Interview Muriel DOURU
Propos recueillis par PRÉSENCE
Sur son site, Muriel DOURU se présente comme Autrice/Illustratrice de BD LGBT/végé/féministe/écolo, et également comme Illustratrice et autrice engagée. Son troisième roman graphique PUTAIN DE VIES est un recueil illustré de témoignages de travailleu.se.r.s du sexe du monde entier. Venu.e.s de France, de Chine, de Roumanie ou d’Afrique, ces femmes et cet hommes lui ont livré leurs vécus sans tabous et avec beaucoup d’émotion, les yeux dans les yeux. Présence, ému, m’a lui-même proposé de l’interviewer.
Bruce
Dans votre introduction de 3 pages en BD, vous indiquez à quel point il difficile de se projeter dans une vie aussi éloignée de la sienne, que celle de ces prostituées. À la lecture, j’ai vraiment eu l’impression que ces femmes et ces hommes me parlaient en direct. Comment avez-vous procédé pour réussir à retranscrire leur parole avec une telle conviction ?
D’abord, merci de me le dire car ça me fait très plaisir que vous ayez eu cette impression, d’autant que c’était mon but : me faire oublier en tant qu’autrice et illustratrice du livre pour relayer la parole des personnes concernées.
Quand Médecins du monde m’a proposé ce projet, je me suis posée beaucoup de questions sur ma légitimité car je sais ce que c’est de voir sa parole confisquée par d’autres. Je suis lesbienne et j’ai eu mon enfant grâce à une PMA à l’étranger donc je connais la sensation d’être une minorité invisible dans les médias et de voir d’autres s’exprimer à notre place. Concernant les travailleuses du sexe, c’est encore pire. Du fait d’être des femmes et du fait de vendre des services sexuels, elles sont totalement niées dans leur parole et leurs ressentis. J’ai découvert que même des personnes qui se vantent de vouloir les défendre, les méprisent et refusent de les entendre- quand ça ne va pas dans leur sens- dans le seul but de défendre une idéologie. Ça m’a beaucoup choquée.
Mais comme elles sont dans l’impossibilité d’être visibles, en étant filmées ou photographiées, du fait de la stigmatisation qui pèse sur elles, j’ai trouvé ma légitimité en devenant la « passeuse de leurs histoires ».
Après, « comment j’ai fait », je n’en sais rien. Je les ai juste beaucoup respectées et écoutées, je crois.
Comment avez défini ce que vous souhaitiez montrer du métier, en particulier les passes, et le degré de détail des rapports sexuels ?
Mon livre n’est pas un ouvrage de sexe et son but n’est pas d’attirer le chaland de cette façon donc j’ai fait attention à ne pas tomber dans le « piège » d’une débauche de scènes de cul car ce n’est pas le sujet.
Certes, le point commun de ces personnes c’est qu’elles utilisent, ou ont utilisé à un moment dans leurs vies, le travail du sexe, soit pour arrondir les fins de mois, soit pour vivre ou carrément, pour survivre. Mais le livre parle de bien d’autres choses : la migration, la transidentité, la condition des femmes dans le monde, le patriarcat… Il raconte des parcours de vie incroyablement puissants et ce serait passer à côté que de les résumer au travail du sexe.
D’ailleurs, c’est davantage les parcours de vies de ces personnes qui m’intéressaient, davantage que leur activité, même si celle-ci est montrée sans détour dans le livre. Ce qu’il révèle c’est combien la notion de « choix » a peu de sens à partir du moment où notre Civilisation impose de « gagner sa vie » pour se nourrir et se loger.
Votre ouvrage est remarquable en bien des points, en particulier par le fait qu’il s’agit avant tout d’une bande dessinée, et pas d’un pamphlet illustré après coup. Comment avez-vous conçu la forme de chacun des récits pour aboutir à cette forme ?
Merci pour ce compliment.
