Science sans fiction n’est que ruine de l’âme (Le défi Nikolavitch)

Le Défi Nikolavitch : La science fiction, c’est pas un peu réac ?

Article de   ALEX NIKOLAVITCH

Illustration de   MATTIE-BOY (qui est prié de venir dans mon bureau à la fin de l’article…Ndr).

Chaque mois, Alex Nikolavitch, traducteur, romancier, essayiste, scénariste et contributeur de Bruce Lit est mis au défi de répondre aux plus grandes énigmes de la culture populaire.

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Posés sur le quai par une belle soirée estivale à siroter du rosé en regardant la lune se refléter sur le fleuve, Monsieur Bruce et moi-même devisions sérieusement (bon, on en était juste à se pouiller une fois de plus pour savoir ce qui était mieux en X-Men, de ceux de Lobdell ou de la période australienne de Claremont). La conversation, comme de juste, dériva comme un mégot détrempé flottant entre deux canards.

Et tomba sur la science-fiction, genre que Monsieur Bruce ne goûte guère, ce que je sais depuis bien longtemps. Je suis habitué depuis des lustres aux préventions contre la SF, j’ai d’ailleurs eu quelques enseignants violemment hostiles à ce genre (et d’autres beaucoup plus ouverts, dont une prof qui nous fit étudier Les Cavernes d’Acier, que j’avais déjà lu à l’époque, mais qu’elle en soit néanmoins bénie jusqu’à la quatorzième génération). Mais ses raisons à lui m’ont surpris. Il m’expliqua en effet pourquoi ce genre lui déplaisait : « c’est pas un peu réac ?  ça passe son temps à dire que le futur ce sera forcément la merde. »

C’est vrai que c’est pas toujours groovy. Illustration : Angus McKie

C’est vrai que c’est pas toujours groovy.
Illustration : Angus McKie

Alors c’est marrant, mais…
Ouais, je ne suis absolument pas d’accord.
Faites semblant d’être surpris, mettez-y un peu du vôtre, merde.
Alors, à la décharge de mon douteux et malavisé camarade, il existe en effet une SF libertarienne, anar de droite, et elle est très représentée dans la SF américaine, Michael Moorcock s’en plaignait dès 1977 dans un article resté célèbre. Robert Heinlein en est un des célèbres représentants, mais Larry Niven (qui fréquentait les cercles reaganiens dans les années 80, en tant que conseiller sur l’initiative « Guerre des Etoiles » de construction de satellites tueurs) vient également à l’esprit.

Mais à l’autre extrémité du spectre, Roland C. Wagner, avec la pointe de mauvais esprit et de mauvaise foi qui le caractérisait parfois, expliqua un jour que « la fantasy est une littérature de droite et la SF de gauche » avec une explication à la clé qu’on peut résumer ainsi : la fantasy se base sur un passé fantasmé, la SF est tournée vers l’avenir et le progrès.
Qui a raison ?

Charlton Heston approved Illustration : Tibor Csernus

Charlton Heston approved
Illustration : Tibor Csernus

Il suffit de relire du A.E. Van Vogt (compagnon de route de Ron L. Hubbard, fondateur de la Scientologie) ou du E.E. Doc Smith, auteurs du « Golden Age » de la SF (qui est l’époque des Pulps, et recouvre chronologiquement à peu près le « Golden Age » des comics) pour découvrir une SF parfois bien bas du front, assez réac, à base de surhommes bien nietzchéens, de culte des armes (un diptyque de Van Vogt y est même explicitement consacré, dans lequel revient plusieurs fois le slogan « être armée c’est être libre »), d’eugénisme, etc. Pour la petite histoire, le cycle des Lensmen/Fulgurs de Doc Smith a pas mal influencé l’univers des Green Lantern à partir d’Hal Jordan, à une époque où des auteurs de SF rameutés par Julius Schwartz faisaient des scénars chez DC (Edmond Hamilton, créateur du Capitaine Flam, a fait pas mal de trucs à l’époque, par exemple).

Cette SF des origines est très américaine. Pour beaucoup, c’est l’éthique des vieux westerns qui se retrouve recyclée dans ce nouveau décor. Relisez les très chouettes Northwest Smith de Catherine L. Moore, par exemple, et vous trouverez une espèce de western avec des monstres aliens, équivalent SF de leur contemporain Conan (écrit par Robert E. Howard, qui était pote avec C.L. Moore) dont certains des meilleurs récits, comme Au-delà de la Rivière Noire, sont également du pur Western.
Inutile de dire qu’un phénomène comme Star Wars sort directement de cette tradition-là. Et le Western est un genre avec son histoire et ses travers idéologiques, dont la société américaine n’est pas encore sortie.

La culotte de cheval façon armée des Indes mais dans l’espace, c’est la classe à Dallas Illustration : Hubert Rogers

La culotte de cheval façon armée des Indes mais dans l’espace, c’est la classe à Dallas
Illustration : Hubert Rogers

Tout un pan de la SF la plus classique, c’est du John Wayne dans l’espace.
Après, sur la SF de droite, je ne parlerai même pas (ah, tiens, je suis en train de le faire, en fait) de notre Barjavel National, dont le Ravage, écrit et publié pendant l’Occupation, développe des solutions basées sur le retour à la terre, l’abandon de la sophistication et l’esprit de groupe qui sont explicitement pétainistes (relisez Ravage, en sachant que ça date de 1942, et dites-moi si ça ne vous saute pas aux yeux).
De nos jours encore, le « comicsgate » et le « gamergate » ont un équivalent SF, les « sad puppies », qui veulent un retour à ce qu’ils appellent la bonne vieille SF véhiculant de bonnes valeurs. L’offensive culturelle réac est sur tous les fronts, et vise à brouiller le débat.
Mais pendant ce temps-là… à l’autre extrémité du spectre…

Même une série de BD en apparence anodine comme Valérian et Laureline s’avère en fait super progressiste pour son époque : anticolonialiste, écologiste, féministe, contestataire, ses meilleurs albums restent encore d’actualité. Relisez Bienvenue sur Alflolol à la lumière de ce qui se passe au Brésil, ou les Héros de l’Equinoxe (qui brocarde héros et super-héros de la SF de tous les temps) et vous m’en direz des nouvelles.

Les beautés de la productivité Mezières et Christin

Les beautés de la productivité
Mezières et Christin

Et puis en littérature, on a des Norman Spinrad (qui a quitté les USA parce qu’il ne supportait plus l’Amérique de Reagan), des John Brunner (dont la Tétralogie des Catastrophes nous prédit bien non pas un, mais quatre avenirs de merde) (dont deux se réalisent actuellement, vu qu’il prédit le greenwashing de l’agroalimentaire polluant dans Le Troupeau Aveugle, et l’effondrement de l’anonymat du fait des réseaux dans Sur l’Onde de Choc) mais à chaque fois, leurs futurs sont là pour nous avertir, pour nous indiquer quelles sont les lignes de force et nous pousser à ouvrir l’œil.

