10 CAUCHEMARS SUPPLEMENTAIRES POUR LES ROCKERS PURISTES !
Une checklist pour midinettes concoctée par : TORNADO
Ah… les rockers puristes. Avec eux j’ai toujours l’impression d’écouter de la musique pour gonzesses…
N’empêche, ce conflit puriste Vs midinette me tient à cœur car, en tant que musicien amateur et très gros consommateur de musique, je renifle une certaine mauvaise foi de la part de mes copains les puristes (je l’ai déjà dit mais, par un coup du sort, il se trouve que je ne m’entends bien, en général, qu’avec ceux qui ont des goûts à l’opposé des miens…).
Cet article est, quelque part, la suite logique de celui sur le NEW PROG. Car en fait je continue de m’agacer contre la même chose : Ce déni pour tout un pan de la musique rock qui ne serait pas comme il faut.
On a déjà indiqué que, pour cette élite persuadée d’incarner le rock le vrai, le pur, le dur, pour ces représentants d’une doctrine manifestement aussi souple que le Monstre de Frankenstein version Boris Karloff, pour ces passeurs fermés, cerbères défendant l’entrée du temple à tout ce qui ne rentre pas dans la charte du bon goût rock, il faudrait que le rock soit comme ci et pas comme ça. On en vient au final à porter crédit davantage à l’attitude des rockers, soumis à un contrôle d’intégrité encore plus strict qu’une fouille au toucher rectal, qu’à leur musique à proprement parler. Et donc le ROCK LYRIQUE ou MÉLANCOLIQUE, de même que le PROG, c’est soi-disant « le mal », parce que c’est trop comme ci et trop comme ça…
Ce qui cloche au final, c’est ce système de pensée unique tout de même extrêmement réactionnaire : Les punks ne souhaitaient-ils pas, vers la seconde moitié des 70’s, que le rock redevienne comme avant, comme au bon vieux temps du rock’n roll ?
Qu’à cette même époque un journaliste spécialisé comme Nick Kent ait eu suffisamment de charisme pour emporter avec lui la majorité de la profession concernée dans sa vision de la chose est tout de même assez édifiant avec le recul, car cela signifie que sa doctrine du bon goût rock a transformé toute une génération en suiveurs (même si on peut envisager que c’est tout un phénomène de société qui en découle) comme si cette pensée unique était une chose naturelle !
En 1993, en pleine période grunge, Radiohead débarque sur la scène rock. Très vite, au bout de trois albums, c’est la grande révélation de l’époque. Mais très vite aussi, le groupe se démarque du rock franc pour aborder quelque chose de plus électronique et, surtout, de plus lyrique avec un chant portant haut les atermoiements de leur leader. Dans le sillon de Radiohead surgit Jeff Buckley et, ensuite, Muse. C’est l’âge d’or du ROCK LYRIQUE. Et ça ne va pas durer longtemps car ça grogne chez les rockers puristes pour qui cette tendance, c’est pas du rock, c’est pas intègre, c’est pas correct. Du coup, ben, si vous aimez ce genre de musique, vous êtes immédiatement raillés et reclassés chez les midinettes… Hé ! Ho ! Et si on n’est pas d’accord nondidiou ?
Vous trouverez, en fin d’article, une réflexion assez fournie sur cette question épineuse.
Allez hop ! c’est parti :
10. Tamino : TUMMY (2018)
Le petit dernier. Un jeune auteur-compositeur-interprète et multi-instrumentiste belge d’origine égyptienne, doué de l’oreille absolue et accessoirement de quatre octaves, amoureux de musiques arabes. 22 ans à peine au moment de la sortie de son premier album, AMIR, dont est tiré le titre choisi.
AMIR évoque largement GRACE, le seul et unique album de Jeff Buckley, dont on parlera plus bas.
J’aurais pu choisir HABIBI, le titre-phare (et extrêmement lyrique) de l’album, ou encore EACH TIME avec ses accents arabisants et buckleyens, mais TUMMY l’a emporté pour sa mélodie unique.
© Caroline Records
9. Lifehouse : EVERYTHING (2000)
Ah ! Le vrai cauchemar pour le rocker puriste, à mon avis, c’est celui-là !
Lifehouse fait partie de ces groupes de rock alternatif (comme presque toute la liste de ce top 10, d’ailleurs) post-grunge qui aiment bien fréquenter le podium de MTV comme les séries TV du style GREY’S ANATOMY (et en l’occurrence de SMALVILLE) dont ils accompagnent les scènes contemplatives pendant lesquelles les acteurs regardent l’horizon en surjouant le spleen… Un genre de hard-rock romantique à la Evanescence dont les filles raffolent. Du coup, les puristes ont vite fait de vous taxer la chose de rock pour midinettes !
Mais on s’en fout. EVERYTHING est une pépite de six minutes toute en montée mélancolique qui culmine par l’inévitable explosion cathartique. Si c’est réservé aux midinettes, alors j’en suis !
J’aurais pu mettre YOU & ME, leur tube le plus connu. Mais non.
© Dreamworks Records
8. Carl Barât : IRONY OF LOVE (2010)
Carl Barât est l’ancien « second » des Libertines, un groupe de post-punk dont je ne suis pas amateur du tout (le groupe qui a révélé Pete Doherty (leur leader donc)). Il se trouve que le Barât nous sort en 2010 son unique album solo, et que c’est une pure merveille éclectique dans laquelle on trouve de tout, mais où tout est bon !
Par-dessus le marché j’ai choisi le bonus final de l’édition japonaise (qui offre deux titres bonus), une chanson ultra-mélancolique dont je n’ai jamais réussi à me remettre (évidemment, vu le thème de l’article…). Portée par une mélodie au piano des plus simples, la chose est transcendée par l’interprétation déchirante de l’artiste, qui semble improviser tellement c’est habité.
Paradoxalement, l’autre chanson de l’album que j’adore est sa stricte opposée : RUN WITH THE BOYS, un titre enjoué comme un tube d’Abba !
© Pias
7. Jude : I KNOW (1998)
J’ai découvert l’album NO ONE IS REALLY BEAUTIFUL à sa sortie et ce fut un vrai coup de foudre. Un truc assez inclassable, quelque part entre la pop et l’americana.
Le disque comporte une grosse charge de chansons magnifiques, dont l’ouverture YOU MAMA YOU, incroyable titre de deux minutes où se succèdent paroles scandées à toute allure et refrain lumineux au timbre haut perché. PROPHET n’est pas mal non plus avec cette rythmique éthérée basse/guitare sur laquelle Jude donne toute la mesure de ses capacités vocales.
Mais I KNOW est celle que je me repasse à chaque fois avec la même émotion accrue. Car son envolée lyrique à 3,30’ exactement est le clou de l’album en ce qui me concerne.
Hélas, le chanteur-auteur-compositeur ne parviendra plus, notamment par manque de liberté artistique, à réitérer tel chef d’œuvre.
https://www.youtube.com/watch?v=a3bRxwHzIxA
© Maverick
6. Turin Brakes : OUTBURSTS (2010)
Les deux gars de Turin Brakes jouent de l’americana et, pourtant, ils viennent de Londres ! Difficile pour moi de puiser une seule chanson au cœur de leurs sept albums tant je les adore presque tous. Mon choix s’est donc arrêté sur OUTBURST, chanson intimiste et mélancolique à souhait qui clôture l’album éponyme. Ce n’est pas la plus représentative de leur discographie, qui comporte moult titres plus enjoués et dont certains évoquent le HARVEST de Neil Young. Mais enfin c’est comme ça : Parfois, une chanson vous fend le cœur et vous vous la repassez en boucle. OUTBURTS en fait partie…
© Cooking Vinyl
5. Radiohead : THE TOURIST (1997)
OK COMPUTER est souvent cité comme le chef d’œuvre de Radiohead et je suis d’accord avec ce postulat tant il trouve le bon équilibre entre ses racines rock et ses futures explorations électro (à noter que l’on trouve ici une œuvre à la limite du NEW PROG et que j’aurais presque pu la placer dans l’article précédent). Je me souviens bien de la bombe qu’avait été l’album à sa sortie et il avait d’ailleurs immédiatement divisé les fans avec d’un côté les puristes qui juraient qu’il tomberait dans l’oubli en deux minutes, et les autres dont votre serviteur, qui pensaient qu’on tenait là quelque chose de très important.
Bien évidemment, j’aurais pu choisir KARMA POLICE ou EXIT MUSIC (FOR A FILM), qui sont souvent considérés comme les deux sommets de l’album. Mais mon préféré a toujours été THE TOURIST, le dernier titre de la sélection. Une chanson beaucoup plus simple et épurée que les précédentes (très Roger Waters’style), dont l’émotion me retourne comme une crêpe à chaque écoute.
