Le défi Nikolavitch : La timeline de Star Wars

Le défi  Nikolavitch : La timeline de Star Wars

Un article de : ALEX NIKOLAVITCH
Illustration de MATTIE BOY

1ère publication le 13/12/16- Mise à jour le 23/07/17

Alex tourne en boucle....

Alex tourne en boucle….

Chaque mois, Alex Nikolavitch, traducteur, romancier, essayiste, scénariste et contributeur de Bruce Lit est mis au défi de répondre aux plus grandes énigmes de la culture geek. 

C’est quoi cette Timeline dans Star Wars ?

Chronométrez par exemple ces quatre cases de Carmine Infantino.

Chronométrez par exemple ces quatre cases de Carmine Infantino ! ©Marvel Comics

Un cliché de la critique transmédia veut que la bande dessinée soit un média de l’espace, et le cinéma un média du temps. Au sens ou l’auteur de BD transforme de la chronologie en surface, quand il découpe son récit et l’organise sur sa page, et que le réalisateur de cinéma transforme de la longueur en temps quand il fixe une action sur pellicule. Dans la BD, c’est l’alternance de ces surfaces qui donne un rythme et une illusion de temporalité. Au cinéma, ce sont des ruptures dans le récit qui donnent le sens d’un temps variable, car dans un métrage de mettons deux heures, il peut se passer des années d’évènements (Citizen Kane, anyone ?), et une séquence de vingt secondes peut étaler au ralenti un événement qui ne durerait normalement qu’une fraction d’instant (par exemple, dans n’importe quelle connerie par Zack Snyder), mais la narration reste contrainte par le déroulement du film, et sa durée est fixe pour tous les spectateurs (alors qu’un roman ou une BD se lisent en un temps variable).

On ne s’épanchera pas ici sur les difficultés techniques du métier d’auteur de BD (y aurait à en dire, et d’ailleurs je suis intarissable sur le sujet, me lancez pas, mais ce n’est pas le propos du jour), mais sur la façon dont cette fluidité contrainte du temps, au cinéma, peut parfois générer d’amusant problèmes liés à la durée du métrage et aux nécessaires ellipses du récit. Et on prendra un exemple probant pour ça, la saga Star Wars.

Ce petit film sorti il y a bien longtemps dans un pays lointain.

Ce petit film sorti il y a bien longtemps dans un pays lointain

Alors y a plein de trucs à noter, sur la temporalité dans Star Wars. Déjà que l’accroche liminaire, « il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine », place mécaniquement la saga dans un temps mythique et autre, aux règles subtilement différente, comme l’expression « il était une fois » au début d’un conte, les remarques du genre « il y avait des géants sur terre en ces temps-là » ou plus généralement, et si vous voulez briller dans les dîners en ville, une formule latine du genre « in illo tempore », qui signifie grosso modo la même chose à une vache près.

C’est le premier paradoxe de la série : des vaisseaux et technologie en apparence futuristes, mais une dialectique qui est celle du conte et de l’épopée, et cette pétition de principe assénée dès le premier écran, ce qui fait dire aux analystes que la sage ne relève pas de la science-fiction, mais d’une heroïc fantasy borderline, plus proche mettons d’un Seigneur des Anneaux que d’Interstellar. L’histoire, contre l’intuition, ne se déroule dans un lointain avenir, et emprunte son vocabulaire narratif au passé mythique.

Casque néo-samouraï, combats à l'épée… Est-ce que qu'on appelle du rétro-futur ?

Casque néo-samouraï, combats à l’épée… Est-ce que qu’on appelle du rétro-futur ?©Lucasfilm ltd

Le « temps mythique ». Voilà un concept rigolo, qu’on peut saisir avec un exemple tout simple. Si vous faites le calcul, entre l’Iliade et l’Odyssée, ce pauvre Ulysse met 18 ans à rentrer chez lui. Pourtant, s’il a bien grandi, son fils Télémaque n’en demeure pas moins un mineur incapable de prendre en main les domaines de son père, et il se retrouve donc à la merci des méchants prétendants.