Quand j’ai travaillé sur ce projet, je n’ai jamais perdu de vue qu’il s’agissait d’un livre. Certes, c’est aussi un documentaire et donc un outil social mais je voulais donner envie aux lecteurs et aux lectrices de l’ouvrir puis de poursuivre leur lecture, sinon, ça n’aurait pas eu de sens d’utiliser l’outil « roman graphique ». En cela, j’ai fait attention de ressortir la « moelle » de chaque récit, ce qui en faisait une histoire unique par rapport aux autres.
Je crois que ce livre est fort parce que le contenu est intense mais aussi parce que c’est un « bel objet » qu’on a envie d’ouvrir.
Autre propriété remarquable, la narration visuelle apparaît comme étant douce, ce qui évite l’effet voyeuriste des malheurs des autres, sans pour autant en atténuer l’horreur. Avez-vous essayé plusieurs modes narratifs avant d’arriver à celui que vous avez retenu ?
Non, c’est venu comme ça. Je voulais éviter l’effet voyeuriste tout en étant extrêmement réaliste. Mais je pense que si c’est le cas, c’est parce que ces personnes sont bien plus que « juste » des travailleuses du sexe. Ce sont des personnes qui ont vécu des drames, ou pas, qui ont des rêves, comme tout le monde, un désir de « mieux-vivre » et de s’en sortir dans une société agressive, sexiste et inégalitaire. Elles sont bien souvent en lutte (contre la pauvreté, la domination masculine, les injustices, le racisme, la transphobie…) or lutter contre tout cela demande beaucoup de courage. On les envisage bien souvent comme des « petites choses », des victimes, mais ce sont aussi des personnes fortes et résilientes.
Ces 10 vies portent en elle un niveau de souffrance quasi insoutenable. Il suffit de lire l’histoire de Candice née au Nigeria pour se dire que peu de personnes auraient pu résister à un tel traitement dans son pays, pendant son périple pour entrer clandestinement en France, et une fois arrivée dans le territoire. Comment avez-vous géré des témoignages aussi traumatisants ?
Le récit de Candice est un des pires. Entendre cette jeune femme de 24 ans me raconter un tel parcours de vie a été une épreuve parce que, du fait d’être très privilégiée, je ne savais pas que des gens pouvaient supporter autant de drames et être, malgré tout, toujours debout et dans l’espoir d’une vie meilleure. Certes, on sait que les inégalités existent dans le monde et que certains destins sont pires que d’autres mais l’entendre directement d’une personne concernée est très déstabilisant car on ne peut plus se voiler la face.
Candice est une migrante et son histoire permet d’aborder la question de la migration car c’est bien beau d’entendre parler « des migrants » comme d’une foule anonyme qui viendrait, aux yeux de certains, « voler le pain des européens », mais derrière cette soit-disant « foule » se cachent des récits de vies uniques qui nous rappellent que le fait d’être nés au bon endroit et au bon moment est une chance, pas un mérite.
Et justement, à titre perso, je n’avais rien à « gérer » de grave car je vis très confortablement, entourée d’affection et sans manquer de rien, contrairement à certaines de ces personnes que j’ai rencontrées. Au cours de ce travail, on m’a souvent demandé « comment je faisais » pour supporter d’entendre ces témoignages alors que je n’ai eu de cesse de me rendre compte de ma chance d’avoir une famille aimante, de n’avoir jamais manqué de rien ni souffert de la faim !
Il ne faut pas oublier non plus que ces récits ne sont pas « que glauques » mais aussi empreints de courage, de dignité, de lucidité et d’espoir. Il y a une vraie force de vie qui en ressort.
Dans son introduction, Ovidie évoque d’autres formes de travail du sexe telles que les camgirls, et la mondialisation des plateformes de streaming qui imposent des conditions économiques de travail et parfois sanitaires tout aussi intolérables que la prostitution de rue. Souhaiteriez-vous continuer votre BD avec un deuxième tome sur ces aspects économiques du travail du sexe ?