© XI Recording
4. Starsailor : WHITE DOVE (2003)
Voici l’exemple-type du groupe pop-rock boudé par les puristes et la presse rock, le condamnant d’emblée à errer en marge des artistes adulés par le monde du musicalement correct. Leur tube FOUR TO THE FLOOR version dance n’a pas dû les aider à séduire les puristes, c’est sûr (pas plus que mon morceau choisi avec sa tonne de violons)…
Il y a un je ne sais quoi de vintage chez Starsailor et leur nom est d’ailleurs inspiré par un album de Tim Buckley, le père de Jeff (comme quoi…). Disons qu’ils auraient pu évoluer dans les années 70 sans que ce soit choquant.
C’est en 2003 que parait SILENCE IS EASY, leur meilleur album avec le précédent LOVE IS HERE. J’ai d’ailleurs hésité à choisir ALCOHOLIC, chanson poignante du 1° album sur un fils qui évoque son père alcoolique. Mais une fois encore mon choix s’est reporté sur le titre qui me procure le plus d’émotion. Et c’est la BLANCHE COLOMBE.
© Parlophone
3. Muse : BLISS (2001)
C’est dans le giron concomitant de la britpop, du grunge et de Radiohead que surgit Muse. La formation ne comprend que trois gars mais elle est incontestablement dominée par leur frontman Mathew Bellamy dont la virtuosité au chant, au piano et à la guitare emporte tout sur son passage. Sur scène, la puissance qui émane du groupe rappelle celle de Led Zeppelin, c’est très impressionnant.
Les trois premiers albums sont parfaits, avec en plus des textes plus ambitieux que la moyenne. Le quatrième est plus surprenant mais évoque les grandes heures de Queen. Je me suis arrêté au cinquième (pas mal non plus), car la course au podium de MTV dans laquelle s’est engagé le groupe ensuite ne m’a pas emballé. Mais j’y reviendrai peut-être
Mon titre préféré a toujours été BLISS, parfait équilibre entre le lyrisme de la formation et leur rock puissant. Je jubile en songeant que l’emploi du synthétiseur, très en avant, a probablement donné des boutons aux rockers puristes…
A noter que les compositions du groupe empruntent énormément à la musique classique et aux compositeurs romantiques en particulier (Chopin, Liszt, Tchaïkovski). Ce qui en fait également un groupe NEW PROG et sa place dans cet article est donc entérinée.
© Wea
2. Rufus Wainwright : GO OR GO AHEAD (2003)
C’est vraiment de lyrisme dont on peut parler avec Rufus Wainwright puisque sa passion première, c’est l’opéra. Et il a d’ailleurs composé et interprété lui-même quelques pièces. Mais ses horizons sont divers et son admiration pour Serge Gainsbourg l’a également conduit à chanter et à composer pour Lulu, le fils de l’Homme à Tête de Chou. Du côté pop-rock, le chef d’œuvre de Rufus Wainwright est probablement WANT ONE, et le chef d’œuvre de WANT ONE est assurément le sublime GO OR GO AHEAD !
Comme souvent dans ma sélection, j’ai choisi une chanson construite sur les montées et les descentes avec l’inévitable envolée frissonnante.
Une de mes chansons favorites, tout genre, style et univers confondus…
Si j’avais dû choisir un autre titre, j’aurais pris THE ART TEACHER, sur l’album WANT TWO.
© Decca
1. Jeff Buckley: GRACE (1994)
Et enfin la voici : Best song ever.
Jeff Buckley enregistre son unique album en 1994 et meurt trois ans plus tard avant d’achever le second. Il meurt à trente ans, presque comme son père Tim Buckley (mort à vingt-huit ans) dont il semble être un clone physiquement et dans la tessiture de la voix. Le père était doué de six octaves, le fils en possède cinq. La comparaison s’arrête là car au psychédélisme et au free-jazz/funk/folk baroque du père, le fils oppose un rock lyrique flamboyant et sophistiqué, ciselé avec un ultime perfectionnisme.
GRACE -le disque- est une perfection absolue, un joyau de bout en bout et figure pour votre serviteur dans le haut du palmarès des meilleurs albums rock de tous les temps. Mais GRACE -la chanson- c’est encore autre chose. Rendez-vous compte : Je l’écoute depuis maintenant vingt-cinq ans et à chaque fois (à chaque fois !) que le chanteur entame son chorus vocal final qui culmine durant les deux dernières minutes, je suis pris d’un torrent de frissons inextinguible qui me traverse le corps comme la foudre. Mes poils se hérissent, ma peau est secouée de spasmes depuis le bas des jambes jusqu’en haut de l’échine. A chaque fois ! Incroyable, non ? Pensez un peu si je vais renoncer à ça au nom du satané rock intègre !!!
© Columbia
Il est extrêmement frustrant de ciseler une liste de seulement 10 titres lorsque l’on aimerait en mettre cinq fois plus…
Si j’ai dû évidemment renoncer aux précurseurs que furent Queen pour le volet lyrique et Nick Drake ou encore Paul Williams (souvenez-vous de son déchirant PHANTOM THEME dans le PHANTOM OF PARADISE de Brian DePalma), pour le côté mélancolique, il a fallu que je débarrasse ma liste, la mort dans l’âme, d’une pléthore de titres. Ainsi ai-je mis de côté d’autres artistes des 90’s comme David Gray, Beck, The Verve, PJ Harvey, Portishead, Placebo, voire d’autres groupes pour midinettes (Keane, Coldplay, Travis, Eskobar, Cary Brothers), parfois mélancoliques mais pas assez lyriques, comme d’autres plus contemporains, tels Mazzy Star, Gary Jules, Snow Patrol, Anthony & The Johnsons, Timber Timbre, Midlake, Elbow, Andy Shauf, Gotye, Cigarettes After Sex, Hooverphonic, Snowmine, Duffy, Lana Del Rey ou Grizzly Bear.
– Et maintenant, le grand débat :
Comme je le disais en introduction de l’article, je soupçonne de la mauvaise foi de la part de mes copains les rockers puristes. Et mon petit doigt me suggère de remonter le temps afin d’essayer d’en comprendre le processus :
A la fin des années 30, le régime nazi assoit son pouvoir en manipulant un outil particulièrement redoutable : la propagande (heu, non… loin de moi l’idée de comparer les rockers avec les nazis, c’est même plutôt l’inverse ! Laissez-moi finir…). Il utilise pour ce faire des images mais aussi de la musique. Et c’est la musique lyrique, emphatique et puissamment émotionnelle (Wagner, Bach, Bruckner, Mendelssohn et Beethoven) qui est choisie afin de remuer les tripes du peuple et lui donner à la fois le peps et le sentiment de grandeur en accompagnant la main levée l’avènement des idées les plus méphitiques de l’histoire de l’humanité. Pire encore, les bourreaux nazis éliminent des gens dans les camps de concentration en diffusant de la musique afin d’enjoliver l’horreur…
Comme en littérature où la figure du super-héros est effacée de la mémoire collective à cause de sa proximité thématique avec celle du surhomme aryen, raison pour laquelle, à priori, le genre déménage pour s’installer définitivement aux USA (lire pour cela l’article sur LA BRIGADE CHIMERIQUE), la musique LYRIQUE et MELANCOLIQUE, celle qui émeut, séduit, bouleverse, suscite émotion et frissons, est pointée du doigt accusateur. Pour beaucoup, c’est une esthétique du meurtre. Il faut qu’il y ait rupture, refonte, réinvention. Révolution. Il faut une toute nouvelle direction. C’est nécessaire.
Laura Laufer, une critique du monde musical, écrit :
A l’universalisme de la culture progressiste, les nazis ont opposé une culture de race, populiste. Ultra-conservatistes, ils ont défendu l’archaïsme et la tradition contre l’évolution, l’académisme contre l’expressionnisme, la figuration contre l’abstraction, l’ordre contre la provocation dadaïste, la musique tonale contre le dodécaphonisme. Voyant l’incarnation du métissage dans le jazz, ils le dénoncèrent comme décadent, lascif, immoral, premier dans ce qu’ils nommèrent « musique dégénérée ».
Cette réflexion nous éclaire sur l’état d’esprit des musiciens d’après guerre : La musique devait prendre un chemin différent et, surtout, devait renoncer à la beauté, à l’émotion et à tout ce qui pouvait correspondre à la manière dont les nazis concevaient leur idéal musical.
L’ère des Lumières avait échoué avec le nazisme. L’idée révolutionnaire des musiciens d’après-guerre est donc la suivante : la musique doit absolument tourner le dos à la tradition bourgeoise par laquelle elle était hissée et doit affirmer sa négation de toute notion de beauté, de pathos, de romantisme, d’émotion et d’effusion sentimentale. En gros, la musique ne doit surtout pas être belle !
