d’une orientation presque naturaliste qui diminue souvent son pouvoir divertissant, « Invincible Iron-Man » par Matt Fraction demeure une série de haute volée, dans la lignée de l’extraordinaire Iron Man : Extremis de Warren Ellis, dont Fraction et ses collaborateurs reprennent la tonalité réaliste, une caractérisation des personnages sur le même mode de sitcom pour adultes, ainsi qu’une tentative d’atteindre le même niveau d’implication viscérale dans les scènes d’action…

Mais comme dit plus haut, rarement partie graphique aura autant divisé le lectorat. La plupart des geeks mainstream ont détesté le parti-pris du duo Larroca & D’Armata. Il est vrai qu’ils offrent un spectacle assez froid et aseptisé. Le dessin est minimaliste, les décors sont des photographies retouchées et l’essentiel du résultat est réalisé dans la mise en couleur numérique façon « peinture directe ».

Manifestement, cette expérimentation picturale (dans la droite lignée du travail d’Adi Granov sur « Extremis« ) qui fait corps avec le sujet et ses thématiques liées aux inventions high-tech, a laissé bon nombre de lecteurs sur le carreau, qui n’ont pas compris ces choix et n’ont pas réussi à surmonter la rupture de ton que la série opère par rapport aux autres branches de l’univers Marvel, où les canons propres aux comics de super-héros (hommes super musclés en costume et slip moulant, bimbos aux formes opulentes, couleurs chatoyantes et combats tous azimuts) offrent des spectacles iconiques plus fun et rassurants. Le seul reproche que je pourrais faire à ces épisodes, c’est que l’équipe artistique a peut être trop voulu suivre le travail exceptionnel réalisé par Ellis et Granov sur Extremis. Ce parti-pris est tout à leur honneur dans la mesure où ils s’inspirent d’une totale réussite fond/forme, mais ils ne sont peut-être pas complètement à la hauteur.

Ainsi, Iron Man (Vol.5) s’apparente à un prolongement d’Extremis dans son concept, avec moins de force que Warren Ellis dans le scénario, et moins d’excellence qu’Adi Granov dans le résultat pictural. Le sentiment de redite est également présent, sans pour autant gâcher le plaisir d’une lecture très divertissante et très intelligente. En revanche, Fraction profite du temps qui lui est dévolu pour développer les personnages principaux mis en avant dans son run, à savoir Stark, Pepper Pots et Maria Hill. Et c’est un très bon point. De toute manière, il s’agit là d’une des meilleures séries Marvel du moment.

Matt Fraction, pourtant scénariste très inégal, réalise ici des épisodes formidables, sur lesquels il se montre particulièrement inspiré. Poussant toujours plus avant la conceptualisation des éléments propres à la série depuis sa création en 1963, il nous offre un récit passionnant et maîtrisé de bout en bout, fluide et percutant, linéaire mais bourré de surprises, plein de classe et d’esprit, et extrêmement bien écrit. Dans la même période (en 2010, les séries Marvel de qualité ne sont pas légion), difficile de trouver mieux dans le domaine des comics maintream !

L’une des couvertures de la série, en hommage à la période old-school ou l’armure avait des muscles !!!

L’une des couvertures en hommage à la période old-school où l’armure avait des muscles !!! ©MarvelComics

Arrivé au terme du quatrième arc narratif, le run de Fraction/Larroca & D’armata n’en est qu’à la moitié. Ensuite, c’est l’heure de gloire de Matt Fraction à qui l’éditeur va confier son prochain grand événement : Fear Itself. C’est toujours comme ça : chez Marvel, dès qu’un auteur fait des étincelles, on lui confie le prochain event et on utilise sa série pour rameuter un maximum de lecteurs sur la connexion. C’est alors que, forcément, l’intégrité de la dite-série en prend un coup et change d’orientation.