Ce livre pourrait avoir une suite et encore une autre. Il pourrait aussi être constitué de vingt autres histoires, elles seraient toutes aussi fortes et différentes. Le but du livre était de montrer la pluralité des travailleuses du sexe et ce qu’il révèle, c’est justement cette pluralité. Mais il n’est pas exhaustif pour autant et ne pourrait pas l’être puisque chaque parcours est unique. Alors non, je n’ai pas le projet d’un deuxième tome parce qu’il en faudrait encore dix autres pour témoigner de toute la diversité des situations.
Avez-vous l’intention de réaliser un ouvrage sur les clients des prostituées ?
Non. Nous sommes dans une société qui valorise beaucoup plus la parole des hommes que celle des femmes, dans une société qui invisibilise davantage les femmes et qui méprise les travailleuses du sexe donc ce sont elles qui m’intéressaient davantage que leurs clients. Et puis le livre en parle indirectement à travers leurs vécus à elles.
À deux reprises, les rapports tarifés aboutissent au constat que ce métier réduit la personne à l’état d’objet. Monica rapporte que : En fait, même les gentils profitent de moi : je dois toujours coucher même quand je n’en ai pas envie, et pour le temps dont ils ont besoin pour se soulager. Lauriane qui a choisi la prostitution fait le constat qu’elle était devenue un objet, leur objet. Face à la pulsion sexuelle de l’homme, le rapport de force est-il tout le temps présent ?
C’est drôle que vous l’ayez vu comme cela car pour le coup, Lauriane exprime une forme de pouvoir de domination qu’elle a, elle, sur la pulsion de ces hommes donc toutes ne le voient pas de la même façon. Quand elle dit qu’elle était devenue « leur objet » c’était dans un autre contexte, celui des photos pornos, une expérience qu’elle n’a pas réitérée, mais concernant le travail du sexe, Lauriane est étonnante car elle en a fait une expérience pas du tout traumatisante.
À l’inverse, le destin de Monica est le pire du livre car elle a été sous le joug d’un proxénéte, agressif et pervers, dés le plus jeune âge et elle est toujours en lutte pour s’en défaire totalement.
En fait, il ne faut pas plaquer notre vision sur la leur car ce qui ressort du livre c’est qu’on ne peut pas mettre toutes les travailleuses du sexe dans le même sac idéologique.
Blessing par exemple, apporte encore un point de vue très nuancé : migrante et prostituée de force par un réseau, elle a réussi à s’en débarrasser, toute seule, et aujourd’hui, elle est travailleuse du sexe pour son compte. Elle dit, avec beaucoup de lucidité, qu’elle sait très bien qu’étant analphabète et sans-papiers, elle n’a aucune chance de faire autre chose sur le marché du travail français mais que, par ailleurs, elle ne veut pour rien au monde retourner dans son pays d’origine. C’est une forme de « choix-de-non-choix » qu’elle assume sans honte.
Presque chaque histoire montre que les responsables de réseau de prostitution, de filière d’émigration clandestine profitent de la faiblesse des individus qu’ils exploitent. Cet état de fait se trouve encore aggravé par les clients violents, mais pire encore ceux qui récupèrent leur argent par la force, après la passe. Comment réagit-on ne découvrant de pareilles exactions perpétrées contre des individus sans défense ?
On réagit en étant encore plus en colère de découvrir que la loi, sensée protéger les travailleuses du sexe ne fait qu’en réalité, aggraver leur situation. Toutes m’ont confiée que la loi de pénalisation des clients de 2016 a augmenté leur mise en danger car depuis, les clients estiment qu’ils prennent des risques d’aller avec elles et donc ils en abusent. Soit en négociant leurs tarifs, soit en cherchant à imposer un rapport sans préservatif, soit en reprenant leur argent après les passes. Des études réalisées par différentes associations ont montré que depuis l’application de cette loi, tous les actes de violence à leur encontre avaient augmentées. Les travailleuses du sexe ne font que corroborer ces études mais encore faudrait-il les écouter pour l’admettre. Le fait qu’elles soient « sans défense » vient d’une absence de réelle protection (tant des lois que de la police), de la stigmatisation qu’elles subissent et de la violence inhérente à certains hommes.