Ce qui nous amène à une catégorie plus ambiguë, une SF moins pessimiste. Et là, elle est ambiguë parce qu’elle se vautre souvent dans un solutionnisme technologique dont nous constatons tous les jours les effets pervers. Le solutionnisme, c’est cette façon de dédouaner les gens de leur responsabilité en trouvant une solution ad-hoc à tout problème. Bien entendu, la SF (et la Silicon Valley) solutionniste ne va pas forcément se poser la question des effets pervers.
Pourtant, Fredric Brown l’avait bien dit : « le boulot de la SF n’est pas de prédire la voiture, mais les embouteillages. » Mais ce solutionnisme façon Silicon Valley (avec une app et un abonnement pour chaque truc, du jogging à la commande de bouffe) est déjà moqué par Philip K. Dick dans ses romans où le héros ne peut plus rentrer chez lui parce que la porte de son appart est privatisée et qu’il n’a plus de monnaie sur lui.

« Vous vous rappelez quand on vous disait ‘no future’ ? Eh bien nous y voilà. » Illustration : Caza

« Vous vous rappelez quand on vous disait ‘no future’ ? Eh bien nous y voilà. »
Illustration : Caza

Face à l’optimisme des solutions toutes faites (encore récemment, on a proposé un truc que j’ai pas compris à base de sous-marin pour récolter des icebergs et lutter contre le réchauffement climatique. Ça n’avait aucun putain de sens) (d’un autre côté, je trouve que les trottinettes électriques en location par smartphone ou les apps de jogging, ça n’a aucun putain de sens non plus) (hypothèse n°1 : je suis devenu un vieux con avec l’âge) (hypothèse n°2 : les mecs des startups doivent vraiment arrêter la coke et vite) (au fait, Monsieur Bruce, j’ai le droit à combien de parenthèses à la file, moi, dans mes papiers) (ah ?) (okay, j’arrête) (c’est vrai que ça nique bien les phrases, mes conneries) (tu te ridiculises tout seul Niko ! -Ndr) il convient de rappeler ce principe fondamental : face à un gros problème énorme, quelqu’un qui vous vend une solution miracle à tout faire cherche à vous arnaquer et, si vous implémentez le truc, vous foutra bien dans la merde derrière, en se dédouanant de ses responsabilités.

Notons au passage que, structurellement, l’optimisme n’est pas une approche dramaturgique très efficace. Pour qu’un récit fonctionne, il faut que ça merde quelque part. Asimov l’a très bien compris, qui a bâti l’essentiel de son œuvre (notamment le Cycle des Robots et celui de Fondation) sur tous ces cas où les solutions proposées déconnent à pleins tubes, même et surtout quand elles sont magnifiquement conçues.
Et puis il y a les œuvres qui suscitent l’incompréhension.

Prenons, complètement au hasard, cela va de soi, le film Starship Troopers. Vu au premier degré, il met en scène une utopie militariste et clairement fascisante. Oui, « utopie fasciste », ça pourrait sembler une contradiction dans les termes, vu que la SF de gauche met systématiquement le fascisme en scène sous forme de dystopies, mais comme toute idéologie, celle-ci promet à ceux qui y croient une société idéale selon leurs critères. Donc, le fascisme militariste a permis, dans Starship Troopers, de construire une société fonctionnelle. Mais si le roman est probablement à prendre au premier degré (il est signé Robert Heinlein, ancien militaire et partisan de l’intervention au Vietnam), le film est de Paul Verhoeven, dont toute la carrière américaine a consisté à subvertir les icônes de la pop culture : le superflic superhéros dans Robocop (qui se paye le luxe de prophétiser la casse des services publics remplacée par un solutionnisme technologique privatisé), le superflic viril avec Basic Instinct (tellement viril, le Michael, qu’il se fait mener par le bout de la queue), le superagent secret avec Total Recall (que la diégèse du film définit explicitement comme un fantasme absurde), etc.

Si une bonne partie de la critique a vu Starship Troopers comme un film fascisant, le replacer dans le contexte de l’œuvre (ou même le regarder sérieusement, d’ailleurs) montre sa dimension satyrique, sa manière de moquer les héros propres sur eux, le discours va-t-en-guerre, la propagande médiatique, les débats factices de la télé et la façon dont toute société basée sur une économie de guerre doit se chercher mécaniquement des ennemis pour continuer d’exister.

La science-fiction n’est pas un bloc monolithique. Depuis son apparition dans les Pulps, elle a subi plusieurs mutations profondes, elle a été réinventée, s’est fractionnée en sous-genres qui ont eux-mêmes fait des petits. En tant que telle, elle n’a pas de bord politique, mais peut devenir un outil au service d’un discours, comme la fantasy ou le polar. Il existe un polar de gauche humaniste, un polar de gauche stalinienne, et un polar bien réac. La fantasy peut aussi bien être vectrice de nostalgie moisie que de subversion. Pire encore, et ce quelles que soient les intentions de l’auteur d’origine, une œuvre peut être détournée de son sens par ses lecteurs ou spectateurs. On se souvient de Goebbels expliquant que Metropolis était la mise en image de ce que le Parti Nazi cherchait à bâtir, ce qui horrifia Fritz Lang. (bon, Thea von Harbou, compagne et scénariste de Lang, a fini chez les Nazis, pendant que le cinéaste se tirait en Amérique) (comme quoi rien n’est jamais univoque). 1984 et le Meilleur des Mondes, qui sont de la SF n’en déplaise aux cuistres qui disent « ça peut pas être de la SF vu que c’est de la littérature. Au pire, c’est de l’Anticipation ou du roman philisophique » mais si vous me lisez, vous savez qu’il y a pour eux une place spéciale en enfer, 1984 et le Meilleur des Mondes, donc, sont maintenant cités à l’appui des thèses de la Manif pour Tous ou récupérés par Natacha Polony ou les réacs américains.

Bref, dire que la SF est réac, c’est comme dire que les super-héros sont fascisants, les mangas un truc de pervers ou les jeux vidéos un truc de violents. Ce n’est pas toujours faux, mais il faudrait bien se garder d’en faire une généralité.

« Mouais, mais quand même… » me dit Monsieur Bruce.

« Hé, ho, de toute façon, tes X-Men avec leurs mutations, tes Hulk avec des expériences qui tournent mal, Kang le Conquérant et ses voyages temporels, les FF et leur fusée, c’est pas de la SF, peut-être ? »

Heureusement que j’avais encore des unités sur mon téléphone, parce qu’il a fallu appeler du secours. Il était devenu tout violet, d’un coup.