Alors vous pourrez me dire, « si ça se trouve, les Achéens de l’époque mycénienne avaient la majorité à 21 ans ou un truc du genre », et vous auriez bien raison. De me faire remarquer que l’âge de la majorité dépend des cultures, pas de me sortir ce chiffre absurde. Parce que que globalement, dans des époques comme l’Âge du Bronze (et même plus tard, à l’âge du fer, voir les épopées irlandaises), la majorité, c’était le moment où un garçon était de taille à porter les armes et à gorer de l’ennemi par pack de 12. Et donc, on devenait un homme entre 14 et 16 ans, au moment où viennent les poils et le désir d’épater les filles (les scalps d’ennemis épataient plus les filles, à l’époque, que deux places pour un concert de Louane) (on n’avait pas les mêmes valeurs, en ces temps lointains).

: Et si en plus ce niquedouille se met en tête d'aller se paumer AUSSI dans le futur, on n'est pas sortis de l'antre de Calypso, c'est moi qui vous le dis

 Et si en plus ce niquedouille se met en tête d’aller se paumer AUSSI dans le futur, on n’est pas sortis de l’antre de Calypso, c’est moi qui vous le dis !

Et donc, pour poursuivre avec notre exemple, deux alternatives s’offrent alors à nous. Est-ce que la douce Pénélope pourrait passer illico pour une fieffée salope, comme dirait Brassens ? Ou bien faut-il plus prosaïquement partir du principe que la temporalité de tout ce bazar est complètement foireuse ?

Réponse 2, Jean-Pierre, parce qu’en général, dans ces textes mythiques, il y a toujours des symboles à la clé. Tenez, regardez dans la Bible : dès que vous avez des chiffres de durées rond du genre quatre-cents ans, ou quarante ans (et ce, d’autant plus qu’on fait se succéder des règnes de roi qui font pile quarante ans chacun l’un derrière l’autre), ou quarante jours, vous avez de bonnes chances que la chronologie ait été arrangée pour faire joli et donner une impression de complétude (et ça rend du coup suspecte la chronologie du révérend Usher qui, se basant sur ces données, a calculé que le monde avait été créé le 22 octobre 4004 avant Jésus Christ. Même que c’était en tout début de soirée) (« la Chute de la Chronologie Usher », je trouve que ça ferait un super titre. Je ne sais pas ce qu’on foutrait derrière, mais ça ferait un super titre). Si vous tentez de reconstituer la biographie du héros celtique Cuchulainn, vous vous retrouverez bien vite avec des éléments s’emboitant mal, d’autant qu’il est censé mourir à dix-sept ans les armes à la main (d’une façon que même Mel Gibson dans Bravehart trouverait trop badass, d’ailleurs) parce qu’on est très sérieux quand on a dix-sept ans, en fait.

Lui, c'est Isidore de Séville, qui s'était mis en tête de faire une chronologie du monde en corrélant la Bible, la mythologie grecque et les historiens romains. Je vous raconte même pas le foutoir que c'est.

Lui, c’est Isidore de Séville, qui s’était mis en tête de faire une chronologie du monde en corrélant la Bible, la mythologie grecque et les historiens romains. Je vous raconte même pas le foutoir que c’est !

Et là, vous allez râler que vous ne voyez plus très bien le rapport avec Star Wars. Et à vrai dire, moi non plus, mais il va falloir quand même garder ces notions à l’esprit pour la suite, si si, je vous jure. Et donc, nous allons prendre comme objet d’étude principal le vrai La Guerre des Etoiles, celui que l’on appelle de nos jours Star Wars : Episode IV. Et puis on contrôlera nos découvertes avec les autres épisodes, parce que c’est ça, la méthode scientifique.

On se refait rapido le déroulé des évènements, attention ça spoile. La princesse cavale avec les plans, elle les planques dans R2, R2 tombe sur Tatooine, se paume, se fait capturer, est revendu à Luke, est rafistolé, s’enfuit, est récupéré par Obi-Wan Kégentil. Luke lui court après, rentre chez lui, découvre son oncle et sa tante plus cramés qu’une rombière sortant du banc de bronzage de son salon d’esthéticienne préféré, file se saouler au bar, embauche un pilote bravache, se tire, se fait capturer parce ce n’est pas une Lune, mais récupère quand même la princesse et la ramène sur Yavin. Là, les rebelles décodent les plans, mais ils ont été suivis par l’Etoile Noire, baroud d’honneur, boum et krakapoum, et médaille pour Luke et ses copains.
Et maintenant, la question à 400 unités de crédit galactique. En combien de temps tout cela se déroule-t-il ?
Et je veux une explication argumentée, les enfants, avec des points fixes. Je relève les copies dans une heure.

