Encyclopegeek: Will Eisner
AUTEUR: ALEX NIKOLAVITCH
1ère publication le 06/07/16 -MAJ le 11/04/20
Cette encyclopegeek racontée par notre Encyclopevitch Alex portera sur le légendaire Will Eisner.
Fut un temps, assez lointain, où le Spirit était l’arbre qui cachait la forêt Will Eisner. Et maintenant, ce rôle semble dévolu à ses romans graphiques, qui semblent faire graduellement oublier sa plus fameuse création. L’histoire a parfois des coups de balancier de ce genre.
Mais revenons un petit peu en arrière. Si l’on devait imaginer des papes, des parrains ou des pères fondateurs incontournables pour les grands domaines de la bande dessinée mondiale, Hergé serait celui du franco-belge, Ozamu Tezuka celui du manga, et Kirby serait celui du comic book. Mais Will Eisner (1917-2005) aurait une place dans cette prestigieuse brochette : celle d’incontournable grand-maître du roman graphique.
Sa trajectoire est au départ similaire à celle de ses camarades auteurs de comics des années 30 : Juif de Brooklyn, il se lance dans le comic book en 1936, sur le conseil d’un de ses anciens camarades de classe, Robert Kahn, le futur Bob Kane. À l’époque, leurs origines l’empêchaient d’accéder au marché plus prestigieux du comic strip, trusté par des anglo-saxons protestants sortis de prestigieuses écoles d’art. Mais contrairement à un bon nombre d’entre eux (comme Siegel et Shuster, les créateurs de Superman), Eisner a une formation artistique (son père était peintre de décors de théâtre, et Will lui-même a fait un an en école spécialisée) et est également déjà un homme d’affaire avisé.
Il fonde très rapidement un studio permettant de livrer aux éditeurs des histoires clés en main, à la manière des ateliers de confection du quartier qui livraient des vêtements au boutiques. Y travailleront des auteurs promis à un brillant avenir comme Bob Kane, Lou Fine ou Jack Kirby (ils y travailleront d’autant plus tranquillement que Kirby aura viré à coups de pompes les encaisseurs de la mafia qui les harcelaient) (faut pas venir embêter Kirby).
Sous l’impulsion d’un de ses clients, éditeur de comic book tentant de faire tomber les barrières sociales les empêchant d’accéder au marché du comic strip, Eisner présente à un quotidien ce qui deviendra le Spirit, une histoire de détective dont on lui demandera de faire un « super-héros ». Le personnage aura donc un masque et il faudra s’en contenter. Eisner était méfiant : le super-héros qu’il avait créé l’année précédente, Wonder Man, avait été attaqué en justice pour plagiat par l’éditeur de Superman. Cette nouvelle création, The Spirit, est conçue pour éviter de telles mésaventures.
Difficile de résumer The Spirit. C’est une succession d’aventures plus ou moins policières dont le côté parodique est toujours présent, avec une galerie de crapules hautes en couleur à faire pâlir Dick Tracy et Batman, une brochette de femmes fatales à tomber, et des personnages secondaires attachants et rigolos.
Sous ces dehors amusants, le strip est néanmoins le reflet du désir d’Eisner de toucher un public plus adulte que ne le faisaient les comic book de l’époque, ce public éduqué qui lisait les bandes d’Alex Raymond (dont l’Agent Secret X-9 avait été scénarisé par Dashiell Hammett) ou Milton Caniff. D’où une sophistication grandissante : ce qui fait rapidement la force de la série, ce sont les expérimentations formelles auxquelles se livrera l’auteur. Si The Spirit fut publié en bandes quotidiennes pendant quelques années, ce sont les récits du dimanche sur lesquels Eisner se concentrera le plus. Rapidement, il jouera avec les titres (les intégrant dans le décor) ou la mise en page, développant également au passage une théorie de la narration dont il fera plus tard une série de manuels consacrés à ce qu’il appellera « l’art séquentiel ».
The Spirit cesse de paraître en 1952, ce qui en fait un strip de relativement courte durée quand on le compare à Flash Gordon, Peanuts ou Thimble Theater (la série qui vit naître Popeye le marin). Et en 1953, Eisner prend de la distance avec la bande dessinée. Il faut dire que l’époque est difficile, entre la concurrence de nouveaux médias comme la télévision et les campagnes haineuses du professeur Wertham et consorts avec grands autodafés de comics (heureusement, le Rock’n Roll arrivera peu de temps après pour fournir aux fâcheux une nouvelle influence corruptrice contre laquelle partir dans des croisades grotesques).