Le rosé, quand on n’a pas l’habitude…

Bon, Verhoeven, des fois, ça se voit qu’il le fait exprès. Source : IMDB https://m.media-amazon.com/images/M/MV5BZWZkNzViMmMtNTE3OC00ZGYxLTg4NGEtY2EzYmMxNjJkNTUyXkEyXkFqcGdeQXVyOTU2NzQ3NDY@._V1_.jpg

Bon, Verhoeven, des fois, ça se voit qu’il le fait exprès.
Source : AMAZON 

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Illustration sonore :

90 comments

  • Matt  

    J’applaudis très fort à cet article à cette description très juste de la SF et de sa variété, complexité, et même de sa mauvaise interprétation parfois par des cons^^

    De quoi ? Je dois venir dans ton bureau Bruce ? Euh…pourquoi ? Pour que tu m’expliques que cette démonstration t’a fait réfléchir sur tes apriori bidons sur la SF ?^^
    Ah c’est pour le dessin ? Euh…bah quoi ?^^ C’est très adapté pour toi pour le coup, vu tes soucis avec la SF^^ Et une vengeance pour Niko (quoique…son sort n’étant guère enviable non plus)

    • Jyrille  

      Ah, très réussi encore unf ois, ton dessin, Mattie, au fait. On les reconnaît bien, et Alex en cerveau transplanté, c’est presque une évidence…

      • Matt  

        Si tu connais Futurama de Matt Groening, les têtes de célébrités encore en vie conservees dans les bocaux, c’est une référence directe^^

        • Jyrille  

          Jamais vu plus de deux épisodes je crois. Mais j’aimerai voir la série c’est sûr…

          • Matt  

            ça dure trop longtemps comme souvent.
            Mais j’aime bien les 2 premières saisons.
            C’est moins satirique que les Simpsons, ou plutôt moins souvent, il y a aussi un volet « aventures fun » avec des clichés de SF utilisés et/ou contournés.
            je me souviens de cet épisode barré ou les personnages voyagent dans le passé et Fly (le perso principal) se tape sa grand mère et devient…son propre grand-père.

          • Matt  

            C’est la saison 3 l’épisode dont je parle.
            Bon bah…j’aime bien les 3 premières saisons^^

  • JP Nguyen  

    Super dessin, Matt ! J’aime beaucoup le sort que tu as réservé à Bruce !
    Et très chouette article, Alex, notamment dans l’évocation du solutionnisme, une des tares de notre époque.

  • Nikolavitch  

    moi en Bender ?

    ouais, ça le fait assez…

    « burp »

  • Présence  

    Extra et extraordinaire ! Il se trouve que dans les années 1980 (oui, au millénaire dernier) j’avais accès à la bibliothèque du père d’un copain qui disposait de plusieurs centaines de bouquins SF, vraisemblablement tout ce que J’ai Lu avait publié depuis que cet éditeur avait créé sa branche SF (avec la liste des livres parus en fin de chaque ouvrage). Par exemple, j’ai dû lire les 2 tomes du Troupeau Aveugle présents dans l’iconographie avec ces belles couvertures de Philippe Caza.

    Pour autant je découvre totalement le versant politique de l’historique de ce genre. Merci beaucoup pour cette leçon d’histoire de la SF, aussi enjouée que malicieuse. 🙂

    Pour tout avouer, mon écrivain SF de référence reste Philip K. Dick et je me souviens très bien de cette scène où le personnage principal veut rentrer chez lui et n’a plus de sous pour pouvoir payer la porte de son appartement et qu’elle se déverrouille (dans Ubik si mes souvenirs sont bons).

    La représentation de Bruce dans l’illustration est des plus ressemblante : son portrait craché.

    PS : malgré mon admiration pour cet article, je doute que Starship Troopers ait une dimension satyrique (avec un y).

    • Nikolavitch  

      sur ton doute, tu parles du bouquin ou du film ? celle du film est absolument évidente (la jouissance qu’a Verhoeven à dégommer ses gravures de mode, le vomi en gros plan, le côté over the top perpétuel du personnage joué par Clancy Brown), sur le bouquin, c’est une possibilité nette, quand on lit du même auteur En Terre Etrangère (de la SF hippie) et Révolte sur la Lune (avec un coup d’état peut-être libertarien, mais qui n’hésite pas à citer Lénine)

      • Présence  

        Je croyais que satyrique avec un y renvoie au satyre de la mythologie, à un individu lubrique.

        • Nikolavitch  

          je me mélange souvent, là-dessus, my bad.

        • Matt  

          Ah euh…bien vu. Je mélange aussi^^

    • Matt  

      Ah oui le film c’est clairement une satyre.
      Comme beaucoup de choses que fait Verhoeven et que les gens ne pigent pas forcément (Robocop aussi est une satyre…pas reprise du tout dans le remake à part 2 ou 3 dialogues de Samuel Jackson)
      Les personnages les moins cons meurent dans Starship Troopers et restent les convertis au régime. La question de qui a commencé la guerre est éludée et caricaturée dans les médias (« écrasez des cafards, participez à l’effort de guerre », etc.)
      C’est le « succès » d’une société fasciste constamment en guerre pour exister.

    • Jyrille  

      Oui, Présence, c’est dans UBIK. Je l’ai relu il y a deux ou trois ans.

  • Bruce lit  

    @Matt : Best Defi Nikolavitch Cover Ever ! Quel plaisir pour un fan d’Alice Cooper d’enfiler la fameuse camisole ! Je me trouve extrêmement bien coiffé en plus ! Comme JP avec son FR, tu t’es surpassé, bravo !

    @Niko : il existe une version alternative de notre fin de conversation : j’ai le souvenir d’un Alex, passé en mode TURBO MANIAC qui, une fois lancé sur le sujet me clame son amour pour le genre jusque chez moi, où je lui ferme quasiment la porte au nez et continue de l’entendre  » …..Or…..tu vois…..Dick……avec……c’est sûr….que Orwell et……comme chez Bradbury… »
    Me sentant un peu coupable, je jette une oeil à ma fenêtre en me réjouissant de ne pas avoir de balcon pour éviter une transposition conflanaise de Romeo et Juliette. Au bout de quelques heures, Alex, réalise que je ne suis plus là et rentre façon David Banner chez lui (c’est à dire à 2 minutes à cloche-pied de chez moi).

    Pour le reste, je sors de cet article…renforcé dans mes convictions…
    Je veux dire par là, que tes auteurs « positivistes » ont sûrement raison d’avoir écrit ce qu’ils ont écrit et c’est tout un pan de culture que j’apprends grâce à toi. J’aime beaucoup aussi ton passage sur le Solutionisme.

    Mais…
    Et l’on peut dire qu’ici j’ai le niveau lambda du gars fan de MDCU sans avoir ouvert un comics de sa vie. Ce que tu décris me semble cantonné à la littérature de science fiction. Parce que, pour, moi, le seul médium de SCIFI dont je peux parler c’est le cinéma. Et là force de constater que de 2001 à La planète des singes, de Minority Report à l’armée des 12 singes, de Matrix à Solei Vert, on ne peut pas dire que la scifi présente des lendemains qui chantent.
    Je retiens de ton argumentation le rôle de Sonneur d’alerte, un rôle qui si l’on s’en réfère à Orwell (que beaucoup citent sans l’avoir lu) me semble hélas peu écouté…
    Il y a un côté prophétie dans le désert là-dedans : – ouais machin l’avait prédit en 1910 dans son bouquin X et Y.
    Oui, et après…? Une fois que c’est dit, on a juste à constater que notre époque est merdique et nos lendemains aussi.

    ceci dit, il y a toute une branche de la scifi que j’aime bien au cinéma : le volet fantastique : Robocop, AI, District 9, tant qu’il y a de l’humain, je prends.
    Quand je vois les couvertures et les dessins choisis pour ton article, je me rends compte que l’esthétique scifi, ses combinaisons spatiales, ses robots, ses mondes inconnus et ses navettes spatiales, ça ne prend pas pour moi. Musicalement, c’est pareil.