Le principal penseur de cette nouvelle doctrine est Theodor Adorno : « toute séduction dans la musique est suspecte ». Une expression qui en dit long sur la philosophie de la musique contemporaine ! Celle-ci aura donc un fil rouge bien précis : Elle ne devra surtout pas être agréable !
Dans ce contexte, tout ce qui peut approcher de près ou de loin les débordements lyriques, les effets mélancoliques et les penchants romantiques est absolument honni. L’approche contemporaine renoue ainsi avec les inventions révolutionnaires de la musique expérimentale du début du XXème siècle en faisant disparaitre la tonalité au profit d’une approche strictement conceptuelle. C’est le fameux dodécaphonisme de Shönberg, qui institutionnalise une composition stricte dans laquelle une certaine approche mathématique interdit à la musique de sortir du cadre conceptuel pour se « perdre » dans les envolées de l’émotion. C’est la naissance de la musique sérielle et atonale. C’est une conception expérimentale de la musique à travers laquelle cette dernière est jouée pour être intéressante et non pas pour être plaisante. Adieu les mélodies, adieu les thèmes, adieu le rythme… Adieu le plaisir simple de l’émotion…
Le rock’n roll nait dans le sillon de cette esthétique contemporaine et, ainsi, il n’est pas incohérent de penser qu’il en véhicule les oripeaux, quand bien même l’approche est nettement moins radicale. De là à émettre la théorie que cette philosophie a perduré jusqu’à aujourd’hui chez les élites il n’y a qu’un pas. Et selon votre serviteur, celles-ci ne s’aperçoivent même pas que la chose est ancrée dans un certain inconscient collectif puisque la plupart des relayeurs du rock intègre ou du musicalement correct n’a aucune idée de cette héritage philosophique et n’a jamais entendu parler de Theodor Adorno et des courants musicaux d’après guerre. Je n’en connaissais rien moi-même avant de me passionner pour le sujet dans cette quête de démêler ce qui me gène dans cette approche élitiste de la musique rock.
Ainsi ai-je envie de secouer le cocotier : Le deuil du nazisme est achevé ! Le devoir de mémoire est primordial mais on a le droit aujourd’hui de recommencer à aimer la musique de manière émotionnelle. Et si on a le droit de réécouter du Beethoven et du Wagner, on a aussi le droit de porter haut et fort son amour pour le ROCK LYRIQUE et MELANCOLIQUE. Et les rockers puristes de se réveiller un peu de cette gueule de bois vieille de 80 ans…
Alors oui je l’écrit haut et fort : Pour moi la musique expérimentale c’est pour les musicologues et je n’en suis pas un. La musique qui véhicule des idées c’est pour les sociologues et je n’en suis pas un. Le rock intègre c’est pour la tribu de ceux qui veulent que le rock soit comme ci et pas comme ça, et je ne me sens pas du tout concerné. Ma musique préférée est celle qui m’émeut, qui me file les frissons. Ce n’est pas « le mal » bon sang ! C’est juste l’approche du rock que je préfère. Et je refuse aujourd’hui d’avoir des complexes à ce sujet !
Heureusement, on l’a bien vu ici-même, notamment avec l’interview de Patrick Eudeline, les rockers puristes ont tous leurs failles et, entre les lignes, bien que ce soit profondément planqué derrière la rock attitude de circonstance, quelques petites pointes d’émotion, à propos de certains artistes n’ayant strictement rien à voir avec la rock attitude, peuvent parfois s’échapper…
Pour la BO du jour, laissons le dernier mot au chanteur le plus mélancolique de tous les temps :
Bon….
On y va ?
Il y a plusieurs articles en 1.
Commençons d’abord par ta sélection. J’ai écouté la moitié de tous tes artistes en intégralité (vive le confinement), l’autre la connaissant déjà.
TAMINO : entre Buckley et Yorke effecivement. Je ne connaissais pas du tout. Le clip est bien. Le couplet aussi. Le refrain ne m’a pas emballé. Je vois tout de suite où cet article nous emmène : vers de l’indie-pop.
Lifehouse, effectivement c’est cauchemardesque…putain, 4 minutes pour accoucher du refrain. Le genre de trucs qu’on entend dans toutes les séries. Pour moi, c’est le vibrato de Pearl Jam et les mélodies de Alanis Morrissette recyclées en une bouillie de supermarché. J’aime pas du tout. Sympa de revoir Kristin Kreuk ceci dit.
Carl Barat : bon ça je connais, je l’avais chroniqué sur la Zone. Et je me demande si c’est pas moi qui te l’avais fait découvrir. J’ai la flemme d’aller chercher, je ne vais plus sur ce site. Comme de par hasard, c’est la seule chanson de l’album que je n’aime pas…
Ah Jude, je me rappelle de ses pochettes. Il existe encore ? J’aime pas du tout, le gars est parti faire ses courses dans la mélodie de SPACE ODITY et de ROCK’NROLL SUICIDE. Comme prévu l’envolée lyrique martyrise mes tympans…Bien vu…
J’ai découvert Starsailor via Metal Gear 3 et cette chanson sublime WAY TO FALL. Je ne connaissais pas celle-là. J’aime la voix grinçante. On est encore dans le registre Ziggy. J’aime bien. Il y a plein de titres de Venus qui sonnent comme ça. Et j’aime bien Venus. Tu vois que je suis pas obtus !
Muse…
Tu exagères là. Le rocker puriste tel que tu te l’imagines est capable d’écouter du synthé. La plupart sont fan de Krautrock : Krawftwerk, Neu ! , Popo Vuh, Can, Tangerine Dream. La trilogie Berlinoise de Bowie et les plages instrumentales supervisées par Eno sont leurs albums cultes. Tout comme le post-punk avec New Order et Depeche Mode en 1ère ligne. Comme je le disais la semaine dernière à Eddy, je vous trouve d’avantage dans la représentation d’une élite que dans l’énoncé de faits précis.
Muse, Radiohead, U2 ont fait plus d’une fois la une de Rock’nFolk notamment avec des articles de gens très érudits comme Basile Farkas ou ERic Decaux qui les ont classés disques du mois, même pour KING OF THE LIMBS.
Parc contre, si tu tombes sur une page où un autre journaliste les dégomment, souvent Ungemuth, ça ne fait pas de lui l’ambassadeur du journal, si ?
Pour en revenir à Muse, j’aime à petite dose. Ce titre est très bien. Super équilibre entre les guitares et les synthés. Le chant de Bellamy, pas sur tout un album mais 6 titres, j’y arrive.
Radiohead : voir plus haut. Il me semble qu’en tant que rockers puristes, c’est eux non ? Les déclarations de Yorke sont souvent assez snobs et très élitistes. Ce n’est pas une personnalité que j’apprécie. C’est un peu grâce à eux que j’ai lu le NO LOGO de Naomi Klein. Si il y a un groupe altermondialiste qui verse dans le politiquement correct, c’est quand même eux.
Maintenant, le groupe de Ok COMPUTER à KID A, et AMNESIAC a bâti une trilogie époustouflante. J’aime beaucoup aussi IN RAINBOWS. Personne ne pourra leur nier leur statut de groupe phares des 90’s et surtout pas RnF qui les a portés à bout de bras.
Rufus W : je ne connais de lui que sa reprise de Gainsbourg. Si tu te laisses prendre par l’ambiance du gars qui semble sortir du lit, la chanson marche. On est sur la terre Radiohead. C’est ok, mais effectivement trop lyrique pour moi.
Buckley : effectivement à sa sortie, le mec était si beau que taxé vite fait de chanteur pour minette. Les agencements de guitares sont intéressants, ce ne sont pas des grilles d’accords habituels. On est souvent assez proches de mélodies assez tordues à la Soundgarden et certains Pearl Jam. Il me semble d’ailleurs que Cornel était un ami proche de Buckley.
Bon je déteste ceci dit…Je n’aime ni la voix, ni la mélodie ni la manière de chanter et encore moins la production. C’est juste pas possible Buckley. Mais c’est rock, je ne peux pas dire le contraire.
Nick Drake : bon tu finis dans le haut de gamme. C’est magnifique. Et sans doute en contradiction avec ce que tu essaies de prouver dans ton article : à l’inverse de Muse ou Bucley justement, on est dans de l’émotion brute. C’est sobre, dépouillé, quelques cordes et une guitare. Le gars essaie pas d’atteindre le mur du son. Il y a cette tranquillité dans la tristesse qui est…authentique. J’adore Buckley. Tout ce qu’il a fait est formidable.
Bon, je te laisse répondre et on reprend dans la journée.