Face à cette conjoncture certes peu favorable, Eisner se consacre alors à son agence produisant du contenu publicitaire et éducatif, notamment pour l’armée avec laquelle il avait tissé des liens pendant la guerre, livrant par exemple des manuels illustrés d’entretien des armes à feu.
Quand il reviendra à la création, dans le courant des années 70, il aura pris le temps de longuement y réfléchir.
Un Pacte avec Dieu (A Contract With God, publié sous divers titre en VF, le premier étant Un Bail avec Dieu, mais aussi Le Contrat) est le résultat de ces cogitations. Contrairement à un comic book, fascicule vendu comme un magazine, ou un comic strip, intégré à un quotidien, cette bande dessinée se présente directement sous forme d’un livre édité peu ou prou au format d’un roman. C’est pour lui qu’on popularisera le terme « graphic novel », « roman graphique », encore en usage de nos jours pour désigner une bande dessinée se voulant plus exigeante et plus adulte (et Eisner a toujours revendiqué, dès les débuts de Spirit, sa volonté de toucher un lectorat plus âgé que celui des magazines de super-héros).
Tout ce qu’on associe à présent avec la notion de roman graphique est déjà présent dans ce Pacte : le format, le traitement en noir et blanc, les aspects autobiographiques, la dureté des sujets. Il est question ici de pauvreté et de mort, de foi et de solitude, de sexe et de frustration. Bien sûr, ces éléments sont déjà peu ou prou présents depuis dix ans dans les comix underground publiés par Robert Crumb et ses pairs, mais Eisner en ôte la dimension provocatrice et contestataire et touche dès lors un public américain éduqué qui a grandi avec la bande dessinée et est content de la voir grandir avec lui. Et surtout, cette bande dessinée adulte existe dans des librairies, et pas seulement dans des boutiques louches où l’on vend également des shiloms.
Il faudra néanmoins des années pour imposer le format auprès d’un très large public, mais Will Eisner, qui a maintenant plus de soixante ans, estime avoir trouvé sa voie et sa voix.
Les années qui suivent le voient expérimenter avec ce format, développer une écriture chorale et des thématiques très personnelles. Lui qui se voulait au moins agnostique et en tout cas non pratiquant va explorer sa judéité et le sens à lui donner dans une Amérique communautariste, mais aussi l’image renvoyée par son peuple.
Il va également se confronter à la ville en tant que décor, lieu et condition du récit. Toutes les expériences formelles tentées du temps du Spirit vont trouver une application dans des albums consacrés à des quartiers où il a grandi : Le Building, Droopsie Avenue, Big City… Plutôt qu’à de grandes sagas cosmiques, Eisner préfère s’attaquer à des microcosmes, à des coins de rue ou de trottoir, à faire le portrait d’un quartier ou de ses habitants avec leur noblesse du quotidien ou leur triste et mortifère mesquinerie. Même dans l’Appel de l’Espace (Signal from Space), quand l’humanité se trouve agitée par la réception d’un message extraterrestre, c’est avant tout une comédie humaine que s’attache à nous raconter l’auteur.
Eisner peut aussi revenir à des considérations plus proches avec des œuvres autobiographiques comme Le Rêveur (The Dreamer) s’attachant à la création de son studio, et donnant au lecteur une page d’histoire des comics (même si certains « souvenirs » d’Eisner sont à prendre avec des pincettes), ou Au Cœur de la Tempête (To the Heart of the Storm) revenant sur sa jeunesse et son histoire familiale.
Cette œuvre monumentale (plus de 200 pages) embrasse l’espace et le temps, de l’Europe des pogroms et de la Belle Epoque à l’Amérique de la Crise, sautant d’un présent, l’entrée des Etats-Unis dans la Seconde Guerre Mondiale et l’incorporation du jeune Willie aux passés et destins de ses grands parents, oncles et tantes dans un monde dévoré par des préjugés croisés. Car si sa famille, en Europe comme en Amérique, n’arrive pas à échapper à l’antisémitisme si courant à l’époque, elle fait elle-même montre de préjugés sociaux et ethniques, y compris avec les Juifs d’Europe de l’Est, vus comme plus sales et plus arriérés. C’est une des grandes forces d’Eisner, depuis Droopsie Avenue, que de porter ce regard lucide et impartial sur ces stéréotypes croisés et mortifères et l’inévitable répétition des pires schémas.