    • Nikolavitch  

      « ceci dit, il y a toute une branche de la scifi que j’aime bien au cinéma : le volet fantastique : Robocop, AI, District 9, tant qu’il y a de l’humain, je prends. »
      je vois pas ce que ça a de « fantastique » (fantastique, c’est Prince des Ténèbres, Damien la Malédiction, etc.). par contre, oui, une SF sociale te parle plus. ce qui n’est guère surprenant quand on te connait. (tiens, je te passerai Futur Immédiat Los Angeles, avec James Caan. si tu as aimé District 9, tu y retrouveras tes petits)

      • Eddy Vanleffe  

        le cinéma… représente ce qu’il ya de plus clinquant dans chaque genre
        le cinéma ne retiens de l’amour que la baise et les scènes de ménages…
        le cinéma ne retiens que la SF spectaculaire soit 10% de ce qu’elle peut être …

        revenons à V…c’est de droite ça?

        • Matt  

          Euh faut se calmer hein. Star trek, ex machina, soleil vert, Moon, y’a plein de bons films de SF intelligents. Faut pas les chercher dans les blockbusters c’est tout. Et comme le dit Nino l’optimisme c’est pas très dramatique. Et les dystopies tristes à la soleil vert, 2001, seven sister ça reste de la bonne SF.
          Et Star Trek est positif les gars !

          • Eddy Vanleffe  

            Je sais que tu es cinéphile Matt, et je ne veux pas en dire du mal, mais le format visuel en temps limité oblige à un effet plus impactant et immédiat…
            donc un peu plus caricatural que les autres médias…
            le seul « problème » que j’ai avec le ciné, c’est que c’est pour beaucoup de gens un arbre qui cache la forêt… c’est à dire qu’ils s’en contentent, voire même qu’ils pensent que c’est la seule méthode…
            tu sais bien depuis le temps que j’ai tendance à dire: allez voir l’original, ne vous contentez pas des films…
            mais oui la sf peut être très bien et sur beaucoup de point de vues..
            LES FILS DE L HOMME par exemple…

          • Matt  

            Je comprends mais déjà si les gens ne se contentent pas de voir du Star Wars et vont voir des adaptations de K.Dick c’est déjà bien non ?^^ certains n’ouvriront jamais un roman de toutes façons. Tu regardes le verre à moitié vide. Si tu le regardes à moitié plein, on peut considérer que le cinéma met aussi à disposition des gens des oeuvres qu’ils ne liront jamais. Et moi je n’ai jamais dit que le cinéma devait remplacer la lecture donc je ne peux pas reprocher au genre cinématographique le fait que les gens n’ouvrent pas un livre.

        • Matt  

          Et puis les films tirés de K. Dick où Asimov, où Wells. Et Brazil, les films de Wise où de Fleischer, etc.
          Arrete de taper sur le cinéma hein ! Ou je te tape dessus moi^^ Y’a plein de contre exemples aux trucs que tu reproches.

          • Jyrille  

            Bah oui, Matt a raison, tu n’as pas vu ces films, Eddy ? Minority Report comme exemple récent ?

          • Eddy Vanleffe  

            si j’ai vu tous ces films ou la plupart…
            j’ai adoré Brazil, il est totalement barré
            j’ai adoré Soleil vert, Seven sisters…
            Minority report j’en ai un souvenir nébuleux et je n’arrivais pas à appréhender visuellement ce côté punir les crimes en avance…

          • Jyrille  

            Minority Report est tiré d’une nouvelle de K. Dick et je t’invite à le revoir car c’est vraiment un très bon film (quand Spielberg en fait).

          • Matt  

            C’est pas du K.Dick minority report à la base ? C’est tiré d’un livre en tous cas.

          • Matt  

            Ah ben si j’ai posé la question en même temps que Jyrille repondait^^

          • Nikolavitch  

            je viens de voir le premier épisode de Fondation, puisqu’on parle d’Asimov.

            ben c’est pas mal.

    • Nikolavitch  

      par ailleurs, 2001 est un film profondément optimiste. Ce qu’il dit, c’est ce que disait déjà Tsiolkovsky en 1903 : « La terre est le berceau de l’humanité, mais on ne passe pas toute sa vie au berceau ». Mais ce passage à l’âge adulte stellaire demandera des transformations peut-être douloureuses et étranges, parce que l’univers extérieur est un environnement hostile.

    • Jyrille  

      Ah oui j’ai lu du Bradbury aussi…

    • JB  

      En même temps, si le futur était idyllique, il n’y aurait pas de quoi remplir un roman d’anticipation…

  • Eddy Vanleffe  

    Prochain débat spécial pour Bruce, les X-Men sont ils de droite?

    Je me souviens de pas mal de conversations qui aujourd’hui me fatigueraient…
    notamment sur la politisation de nos lectures…
    Starship troopers vient en tête alors que je ne me l’explique pas…pour moi c’est clair que ce film ne prend pas son message « militariste » au sérieux une seule seconde, pas d’ambiguïté là dedans comme pour Mars attacks. Je pense que mon contradicteur s’accrochait à l’idée que c’était en fait une adaptation de Heinlein….ou qu’il devait soupçonnait une certaine complaisance nauséabonde… mais bon le regard d’une réalisateur ça se voit…CROIX DE FER est-il un film nazi? sous prétexte de prendre un point de vue allemand pendant la guerre?
    je me souviens aussi lors que je découvrais le manga avec tous les auteurs du boom des années 90 (Shirow-Kishiro-Otomo), on me répondit : les trucs japonais, c’est des trucs de fachos. l’opprobre était lancé… me voilà catapulté dans les complices de Ceausescu, Erdogan, Mussolini, Khadafi, Pinochet….en lisant des manga
    Argumenter, alors que le procès est déjà fait? faut avoir le courage… souvent je capitule…dommage.
    dès lors le raisonnement de Bruce est assez incompréhensible la SF était catastrophiste et donc réac?
    pas plus que l’humour qui est basé sur la moquerie de la nouveauté et le commentaire ironique de l’actualité et donc réac très souvent…

    pour ce qui est de l’article; j’ai adoré parce que j’ai appris un tas de choses ou relu un tas de trucs que j’avais oublié… super didactique vraiment!
    Le dessin Matt est juste excellent, Bruce est plus vrai que sur ses photos… un vrai don de caricaturiste… félicitations!

    Enfin je suis un peu triste car mes goûts me placent de plus en plus parmi les réacs… j’aime les pulps, les westerns et la fantasy… je pensais que c’était pour la naïveté et l’exotisme mais apparemment je dois rêver d’être un homme viril surarmé..;mais je devrais avoir l’habitude puisque je mis des manga…

    mais où il ya le plus de fachos? Dans le public du comic-con ou celui d’Eric Zemmour qui rappelons le méprise la SF…

    • Matt  

      Je te rejoins sur tout ça. Ça va trop loin souvent ces interprétations. Et parler d’éthique et de science sans conscience n’est pas reac. C’est juste normal. Mais on ne le fait pas.car tant qu’on peut se faire du pognon…
      En ce sens le questionnement de Bruce est même dangereux. On pourrait le comprendre comme un refus de réfléchir à ce qu’on invente et aux dangers possibles et accepter bêtement des changements qui pourtant peuvent violer des libertés et des règles éthiques. La médecine prédictive, le clonage médical…C’est pas de l’eugenisme ça ?^^

      • JB  

        Apprécier un film, un livre ou une BD n’implique pas d’avoir les mêmes opinions que les artistes. J’aime beaucoup les comics de Chuck Dixon, que je considère comme un auteur versatile, mais ça ne veut pas dire que je partage ses idées ^^

      • Matt  

        Oui je taquine Bruce là^^
        Histoire de dire que son questionnement pourrait aussi être mal interprété, comme celui d’un idiot béat qui ne réfléchirait à rien et ferait l’autruche.