Pour Tamino, si je voulais être objectif, le titre le plus impressionnant et le plus lyrique, c’est celui-là :
https://www.youtube.com/watch?v=Ne0KYyGEBFc
@Tornado : Habibi : Il est magnifique, ce titre… Il mouille les yeux…
Je sens que je vais me pencher sérieusement sur ce jeune homme…..
bon vite fait avant d’aller au boulot.
j’ai tout écouté un petit peu par manque de temps…
j’aime tout, mais j’adore rien.
On est dans un truc très doux, acoustique. c’est toujours agréable à l’écoute….
il me manque personnellement un truc qui me passionnerait, comme tu le décris plus loin, il ya de la musique qui sont chez certain galvanisante, et je me reconnais bien souvent dans ce genre de musique…
celles que j’ai préférés sont Tamino et Muse…
Muse, ça pulse, il y a une basse qui vrombit, voilà je suis dans un élément que j’adore…^^
du coup je me demande ce que tu penses de Keane, puisque la moitié des chansons m’y ont fait pensé, à ça et à la BO de Buffy aussi pas les chansons grundge mais les douces… avec les K’s Choice, Alisson Krauss et d’autres…
Ah j’étais fan de la BO de Buffy, avec le K’s Choice et d’autres trucs… CD perdu malheureusement :'(
donné à Oriane, qui est fan!
Mes enfants ont des goûts de chiottes (oups !)
Je crois que c’est mon père qui a récupéré mon CD pour bricoler, avec tous les CDs que mon frère et moi avons oublié d’embarquer… Je me demande s’il l’écoute…
https://www.youtube.com/watch?v=7kNzDk2CPHI
Je meurs… Cette voix, cette mélodie, ces paroles… Dommage que le son ait mal vieilli…
elle écoute ses propres trucs
mais avec ma fille je peux écouter en boucle les B52’s, Blondie, Abba, Kim Wilde, Nena, Queen, Superbus…
un peu moins mais aussi du Beatles et du Scorpions.
après elle écoute, Louane, Angèle, Sophie Tapie…et des trucs you tube sans lendemain que je n’arrive pas à retenir…
J’aime bien Keane. C’est limite variété, très pop mainstream. Mais super agréable. Certains de leurs titres sont sur mon I-phone. Mon titre préféré, ça ne s’invente pas, c’est « UNTITLED 1 »
K’s Choice, Alisson Krauss je ne connais pas.
J’aime beaucoup l’album Raising sand, d’Alison Krauss & Robert Plant.
Carl Barat, c’est bien toi qui me l’avait fait découvrir. Oui. Très bon album. Dommage qu’il n’en a pas fait d’autre (en solo).
Jude : Non, il n’existe plus vraiment. Il n’a pas réussi à imposer sa musique aux majors.
Pour les synthés de Muse : « La plupart sont fan de Krautrock : Krawftwerk, Neu ! , Popo Vuh, Can, Tangerine Dream. La trilogie Berlinoise de Bowie et les plages instrumentales supervisées par Eno sont leurs albums cultes. »
Voilà. Il est bien là le problème : Suiveurs et effet mouton. Les rockers puristes te balancent systématiquement les mêmes litanies en boucle et en même temps se prennent pour une élite de cadors analytiques. C’est bien ce qui me dérange. C’est bien ce que j’essaie sans cesse de dénoncer. Je vois parfaitement le schisme : Depuis Nick Kent, tous disent la même chose et reprennent les mêmes formules comme si la seule porte d’entrée pour le rock étaient la leur. A partir du moment où je perçois qu’il y a un système de pensée unique, je me méfie. Et je pense avoir raison : En répétant les mêmes litanies en boucle, comment peut-on prétendre donner des leçons quant à une certaine « philosophie », sachant que la philosophie est quand même, à la base, le fruit d’une réflexion personnelle.
Cela-dit tu as raison, tous dans la presse rock ne sont pas comme ça. Manoeuvre par exemple, rédacteur en chef de R&F, est bien plus ouvert et du coup, à mon sens, plus sympathique. Mais le problème subsiste dans un noyau dur qui continue d’imposer ces mêmes litanies. C’est ce que je pourrais appeler l’oligarchie rock : Ce sont eux qui détiennent la force toute puissante, et par le pouvoir du crâne ancestral blablabla…
L’énoncé de faits précis est impossible. Je peux de temps en temps te citer un article, comme je l’ai fait la semaine dernière avec celui de Patrick Eudeline sur Pink Floyd, mais dans l’ensemble c’est compliqué car c’est justement plus un état d’esprit latent que quelque chose de bien répertorié. Pour moi qui ne rentre pas dans la pensée unique du bon goût rock et qui quelque part cherche à faire de la résistance, c’est une chose que je ressens et que je retrouve souvent, dans la presse rock au détour d’un article, d’une formule (par exemple il y a des articles participatifs dans R&F où tu perçois bien, dans certaines piques, que des puristes côtoient d’autres journalistes plus ouverts, sans réussir à bien les identifier). Et ce sont les mêmes formules que je retrouve chez les copains (je rappelle encore une fois que tout cela ne m’empêche pas d’aimer les personnes qui pratiquent cette vision du rock).
Qui plus est, je lis pas mal de bouquins et d’articles écrits par des fans de prog, et ceux-ci, à contrario, dénoncent la pensée unique façon « bon goût rock ». Tiens, un exemple par Aymeric Leroy :
« La mythologie du rock, arc-boutée sur le concept idéalisé du groupe vu comme une bande de copains partageant une passion désintéressée, a poussé cette logique jusqu’à décréter que tout, absolument tout, y compris des musiciens exécrables, est préférable à la notion de rockers « professionnels »,(…) »
ou un autre par Fédéric Dalâge :
« (…) La presse musicale développe une allergie tenace au rock progressif, détestation érigée au rang de réflexe pavlovien, devenant pour une large part l’obligatoire curseur du « bon goût rock ». La conversion quasi dogmatique à l’esprit punk, réclamant l’éradication des groupes installés, devient dès lors l’un des traits les mieux partagés dans les rangs de la presse rock ».
Pour Radiohead et le côté altermondialiste, tu as sans doute raison aussi. Sauf que n’oublie pas que j’écoute la musique avant tout pour ce qu’elle est, et non pour la personnalité des artistes. Je suis même capable d’aimer la musique de gens que je déteste cordialement (exemple parfait avec Jamiroquai).
En ce qui concerne Nick Drake je ne trouve pas que je sois contradictoire. Je l’ai mis en bonus. Il ne rentre donc pas directement dans la démonstration mais vient au contraire compléter une vision : celle d’une passion pour une musique purement émotionnelle.
Et quant à Nick Drake, parlons-en tiens :
Je l’ai découvert complètement par hasard lorsque j’étais étudiant, en louant une compilation (Heaven in A Wild Flower) en médiathèque. Coup de foudre absolu. J’ai immédiatement prospecté afin d’acheter tous ses albums (bon il n’y en a que quatre, dont un posthume), très difficile opération à l’époque. Et puis, quelques temps plus tard, en lisant un R&F, j’ai appris que cet artiste était sorti de l’oubli grâce à la passion de Robert Smith pour sa discographie. Hormis le fait que j’ai été surpris que le chanteur de The Cure ait pu autant aimer ce genre de musique folk, j’ai fortement soupçonné que beaucoup de fans de Nick Drake ait pu devenir fans de Nick Drake PARCE QUE Robert Smith l’était. Encore un élément qui m’insupporte : Pensée unique. Effet mouton. Etc.
En fait, tout ça je m’en foutrais si je n’avais pas autant de bon copains qui, je le vois bien, pensent exactement en termes de litanies pour ce qui est du rock. Toutes ces formules d’intégrité, de sincérité, de way of life, de machinbidulechouette, je les lis et je les entends en boucle depuis des lustres. Et ce regard en biais un peu navré de mes copains quand je leur dit que j’écoute des trucs qui ne rentrent pas dans la charte du bon goût rock, je ne peux plus faire comme si je ne le voyais pas, hein ! 😀
Bon, et sinon, mon histoire de nazis, c’est couillon ou pas ? 🙂
Je finis méthodiquement le débat avec toi de la 1ère partie et après on parle du nazisme.
Je comprends tout à fait ton point de vue. Mais là où je ne te suis pas c’est pourquoi autant de ressentiment puisque à de nombreuses reprises tu t’es dit avoir ta propre grille de lecture musicale ? Nick Kent est un ultra, soit. Autant prendre ce qu’il a de meilleur à offrir et le laisser dans ses obsessions, comme Eudeline, comme…Dionnet qui me déclare qu’après Syd Barrett, le Floyd ne vaut rien.
Personne n’impose des points de vue si tu ne les suis pas. C’est agaçant oui, mais ils n’ont pas de pouvoirs si tu ne leur accordes pas d’importance.