Et je vous offre une zoulie horloge pour ça, avec contrat de maintenance sur Sith

Et je vous offre une zoulie horloge pour ça, avec contrat de maintenance sur Sith !

Allez, je vous aide. On a deux points clés qui peuvent servir de repères temporels : le coucher des soleils bien iconique avec Luke qui se morfond, et Tarkin qui dit que le même jour, l’Empire aura remporté deux victoires. Comptons trois si l’on considère que Luke passe la nuit chez Obi-Wan.
Et c’est tout.
Pour le reste, toute tentative d’établir une chronologie cohérente relèvera du système D, de l’Unscheissierung comme disent les philosophes allemands avec la verve qui les caractérise, du doigt mouillé, et donnera des résultats de toute façon peu satisfaisants.

L’univers de Star Wars est un univers sans distance, dans lequel on traverse la moitié de la galaxie le temps de faire deux partie d’échecs et un cours de kendo, et où une station colossale peut sauter d’un système planétaire à l’autre et se mettre en position de tir dans la journée. En quoi le Faucon (pardon, le « Millenium Condor », à ce stade) (Millenium Condor, j’adore) est vraiment plus rapide que l’Etoile Noire, dans ces conditions ? Ce n’est pas très clair.

Entre le début et la fin de grossesse de Padme, il se passe quoi ? Une semaine ?

Entre le début et la fin de grossesse de Padme, il se passe quoi ? Une semaine ? Lucasfilm ltd

Et pour le reste de la saga, c’est pareil. Dans l’Empire Contre Attaque, combien de temps a duré l’entraînement de Luke ? Et combien de temps a duré la dérive du Faucon dans le champ d’astéroïdes ? La durée exacte n’aurait pas d’importance en soi si les deux événements n’étaient pas corrélés par le récit. Mettons que Luke passe trois semaines (ce qui est pourtant un peu court pour un entraînement de sauveur de la galaxie) à se faire malmener par un Yoda en mode maître chinois pour gamins qui font du karaté poncer-lustrer… Le Faucon Millenium emporte-t-il vraiment trois semaines de vivres pour trois personnes ? Dont deux d’entre elles devraient en toute logique soit s’entretuer, soit coucher ensemble (voire les deux) dans l’intervalle ?

Quand huit-cents ans comme moi tu auras, moins le chou sur des détails pareils tu te prendras

Quand huit-cents ans comme moi tu auras, moins le chou sur des détails pareils tu te prendras… Lucasfilm Ltd

Dans le film suivant, combien de temps s’écoule-t-il entre le moment où Luke et sa bande récupèrent Han Solo chez Jabba et le briefing de l’assaut final ? On a l’impression qu’ils n’ont même pas eu le temps d’aller poser leurs valises, les malheureux. Et vous croyez vraiment que l’Alliance irait laisser se balader certains de ses officiers les plus précieux dans une mission anecdotique quelques jours avant une opération de grande envergure ? Et ainsi de suite.

Même les distances temporelles entre les films sont données dans des chronologies qui leur sont extérieure. Si les comics Star Wars et autre Wookiepedia ne nous disaient pas qu’il s’est passé trois (ou cinq) ans entre des films, nous n’en saurions tout simplement rien. Et même à des moments où la durée tombe à peu près sous le sens, comme entre La Revanche des Sith et Un Nouvel Espoir (oui, vous voyez, je maîtrise aussi la terminologie officielle), vu que Luke est bébé dans l’un et tout jeune homme dans le suivant, cela veut-il dire qu’il a fallu entre quinze et dix-huit ans pour finaliser l’Etoile Noire ? Et donc qu’il s’est passé une fraction conséquente d’une même durée entre Un Nouvel Espoir et le Retour du Jedi pour que l’Etoile de la Mort soit opérationnelle ? D’autant qu’on peut imaginer que la construction et la perte de la première des deux stations ait quand même largement saigné l’économie impériale.