  • Jyrille  

    Encore une fois un article d’une rare érudition et à l’humour dévastateur. Je suis en total accord avec tout ce que tu dis, et ce même si je ne connais pas bien les classiques de la SF. Je connais bien K. Dick, pas mal Douglas Adams, un peu Vance, un peu Valérian… D’ailleurs c’est ça qui est beau chez Laureline et Valérian, et les Héros de l’equinoxe, une bd que j’ai découverte assez tôt (en colonie de vacances, j’avais pas 10 ans) m’a fasciné pendant longtemps, notamment pour ce que tu soulignes.

    Je ne connais donc pas John Brunner et son Troupeau aveugle, mais les illustrations de Caza sont totalement ancrées en moi, je les ai immédiatement reconnues. Va falloir que je lise ça !

    Tu m’apprends évidemment une tonne de choses (toute cette filiation avec les pulps et les westerns notamment… mais bon, j’adore le western, même si ma culture dans ce domaine est très limitée. Les excellents Logan et Copland réalisés par James Mangold sont des westerns en fait, tout comme le Driver de 1978 de Walter Hill avec Ryan O’Neal), mais je suis heureux que tu parles de Barjavel, un auteur que je déteste et qui avait beaucoup de succès au lycée. Je me bats toujours contre quelques-uns qui ne comprennent pas son point de vue. Je n’ai jamais lu Ravage (et ça risque pas d’arriver) mais Le grand secret, La nuit des temps, Les chemins de Katmandou (ok c’est pas de la SF mais je m’en fous) sont profondément réacs. Ils ne font que me mettre en colère.

    Pour Starship Troopers, c’est pourtant évident quand on voit le film. Je ne comprends pas qu’on puisse le prendre tel quel. Cela dit, les utopies fascistes sont légion dans la SF. Je me souviens notamment d’un film avec Tim Robbins, Code 46 très bien fait. On pourrait dire la même chose de Soleil Vert, du Meilleur des mondes, de 1984…

    « Fredric Brown l’avait bien dit : « le boulot de la SF n’est pas de prédire la voiture, mais les embouteillages. » » Je me retrouve totalement dans cette définition. Pour moi, la SF, c’est ça.

    De toute façon, je le vois dans le boulot, presque tous les jours : la solution ne vient jamais des outils ou de la technologie, mais bien des gens, des mentalités. Elle aide, mais mal utilisée, c’est un cauchemar (et j’ai un super exemple là où je suis en ce moment).

    Par contre j’aime bien les apps de jogging. J’ai pas le temps d’en faire en ce moment ça me rend dingue. C’est bien pratique, crois-moi.

    Je pense que je vais relire cet article sept ou huit fois encore. Merci !

    La BO : je ne connais pas bien Higelin, mais là c’est bien.

    • Nikolavitch  

      sur les apps de jogging, peut-être que si je faisais du jogging plus souvent qu’une fois par décennie, je capterais le truc. mais là, non.

    • Matt  

      Beuh…moi j’aime bien Barjavel. Je n’ai jamais cherché à le politiser. Et c’est pas trop en lisant L’enchanteur que je risque de le faire^^

      • Jyrille  

        Crois-moi, de ce que j’ai lu de lui, c’est évident. Et aucune chance que j’en lise d’autres.

      • Matt  

        À ce point ? C’est pas non plus un crime d’être reac^^ On parle pas de fascisme là. Et c’est de quelle époque aussi ? Ça peut s’expliquer peut être.

        • Jyrille  

          Ca s’explique par le fait que c’est un gros réac adorateur d’un pouvoir en place fort. Et ça n’a rien à voir avec l’époque, tous ses livres ont un fond politique qui tend vers un éloge de ce système. Enfin, ceux que j’ai lus.

          • Nikolavitch  

            y a des trucs que j’ai beaucoup aimé, hein, chez Barjavel. n’empêche que Ravage est ouvertement pétainiste. (et demeure un roman très bien mené par ailleurs)

          • Matt  

            Je n’ai pas lu Ravage. Ce qui me gêne c’est d’aller jusqu’à dire que si on aime ou si on trouve des réflexions intéressantes dans un de ses bouquin…alors on est un pétainiste collabo…
            Euh…ma mère est fan de Barjavel. Je ne la vous pas pour autant comme ça.
            Après ouais elle n’aime pas la technologie en général mais bon…C’est pas sa génération et ça l’effraie.
            Mais d’un autre côté je comprends parfaitement que ça puisseceffrayer donc divers points de vue sur l’avenir possible ça ne me choque pas. Ça enrichit le débat et les réflexions. Bon après je n’ai pas lu beaucoup de Barjavel et c’est sûrement pas avec son adaptation presque comique du mythe arthurien que je vais voir de quoi vous parlez.

          • Jyrille  

            Beaucoup de gens aiment Barjavel, Matt. Si ta mère s’y retrouve, ce n’est pas qu’elle est pétainiste, mais qu’elle a trouvé le roman très bien écrit et réalisé (et c’est le cas, c’est toujours bien fait), tout comme mes amis fans de Barjavel.

            Après tout, c’est très ludique, avec de l’imagination… mais ce qu’en fait Barjavel m’effraie toujours. Il ne va pas au fond des choses, il ne questionne pas, il solutionne. Ce n’est pas toujours évident, mais c’est toujours comme ça que je l’ai ressenti. Et du coup je suis biaisé, tout ce que je lis de lui, je le vois par ce prisme désormais. Et pourtant j’ai essayé.

          • Nikolavitch  

            la Nuit des Temps m’a beaucoup marqué quand je l’ai lu. et j’ai bien aimé le Voyageur Imprudent, avec son paradoxe temporel irrésolu, très bien vu.

          • Jyrille  

            Merci Alex. Je réponds à Kaori en-dessous…

    • Matt  

      De toutes facons je pars du principe qu’on n’est pas non plus obligé d’être d’accord avec un auteur. On peut tout de même en retirer des choses intéressantes. Si je lis un essai philosophique où un article de presse où il n’y a finalement QUE la voix de son auteur, sans fiction autour ni personnages, là ça va me poser un gros problème si je suis en désaccord.

      • Jyrille  

        Oh mais c’est pile le sentiment que j’ai en lisant Barjavel…

  • Chip  

    « cuistres qui disent « ça peut pas être de la SF vu que c’est de la littérature. Au pire, c’est de l’Anticipation ou du roman philisophique » mais si vous me lisez, vous savez qu’il y a pour eux une place spéciale en enfer »

    Le fameux mépris du genre, le snobisme de la littérature, de l’âaart. Barjavel lui-même en est coupable. Bah c’est bon maintenant la SF c’est coopté, on a le droit d’aimer.