Les propos que tu cites sont de bons résumés d’auteurs récents.
Il se trouve que je connais bien la presse rock. Et je comprends tes propos. Par exemple, je me rappelle avoir été exaspéré comme beaucoup par le style de Bayon dans Libé. Je ne comprenais rien à ce qu’il racontait, c’était vraiment chiant.
Paccadis dans Libé posait aussi bcp de théories mais faisait un roman epistolaire de la vie parisienne aussi détestable le personnage fut-il.
Si tu montes un peu l’histoire de la presse rock, on a des mecs qui arrivent sur un terrain vierge, le rock. En Angleterre tu as les Stones, les Beatles, le Floyd. Aux States, les Stooges, le Velvet, Alice…
En France….
…..
….
Johnny ? Sheila ? Cloclo ?
Le malaise né de là. Ces artistes étaient bons mais en complet décalage avec le rock. Ces journalistes vont alors piocher dans les écrits de Lester Bangs, puis de Nick Kent et de tout ceux qui vivent le rock en plus de l’écrire. On passe alors par la case Eudeline. Ils s’inscrivent alors dans une tradition littéraire pour prouver que Dylan est aussi un écrivain.
Il s’agit de montrer un autre univers, celui des bas-fonds qui fait peur, où la marginalité est plus authentique que l’entrée VIP de Jagger dans la sphère people.
Du coup, en décrivant la vie de rockers intègres et marginaux, les rockers puristes enclenchent des vocations mais aussi effectivement ouvre un ghetto : pourquoi parler de Phil Collins, un mec chiant comme la pluie alors que tu suis les frasques tragi-comiques des Ramones.
Je me sens puriste à mes heures. Je peux dire qu’un groupe comme Queen m’est totalement inutile, que sa musique ne m’apporte rien et que son apport est totalement surestimé. Mais si je le dis c’est pour le plaisir d’en débattre et jamais pour fermer la gueule de mon interlocuteur.
Enfin, la discussion avec Eudeline m’a appris des choses : ces gens sont capables de concessions. Kent vit avec Laurence Romance dont les gouts pour le métal et le grunge sont aux antipodes des siens.
Cette porte d’entrée qui consiste à concevoir le rock « en chair et en os », comme si on le vivait de l’intérieur (ce que j’ai fait « dans ma jeunesse »), c’est un point de vue passionnant et je le respecte.
Lorsque que tu écris que tu ne peux pas dissocier la vie d’un artiste et sa musique, c’est passionnant et j’en suis assurément passionné.
Ce qui dérange, en fait, c’est que cette prote d’entrée soit érigée comme la SEULE digne d’être adoubée : Une pensée unique.
On en a discuté en live mais si j’avais choisi cette philosophie, je me serais privé de 75% de la musique que j’aime, et je n’en ai vraiment pas envie.
Comme je te l’ai dit en mp, également, cet article est le deuxième et le dernier où je me permets de m’élever contre cette doctrine. Après on passera à autre chose tout simplement parce que ça va mieux en le disant, et qu’ensuite on se comprendra sans doute tous beaucoup mieux, puisqu’on en aura discuté de tout avec passion et camaraderie.
Pourquoi mon ressentiment ? Tout simplement parce que je sens une forme d’oligarchie (et que le dommage collatéral dans ce cas, c’est l’ostracisme (et bien sûr on n’en est pas là mais parfois c’est le coeur qui parle)). Et notamment de la part de gens que j’aime. Et je ne peux pas faire comme si je ne le voyais pas. ^^
Après des années à avoir fui la lecture sur la musique, je m’y remets. Et j’en lis énormément. Du coup tout prend sens pour moi : Je VOIS que ce que je ressens depuis plusieurs années est une réalité. Il y a bien une doctrine rock. Et personne ne dit rien ! 😀
Ben voilà, c’est fait. Mais c’est fait sans haine. Avec un bon coup de gueule peut-être, mais sans haine. Moi ces mecs, ces rockers puristes (certains de mes meilleurs potes donc), ces Eudeline, ces Kent et toute la clique. Je les trouve cool.Je les aime beaucoup. Mais leur doctrine m’emmerde !
Ton histoire de Nazis Tornado, ben ça m’arrange pas….parce qu’une fois de plus, ça me met dans le champ très malsain des adorateurs du mal…
j’aime comme chacun sait le Metal mélodique, les harmonies, les voix aériennes, la musique païenne et les rares classique que j’aime spontanément c’est ceux que tu cites… et j’oublie la BO de Conan…
tout ça selon ces pensées me classe malgré moi dans une case désagréable.
après je veux bien que socialement, ça soit une explication au bruitisme du rock MAIS
le rock vient du blues et vient de la musique noire, réputée être très « émotionnelle » au contraire. tous les zicos de rock, quand ils rejettent quelque chose, prétextent que « ça n’ pas d’âme ». ça m’a longtemps énervé d’ailleurs parce que c’est quoi une âme et qu’est ce qui faut faire pour en avoir une?
On reproche souvent aux groupes prog, mélodieux,etc… un peu trop maniaque de studio justement de ne pas avoir ce surplus d’authenticité supposée pour le rejeter …
beaucoup de fans de soul, funk etc… ont une préférence pour ces musique noires parce qu’ils y trouvent ce « supplément d’âme » …
Je suis mitigé là dessus…
je préférerais toute ma vie ABBA à Aretha Franklyn…
pourtant toutes ces musiques sont soeurs, la dichotomie (que tous ne font pas) est pour moi invalide/improuvable et stupide…
par contre le lien avec ce rejet du nazisme est passionnant à lire…
même si en l’occurence, je crois qu’on est plus dans une pensée bébête de rejet « c’est commercial ou pas », un truc infantile comme tu le dis souvent…^^
la posture de intelligentsia du rock n’est pas un fantasme non plus Bruce.
je me prends encore régulièrement des hors séries Rock et folk parce qu’ils sont le seuls à aborder des sujets qui m’intéressent..par contre je suis toujours obligé de filtrer à travers leur ton odieux et méprisant comme si ça les rehaussait de rabaisser les autres.
dernière exemple en date? un portrait de Chrissie Hynde. la nana après avoir été une quasi groupie du guitariste des Kinks se remarie avec Jim Kerr le chanteur de simple Minds, ils se sentent obligé de l’insulter. pourquoi? il n’est même pas le sujet… juste pour dire musique de minet…boursouflée (ils adorent ce mot…) etc…
je me suis pris celui sur les 600 meilleurs disques, il faut voir comment il sélectionnent les quelques galettes de hard précisent du bout du clavier que « c’est pas trop mal » pour ce que c’est ou qu’il faut bien avouer qu’ils ont eu leur importance etc.;;on sent presque la douleur du rédacteur…
a coté de ça ils foutent du rap…je regrette quand t’achète un supplément disque Rock, tu ne t’attend pas forcément à retrouver du hip-hop…
le cas échéant, on imagine un certain lien de parenté qu’on peut sentir à l’oreille…
je parle de posture parce que les musiciens sont souvent plus ouverts… Will I Am est un fan d’éléctro allemande des années 70 tout comme Stevie Wonder… Ciara sample « The Clansman » de Iron Maiden et ça ne gêne personne de regarder par dessus la clôture…
Il n’y a pas d’adorateurs du mal. On peut comprendre que, pour toute une génération, reprendre l’esthétique nazie, y compris à travers la musique, ça a été impossible.
Mais si l’origine du rejet pour les musiques émotionnelles et romantiques se trouve bien là, on peut quand même dire aujourd’hui que ce n’est plus le sujet en 2020, et qu’on peut quand même passer à autre chose que « le rock ça doit être comme ci et pas comme ça ».
J’ai pas le temps de me pencher sur cet article encore (on me souffle dans l’oreillette 23 articles en retard et 9 à lire et commenter après lecture des bds) mais pourquoi tant de haine ? Laisse donc les rockers puristes entre eux, on ne leur demande rien ! ^^
Ah mais je n’ai aucune haine ^^
Juste de l’agacement après tant d’années pour un mépris adressé à tant de musiques que j’aime de la part d’une élite ! Cet article est un petit coup de gueule défoulatoire. Il n’y a pas de haine. 🙂
Pourtant, c’est grâce aux Inrocks, chantres de l’élitisme rock, que j’ai découvert Radiohead dès CREEP et également Jeff Buckley.
Oui mais le soucis c’est que, bien souvent, il y a des retournages de veste sitôt qu’un chantre du bon goût rock soit passé par là et qu’il ait décrété que ce n’était pas assez « rock ».