Ce sont ces phénomènes que s’attachera à caractériser son œuvre testament, Le Complot (The Plot), se focalisant sur la création des infâmes Protocoles des Sages de Sion et la façon dont, telle une hydre dont les têtes repoussent après avoir été coupées : ils ressurgissent toujours, malgré la démonstration répétée qu’ils sont des faux grossiers.
Will Eisner nous a quittés en 2005, après avoir collectionné les récompenses internationales et les hommages divers. Son œuvre reste, une belle leçon de bande dessinée et d’humanité.
Génial ! J’ai lu quelques albums de Will Eisner en touriste. J’avais été marqué par plusieurs de ses graphic novels, mais je n’avais pas réussi à m’intéresser aux rééditions du Spirit, sympa mais sans plus. Merci beaucoup pour cette présentation érudite et légère qui permet de replacer l’œuvre dans son contexte, et de comprendre son importance dans son époque.
Très bonne entrée en matière qui permettra, j’espère, à ceux qui ne la connaisse pas, de découvrir cette œuvre gigantesque de celui qui est au dessus de tous dans mon panthéon perso.
Le Spirit est intéressant, en terme formel et comme analyse d’une période, mais ces oeuvres postérieures sont tout bonnement incontournables. Je crois avoir lu plusieurs fois TOUS ses livres (ou toutes ses BD, le terme roman graphique me gonfle) et j’y découvre toujours quelque chose, en terme de fond ou de forme (ou les deux)
J’aime beaucoup le dessin et les mises en page. ça devait être assez avant-gardiste à l’époque en effet. J’avoue n’avoir rien lu de Will Eisner. L’article est passionnant et m’a appris pas mal de choses.
J’aime un peu moins le scan en « niveaux de gris », je préfère toujours ce noir et blanc bien contrasté que Miller poussera à l’extrême pour Syn city (et en mode « inversé » aussi : ombre blanche, lumière noire, j’ignore le terme technique).
J’aime beaucoup le noir et blanc, sans vouloir passer pour un snob qui rejette la couleur. La couleur c’est génial aussi bien sûr. Il y a juste certains récits magnifiques en noir et blanc et qu’on ne souhaite pas voir colorisés. Question de goût. ça me faisait le même effet dans les savage sword of conan de Buscema. Je n’aimais pas quand il y avait des aplats de gris, mais j’adorais quand il bossait en noir et blanc pur avec l’encreur Alfredo Alcala.
Le terme technique est « en négatif »…
Voici longtemps que je souhaitais voir Will Eisner à la une mais je souhaitais laisser ça à un spécialiste. De Eisner je n’ai lu que deux choses mais vraiment chouette : mes derniers jours au Vietnam et une autre nouvelle sur un conseil de famille dont j’ai oublié le nom. Je suis soufflé par l’inventivité de la mise en page ! J’adore !
3 Questions Alex :
1/ Mis à part pour les historiens du Comics comme toi, Jennequin, Marcel ou Fournier, lire The Spirit aujourd’hui présente t’il un charme désuet ?
2/ Quid du film de Miller ?
3/ Le bouquin Miller/Eisner : c’est bien ?
Autrement, JP Dionnet qui nous suit sur Facebook (punaise, j’écris ça ???, moi ?????) a laissé un petit mot que je copie colle pour les curieux (apparemmment ce grand monsieur n’est pas le meilleur dans sa partie sur un clavier…..) :
Jeanpierre Dionnet je lui ait dit un jour,je l’avais traduite que sa meilleure histoire y compris « un bail avec dDieu » etait « Guerard Snoble »,8 pages de Pirit sur la fin:
Je n’aime plus · Répondre · 1 · 4 h
Jeanpierre Dionnet il m’a dit « vous avez sans doute raison ».
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Bruce Tringale Quelle chance d’avoir rencontré ce monsieur ! Il semblerait que c’était quelqu’un de très humble.
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Jeanpierre Dionnet Graphiquement il etait trés fier de PS,me magazine d el’armée ou l’obligation de clareté (demonatge d’une jeep » et l’obigation de raire rire les GI’s etauent une guagure.
Soyon sclair il etait mon amitre.Il m’a fair decouvrir sob maitre Lynd Ward, visi…Voir plus
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Jeanpierre Dionnet humble et orgueilleux:au mur le slettres de Orson Welles et Charle slaughton:
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Jeanpierre Dionnet si un jour je fais un film ça ressemblera à vos BD.