    « le boulot de la SF n’est pas de prédire la voiture, mais les embouteillages. »

    Belle formule. Brown a toujours été plein de (mauvais) esprit.

    Merci pour le post.

  • PierreN  

    Le meilleur défi Nikolavitch ? Dans le top 5 au moins (très drôle l’embouteillage de parenthèses). Facile de deviner qui est team Lobdell et team période australienne.

  • Bruce lit  

    @ Alex : Réaction de Denis Bajram sur FB à ton article
    Il y a de nombreuses années qu’entre auteurs de SF, nous avons de sérieuses discussions sur les risques de la dystopie. Le sujet revient souvent dans les tables rondes des Utopiales (je pense en avoir encore parlé sur scène cette année en compagnie d’Alain Damasio)…
    Montrer un futur dans lesquels un des risques actuels a dérapé, c’est bien parler de ce risque actuel, en forme d’avertissement, dans l’idée de préparer un meilleur futur.
    Mais ne faire que des dystopies, ce serait en effet dire qu’il n’y a pas d’avenir (« no future »). On s’est donc dit qu’il fallait aussi écrire et montrer des utopies. Dénoncer, oui, mais proposer mieux, aussi.

    • Matt  

      C’est un commentaire intéressant, mais tu m’étonnes un peu Bruce.
      Tu es le premier à aimer les récits qui critiquent la société, le racisme, qui dénonce des choses (comme dans Kill or be killed…qui ne propose AUCUNE solution)
      Et dans la SF ça te dérange plus qu’ailleurs.

    • Matt  

      Et puis voilà le souci de proposer mieux aussi : on peut passer pour un réac si notre solution proposée est de se tourner vers le passé.
      Ou on peut avoir l’air hyper prétentieux de prétendre connaitre le secret qui sauverait le monde.

      C’est difficile en fait. On ne peut pas exiger d’un auteur qu’il donne une solution à des situations aussi compliquées. La SF est surtout là pour faire réfléchir à ces mondes.
      Et la SF positive dans laquelle des peuples ont réussi à s’unir et les guerres ont pris fin (pour la plupart) ça existe : Star Trek.^^

      • PierreN  

        « Et la SF positive dans laquelle des peuples ont réussi à s’unir et les guerres ont pris fin (pour la plupart) ça existe : Star Trek. »

        Dans la série originale et les premiers films oui (le tronc commun) mais il y a aussi des facettes plus pessimistes de la franchise (les branches qui en découlent), notamment dans les séries tv (l’amertume de peuples exsangues après la fin de certaines guerres).

        • Matt  

          Oui bah tu peux pas tenir 25 séries sans parler d’autres trucs évidemment. Mais disons que ce n’est pas une dystopie pessimiste. On aurait du bol que le futur ressemble à ça.

    • Nikolavitch  

      c’est une discussion qu’on a eu aussi avec Neil Jomunsi, en effet. Essayer de recréer une SF plus positiviste.

  • Tornado  

    Pour commencer deux choses :
    1) J’ai appris tout plein de trucs. je fais partie de ceux qui ont vu plus de films (ou séries anthologiques) qui adaptent des auteurs de SF qu’ils n’ont lu les bouquins originels.
    2) Le meilleur dessin de Mattie Boy depuis le début de la rubrique ! La tête d’Alex dans la cuve du robot ça ramène aussi à Lovecraft et à Fear Agent ! De la SF universelle. Excellent !

    Quant à moi, sur les questions relevées… Pfffffiou…. Je ne me les pose jamais quand j’aborde une oeuvre de SF ou de fantasy. Car à chaque fois je trouve que l’oeuvre et l’artiste sont complètement distincts !
    Un exemple vulgarisateur par l’absurde : Le magazine Pif Gadget était notoirement tenu par des cocos. Le résultat ? Aucune trace de communisme dans les pages du dit magazine ! Et pendant ce temps, Peyo écrivait les Schtroumpfs, dont la toile de fond est du pur communisme, sans probablement s’en apercevoir !
    Et même le roman principal de Ron Hubbard (le père de la scientologie), Battlefield Earth, ne semble pas porter le discours du gugus et de sa secte foireuse. Bon en même temps je n’ai fait que regarder le film, qui est un navet, ah mais alors à tel point qu’on s’en paye une sacré tranche de rigolade ! 😀

    • Matt  

      Merci merci pour les retours sur le dessin^^
      je pourrais me démener à chaque fois pour pondre un dessin de fou mais Bruce ne me paie pas assez. Ni ne me laisse assez de délai^^

      Mouhahaha Battlefield Earth^^ Ah ça oui c’est un nanar de compétition.

    • Eddy Vanleffe  

      On a qu’une seule femme chez les communistes? 🙂

      • Matt  

        Les Schtroumpfs poussent dans les choux enfin ! Non parce que faut pas trop réfléchir à ça…
        ça fait flipper 100 mecs pour une femme.

        • Eddy Vanleffe  

          Pour les Schtroumpfs: j’ai toujours été persuadé que les Schtroumpfs noirs étaient une version enfantine de Rhinocéros de Ionesco…
          on est encore dans le thème où je dérape?

        • Nikolavitch  

          un de mes premiers textes de fiction publié, dans le fanzine Beurk, était « la fin des Schtroumpfs », et ça tournait justement autour de la collectivisation de la Schtroumpfette. (ça devait être vers 93-94)

          • Eddy Vanleffe  

            je veux lire ça… ^^

  • JB  

    Et finalement, Lobdell ou Claremont ?

  • Kaori  

    Bon, d’abord, magnifique couverture de Matt, j’adore !! Bravo, le patron est super bien fait !!

    Ensuite, ça c’est un article complet qui va me demander de la relecture, tellement ma culture littéraire en matière de SF et mes connaissances politiques sont pauvres… réac, tout ça, ce sont des mots que je n’utilise pas…

    Enfin, Barjavel pétainiste, mon monde s’effondre… Bon, je n’ai lu que deux bouquins de lui, LA NUIT DES TEMPS et LE GRAND SECRET, le deuxième m’a moins marqué, mais le premier, ça a quasiment été mon livre de chevet pendant des années… Et il prévoyait mai 68. C’est réac, ça ? (c’est une vraie question…)

    Voilà, pour le reste, je vous laisse entre spécialiste de SF, un genre qui me plait mais dont je ne saurais dire les bornes. Quels sont les critères pour dire que telle oeuvre est de la SF ou pas… ? Et en même temps, moi qui déteste les étiquettes, j’ai envie de dire « qu’est-ce que ça change ? » A part la facilité pour ranger dans une bibliothèque ou une librairie… Comme le dit Niko, y a tellement de SF différentes…