À plusieurs reprises, les travailleuses/eurs font le constat qu’ils ne peuvent faire que ça comme métier, avec l’angoisse des années qui passent et de la diminution de leur potentiel commercial. Dans le même temps, Blessing répond que faire des ménages, jamais de la vie ! Finalement ces témoignages semblent à la fois aller dans le sens d’une condamnation de la prostitution qui réduit les femmes et hommes à une forme d’esclavagisme abject, et indiquer qu’il n’y a pas d’autres possibilités pour eux. Quelle devrait être la position légale sur la prostitution ?
Je ne fais pas la même lecture de ce que révèle le livre car pour moi, il montre des situations d’un extrême à l’autre avec, sans aucun doute, la pression sociale et morale qui pèsent sur les femmes et les inégalités ahurissantes de notre monde.
Je n’ai pas la prétention de savoir ce qu’il faudrait légalement faire. Ce que j’ai la prétention de faire, en revanche, c’est de transmettre leur parole concernant la loi en cours qui va, clairement, contre leurs intérêts. Aucune loi ne devrait être appliquée sans demander, aux premières concernées, ce qu’elles en pensent or dans le cas de la loi française, c’est évident qu’elles n’ont pas été interrogées puisqu’elles s’attendaient à une augmentation de la violence à leur égard avec la pénalisation des clients. Violence qu’elles constatent depuis.
Les écouter, les entendre et les respecter, voilà ce qu’il faudrait faire avant de concevoir des lois pour elles mais… sans elles !
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La BO du jour : un hymne féministe chanté par un homme
https://www.youtube.com/watch?v=xkdnQM81EnA
Très belle interview Présence. Nécessaire même. Tu as procédé par mail ?
Comme je m’en doutais, nous ne pouvons appréhender ces parcours avec nos vies privilégiées à tous les niveaux. Tant de souffrance et de comportements inacceptables me révulsent. Et j’ai bien peur que cela ne disparaîtra jamais.
J’aime beaucoup les explications sur la loi qui n’arrange rien. Les lois ne servent pas toujours, voire pas souvent… et là la preuve est flagrante. Le système doit vraiment s’améliorer.
Minute relektor : dans ce sens, on écrit « davantage » sans apostrophe 😉
La BO : je ne connaissais pas cette chanson, super ! Je vais tâcher d’écouter les albums de Lennon…
Les coulisses de l’exploit : oui, il s’agit d’une interview par courriel, les 10 questions ayant été envoyées en un seul paquet. Ayant été très touché par la lecture de Putain de vies, j’ai proposé à Bruce de compléter l’article sur la BD, par une interview express, à laquelle Muriel Douru s’est très gentiment prêtée. Au vu des réponses, Bruce a décidé d’en faire un article à part entière.
Merci pour la minute relektor : une confusion que je fais parce que je me rends compte que je ne m’étais jamais interrogé sur la différence entre les 2.
Une interview de qualité par un Présence en verve sociale.
J’apprécie l’humilité de Muriel DOURU qui sait se mettre de côté pour écouter l’autre. C’est une posture essentielle et pas si facile pour qui débarque dans le social. J’apprécie également son humilité à ne pas se poser en donneuse de leçon après cette expérience et à en reconnaître que la prostitution n’est pas vécue d’un individu à l’autre.
J’avoue avoir tressailli sur la phrase J’ai découvert que même des personnes qui se vantent de vouloir les défendre, les méprisent et refusent de les entendre- quand ça ne va pas dans leur sens- dans le seul but de défendre une idéologie. Ça m’a beaucoup choquée.. Voilà qui mériterait approfondissement et montre les limites d’une interview par mail où l’on ne peut pas rebondir sur les propos de l’autrice.