La reprise de l'image des deux soleils couchants entre La Revanche des Sith et un Nouvel Espoir a le mérite de border le destin de Luke, de marquer les limites de son enfance. C'est joli, je trouve

La reprise de l’image des deux soleils couchants entre La Revanche des Sith et un Nouvel Espoir a le mérite de border le destin de Luke, de marquer les limites de son enfance. C’est joli, je trouve… Lucasfilm Ltd

Faut-il vraiment continuer et causer du rayon qui, à plusieurs systèmes de distance, parvient à annihiler plusieurs planètes d’un coup dans Le Réveil de la Force, sous les yeux atterrés d’autres gens, sur une planète reculée, mais en temps réel ? Si les pilotes causent à l’occasion d’hyperespace et de vitesse-lumière, il vaudrait peut-être le coup de se demander quelle est effectivement la valeur de la vitesse de la lumière dans l’univers de Star Wars, et si elle constitue une limite physique. Ça pourrait expliquer (peut-être) certaines de ces bizarreries chronologiques : le temps s’écoule-t-il différemment en « vitesse-lumière » ? Comment perçoit-on de l’extérieur un rayon qui se déplace à plusieurs milliers de fois la vitesse de la lumière ?

Je parie que, formuler ainsi, on pourra trouver un physicien dingo capable de ressortir les calculs d’Einstein pour les adapter à ce contexte, à la façon de celui qui avait calculé la gravitation de Krypton pour rendre compte des pouvoirs du Superman de Siegel et Shuster (qui ne volait pas, rappelons-le, mais se contentait de pouvoir sauter par-dessus les plus hauts buildings).

Effectivement, c'est plus joli quand il vole...

Effectivement, c’est plus joli quand il vole… ©DcComics

Plus probablement, les auteurs de ces scénarios sont des quiches et n’ont ni notion de physique, ce qui n’est certes pas un crime, je l’admets ni de chronologie interne nécessaire à une œuvre, ce qui est déjà un peu plus emmerdant quand on fait profession d’écrire des histoires.

L’autre solution, c’est donc de mettre ces raccords chronologiques un peu acrobatiques sur le compte du caractère mythique du récit. Chacun des films affecte un semblant d’unité de temps et s’inscrit dans une séquence dont l’organisation n’est pas liée à une chronologie, mais au franchissement des étapes initiatiques du cycle de vie des héros, au premier rang desquels la famille Skywalker. Ce qui importe, ce n’est pas qu’il se soit passé trois jours ou cinq ans, mais qu’Anakin Skywalker ait été choisi, puis tenté, puis soit tombé, et que Luke ait réussi l’épreuve à laquelle son père avait échoué, lui offrant ainsi une chance de rédemption.
Les événements s’organisent autour de ce cycle-là, et plus qu’une chronologie absolue, nous somme face à une chronologie relative, à une séquence sans arithmétique temporelle.

On peut revenir ici à la comparaison avec Interstellar : la contraction et l’incohérence apparente des durées y font partie de l’intrigue (elles ont une justification scientifique, en plus) et ont un sens précis dans le récit. Dans Star Wars, c’est le récit qui, dès le premier écran, s’abstrait de la chronologie conventionnelle. Star Wars fait partie de ces sagas sur lesquelles on n’en finit jamais d’écrire, comme Dune ou le Seigneur des Anneaux, et dans ce cas précis, c’est parce que même son incohérence fait partie de sa richesse.

 En fait, toute la saga est basée sur le regret d'un passé enfui

En fait, toute la saga est basée sur le regret d’un passé enfui (c) Disney

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Combien de temps dure l’entrainement de Luke sur Dagobah ? La grossesse de Padmé ? Est il possible qu’il y a bien longtemps, on se ballade en vaisseau spatial alors qu’en 77 on roulait en dodoche? A tous ces paradoxes temporels, Alex Nikolavitch répond chez chez Bruce Lit ! 

22 comments

  • PierreN  

    Un excellent article sur cette temporalité qui est finalement plus une force qu’une faiblesse, pour peu que le spectateur soit prêt à faire le saut de foi nécessaire.
    J’apprécie les petites touches d’humour, capable de faire s’esclaffer Salacious Crumb, et bien sûr le tacle envers Snyder.