    • Matt  

      Remarque judicieuse.
      Je n’aime pas les étiquettes non plus et quelqu’un (comme le boss^^) qui s’enfuirait parce qu’il a vu un bout de vaisseau ou de combinaison spatiale…ben…ce serait dommage parce que les frontières sont floues parfois.
      Le premier film Alien n’est-il pas plus de l’horreur que de la SF ? Ok ça se passe dans l’espace dans un vaisseau, et il y a un androïde…mais c’est un lieu, un contexte davantage qu’une thématique. Pour le reste le monstre coincé avec les humains dans un endroit labyrinthique, ça fait beaucoup plus « horreur »

      Et ce que Bruce qualifie de SF « fantastique » au dessus n’a pas vraiment de sens pour moi non plus^^
      Robocop est une satire d’un futur ultra violent et de ses médias, une exagération de ce qu’on fait déjà avec une « marketisation » de tout et n’importe quoi. Bruce voit ça comme un truc fantastique et la vengeance d’un homme…ah bon ? Pour moi il ne se venge pas, il n’est même plus vraiment humain. Le film est surtout la description d’un monde de tarés, et pour moi c’est une dystopie mais presque « tragi-comique » tant elle est over the top.
      Et les trucs qui se passent à peine 10 ans dans le futur juste pour parler de nouvelles inventions, mais sans alien, sans vaiseau, sans truc que Bruce déteste…c’est pourtant de la SF d’anticipation si le thème est de parler de la technologie du futur.

      A côté de ça…Star Wars c’est sans doute davantage de la fantasy…dans un futur quelconque avec des vaisseaux. Mais il n’y a aucun thème propre à la science. Il y a des chevaliers, des « magiciens ».

    • Matt  

      J’ai l’impression que ce qui fait fuir le Bruce c’est davantage un esthétisme (vaisseaux, combinaisons spatiales, extraterrestres, machines en tous genres) davantage que les thématiques possibles (vu qu’elles sont variées)
      Ce qui est dommage parce qu’on parle quand même d’un Bruce qui s’accomode très bien d’un esthétisme kitsch de super bonhommes en slip qui combattent des robots et autres mecs en pyjamas^^ Et qui a trouvé son compte là dedans (DD, les X-men, etc.)

      • Nikolavitch  

        et j’y pense, The Expanse a des côtés sociaux. De la SF à vaisseaux qui sert de métaphore au présent, une fois encore.

        • Matt  

          Pas vu.
          Je ne suis pas un consommateur de séries TV

    • Matt  

      Et que dire de La machine à explorer le temps de H.G Wells ?
      Voyage dans le temps, avenir de la planète, etc. Complètement de la SF.
      Mais vu l’époque à laquelle ça a été écrit (respectée dans le film de George Pal), le look de la machine fait très Steampunk, ère victorienne. ça ne fait pas futuriste.

    • Jyrille  

      Kaori, comme beaucoup, tu as aimé La nuit des temps pour son histoire. Il faut dire qu’elle est originale et très intriguante. J’en ai un vague souvenir, mais il m’a semblé, en le lisant, que Barjavel était content que cette société utopiste, égalitaire, presque idéale, se soit éteinte. Un monde où règne l’harmonie, remplie de gauchers (un détail qui m’a marqué, et que j’ai du mal à ne pas assimiler avec la politique, même si j’extrapole sans doute), extrêmement en avance, mais qui n’a pas su perdurer.

      D »habitude je suis bon public, et je vois plus le moment que j’ai passé avec un oeuvre que ses travers (par exemple, j’aime bien le film JUNO car j’ai trouvé que c’était un feel good movie assez touchant, mais on peut aisément le considérer comme un film anti-avortement. Personnellement, je ne l’ai pas pris comme ça mais effectivement il faut parfois faire un peu attention), mais parfois, ça ne passe pas. C’est le cas avec SHREK, dont j’ai détesté la fin, que je n’ai jamais revu. Je n’en ai d’ailleurs vu aucune suite. Avec Barjavel c’est pareil, je bute sans cesse sur des détails qui me gênent profondément.

      • Kaori  

        @ Jyrille : j’adore Juno, et je me fous qu’il soit anti avortement. Le fait d’utiliser les oeuvres fictionnelles pour véhiculer des messages politiques me gonfle.
        Pour La nuit des temps, il faudrait que je relise pourquoi les deux sociétés s’effondrent. Celle d’Eléa et Païkan s’effondre à cause de la guerre, mais la révolte des étudiants, à la fin du roman, elle doit bien critiquer autre chose que l’échec à avoir maintenu en vie Eléa…
        Je me rappelle aussi que Barjavel était taxé de raciste parce que dans le roman, on apprenait que la population Noire venait en fait de Mars… Comme dit plus haut, je ne m’attache jamais à ces détails.
        J’ai été touchée par Eléa, Simon et son amour unilatéral et le sort tragique d’Eléa et Païkan. Et une certaine vision du couple et de l’amour, bien sûr.

        Mais 25 ans plus tard, ce serait intéressant de le relire avec une autre approche…
        Il n’empêche que Barjavel savait utiliser les mots d’une manière vraiment marquante…

  • Kaori  

    Bon, cette histoire autour de Barjavel m’a perturbée, alors je suis allée fouiller sur wiki.
    Ravage, c’est son premier roman. Publié dans un journal collaborationniste et antisémite, en effet… Mais après ça, il s’est plutôt montré apolitique et antimilitariste. Et même clairement anti Guerre Froide avec les personnages russe et américain qui finissent par dépasser leur haine et leurs préjugés pour finir ensemble…

    • Jyrille  

      Si tu lis son roman Les chemins de Katmandou, tu verras que c’était un anti-hippie conservateur…

    • Jyrille  

      Tu parles du Grand Secret là non ?

      • Kaori  

        Non. J’ai lu une fois LE GRAND SECRET et je ne m’en rappelle absolument pas.
        Dans LA NUIT DES TEMPS, sur leur temps présent (mais en fait futuriste vu la date du roman), l’expédition au Pôle Sud est constituée de plusieurs membres tous de nationalité différente. Il y a Simon, le docteur français, que l’on suit et qui « tombe amoureux » d’Eléa à sa découverte, mais surtout deux scientifiques qui s’affrontent et se chamaillent tout le temps : une femme russe au fort caractère et un Américain assez caricatural par son embonpoint et sa forte grande gueule. Ils finissent ensemble à la fin du roman.

        • Jyrille  

          Merci pour les précisions, je ne me souvenais pas du tout de tout ça !

          • Kaori  

            LA NUIT DES TEMPS est la seule oeuvre qui finit mal et que j’ai relu plusieurs fois… (bon, c’est vrai que je sautais systématiquement le plus horrible passage qu’i m’ait été donné de lire, à savoir le twist final)

            Mon passage préféré est quand Simon présente à Eléa les mets de la Terre : viande, fruits et qu’elle en est horrifiée…

            « Tu as regardé la viande, la salade, les fruits.
            Tu m’as dit :
            – Vous mangez de la bête ! … Vous mangez de l’herbe ! … Vous mangez de l’arbre ! …
            J’ai essayé de sourire. J’ai répondu :
            – Nous sommes des barbares…
            J’ai fait venir des roses.
            Tu as cru que cela aussi nous le mangions… »

            A l’époque de ma lecture, les mouvements vegan n’existaient pas, et j’étais choquée qu’on puisse se nourrir de pilules… et pourtant… les réactions d’Eléa font réfléchir. Et on est en 1968…

            De ce passage, j’en comprends que l’auteur nous montre déjà la barbarie de nos civilisations. Et si Gondawa s’effondre, c’est bien à cause des conflits et de la bombe nucléaire. Il y a des dérives sectaires, comme les exclus, les « sans clé », mais leur vision de la vie, du respect de la nature était une avancée montrée comme positive.