Au final des propos pleins de bons sens et de modération. J’avoue être parfois méfiant du fait de mes expériences dans le travail social du discours militant généreux mais idéaliste (et celui de DOURU est très affirmé sur pas page FB) qui s’oppose presque toujours au pragmatisme mais construit sur la réalité du professionnel. Le féminisme n’est pas univoque, il existe des féminismes. Je me suis toujours senti Du côté des femmes , révolté par certaines frilosités de mes observations comme celui de conserver l’autorité parentale d’un conjoint qui aurait tabassé une mère devant son enfant voire plus (j’ai connu un père en prison pour meurtre qui gardait son autorité parentale). Mais mon attitude professionnelle m’oblige à des nuances de gris : j’ai déjà aussi dû écouter voire porter secours à des individus peu recommandables : pédophiles, exhibitionnistes, hommes violents voire criminels. Dans ces moments là, il faut surmonter bcp de ses appréhensions pour se concentrer sur sa mission, un peu comme un urgentiste qui devrait secourir un criminel blessé.
La pondération du discours de Douru et aussi son sourire chaleureux (très belle photo qui met en avant une personnalité qui semble lumineuse) me donnent envie de débattre avec elle, de préférence de visu et pourquoi pas, nous trouver (plein ?) de terrains d’entente.
Pour cela, merci Présence.
Merci chef d’avoir rendu cette interview possible pour un ouvrage qui m’a fait voir la prostitution autrement.
Encore une interview très convaincante pour le blog.
On ne peut guère aller à l’encontre de tout ce qui est relevé.
Un élément peut-être : « des récits de vies uniques qui nous rappellent que le fait d’être nés au bon endroit et au bon moment est une chance, pas un mérite« . Heu… Même si on est né au bon endroit, ce qui est évidemment une chance, la réussite de sa propre vie et de ce qui arrive ensuite, c’est lié à son propre travail la plupart du temps. Et donc à son propre mérite il me semble. Du coup, c’est une problématique complexe et je ne suis pas d’accord pour culpabiliser ceux qui sont nés « au bon endroit et au bon moment ».
Pour le reste, c’est un constat édifiant qu’il fallait absolument développer. Et c’est donc un travail remarquable que celui de Muriel Douru.
Je n’ai pas ressenti la réponse de Muriel DOURU sur ceux qui sont nés au bon endroit comme une forme de culpabilisation. C’est une réflexion que je me suis souvent faite au gré des guerres, des génocides, des endroits du globe. Quand je vois des images de réfugiés dans un rafiot bringuebalant, je vois des individus dont la vie n’est pas corrélée à leur mérite. Quand je vois un enfant atteint d’une maladie grave, je vois une personne dont la vie est totalement déconnectée de tout mérite. Je ne culpabilise pas, mais je relativise quant aux épreuves que je peux avoir à affronter.
Présence, je ne connaissais pas tes talents d’interviewer.
Je suis contente que ce soit pour ce sujet, qui n’ameute pas foule, certes, mais qui soulève des sujets bien d’actualité et trop passés sous silence.
Je rejoins Cyrille concernant la partie sur la loi…
Je me doutais que le féminisme sous-jacent de l’interviewée ferait grincer des dents, mais je ne pensais pas que ce serait celles de Bruce !!
@Kaori J’ai déjà pu dire ici et là que ce n’est pas tant le féminisme qui me fait grincer des dents (comment accepter que les femmes puissent gagner moins qu’un homme à travail égal, que l’on puisse encore en exciser dans certains pays d’Afrique ou qu’il en meure 1 tous les 3 jours sous les coups d’un conjoint violent) que certains discours ultra de militant(e)s qui résonnent mal avec ma pratique professionnelle.
Ce n’est pas parce que je ne suis pas d’accord avec Muriel qui ne partage ni mes orientations alimentaires, sexuelles et politiques que je ne veux pas lui laisser la parole.
Merci pour le gentil compliment : j’ai beaucoup appris en lisant d’autres interviews et j’étais porté par mon plaisir de lecture.