  • Lone Sloane  

    La légende du dernier scan est juste, elle reflète complétement ce que représente Star Wars pour la grande majorité des quadragénaires qui m’entourent et sont nés à la même période que celle où est sortie la trilogie originelle et le « En fait » est une introduction très enfantine (et qui fait toujours mon délice dans la bouche de ma fillle de 4 ans) à cette épopée où ce n’est pas la chromologie qui est en jeu mais bien la nature merveilleuse du récit. Pas de nostalgie mais le regret d’une enfance où tout était une aventure et où on se marrait bien, sans voir plus loin que le bout de son Etoile noire de la mort qu’explose à la fin.
    Bon, tu parles à raison d’Interstellar et je viens de voir The arrival de Denis Villeneuve (adapté d’une nouvelle de Ted Chiang) et, outre la joie de jouer avec les paradoxes temporels, ce sont deux films dont l’émotion n’est pas absente et qui m’ont tous deux mis la larme à l’oeil (en vielllissant on devient sensible….)

  • JP Nguyen  

    Un texte rempli de perles (« maintenance sur Sith » !!!), drôle et stylé.
    Ceci dit, la temporalité foireuse ou incohérente/invraisemblable n’est pas l’apanage de Star Wars. Après, et c’est assez subjectif, il y a des fois où je m’en fous et d’autres où ça m’agace fortement et me fait sortir du récit…

    • Matt  

      ça me fait penser…dans Terminator j’ai toujours trouvé ça chiant qu’il n’y ait aucune explication sur la manière dont les voyages dans le temps fonctionnent. Techniquement si le futur est annulé, le Terminator n’existe plus donc comment peut-il quand même exister pour revenir dans le temps ?
      Il faudrait des explications sur les lignes temporelles parallèles comme dans Retour vers le futur ou DBZ…ou la théorie de docteur Who à base de…je sais plus trop…de points temporels qu’il faut modifier ou restaurer sur une seule ligne temporelle ?
      On s’en fout que ce soit scientifiquement possible mais au moins il y a un effort d’explication. J’aime bien Terminator hein, mais ça m’a toujours dérangé cette incohérence énorme qu’ils n’essaient même pas de masquer.
      Sur le long terme, on peut dire que ça tient la route parce que visiblement le futur n’a pas pu être annulé quoi qu’ils fassent. Mais sur le coup en regardant que les 2 premiers films qui nous font croire que tout est réglé, c’était pas logique.

      • JB  

        Si l’on prend le premier Terminator, il n’y a pas d’annulation de futur ou de lignes temporelles parallèles : l’arrivée de Reese dans le passé a toujours eu lieu via un paradoxe de prédestination. La suite fout en l’air la cohérence du film initial (je déteste T2)

        • Tornado  

          Tout pareil que JB. Je n’aime que le le premier T !

    • Nikolavitch  

      tu regardes le premier Alien vs Predator, et la chronologie y est complètement grotesque (la vitesse de développement des aliens, est ultraaccélérée, et ce n’est pas aidé par le fait que le scénar prétende que les aztèques comptent en minutes et en base 10) (ça, j’en avais causé là : http://nikolavitch-warzone.blogspot.fr/2013/04/plus-pres-dator.html )

  • Matt et Maticien & Maticien  

    Excellent article. Je me souviens de la lecture des romans de la table ronde qui me semblait répondre aux mêmes errances temporelles.

    En lisant ton article, je repensais au paradoxe des jumeaux qui nous rappelle que le temps est lié à notre vitesse de déplacement pour faire court (et sans doute un peu faux). Bref un jumeau qui partirait qq heures dans le millenium falcon se balader à la vitesse de la lumière retrouverait son frère jumeau âgé de plusieurs années supplémentaires. A cet aune, le récit et la chronologie de Star wars pourrait être marrant ! des mariés qui essaye de se retrouver au même âge, des pères plus jeunes que leurs fils… un court métrage à faire un jour; )

  • Présence  

    Il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine. – Je me souviens également de l’étrange impression produite par cette déclaration sur le positionnement temporel de cette histoire de science-fiction quand j’ai vu mon premier Star Wars (le V).