Le quatrième arc intitulé « Stark Résistance » bénéficiant d’une fin en bonne et due forme, le lecteur peut ainsi quitter la série en toute quiétude. Il aura lu une des meilleures périodes dédiée à « l’Homme de fer » !  A partir de là, Tony Stark cesse d’être un résistant et embrasse le connexion…

Faites les pas chier…

Faites les pas chier… ©MarvelComics

28 comments

  • Présence  

    Après avoir réhabilité Joe Casey sur le site, Tornado ajoute à la provocation en réhabilitant Matt Fraction (excellent auteur, surtout sur ses propres créations, parce que Fear Itself était mauvais).

    J’ai beaucoup apprécié la manière dont tu mets en évidence l’adéquation entre l’histoire et les dessins, concept que je ne n’avais pas su voir.

    Je trouve que Larocca fait mieux qu’Adi Granov. Certes c’est Granov qui a proposé cette apparence froide, qu’il l’a conçue et développé. Mais Larocca a la tâche ingrate de la poursuivre et de la renouveler épisode après épisode, à un rythme mensuel. Il a trouvé le partenaire idéal en la personne de Frank d’Armata qui assure les arrières plans et les textures de manière plus convaincante que Granov.

    L’interconnexion – Tu mets en évidence que le souhait de Marvel est de s’assurer que son lectorat se renouvelle, ce qui semble indispensable d’un point de vue commercial. Fraction se sert aussi du fait que les lecteurs sont capables de consulter des sites en ligne pour suivre l’orientation principale de l’univers partagé Marvel, et que finalement ils n’ont pas besoin d’acheter les autres séries pour comprendre les grandes lignes (et je ne parler même pas de lecture illégale).

  • Tornado  

    C’est vrai que le travail de Larroca & d’armata, au delà du fait qu’il ne peut plaire à tout le monde, est excellent. Mais celui de Granov m’avait marqué davantage par son côté naturaliste et malsain. J’avais trouvé cette approche (paradoxalement) originale et très impressionnante.

  • Marti  

    J’avais bien aimé le début du run, mais pour moi le bât blesse dès Stark Reistance que l’on pourrait sous-titré « comment construire une voiture durant un arc interminable ». De manière générale Invincible Iron Man est bien loin d’être la pire oeuvre de Matt Fraction chez Marvel, Fear Itself et surtout ses horribles Uncanny X-Men occupent le haut du panier. D’ailleurs si vous ne le saviez pas, Fear Itself devait d’abord être un crossover entre la série The Mighty Thor qu’il écrivait alors et le Captain America de son ami Ed Brubaker, mais comme bien souvent chez Marvel les bonnes idées (bon, je m’avance peut-être en disant « bonnes » pour celle-ci) sont transfigurées jusqu’à outrance, quitte à donner totalement autre-chose que prévu à la base…

    Je n’ai jamais été un grand fan de Larocca, je lui reproche notamment des problèmes d’anatomie et surtout des visages qui sont parfois affreux. La coloration trop froide de Frank D’Armata ne m’a pas aidé à apprécier plus le dessinateur auquel je me suis malgré tout habitué après toutes ses années de bons et loyaux services sur les X-Men.

    Le retour à l’armure old school pour remplacer à la fin d’une histoire la dernière armure en date qui a été détruite, voilà un gimmick que je commence à trouver insuportable auquel la plupart des scénaristes ne peuvent pas s’empêcher de revenir au moins une fois dans leur run… Le problème vient peut-être que contrairement à eux je n’ai pas grandi avec cette version qui paraît quand même souvent bien ridicule aujourd’hui…

    Peut-on espérer voir un jour un article sur le run des frères Knauf ? Voilà des épisodes qui m’ont paru un peu sous-estimés à l’époque de leur sortie, alors qu’il collait très bien au contexte (prémices de Civil War puis l’event en lui-même) et dont le ton se mariait bien avec celui de Captain America dans les Marvel Icons (aaah, c’était le bon temps !).

