Le convoi de la peur par William Friedkin
1ère publication le 13/10/16- Mise à jour le 08/08/23
Un article d’ : ALEX NIKOLAVITCH
VF : La rabbia
Dans la longue série série « les trucs affreux et tellement stupides qu’on comprend même pas qu’ils puissent exister », les remakes américains de films français tiennent une place de choix. L’horreur y dispute généralement à la bêtise, et même un truc pas trop foireux peine à faire oublier l’original quand celui-ci est bon. Alors quand on commence à aller chercher du côté des remakes ricains de Taxi ou de comédies lourdingues avec Depardieu, je ne vous raconte même pas.
Vous allez me dire, et à juste raison, qu’il peut y avoir des exceptions à tout. Et que parfois, un remake peut devenir une œuvre tenant par elle-même et méritant de plein droit le respect.
Et contre toute attente, Sorcerer/Le Convoi de la Peur est de celles-là.
C’est à l’occasion d’une récente réédition en DVD que j’ai remis le nez dedans. C’est un film que je connais et apprécie depuis très longtemps, qui m’avait été prêté il y a bien des lunes par un copain qui savait que j’appréciais vachement le cinéma de Friedkin et était surpris que je n’aie jamais entendu parler de celui-là.
Oui, parce qu’un remake américain, déjà, si c’est fait par un yes man ou par un vrai réal, tout de suite ça change tout.
Et William Friedkin, dans le genre réal qui envoie la sauce, il se pose là. Au moment où il tourne Sorcerer, il vient coup sur coup de sortir deux bijoux : French Connection et l’Exorciste. Rien que ça.
Alors, Sorcerer, c’est quoi ?
C’est juste le remake en couleurs du Salaire de la Peur, film français mythique s’il en est. Pour les malheureux qui ne connaîtraient pas, c’est un film de Clouzot avec Yves Montand et Charles Vanel chargés de convoyer dans la jungle un chargement de nitroglycérine, un truc qui peut tout faire péter au moindre choc un peu violent. Autant dire que le film est tendu et sent la sueur froide.
Et pour la petite histoire, il y avait déjà eu un autre remake américain, Violent Road, à la fin des années 50. Il a été complètement oublié depuis. Alors que celui de Friedkin, non.
Pourtant, et on y reviendra, ce film aura été un échec commercial retentissant.
Depuis, le film a un statut curieux. Pas assez foutraque ou engagé pour être vraiment « culte », et pas assez oublié pour être à proprement parler une pépite exhumée : il repasse de temps en temps et est régulièrement réédité.
Friedkin est un de ces réalisateurs de ce qu’on appelle le « Nouvel Hollywood », tentant de s’émanciper du système contraignant des studios pour monter des projets plus personnels et beaucoup plus engagé. Venu du documentaire, il amène aussi un style visuel différent de celui des grosses productions. Le style Friedkin est beaucoup plus immersif, beaucoup plus « in your face » et participe largement de l’efficacité d’un film fantastique comme l’Exorciste ou des séquences les plus tendues de French Connection. C’est un style qui fera date et il sera souvent pillé et imité au point d’en devenir presque cliché, au même titre que les rotations cervicales et les vomissures vertes de Linda Blair.
Au sommet de sa gloire, après les oscars de French Connection et le succès record de l’Exorciste au box office, il est le roi du pétrole. Il peut faire ce qu’il veut. Et il refuse des projets alléchants par paquets de douze. Parce que marqué dans sa jeunesse par Le Salaire de la Peur, il a décidé (avec la bénédiction de Clouzot), d’en réaliser un remake.
Il s’adjoindra pour ce faire Walon Green (lui aussi venu du documentaire), qui avait précédemment été scénariste sur la Horde Sauvage de Sam Peckinpah (encore un film viril et sudoripare) et avec lequel il avait déjà travaillé sur French Connection. Friedkin lit le roman, mais refuse de revoir le film de Clouzot pour mieux s’approprier l’histoire, pour se l’approprier de façon radicale en donnant un passé à ses quatre routiers, montrant dans un long prologue comment chacun d’entre eux a fini par échouer au fin fond d’un trou perdu d’où il ne parvient plus à sortir.
Tout conspirera contre le film. Les stars prévues au départ (Steve McQueen, Lino Ventura ou Marcello Mastroiani) se désistent l’une après l’autre, amenant sur le tournage Roy Scheider et Bruno Cremer.
À l’époque dans une sorte de rivalité amicale avec Coppola qui est parti aux Philippines tourner Apocalypse Now, Friedkin voudra lui aussi tourner en conditions réelles en pleine nature (contrairement à Clouzot qui avait reconstitué le Venezuela en Camargue et sur les bords du Gard tel le Kubrick moyen reconstituant le Vietnam dans la campagne anglaise).