    Mes aïeux, quel article ! De la gestion du temps sous forme d’espace en BD à la nostalgie, en passant par Cuchulainn !

    Comme JP Nguyen, je ne suis pas prêt d’oublier certains jeux de mot à commencer par la Chute de la Chronologie Usher.

  • Tornado  

    Ouh le vilain qui va chercher les problèmes dans les moindres recoins de notre oeuvre culte ! (c’est Bruce qui va aimer !) 😀

    Super article, rigolo et haut perché, très personnel.
    Comme quoi on a raison de parler de la « magie du cinéma », où quand le temps devient une notion complètement relative, un ailleurs que l’on accepte sans même s’en rendre compte.

    Personnellement, ces ellipses et autres incohérences temporelles ne m’ont jamais gênées justement parce que tout est fluide et addictif, et que la ligne temporelle passe complètement au 15° plan. C’est plutôt, en ce qui concerne la première trilogie originelle, l’annonce capilotractée des liens fraternels entre Luke & Leïa qui m’est toujours restée en travers de la gorge. Exemple type de rétro-continuité factice et complètement con.

  • Matt  

    Article amusant sur des problèmes temporels réels.
    Par contre, je pense qu’un film peut brouiller les pistes plus aisément qu’une BD. Pour reprendre l’exemple de l’entrainement de Luke, peut-on être sûr que son entrainement a lieu en même temps que le fuite dans les astéroïdes ?
    Je veux dire par là que dans le seigneur des anneaux les films, on nous raconte en parallèle le périple de Frodon et Sam et la bataille des humains. Alors qu’il me semble que dans les livres c’est chacun à la suite de l’autre, et par conséquent on revient en arrière pour raconter ce qui s’est passé pendant ce temps du côté de Frodon.
    On ne peut donc pas être sûr si l’entrainement de Luke n’a pas lieu dans le passé ou le futur des personnages piégés dans les astéroïdes.

  • Bruce lit  

    Un article effrontément spirituel mais pas spiritueux, bourré d’humour et de parenthèses contrôlées où tu retombes toujours sur tes pattes.
    La temporalité et SW, oui évidemment ! L’entrainement de Luke semble durer quelques mois en faisant du footing dans les bois. L’expérience ne dit pas s’il a ramené une pelle laser pour….euh, enfin…faire ce que même les Jedi doivent faire à un moment ou un autre. Dans la prélogie, tout ça semble plus sérieux heureusement et l’entrainement dure au moins une quinzaine d’années…
    Je n’avais jamais pensé à chronométrer un dessin ; l’idée fait son chemin telle le quatrième de couverture de Lucky Luke qui me fascinait enfant.
    Le fait que les rebelles partent libérer leur pote à la veille d’une opération militaire majeure : bien vu, avec des stratèges comme ça, c’était pas gagné d’avance….
    Je me suis toujours demandé pourquoi, prélogie ou pas, le vieil Obi Wan n’avait pas élevé lui -même Luke dès l’enfance. Ils auraient pu gagner quelques années quand même…

    En tout cas, rapprocher la chronologie de SW de celle de la Bible et de l’Odyssée, c’est très bien vu. N’est ce pas le propre du héros de BD de ne pas vieillir ? On sait pour Marvel et Franklin Richards qui a 10 ans depuis une cinquantaine d’année. Le plus jeune des Xmen, Bobby Drake aurait aujourd’hui une soixantaine d’année (il sort du film West Side Story durant ses origines). Quant à Magneto et Xavier, vétérans de la Shoah et de la guerre de Corée, mieux vaut oublier le compte….
    Mais d’une certaine manière, c’est aussi vrai pour Tintin qui, le cochon, change de pantalon de golfeur pour adopter des pattes d’eph’ 40 ans après ses premières aventures, Asterix et Obelix, Gaston etc. Thorgal n’a vieillit que d’une quinzaine d’année en 40 ans.
    Il n’y a que Goku qui aura grandi et vieillit en temps réel. Même si, là aussi, il y a de la triche : entre les entrainements dans la salle du temps : 1 jour dans la salle = 1 année civile. Que dire de tout ça ? Que nos héros n’ont….pas le temps de s’intéresser au temps qui passe. Voilà sûrement pourquoi le DKR de Miller remporta un franc succès en vieillissant son héros. Et aussi pourquoi DOFP des Xmen traumatisa ses lecteurs qui voyaient leurs héros vieillir, défaillir et mourir pour la première fois.
    Un petit reproche ? Le titre de l’article qui ouvrait un boulevard de possibilités plus rigolotes.