Les mêmes personnes qui ont porté aux nues Buckley et Radiohead en 95 sont donc capables de s’en détourner 10 ou 15 ans plus tard. Je l’ai vu et lu de mes yeux vus…
Je ne me lancerai pas dans le débat puriste etc. Même si quand je lis que Queen n’a rien apporté au monde de la musique, je fais des bonds… Pas encore le temps d’entrer dans le débat, je réserve ça pour plus tard.
J’ai eu le temps d’écouter les 8 premiers morceaux. Je garde Rufus et Jeff pour quand j’aurais plus du temps pour écouter pleinement dans le calme.
10- Tummy :
J’aime beaucoup la voix du chanteur. Morceau qui me plait.
9 – Lifehouse :
Je ne connaissais pas. Pas super fan des 4 premières minutes. Effectivement, l’autre partie apporte une toute autre dimension au titre, et il faut que je me réécoute ça.
Dans la catégorie « chanson de série », j’ai un petit faible pour Chasing cars de Snow Patrol : https://www.youtube.com/watch?v=GemKqzILV4w
8 – Carl Barât :
J’aime l’intro au piano, qui me rappelle DreamTheater. Mais pas trop fan de la voix par contre… J’ai l’impression qu’il chante un peu faux, le lascar.
7 – Jude :
Question : qu’est-ce que l’americana ?
Bon, le problème avec Jude, c’est que je n’aime pas la voix haut perchée… J’essayerai de réécouter pour apprécier la mélodie.
6 – Turin Brakes
Bon, pas vraiment de coup de coeur. Pareil, il faut que je me réécoute ça.
5 – Radiohead
Ah bah, la base… Evidemment, j’aime tout… guitare, voix… Tu parlais de Gary Jules, ça me rappelle ce titre que j’adore : https://www.youtube.com/watch?v=4N3N1MlvVc4
4 – Starsailor :
Je fais partie de ceux qui détestent For to the floor remixé. Mais j’avais eu l’occasion d’écouter la version originale, 1000 fois meilleure que la version dance…
3 – Muse
Bah, que dire… J’adore ce titre. Peut-être pas mon préféré. Mon gros coup de coeur c’est surtout sur le premier album que je l’ai, avec Sunburn. Mais Origin of symmetry est un album que j’aime particulièrement. Un jour, je me ferai un best-of Muse. Sur OoS, j’aime aussi beaucoup New Born…Le titre qui m’a fait connaître le groupe, je crois bien…
2 – Rufus :
C’est marrant parce que je ne lui connais que sa reprise de Hallelujah que je trouve magnifique avec sa voix grave et chaleureuse : https://www.youtube.com/watch?v=PBo-n_17XU0
La suite plus tard.
Pas de débat pour moi. Situation trop anxiogène pour moi avec tout ce qu’on nous demande en ce moment. Besoin d’apaisement.
Pour Tummy, comme je l’ai dit plus haut, essaie Habibi, c’est son titre phare et il est assez impressionnant dans la 2° partie : https://www.youtube.com/watch?v=Ne0KYyGEBFc
J’ai mis Snow Patrol juste après Gary Jules dans mon coda. Et Chasing Cars est un titre que j’adore.
Pour l’Americana je prépare un article entier sur le sujet. Alors patience 😉
Bon, le Mad World de Gary Jules, forcément, chef d’oeuvre. C’est un de ces remakes qui surpassent l’original (même si j’adore TfF).
Starsailor, les deux premiers albums sont magnifiques. Rien à jeter. « Alcoholic » est un chef d’oeuvre aussi.
Tu as vu Muse en concert ? C’est vraiment l’un des derniers groupes (je les ai vus trois fois respectivement pour leurs trois premiers albums, la première fois dans une petite salle) qui m’a fait un gros effet sur scène.
Je recherche le débat mais pas le conflit. Au contraire, toute la deuxième partie de mon article appelle à la réflexion collective, à l’ouverture, à la communion, quoi. 🙂
@Kao’
Pan sur le bec ! Parler de rock intègre amène forcément à paraître intégriste, un reproche que Matt m’a déjà pu me signifier.
Nous avons tous nos domaines de prédilection et je suis sûr que chacun est capable de se montrer intransigeant sur ses terres en trouvant que l’autre pourrait être plus souple.
Considérant le débat avec Tornado et Eddy, je leur concède des arguments : la presse rock peut pratiquer l’imprimerie de certitudes et de théorie qui n’appartiennent qu’à eux. Je crois désormais comprendre ce qui hérisse Tornado : ce n’est pas tellement le fait que cette esthétique du rock puisse être énoncé mais qu’un Lou Reed puisse émettre un avis relayé par Nick Kent traduit par Manoeuvre et imprimé dans Rock’n’Folk : quid de la libre pensée dans tout ça. J’aurais tendance à être d’accord avec ça.
Queen : j’ai pris des gants en disant que cette musique ne m’apporte rien ( ce qui est faux, je dois apprécier une dizaine de leurs chansons). Sur l’héritage, je me rappelle que les Guns ont déjà été étrillé car sonnant trop Queen justement. Je reformule donc : dans ce que je peux observer du rock de ces 20 dernières années, beaucoup de groupes sont souvent cités, Pink Floyd, Led Zep’, Bowie, Iggy. Queen presque jamais. Sans doute sont-ils cités par des groupes dont je ne lis pas les interviews, c’est aussi fort possible.
Tout à fait boss,
Queen possède bien un héritage mais dans un domaine qui te fait fuir…^^
Kai Hansen est un fan fou furieux du groupe. ça se voit très fort sur les trois premiers albums de Gamma Ray…
le truc c’est qu’au rayon metal allemand (qui comprend quoi..une centaine de groupes?) ils descendent tous de Hansen et par ricochet, l’aspect on fait de harmonies vocales opera avec des guitares bien heavy, mais surtout mélodiques ont carrément retrouvé une autre façon d’évoluer…
Brian May a aussi l’un des tout premier à jouer autre chose que des accords dérivés du blues en y ajoutant des gammes venues du classique…
@Bruce Bah, hun, Muse, tu prends https://www.youtube.com/watch?v=0Ok0expLH1o , ça sonne très Queen…
Et ils ne doivent pas être les seuls. Mais y a une espèce de honte à parler de Queen comme inspiration, j’ai l’impression…
@Tornado : alors je ne retiens jamais le nom du groupe de Chasing cars… du coup j’ai pas fait le lien 😀
Je vais écouter les morceaux conseillés.
The Nazie Théorie : je dois avouer avoir eu des sueurs froides en découvrant -en diagonales- l’article de Tornado qui attaquait bille en tête sans se rendre compte que lorsque tu prononces le mot en -N, quelque soit la démonstration qui suit, il est fort probable que la lecture soit distordue. Merci à lui d’avoir accepté de l’avoir agencé autrement.
Je ne connaissais pas cette théorie de Adorno. C’est intéressant. Le rock est bien une musique d’après-guerre qui réagit à l’horreur de ce conflit en jubilant la joie de vivre, l’envie de se droguer, de baiser, de s’amuser.
Je reste cependant peu convaincu. Je l’aurais été si le Rock était né en Europe dans les pays occupés qui ont porté les stigmates du nazisme. Or, ce n’est pas le cas. Les Allemands n’ont pas posé une botte en Angleterre (qui a eu son lot de bombardement. Les parents de Pete Townsend et de Roger Waters sont aussi des victimes de la guerre) pas plus que les EU « seulement » impactés par Pearl Harbor.
Le débat se situe autrement pour moi : les transformations du rythme ‘n’ blues en rock’n’roll puis en rock, en pop, en hard rock.
Pour la première fois de l’histoire de l’humanité la musique est enfin réservée et diffusée auprès des classes populaires et non plus à des élites politiques (les fameux diamants que raille John Lennon en jouant devant la Reine). Face à une telle révolution, des esthétismes se construisent comme j’imagine en peinture : Académisme contre Modernisme, Art décadent contre Art populaire, Art Pompier contre Esthétisme, etc. La politique vient s’inviter : le rock, c’est de droite et de gauche ? Une question absurde : Bowie et Iggy, les deux parrains du Punk composent LOW et THE IDIOT au château d’Herouville…
Concernant ce qui est décrié par Tornado, il s’agit de toujours mettre en avant la musique urbaine au détriment du reste. Je comprends que ça puisse agacer. Complètement.
Alors pour être encore plus clair sur cette théorie : Le rock ne serait pas né d’un rejet pour le nazisme, mais d’une « esthétique » développée par le rejet du nazisme. Cette esthétique se met en place de manière radicale dès le lendemain de la guerre et se déploie sur le monde musical. Et puis, dix ans plus tard, même pas, le rock arrive. Le rock naît donc dans une période et un courant musical mondial dominés par cette esthétique.