  • Eddy Vanleffe  

    Moi aussi le thème d’hier m’a flingué ma bonne humeur…^^
    pas la faute à l’article d’Alex qui est documenté, ludique comme d’habitude
    mais nous revoilà confrontés à ces questions bizarre
    et voilà mon sentiment intime:
    par quel espèce moyen magique dont on toujours voir du mal dans à peu près tout ce que j’aime
    toute ma vie maintenant…
    CA a été la heavy metal (délinquance-musique de blancs, donc raciste:extrême droite…)
    les comics (américanisme-volonté de puissance et défense de l’auto-défense :extrême droite
    le manga (truc de japonais prônant la violence et la loi du plus fort, y’ a des croix gammés, culture du viol: extrême droite)
    le jeux de rôle (merci Mireille Dumas : extrême droite je ne sais toujours pas pourquoi..)
    Le folk le paganisme: (culture du repli sur soi, recherche d’un passé glorieux etc: extrême droite)
    maintenant la SF aussi…
    vous voyez, ça me lasse à force et même si paradoxalement j’en mets une tartine ça m’ôte progressivement toute envie de débattre…
    je pense qu’on voit les chose qu’on a envie d’y voir dans ces domaines culturelles suivant le bord qu’on a choisit d’être et là encore, j’aimerais bien qu’on me laisse le choix.
    aujourd’hui un climat (surchauffé) de penseurs décident de ce qu’on est et j’aimerais encore qu’on me laisse le choix d’être d’extrême droite ou pas moi même et non pas à ma place.

    je ne parle pas pour toi Bruce, je sais que la question est pure galéjade… c’est un sentiment général.

    • Kaori  

      On sent une sacrée lassitude dans tes propos, Eddy…
      Pour ma part, je ne cherche pas à débattre, la notion de débat implique souvent qu’on cherche à convaincre l’autre d’avoir raison.
      Je vois ça comme des opinions divergentes. Tant qu’on respecte la mienne, ça me va. Je respecte celles des autres et estime avoir le droit de ne pas la partager.
      Chacun voit ce qu’il a envie d’y voir.
      Mais bon, je dis ça facilement derrière mon écran, mais en vrai, tous ces préjugés et stéréotypes ont pour conséquence que personne ne connait vraiment mes goûts dans le monde réel, à part les membres de mon foyer…

      Ah, et sinon je me demandais un truc.
      On reproche à Barjavel de prôner le retour à la terre, dans Ravage.
      Sauf que moi, quand je lis le résumé, je ne peux pas m’empêcher de penser à FTWD et par voie de conséquence, à TWD, où la société et l’humain en général prennent cher.
      Du coup j’ai du mal à comprendre pourquoi et comment on peut taxer tel auteur de telles intentions etc.
      Pour le coup, ça me fatigue aussi, tout ça…

    • Jyrille  

      J’aime les mêmes chose que toi Eddy ! Et il est en effet temps de dire aux soi-disants connaisseurs d’arrêter de médiatiser sur la peur (avant le heavy et le jdr, puis le jeu vidéo, maintenant les réseaux sociaux etc…). Pas la peine de te mettre en peine, tout cela disparaîtra avec les générations qui arrivent.

    • Tornado  

      @Eddy : Tout ce que tu dénonces, c’est de la bienpensance à la noix. C’est cette même tare qui a aujourd’hui évolué en cette boursouflure hypertrophiée du même phénomène que représentent les SJW. C’est insupportable et je n’en fais même plus cas. C’est la raison pour laquelle je trouve ce débat stérile. Même si ça n’enlève rien à la qualité de l’article.

    • Matt  

      Je comprends aussi ce sentiment.
      Surtout que je pense qu’on ne peut pas empêcher les auteurs d’avoir des opinions.
      Et que même ceux qui ont des opinions différentes des nôtres peuvent soulever des questionnements intéressants. Le truc c’est qu’il ne faut pas que ça sonne comme un sermon ou une morale.
      Mais après on peut faire dire un peu ce qu’on veut à n’importe quoi si on cherche volontairement la petit bête.
      Du coup mieux vaut laisser parler les gens jamais contents et choqués de tout, parce que…voilà quoi.

      • Eddy Vanleffe  

        Le truc les poteaux, c’est que c’est une pensée qui est contagieuse…une sorte de spectre qui écrase la pop culture qui vante la diversité mais qui la combat tous les jours…

        • Tornado  

          C’est en écrivant nos articles que nous combattons ce genre de pensée. Et aussi en évitant nous-même de tomber dans la facilité de la bienpesance hypocrite, genre : « Je condamne tel ou tel truc, tel ou tel auteur, que je fais passer pour le méchant fasciste d’extrême droite, et ainsi je passe pour le gentil ». C’est trop facile, ça. Et toi, t’es quoi ? Un ange ? Tous le jours je la « combats », cette hypocrisie de merde.

          • Eddy Vanleffe  

            THANKS!

          • Nikolavitch  

            C’est clair que mon article ne se veut pas condamnation. J’essaie de montrer au contraire qu’en soi, la SF est « neutre », c’est ce qu’on en fait qui est politique.

            après, mon objectif était de montrer que ce n’est pas schématique. Je peux lire avec plaisir Heinlein et Niven, deux auteurs dont les convictions politiques ne sont pas les miennes, et même les présenter comme des grands du genre. au point d’ailleurs que je bosse sur les rééditions de Niven (j’ai préfacé le tome Espace Connu publié en septembre, et je devrais bosser sur une intégrale des nouvelles)

  • Chip  

    Je profite de cette section commentaire pour faire la promotion d’un auteur précieux, assez rare et vivant : Ted Chiang. Proche d’un Greg Egan pour ceux qui connaissent, plus sensible et chaleureux, il est cependant parfois implacable dans la poursuite de ses concepts jusqu’à leur conclusion.

    C’est lui l’auteur de la nouvelle – il ne produit que cette forme, qui fut la reine de la SF / Fantasy pendant plusieurs décennies – qui a donné Arrival / Premier Contact. Et ma nouvelle préférée, « Liking What You See : a Documentary », est actuellement adaptée en série par Eric Heisserer (Arrival, le futur film Bloodhsot, la BD Secret Weapons chez Valiant). Sous la forme d’interviews, on suit les évènements provoquées par la décision d’une université d’obliger les élèves à porter un implant cérébral (inoffensif et temporaire) qui inhibe la reconnaissance de la beauté humaine pendant leur scolarité, afin de neutraliser les discrimations qui y sont liées. Un débat public et interne au campus s’ensuit donc, le moyen idéal de recueillir toutes sortes de réactions et d’opinions.

    On y est loin de la dystopie pure et de la vision simpliste.

    • Jyrille  

      Merci pour la référence, Chip. Je dois toujours voir Arrival…

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