    @Matt : la mythologie des Terminators : Un truc qui m’a toujours fait marrer….De même que Vega ne balance qu’un Golgoth par épisode contre Goldorak alors qu’ils pourraient lui envoyer toute l’armada, j’ai toujours soupiré face au fait que les Terminators n’envoie qu’une machine à la même époque par épisode alors que Johnn Connor pourrait facilement être éradiqué avec un peu de jugeotte.

    • Matt  

      Voyons Bruce, les Saiyens restent jeunes longtemps car ce sont des guerriers^^Vegeta le dit dans le manga.

      Et pour Terminator, ouais. Mais c’est vrai aussi qu’il n’y aurait plus de film s’ils envoyaient une armée de Terminators dans le passé.^^
      Ou alors un film de guerre que je n’aurais pas envie de voir…

    • Matt  

      D’ailleurs je n’ai pas aimé Terminator 4.
      ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu donc je ne sais plus ses qualités ou défauts mais c’est une question de goûts. Ce genre de film de guerre plein de machines façon Matrix 3, non merci…
      Je préfère largement le robot unique et flippant dans un contexte contemporain comme les 3 premiers films.

    • PierreN  

      « Je me suis toujours demandé pourquoi, prélogie ou pas, le vieil Obi Wan n’avait pas élevé lui -même Luke dès l’enfance. Ils auraient pu gagner quelques années quand même… »

      Parce qu’il n’avait pas envie de changer les couches pardi !
      Sans oublier la crise d’ado ensuite, avec Luke qui se fait un tatouage de l’Empire rien que pour emmerder Ben Kenobi, où alors en se la jouant James Dean avec les courses de Landspeeder en haut d’un ravin.

      « Quant à Magneto et Xavier, vétérans de la Shoah et de la guerre de Corée, mieux vaut oublier le compte…. »

      Pour Magneto, il y a quand même l’excuse du rajeunissement dans les années 70, lorsque il est redevenu bébé, pour ensuite redevenir adulte, mais moins âgé que dans les 60’s.

      • Bruce lit  

        Oui. Et Charles Xavier a eu un nouveau corps Shi’ar puisque l’original a été détruit par un Brood.
        Ce qui ne rajeunit pas pour autant l’âge des Xmen recrutés quelques temps après…

  • Tornado  

    Etant donné que je ne suis pas du tout fan de Terminator, je me souviens surtout du premier. Il me semble qu’alors envoyer un Terminator était une gageure même pour les robots, qui n’étaient pas capables d’en produire à la chaine. Et puis un seul était sensé suffire, puisque John Connor n’était pas sensé le poursuivre, et encore moins le détruire.
    Je ne vois vraiment pas où est le problème en fait.

    Sinon, encore une fois, la magie du cinéma, c’est de faire fi des incohérences pour ne garder que des impressions. C’est la raison d’être de l’Impressionnisme en art, non ? « Représenter non pas ce que l’on voit (la réalité) mais ce que l’ont ressent (une interprétation subjective et donc fausse du réel) »

    • Matt  

      Ah mais je suis d’accord. J’ai même dit que j’aimais bien Terminator, mais bon on relevait quand même des incohérences amusantes. Et l’absence d’explication des voyages dans le temps pour moi^^ J’aurais bien aimé une explication façon retour vers le futur ou une autre théorie comme quoi le futur ne peut pas être changé, le destin est écrit et c’est pourquoi rien ne peut arrêter Skynet.