  • Bruce lit  

    La position d’Iron Man au moment de Civil War m’avait passionné. Pour autant, je n’ai jamais vraiment accroché avec lui : je n’aime pas les justiciers milliardaires, ni les Bds à base de gadgets ou d’High Tech. Et je conchie le run de Fraction, un des plus mauvais à mon sens de la série Xmen.
    Pour autant j’avais plutôt bien apprécié cet Iron Man auquel ton article rend justice et où je me retrouve la plupart du temps. J’avais acheté les trois premiers tomes en Deluxe que j’ai finis par revendre. Non pas que les histoires soient mauvaises, mais à la relecture j’ai trouvé ça, comme chez Bendis d’ailleurs, un peu creux rempli de tics d’écriture qui m’exaspèrent : Fraction a tendance à mettre constamment en scène des doubles de lui-même toujours plus malin que les autres et surtout cette tendance à vouloir unifier les personnages secondaires entre eux et multiplier les caméos. Je déteste ça. ici c’était son supporting cast féminin enamouré entouré de ses potes virils : deux captains américa, War Machine et Strange qui comme à son habitude ramène les morts. Putain je déteste ça !
    Donc je passe, et ce n’est pas sex criminals qui me réconciliera avec lui….Définitivement sur ma liste noir avec l’autre

  • Jyrille  

    Trente-trois épisodes ! Eh ben c’est long… Cela dit, Tornado les vend super bien, cela a l’air pas mal du tout. Je n’ai toujours pas lu les comics de Granov et Ellis mais ça me titille car j’aime bien les dessins de Granov.

    Dites-moi si je me trompe : ne seraient-ce pas ces épisodes qui ont servi de base aux deux premiers films Marvel sur Iron-Man (les derniers avec Robert Downey Jr dans le rôle titre) ? Ou y en a-t-il eu avant ?

  • Tornado  

    33 épisodes = la moitié du run ! Je n’ai pas commenté la seconde moitié…
    Les films et ces épisodes se sont chevauchés. Disons qu’ils ont dû s’inspirer les uns et les autres…

  • Marti  

    Les films se sont pas mal inspirés surtout du run d’Ellis et Granov : design de l’armure, origines d’Iron Man déplacée en Afghanistan… Mais oui après les influences vont un peu dans les deux sens.

  • Matt  

    Bon, et ce Fear Itself, c’est si mauvais que ça ? Je veux dire…oui j’ai compris que c’était pas le top. Mais par rapport à d’autres events, on est dans le « bof » ou dans le « bleeuuarg » (bruit de vomissement) ?
    Parce qu’entre cette série (dont je n’ai lu que les 3 premiers deluxes pour l’instant), et celle des Secret Avengers de Warren Ellis (qui va bientôt arriver en VF), il y a plusieurs séries qui me tentent mais qui semblent, à un moment donné, connecté à cet event. Il me semble plus difficile à éviter qu’un World War Hulk par exemple qui n’a aucune répercussion nulle part.

    • Présence  

      Pour un commentaire complet sur Fear itself :

      https://www.amazon.fr/review/R3KCLU9JRMVL0U/ref=cm_cr_dp_title?ie=UTF8&ASIN=0785156631&channel=detail-glance&nodeID=52042011&store=english-books

      Pour la version courte – Ce crossover se lit tout seul, les 8 épisodes (prologue + « Fear Itself ») se lisent aussi vite que s’il n’y en avait que 5. Le scénario est clair et bien structuré, les illustrations sont lumineuses et vives. Mais l’histoire finit par se diluer, perdre en rythme, en intensité dramatique et en cohésion, et l’accumulation de dessins de rues dévastées finit par lasser, malgré le talent des illustrateurs. Au bout de 3 épisodes, le lecteur a du mal à se sentir impliqué dans ces affrontements aux conséquences improbables, et vraisemblablement vite effacées (je doute que Marvel s’attardera sur la reconstruction des différentes villes à moitié détruites). Et le dénouement est plié en 2 temps, 3 mouvements, sans aucune difficulté. Fear Itself a été prolongé par The Fearless, « Fear Itself aftermath – Battle Scars » et « Fear itself » numéros 7.1, 7.2 et 7.3.