Le cas pour l’ouverture de « citizen Kane » et pour quelques moments
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Jeanpierre Dionnet de « la nuit du chasseur », David Grubb aussi, qui imposa certaine simages à Galnzman,pas Sam l’autre pour SELECTION DU RIEDER’S DIGEST, qui sont dans le film:
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Jeanpierre Dionnet la chevelure de la noyée:
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Jeanpierre Dionnet l’homme miniscule (un pain qui passe sur le pont,perspective faussé,etc….L apresntation de Garnier pour le dvd etait trés bien mais il na’a aps su ça.J’uraid du, si j’avais su lui dire.
@Bruce – Le titre que tu cherches est A family matter (VO) / Une affaire de famille (VF) que j’avais beaucoup aimé.
Le Miller Eisner, je ne l’ai pas lu.
Relire Spirit, c’est rétro, mais c’est tellement maîtrisé que ça reste fun et très enlevé (en tout cas passé les deux ou trois premières années du strip)
Le film de Miller, je suis trop charitable pour en parler. Je vois ce qu’il a essayé de faire, mais… bon, on va gentiment dire qu’il s’est loupé, quoi.
Ok.
J’adore l’anecdote sur Kirby ! Le gang de Yancy Street viendrait de là ?
Après réflexion je trouve que certaines nouvelles de Tezuka m’évoquent effectivement Eisner.
Yancy Street, oui, c’est le genre de bandes dont faisait partie Kirby quand il était môme dans le Lower East End (c’est là qu’il a appris à être bagarreur)
Merci beaucoup pour cette pure plongée dans le passé et l’histoire de la BD américaine.
Je constate que mes exigences de lecteur seraient comblées avec cet auteur (ce maitre) dont je n’ai jamais rien lu ! Ses planches sont tout simplement extraordinaires et son découpage, sa manière d’être créatif en insérant le titre dans la structure architecturale, tout est magnifique, d’une poésie exquise, et tellement plus beau que la moyenne. Ah ! ça c’est sûr que ces oldies ont sacrément mieux vieilli que du Rob Liefeld ou du Jim Lee période 90’s !!! 😀
J’ai laissé passer les intégrales des éditions Soleil (qui valent cher à présent). Je le regrette…
J’ai lu la reprise effectuée par Darwyn Cooke. Au début c’était pas terrible, mais ensuite ça devenait excellent. Il aurait dû continuer !
ça a bien vieilli, mais parce que justement c’est un maître, ce n’est pas n’importe qui^^
Ne sombrons pas dans une sélection élitiste de nos lectures. Enfin…un peu quand même pour éviter le Rob Liefeld, mais pas trop.
Je n’ai jamais trop su par quoi commencer pour lire du Eisner. Parce qu’il y a pas mal de choses quand même. Et rien qu’on puisse feuilleter en librairie pour se faire une idée peinard vu que tout se trouve seulement en occasion.
Si tu cliques sur le lien relatif aux Protocoles des Sages de Sion présent dans l’article, tu pourras consulter l’article afférent, pour un exemple de quoi lire d’Eisner.
Copié-collé de mon commentaire Amazon de l’époque (2013) sur Mon dernier jour au Vietnam
Dessinateur légendaire du Spirit , interlocuteur privilégié de Frank Miller , inventeur de la Graphic Novel et inspirateur des Eisner Award , Will Eisner signait à 80 ans un récit de courtes nouvelles portant sur la guerre au Vietnam.
Il décrit ici l’autre guerre : celles des planqués , des bureaucrates , des journalistes , des permissions passées entre les cuisses des filles de joies , des poivrots . Ne vous attendez donc pas à l’enfer du devoir , au napalm au petit dej’ et aux combats désespérés . Le bouquin est d’avantage une satire de toutes les personnes qui ne posent pas le pied sur le terrain , qui ne veulent surtout pas y aller et qui , indirectement , vont en souffrir les conséquences .
Pour un ignare comme moi qui découvre Eisner sur le très tard, ce qui surprend de prime abord c’est la virtuosité de son langage corporel . La moindre parcelle de ses héros semble animée de vie . Ses personnages crèvent le papiers . Ils s’adressent directement à nous , sont sur le point de sortir du papier. Et chaque expression , mouvement,regard est criant de vérité .Pendant toute la lecture , un frisson face à l’excellence de ce dessin qui se joue des conventions , des cases et du format classique de mise en page : on a l’impression de voir un dessin animé !!