Après, c’est juste une théorie. J’ai lu ça dans des textes qui ne citaient pas le rock.
Puriste du rock !!!
Qui peut se revendiquer d’un épithète aussi présomptueux, a moins d’avoir un égo surdimensionné ?
Manœuvre, Eudeline….je rigole doucement.
Les chroniqueurs de Rock & Folk ont-ils la science infuse pour nos imposer leurs points de vu?
Ce magasine m’a vite gonflé et j’ai très vite arrêté de le lire.
J’ai aussi des oreilles et je n’ai pas besoin d’eux pour me faire mon propre avis sur la musique et le purisme.
On a évoqué la philosophie…La philo c’est certes écouter les autres mais c’est surtout avoir son libre arbitre.
Le rock va chercher ses racines dans le blues, le rhythm and blues…
Le catégoriser en parlant de vrai rock ou de purisme, quelque part, c’est le renier.
Ce raisonnement n’apporte que division alors que la musique devrait rassembler les gens.
y’a qu’à lire des topic sur la musique pour savoir que c’est faux…
c’est malheureux, mais c’est comme ça…
Now listening : https://www.youtube.com/watch?v=ub70bFRMk1o
Salut!
Article super intéressant et passionné !
J ai cru entendre dire également que sous l inquisition il était interdit de composer en mineur pour ne pas susciter d émotion ce qui était anti religieux…
En revanche, les exemples que tu donnent ressemblent plus à la norme de ce qui plaisait à l époque ; et je me souviens que si tu n adhérais pas à billet ou Radiohead ou muse c est toi qui passait pour un con ou pas un mec « pointu »
Ceci dit j adorais Starsailor, je pensais être le seul à connaître ou a aimer
Muse m a vite exaspéré
Je me souviens d une soirée ou le mec ne jouait que ça (et très bien) mais le côté imitation et reprise m a toujours ennuyé.
Et c est aujourd’hui très commun de le dire mais les respirations du chanteur sont insupportables
Je préfère les chuchotements de Gwenn stephany
Radiohead je préfère les 2 albums qui ont suivi ok computer
Buckley j aime bien malgré un son clair et reverb agaçant sur tout un album
Pour ce qui est de l émotion il n y a hélas aucune raison
Je vibre sur le hey You de vitamine C de can , les miaulements d Iggy, le chant nasillard d Alice , les plaintes de Waters et le déchirant You re n’ont Alone de Bowie sur Rock n roll suicide.
A noter que les punks ont beaucoup été ensuite vers la New Wave ou le bauhaus, retour à l essentiel, prend le relais
Rotten, les buzzcoks, wire, même les clash se tournent vers des sons et des techniques plus pointues
J aime d ailleurs énormément cette époque où toutes les influences se mélangent, on arrête de penser que le rock doit tout au blues ; il se re invente jusqu’à faire tomber le mur de Berlin dans une moindre mesure.
Et puis dernière critique c était dur à l époque de passer à muse et cie après la déferlante Nirvana… certes il y avait l efficacité et l émotion mais la période semblait creuse… pourtant quand on y réfléchit on a eu d autres très grands :
Pj Harvey, Nick cave, Blur, oasis, system of a down, faith no more et bien plus…
Welcome Steve !
Je ne connaissais pas cette « anecdote » à propos de l’inquisition ! Diantre, comme m’a dit un jour un prof d’histoire, tout est cyclique ! 🙂
Comme je l’ai répondu à Cyrille, mon article commence à peu-près en disant ceci :
« En 1993, en pleine période grunge, Radiohead débarque sur la scène rock. Très vite, au bout de trois albums, c’est la grande révélation de l’époque. Mais très vite aussi (…) ça grogne chez les rockers puristes pour qui cette tendance, c’est pas du rock, c’est pas intègre, c’est pas correct. »
Du coup c’est bien le sujet de mon article : Ce qui était jugé génial à un moment peut être démoli par la presse rock quelques années après si, entre-temps, un journaliste charismatique est venu dire que c’est « pas intègre ». Je ne supporte pas ce postulat…
Muse : je les ai vus en concert à leurs débuts et c’était énorme. Pour moi le souvenir demeure. Je me suis lassé de leur carrière mais pas de leur souvenir.
Radiohead : non, vraiment non. Mes deux albums favoris restent THE BENDS et OK COMPUTER, même si j’adore KID A et AMNESIAC. Hey, c’est qui le puristse pour le coup ? 😉
Le son de GRACE, l’album, c’est la perfection pour (le fan de Pink Foyd) moi.
Roger Waters demeure effectivement pour moi l’incarnation totale de l’émotion faite rock. Pour tes autres références ça ne me parle pas à ce niveau là, mais je suis fan pourtant d’Alice, d’Iggy et de Bowie, évidemment (mais pas de Can, mais alors pas du tout). Mais je constate que mes références ne parlent guère à la cantonade de toute manière ^^.
A partir du punk et de la new-wave, je déteste à peu-près tout (notamment Buzzcocks), donc nos références en commun s’arrêtent là ! 🙂 ). Je plaisante bien sûr mais j’ai eu un chemin différent : Pour moi c’était facile de passer de Nirvana à Muse. Cela correspond à une période où je réussissais en tout (études, travail, nanas) et où je ressentais la musique de manière positive, sans chercher, comme je l’avais fait à l’époque de l’adolescence, de la catharsis.
Ah les kinks, quel bonheur
Je me suis mis l été dernier dans les derniers des années 70 et j ai trouvé de vraies perles…
Des réactions à l’écoute (1/2) : que des découvertes pour les artistes 10 à 6, aucun que je ne connaissais ou dont je n’ai entendu parler.
Tamino : avant d’avoir découvert Gazpacho, je serais resté indifférent à ce morceau. Aujourd’hui je peux percevoir ce que sa voix à d’agréable, mais ça ne suscite pas d’émotion en moi.
Lifehouse : plus parlant pour moi du fait de l’instrumentation. En fait j’aurais préféré que la chanson s’arrête à 4:00, sans l’envolée plus bruyante de la fin qui vient me gâcher l’ambiance (contrairement à Kaori 🙂 ).
Carl Barât : très agréable d’écoute, mais à nouveau pas d’émotion particulière en moi (serais-je mort sur le plan émotionnel ?)
Jude : bof-bof jusqu’à 3:35 où la voix plus aiguë donne un plus à la phrase You’re not alone qui me parle directement, et m’incite à prêter plus d’attention aux arrangements qui sont très bien fait.
Turin Brakes : la voix me rappelle un autre chanteur dont je n’arrive pas à me souvenir, en fait sûrement une chanteuse de jazz. Je me verrais bien écouter un album entier de ce duo.
Je continue, toujours curieux de découvrir ces morceaux triés sur le volet pour leur qualité.
Radiohead : j’ai déjà vu le nom de ce groupe à plusieurs reprises, sans m’y intéresser, même pas sûr d’avoir déjà entendu un de leurs morceaux en entier. Après écoute : rien qui ne m’intéresse, j’avais hâte que ça se termine. Ça y est : j’ai la confirmation de mon aplatissement affectif, peut-être même de l’alexithymie… C’est grave docteur ?
Starsailor : très sympathique, j’y entends essentiellement du blues. Ça me fait me souvenir ce que m’évoquait Turin Brakes : les 2 CD de Moby (Play, 18) que j’avais beaucoup aimés. Comment ça, ils datent déjà de 1999 et 2002 ???
Muse : forcément j’ai déjà vu leur nom, mais pareil que pour Radiohead, sans jamais avoir écouté un titre en entier. C’est bien fait, mais sans réaction de ma part parce que c’est un peu plat à mes oreilles (description de ma réaction pas terrible, mais je n’arrive pas à mieux la formuler).
Rufus Wainwright : tu évoques sa passion première pour l’opéra, et lors de la première montée j’entends du Queen avec son emphase et son utilisation des cœurs.
Jeff Buckley : certainement l’artiste dont le plus vu de le nom de toutes la liste, cité comme une référence incontournable… et que je n’ai jamais écouté. C’est très étrange : en écoutant cette chanson je peux identifier des passages que j’aurais adorés et que j’ai déjà adorés chez d’autres artistes avec un contexte un peu différent (plus hard, plus pop, plus jazz). J’en viens à me dire que c’est une approche musicale trop subtile pour moi, que je suis incapable de ressentir.
Nick Drake : sympa mais à nouveau pas de réaction émotionnelle chez moi.
Bilan : ben je ne suis ni un rocker puriste, ni un rocker lyrique, vraisemblablement pas un rocker du tout et je n’a jamais eu à me confronter à des rockers puristes, puisque j’ai tout de suite eu des goûts de chiotte en musique, Best et Rock’n’Folk n’ayant jamais été dans mes lectures. 🙂 Je reviens plus tard pour Theodor W. Adorno.