      • Matt  

        Merci Beaucoup. Et The Fearless, tu l’as lu ? ça donne plus de consistance à l’histoire ou non ?
        je me souviens que les épisodes de New avengers parus durant Secret Invasion donnaient plus de consistance et d’intérêt à l’event qui était bien insipide seul.
        Il n’y a qu’un seul deluxe pour Fear Itself, j’hésite quand même à le lire histoire de ne pas être paumé dans d’autres séries.

        • Présence  

          Non, je n’ai pas lu The fearless. J’ai lu Battle scars mais qui se passe après.

          https://www.amazon.fr/review/R9WB0PUGBDN8T/ref=cm_cr_dp_title?ie=UTF8&ASIN=0785163409&channel=detail-glance&nodeID=52042011&store=english-books

          Si ton principal souci est de ne pas être perdu, tu peux lire le résumé sur wikipedia VO (lien ci-dessous) ou VF.

          https://en.wikipedia.org/wiki/Fear_Itself_(comics)

          De mémoire, les répercussions de Fear Itself ont été effacées dès le mois suivant, à commencer par la mort de certains personnages.

          • Matt  

            Non, c’est plutôt une manie que j’ai de ne pas vouloir posséder une série qui fait de multiples références à un truc que je ne possède pas. Je me refuse par exemple à revendre Secret Invasion même si c’est pas terrible à cause des réponses que ça apporte par rapport à Spider Woman (qui n’est donc pas la vraie, mais le reine Skrull infiltrée depuis un bail) et aussi pour l’explication de la raison du dark reign, et parce que tout le monde en parle dans plein de séries. Je sais, ça fait un peu complétiste mais en réalité cette manie ne m’a pas poussé à acheter beaucoup de bouses. En events pas terribles, je n’ai que Secret Invasion et avengers vs x-men (impossible à éviter quand on attaque marvel now et le uncanny avengers de Remender)
            Là en l’occurrence ça me gêne de m’attaquer à un tome d’Iron Man dont un arc est focalisé sur Fear Itself sans avoir Fear Itself lui-même. Surtout que tu dis toi-même qu’il est préférable d’avoir lu cet event ou que quelques pages de l’event auraient du être présentes dans le volume Iron Man pour une meilleure compréhension. J’aime pouvoir me dire que les réponses et les explications sont dans ma bibliothèque et pas sur wikipedia.

  • Tornado  

    @Matt : J’étais comme toi. Je refusais de revendre un deluxe si, même nul, il était important pour d’autres trucs que j’avais aimés. Et puis je me suis forcé à le faire. Résultat : C’est une libération. De toute manière je ne relirai pas le truc nul et, si un truc bien ne peut pas être bien sans le truc nul, c’est qu’il n’est pas si bien que ça…
    J’ai stoppé les events Marvel des années 2000 après Secret Invasion. Je n’ai donc pas lu « Fear Itself » et, comme le suggère Présence, je confirme qu’une lecture de l’article Wiki est largement suffisante pour lire les séries du genre Iron man par Matt Fraction.
    Au bout du compte, je me suis aperçu que ce que j’avais trouvé sympa n’était pas suffisant pour être gardé, étant donné les milliards de choses qui peuvent remplir nos étagères. Alors j’ai finalement décidé de ne garder que les trucs que j’étais sûr de vouloir relire, en évacuant les autres trucs connectés (ça fait beaucoup de « trucs » mais bon, je me comprends…°.