      En ce qui me concerne, j’aime bien la saga mais contrairement à la majorité, je ne préfère pas le 2 et je ne crache pas sur le 3^^
      Le 1 est très bien, le 2 a des effets impressionnants et on passe un bon moment mais il y a un paquet de répliques nazes avec le Termiunator en mode ado qui sort des vannes du genre « hasta la vista baby » que tout le monde trouvait cool à l’époque même si ça fait super ringard…
      Et le 3 je lui reconnais pas mal de qualités en tant que film d’action même s’ils n’égale pas les précédents. Et ceux qui en mettent plein la gueule à Kristana Loken ont l’air d’oublier que Shwarzy n’est pas non plus l’acteur du siècle hein…mais pour jouer les machines sans émotion, pas besoin de sortir de l’Actor’s Studio. Il y a bien le côté « robot sexy » qui est un peu con mais d’un autre côté; on peut y voir une façon dont les machines pensent le monde des humains et imaginent des profils de gens pouvant passer inaperçus à la base de toutes nos pubs à la con. Ce qui en fait tout sauf des profils discrets mais c’est marrant…même si c’est peut être involontaire^^

      • Nikolavitch  

        et puis le trois est complètement racheté par la séquence finale dans laquelle John Connor ramasse le micro et assume sa légende et son destin.

  • Jyrille  

    Alors là c’est top ! L’article est fantastique, très drôle, enlevé, pleins de bons mots et de délires personnels, avec une grande érudition, c’est un cours magistral ou un magistral cours que nous avons ici !

    Je trouve le thème passionnant car il peut sans doute être le sujet d’une tonne d’autres oeuvres, notamment toute la continuité Marvel comme vous l’avez souligné dans les commentaires, mais aussi toutes les séries franco-belges de l’enfance (Ric Hochet quoi, Michel Vaillant, les Tuniques bleues…). Cependant, je suis d’accord avec toi, je pense que le temps dans Star Wars est vraiment problématique et s’attache à celui du mythe. D’ailleurs j’ai toujours trouvé que c’était une mythologie complète plus qu’une série de films spectaculaires. Et tu pointes de ce fait pourquoi, peut-être, je n’ai jamais accroché à Star Wars : je n’ai jamais compris comment tout s’enchaînait.

    Pour moi qui ne connais bien que les trois premiers (les IV – V – VI, que j’ai revus l’an passé, alors que je n’ai pas revu la prélogie), cela m’a toujours gêné. J’ai l’impression de passer d’une scène à l’autre sans lien direct, sans comprendre ce que font les autres personnages, où ils se trouvent, ce qu’ils deviennent. C’est flagrant entre le V et le VI, au début, on se demande bien ce que fout Leïa chez Jabba. Enfin bref, j’ai toujours trouvé ça complètement bancal, et pour le coup, bien trop facile ou simpliste, comme les contes trop attachés à leur morale – sauf qu’ici, il n’y en a aucune. Comme le souligne Lone, la légende du dernier scan est très vraie : si vraiment cette série marche, c’est qu’elle mélange tout ce qui fait l’enfance. Les contes, les chevaliers, les cow-boys, les héros infaillibles, la magie, les mondes fantastiques et exotiques, la religion dans ce qu’elle a de plus sexy (l’élu), et j’en oublie sans doute.

    Mais ça ne marche pas sur moi, ça n’a jamais marché, tout comme Tintin ne marche pas sur moi : j’ai du mal avec les stéréotypes ou les personnages métaphoriques. Moi je préfère l’humain, le faillible, l’humour (l’humour de Star Wars n’est jamais drôle, ou si peu), la science. Et ici, elle est totalement violée… Il y a des études scientifiques qui prennent Star Wars comme base pour dire à quel point c’est impossible non ? Je me souviens d’une note du Professeur Moustache à ce sujet.

    Je me souviens d’une bd Aire Libre qui met bien en évidence le problème du temps dans l’espace (La guerre éternelle), ici, il est totalement annihilé, il n’a aucun sens. Mais tu le dis bien mieux que moi. Je finirai en disant que les scans sont super bien choisis, j’ai presque envie de me payer l’horloge Vador ! Mais bon, non.

  • Bruce lit  

    Et puisque l’on parle de temps qui passe… Les débuts du Défi Nikolavitch, vieux logo, les 1er dessins de Matt sans les superbes mises en scène auxquelles il nous habituera.
    Time Flies.

    • Nikolavitch  

      Je dirais même plus : Time McFlies, nom de Zeus !

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