Nick Drake, Paul Williams, David Gray, Beck, The Verve, PJ Harvey, Portishead, Placebo, Keane, Coldplay, Travis, Eskobar, Cary Brothers, Mazzy Star, Gary Jules, Snow Patrol, Anthony & The Johnsons, Timber Timbre, Midlake, Elbow, Andy Shauf, Gotye, Cigarettes After Sex, Hooverphonic, Snowmine, Duffy, Lana Del Rey ou Grizzly Bear : mais c’est qui tous ces gens ? 🙂
j’ai tout de suite eu des goûts de chiotte en musique,
On a perdu Présence, un garçon si poli… Tu es content Tornado, tu es CONTENT ????
@Eddy + Kao : Merci pour l’héritage Queen. Je confirme que mon organisme rejette la greffe musicale. l’article sur Queen reste à écrire.
@Steve : je me rappelle de soirées, où on cottoyait des fans de Buckley, tu te rappelles ? Ils nous prenaient de haut, nous les fans de Métal en nous répondant « Eh…là on ne gueule pas, on chante, c’est de la musique ». On leur avait pourri la soirée en leur jouant tout Alice In Chains à la guitare.
Je suis encore d’accord : la liste proposée par Tornado me semble pas toujours parlante car tous ces artistes ont eu la presse rock à leurs pieds.
Pour essayer de me retrouver (après m’être ainsi perdu ou égaré), je suis en train découvrir la BO de Conan de Basil Poledouris, que je n’avais jamais écoutée, qu’évoque Eddy et qu’a souvent recommandée Tornado, mais…
… mais,
… mais est-ce rock ? Est-ce mal ? 🙂
Arf, j’ai sans doute raté le coche : Oui, elle a peut-être eu la presse rock à ses pieds, ma liste, mais cette presse rock a depuis retourné sa veste pour retomber dans le purisme. Et super vite ! C’est ça qui est insupportable pour moi qui, lorsque j’aime profondément quelque chose, ben c’est pas pour le renier systématiquement dix ans après ! ^^
Pour un article sur Queen, je peux te compiler mes chroniques de 2014 album par album si tu veux Bruce (et j’en profite pour dire que j’adore lire tes commentaires super pertinents et littéraires).
Ah euh…Merci
(c’est réciproque)
Comme tu l’as dit les temps ont changé. les journalistes aveint une tribune pour s’exprimer mais pas de réseaux sociaux pour les contredire, les menacer ou les accuser de mauvaise foi. Ils étaient libres de dire, d’écrire n’importe quoi quitte à frôler la toute puissance.
Toute puissance que nous sommes donc plusieurs à contester, petit à petit. Mais c’est difficile car on nous oppose systématiquement (je prends l’exemple de Eddy et Bibi puisque c’est le cas) une illégitimité quant au fait qu’on ne répond pas aux critères attendus.
Pour ma part j’écoute du rock depuis 40 ans, j’ai lu de la presse rock pendant des lustres et j’ai joué de la batterie pendant 15 ans. Elle sort d’où mon illégitimité sans déconner ?
Tornado, personne ne dit que tu es illégitime. Comme dit Bruce, comme je le disais dans mon article sur NEW DAY RISING de Hüsker Dü, le monde a changé grâce à internet : les réseaux sociaux d’un côté, le streaming de l’autre. Enfin on peut dire aux rock critics de la fermer, de dire qu’on s’en branle de leurs soi-disante supériorité. J’ai lu un article récemment qui démontait Eudeline pour être devenu un vieux con.
Tu devrais essayer d’écouter tout l’album « OK Computer » de Radiohead. Le fan de prog que tu es pourrait peut-être y trouver quelque intérêt. Quoique je crois que tu n’as pas aimé les albums de Pineaple Thief que tu as écoutés, et qui en sont certainement les plus proches.
Starsailor et Muse, essaies aussi leurs deux premiers albums respectifs. Ils valent franchement le détour.
Pour Jeff Buckley, peut-être un de ces morceaux :
https://www.youtube.com/watch?v=EcaxrqhUJ4c
https://www.youtube.com/watch?v=OFgHy-ia8RM
https://www.youtube.com/watch?v=Bawbk71Qh_g
Hihihi
Oui je me souviens
On s était bien marrés… n empêche que pour affirmer ses goûts il faut toujours être contre quelque chose d autre!
Theodor W. Adorno – Difficile de répondre pour plusieurs raisons. Pour commencer, il s’agit d’une thèse d’un philosophe, sociologue, compositeur et musicologue allemand. En plus elle a été élaborée avec Max Horkheimer, un un philosophe et un sociologue. Je ne me vois pas dire du haut de mon ressenti personnel étriqué que ces gens-là n’ont pas réfléchi à la question.
J’ai lu vos échanges avec une grande curiosité parce que vos expériences personnelles parlent d’un mode de vie qui n’a jamais été le mien, d’un monde que je n’ai jamais côtoyé : je n’ai jamais conçu le rock en chair et en os, comme si je le vivais de l’intérieur. Je ne lis même pas de hors séries Rock & Folk quii conspue Chrissie Hynde (mais je sais qui c’est 🙂 ). Au-delà de la polémique, j’ai peut-être lu l’article et les échanges trop vite, mais il ne m’a pas semblé trouver un paragraphe contenant la définition du rock intègre.
A l’universalisme de la culture progressiste, les nazis ont opposé une culture de race, populiste. Ultra-conservatistes. […] La musique devait prendre un chemin différent et, surtout, devait renoncer à la beauté, à l’émotion et à tout ce qui pouvait correspondre à la manière dont les nazis concevaient leur idéal musical. – À la lecture de ces lignes, je me dis que c’est un peu gros : ça fait Théorie du complot. Du coup, je suis allé lire l’article wikipedia consacré à l’ouvrage Dialectique de la Raison. Court extrait du paragraphe intitulé L’industrie culturelle :
Il y a une unité de la civilisation de masse, qui est dirigée d’en haut par un pouvoir économique qui dépasse celui de l’industrie culturelle et exerce sur elle son emprise. Il n’y a pas de différence de nature entre la propagande et l’industrie culturelle : la technique est la même. Le consommateur est considéré seulement comme client et comme employé, soit comme matériel statistique (comme un moyen et non comme une fin). La culture propagée par l’industrie culturelle n’est pas quelque chose d’extérieur à l’existence de l’individu. Elle semble concerner uniquement ce qui relève du loisir ou du divertissement, mais c’est là qu’elle exerce en réalité son emprise la plus forte. On croit échapper dans le divertissement au processus de travail, mais en réalité, c’est dans le divertissement que l’individu est préparé et discipliné par l’industrie culturelle pour l’affronter. […] S’amuser, c’est donc être en accord avec la société.
Je comprends mieux le développement de Tornado sur le nazisme et la réaction contraire pour s’éloigner de ses valeurs, ainsi qu’une forme d’hégémonie culturelle dictée par le capitalisme. Mais…
… mais quand Tornado évoque ensuite le rock’n’roll, j’aime du mal à recoller les morceaux. Je ne vois pas très bien en quoi le jeune Elvis Presley qui a commencé à enregistrer en 1953 renonce à la beauté et à l’émotion. J’y vois plus les racines blues et musique noire qu’évoque Eddy. Après 1956 (la progression de sa célébrité nationale), je peux concevoir qu’on peut y voir une reconnaissance des valeurs évoquées par Adorno et Horkeimer, et que l’industrie du divertissement sen empare pour y appliquer une machinerie promotionnelle d’ampleur.
Un article vraiment passionnant sur la musique, merci de tout cœur Tornado.
Alors encore une fois, l’idée que le rock’n roll participe de cette esthétique anti-nazie m’est personnelle. A force de réfléchir à tout ça, de constater tous ces réflexes « pavloviens » (pour paraphraser une des citations écrites plus haut) qui destinent le rock à tourner le dos à des sentiments jugés trop « mièvres » (lyrisme, plaisir simple de l’émotion au sens romantique du terme), j’en suis arrivé à remonter à ce postulat : D’où vient ce rejet de la séduction ? ce rejet du plaisir simple de tout ce qui peut être simplement sucré et facile ? Et bien j’en suis arrivé là : Il existe bien une période historique, quantifiable, repérable, concrète, où toutes ces notions, en termes de musique, ont été jugées « mauvaises ». Et c’est précisément au terme de la 2nde guerre mondiale. Le rock étant né, quoi, 8 ans plus tard ? le rock ayant relayé le même type d’esthétique, j’y vois une lien de cause à effet. Voilà, c’est à peu-près tout.
Ok, merci pour cet éclaircissement complémentaire, car je ne m’étais jamais posé la question.