    • Matt  

      Dans le fond tu as raison mais je trouve déjà que j’y arrive pas mal à éviter les trucs nuls. J’en ai 2 ou 3, pas plus. Et c’est pas archi nul non plus. ça m’a diverti. Des fois ça me plait pour le dessin même si le scénar ne vole pas haut. J’essaie de trouver un juste milieu.

      Après le but de ma question c’était pour vérifier si c’était vraiment nul Fear Itself^^
      Si j’ai bien compris, ça ne vaut pas l’investissement. Alors je vais éviter.

      • Présence  

        Pour moi, Fear Itself est bof, sans être bleuuaarg. Le niveau de divertissement n’est pas nul comme dans Axis. Mais comme l’a indiqué Tornado, il n’est pas indispensable pour pouvoir apprécier les tomes d’Iron Man de Matt Fraction et Salvador Larocca.

  • Matt  

    Bon…à présent que 3 ans plus tard je me suis décidé à faire comme Tornado et virer les trucs inutiles et nuls de mes étagères…je peux reposer la question qui tue :
    Quelqu’un a-t-il lu (Tornado ?) le reste du run après l’épisode 33, et est-ce que ça vaut le coup ? Peut-on se contenter de lire les deluxes 5 et 6 sans le 4 ? (vu qu’il y a à peine 3 ou 4 épisodes qui ne sont pas liés à fear itself et que le reste sont des tie-in de cet event…et que j’ai pas envie de les lire ni de payer 35€ un bouquin pour 3 épisodes.)
    Ou est-ce qu’il vaut mieux juste se contenter des 33 premiers épisodes ?

    • Présence  

      Oui, j’ai tout lu, et j’ai trouvé que ça valait le coup (et le coût) après l’épisode 33, commentaires des tomes 5 & 6 sur amazon juste à coté de ceux de Tornado. J’avais également bien aimé les épisodes du tome 4 (mais je sens que mon jugement de valeur est fortement teinté par mon goût pour l’écriture de Matt Fraction… et en plus il y a 8 pages où il collabore avec Howard Chaykin, un de mes nombreux chouchous 🙂 ). Par contre, l’épisode 500 était dur à terminer.

  • Tornado  

    Idem : J’ai beaucoup aimé la fin du run après le passage Fear Itself. Oui, ça vaut le coup. Le passage Fear Itself est pour moi le seul bémol du run de Fraction. N’ayant pas aimé à peu-près tout de ce que j’ai lu de Fraction chez Marvel, je dirais qu’il a vraiment été excellent sur Iron man, quasiment du début à la fin (sauf FI).

    • Matt  

      Bah Fraction a bossé avec BRubaker sur Iron Fist. T’as aimé non ?
      Après…difficile de savoir qui a fait quoi dans ce run.

      Donc merci pour la réponse.
      Mais…du coup je peux sauter le 4eme deluxe complètement ? Toi, tu l’as gardé ce tome 4 ?

      • Tornado  

        C’est une lecture qui date. Je ne me souviens plus si on peut zapper le tome 4. En vérifiant sur place, je vois que l’arc Fear Itself s’étend sur la 2nde moitié du tome 4. Mais en feuilletant le début du tome 5, j’ai vu le nain d’Asgard avec lequel Tony picole dans Fear Itself… Il est néanmoins probable que ce ne soit qu’une transition avec un nouvel arc.
        Si tu veux tu peux essayer de zapper le tome 4. Et si au début du tome 5 tu trouves que tu n’y comprends rien, retourner en arrière en te procurant le tome 4 ^^.

        • Tornado  

          Ah ! et pour Iron Fist, j’en avais déduit, peut-être à tort, que Brubaker écrivait l’histoire principale et que Fraction écrivait les flashbacks sur les anciens Iron Fist (le style de narration entre les deux est vraiment différent). Or, je trouvais justement que ces flashbacks étaient assez chiants et que l’histoire principale était nettement mieux foutue.