La narration d’Eisner n’est pas en reste . En quelques pages , il croque des caractères lâches , désespérés , mesquins et terriblement humains , avec ce qui ressemble à l’art de conter une histoire drôle à l’humour grinçant : un type qui manque de se faire tuer lors de son dernier jour , un officier grièvement blessé par une grenade …dans son lit après une partie de jambes en l’air , un soldat alcoolo dont il faut tempérer les ardeurs pour ne pas mourir ou un gros dur qui s’occupe d’un orphelinat.
A bien des moments je me suis senti chez …. Franquin et ses Idées noires : même « amour » pour les militaires , même cynisme , des personnages en mouvement perpétuel ,même obsession du dessin, même sens de la chute grinçante .
En à peine quelques pages ( 75 pages c’est un peu light mais beaucoup pour un papi ! ) , Eisner met toute sa virtuosité au service de son histoire et emporte son lecteur dans les coulisses tragi-comiques de l’histoire américaine.
Bizarre mais le site ne semble pas vouloir publier mon commentaire. Donc en gros, je disais que c’est une super intro au taff de ce génie (‘sont peu à mériter ce titre pour moi) Le meilleur. Point!
Le Spirit est à lire, par curiosité/culture et le plaisir d’observer les apports pour l’époque (et puis c’est fun) Par contre si j’étais monarque de ce pays j’imposerais la lecture de TOUS les livres (BD, pas romans graphiques, ce terme me gonfle) du Maestro car ce sont des leçons de narration, d’humanité, de dessin, de tolérance…Brillantissime
Il faut au moins déguster son chef d’oeuvre New York, ainsi que Life Force et Contract with God, puis l’appel de l’Espace, Au coeur de la tempête, Dropsie Av, The Dreamer…
Cette oeuvre est probablement la seule que je relise en quasi intégralité assez régulièrement
Côté livres sur lui ou avec lui, d’entretiens.., je pense avoir tout lu et certains sont passionnants, l’incontournable absolu reste d’étrangement inédit chez nous Shop Talk, des discussions à bâtons rompus avec les plus grands cartoonists. Mieux que le Eisner/Miller donc j’attendais tant que je fus déçu (et ne parlons pas du film bien sur)
Merci beaucoup Alex pour ce tour d’horizon d’un demi-dieu de la bd ! Pour ma part, je suis également curieux de trouver ce que je dois lire de lui puisque je ne connais et ne possède que son Petits miracles en VF. Je l’aime bien, il est graphiquement très moderne mais je n’avais pas été ébloui lors de ma première lecture. A retenter maintenant que j’ai plus de bouteille.
J’ai bien aimé le film mais sans doute parce que je ne connais pas Le Spirit. C’est drôle et léger.
De Eisner, j’ai lu The Building, New York, le Contrat, Petits Miracles et un recueil d’aventures du Spirit édité chez Vent d’Ouest (avec une reliure qui part en choucroute…)
J’avais à peu très tout aimé mais je n’avais pas trop accroché à ces histoires du Spirit. Mais l’influence sur le DD de Miller est évidente (j’adore les titres insérés dans le graphisme de la page…)
Sinon, chouette intro au travail de cette légende, m’sieur Nikolavitch !
Et puisqu’il ne l’a pas lui même mentionné dans son commentaire, je rappelle que Phil Cordier a publié un chouette mag sur le Spirit d’Eisner…
Merci JP mais il est essentiellement graphique (hommages par d’autres artistes…) avec très peu de rédactionnel, alors que je me suis fait plaisir sur les textes pour l’hommage rendu dans un numéro de Scarce peu après sa mort
Dans ma wishlist the spirit et bien d’autres de Will Eisner ! Je sens que cela va déclencher un achat …
merci
Cet article m’était resté en tête, et quelques temps plus tard (deux ans et demi), je me suis enfin plongé dans les œuvres de Will Eisner qui m’ont accompagné pendant l’année 2019 : 1 recueil du Spirit publié par DC, puis ses romans graphiques : Un bail avec Dieu (1978), L’appel de l’espace (1983), Le rêveur (1985), New York: The Big City (1986), Le Building (1987), Jacob le cafard (1988), Au cœur de la tempête (1991), Invisible People (1993), Dropsie Avenue (1995), Une affaire de famille (1998), Mon dernier jour au Vietnam (2000), Fagin le juif (2003), La valse des alliances (2003), Le complot (2005), et 2 ou 3 recueils d’histoires courtes en VO.
Le naturel et la fluidité de la narration graphique sont extraordinaires, ainsi que la liberté dans la mise en page, l’expressivité de chaque personnage, la capacité à faire revivre une époque, le regard social sur des quartiers, l’humanité de chaque individu. Du grand art.