        • Matt  

          Aucune idée pour Iron Fist…
          Oui on voit le nain d’Asgard, j’ai feuilleté en ligne. Mais si c’est la seule chose qui change, je préfère me taper un épisode avec un nain inconnu que 8 épisodes liés à fear itself. Ce que je crains surtout c’est que dans un ou 2 épisodes du tome 4 il se passe un truc de fou révélation machin super importante à ne pas louper qui influera sur le cours de l’histoire dans le tome 5 et 6…par exemple.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour.

    Un run, conséquent, que j’ai appris à apprécier avec une seconde lecture. Comme Bruce, pas particulièrement fan de Fraction (je n’achète plus rien de lui depuis un très grand moment).

    Pour Salvador Larroca, j’aime à défendre ce dessinateur, même si je dois dire que souvent les reproche qui lui sont fait sont assez vrais (travail sur les visage à partir de photos). Néanmoins cela reste un bon artisan, régulier (il peut sortir une voir deux série par mois) et fiable. Et puis j’aime le dynamisme de ses dessins à ses débuts (FF, Excalibur, Heroes Return..). D’ailleurs mis à part dans le numéro #500 (surement le moins bon du run d’ailleurs), le dessinateur espagnol n’est jamais remplacé. aucun fill-in, assurant une continuité graphique bienvenue.

    Run qui dégage une certaine logique, Fraction ayant, comme le souligne Tornado, st faire avec les trop nombreuses contraintes éditorial de l’époque. Mais je souligne la cohérence apporté au récit quand on le lit en entier avec de nombreux sup plot et une évolution des intrigues. Chaque numéro est en plus assez dense, donc cela ne se lit pas en 5min.

    Un reproche, comme pour Rick Remender, Fraction dans son Iron Man a tendance à proposer des « arc » trop long. Celui en 8 (ou plus ?), pendant le Dark Reign, quand Tony fuit Osborn est interminable. Ah et puis je n’ai pas aimé Tony sans moustache.

    De la bonne SF à l’arrivée.

    • Jyrille  

      Avec Présence (ouais je balance !) on aime beaucoup le SEX CRIMINALS de Fraction et Zdarsky. Bon moi je n’ai que les trois premiers tomes en VF, j’attends la suite mais j’ai un peu peur…

      en.wikipedia.org/wiki/Sex_Criminals

      • Bruce lit  

        J’ai détesté le 1er tome de SC. Son nouveau Neopolar, son DD et son Batman. Pour moi le compte est bon, No More Zdarsky.

        • Jyrille  

          Sur Sex Criminals, c’est Fraction le scénariste, beaucoup moins Zdarsky.

          • Bruce lit  

            Oui, oui, je sais.
            Association de malfaiteurs…

  • Tornado  

    Punaise, je viens de relire l’article, qu’est-ce qu’il est pas bon !
    C’est décousu, répétitif, sans structure. À ma décharge c’est une compilation de trois commentaires à ma zone distincts, mais n’empêche, j’espère avoir progressé depuis…

    J’ai revendu l’intégralité de ce run depuis un moment. Je l’ai vraiment beaucoup aimé, à l’exception de tout le crossover FEAR ITSELF de m…e… À part à part ça, même la seconde partie est réussie.
    J’ai quand même tout revendu parce que, d’une part c’est beaucoup trop long pour que j’aie envie d’y revenir, et surtout parce que, même si la série garde son intégrité du début à la fin (à part lors du dit-crossover), c’est constamment interconnecté avec les autres événements Marvel du moment (SIEGE, DARK REIGN, ÂGE OF HEROES, etc.), dont je ne veux même plus entendre parler…

    Je ne m’intéresse plus au super-héros ongoing connecté à son univers. J’y suis même (re)devenu allergique. Il n’y a que la version totalement adulte et autonome qui m’intéresse encore. Et ça, à part dans le « black label » de DC, où est-ce qu’on en trouve encore ?

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