Après plusieurs tergiversations, le tournage se fera en République Dominicaine, à l’époque pure république bananière où le patron de la Paramount, également directeur d’un énorme conglomérat, fait la pluie et le beau temps, et cet élément de production se retrouvera explicitement dans le récit lui-même : c’est précisément ce conglomérat qui exploite les malheureux du village en les traitant comme des sous-hommes.
Tournage en conditions quasi réelles (dans la foulée de Coppola ou de Wernher Herzog), complications humaines et climatiques diverses, fâcheries, explosion budgétaire… La réalisation de Sorcerer sera une épreuve pour tous ses participants. La crasse et la poisse (au propre comme au figuré) prélèvent un lourd tribut sur les hommes.
Le résultat est un objet hallucinatoire et mystique. Le village dominicain devient une porte de l’enfer sur laquelle des criminels en fuite se retrouvent en tentant de se faire oublier, et les paysages qu’ils traversent des cercle des profondeurs de l’Hadès, dans lequel les hommes finissent par se demander où il vont et pourquoi.
Il y a là-dedans une logique d’expiation, dans la droite ligne de ce que Friedkin tentait déjà dans l’Exorciste. Et dans cet environnement lourd et poisseux, ces hommes venus d’horizons variés finissent par se fondre et se confondre dans la sueur et le cambouis, exorcisant ou tentant d’exorciser leur passé.
Radical, Friedkin refuse l’identification à ses personnages. Ce sont des voyous. Des crapules qui, à l’instar d’autres être traversant sa filmographie, ont flirté avec le mal et sont toujours sur le point de basculer, quand ils ne l’ont pas déjà fait depuis longtemps. Et dès lors qu’ils montent à bord des camions, et peut-être avant même d’accepter la mission, ils sont tous engagés dans une marche vers la mort. Toutes leurs capacités de survie échouent à les sauver de la jungle et de leur chargement de nitroglycérine. Occidentaux retournés à l’état sauvage, ils se retrouvent dans la situation de ces personnages de Robert E. Howard qui ne parviennent plus à se mettre à la hauteur de la sauvagerie de leur environnement (relisez Au-delà de la Rivière Noire, et dites-moi si vous n’aimeriez pas en voir une version cinéma signée Friedkin).
Cette séquence des films de Friedkin des années 70, c’est celle d’une Amérique (et par extension de tout l’Occident) qui se cherche et doute à la fois de sa place et de ses valeurs. Friedkin est tout sauf un moraliste. Il ne juge pas ses camionneurs pas plus qu’il ne jugeait Popeye le flic brutal et amoral. Il n’est pas non plus dans la nostalgie d’une époque de valeurs, il ne cherche pas à ressusciter John Wayne et visiblement il ne le regrette pas.
On est de toute façon dans cette phase du Nouvel Hollywood qui donnera Little Big Man, Taxi Driver ou Assault, une phase qui n’est même plus celle de la contestation des valeurs, mais de leur mise de côté, avec parfois une sérieuse pointe de nihilisme qui s’incarnera en majesté dans John Carpenter.
Dans le cinéma comme ailleurs, cette parenthèse ne dura pas bien longtemps, et les années Reagan se profilent à l’horizon, avec le réarmement moral dont nous subissons toujours les effets.
On crédite souvent l’échec de la Porte du Paradis de Michael Cimino d’avoir été l’acte de décès du Nouvel Hollywood, mais la sortie ratée de Sorcerer était déjà un clou de gros calibre dans le cercueil.
De nos jours, les réalisateurs assez fous pour vouloir tourner un film aussi personnel que Sorcerer dans ce genre de conditions ne font pas long feu à Hollywood. La machine les brise. Il suffit de voir le cas McTiernan pour s’en convaincre. Le numérique a achevé d’assassiner les tenants du « décor naturel » et aller tourner en extérieur redevient une sorte d’exploit dont on fait un argument commercial tout moisi. Les récents remakes de Robocop ou d’Assault ou les préquelles de l’Exorciste se chargent par ailleurs de démontrer que la radicalité du ton et du propos n’est plus de mise dans de grosses productions.
Sorcerer, c’est un peu un témoignage d’une autre époque. C’est aussi un grand film, indépendamment de son modèle. Et rien que pour ça, ça vaut la peine de s’y plonger. À ses risques et périls.
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La BO du jour directement tirée de la BO du film
C’est la version restaurée sortie en salles l’année dernière et en DVD depuis. Et je me suis pris une baffe monumentale à le revoir sur grand écran, il y des passages où l’on a les mains crispées sur les accoudoirs. Pour piquer une phrase célèbre à Conrad dans Au coeur des ténèbres « …il était écrit que je resterais fidèle au cauchemar de mon choix », c’est ce qui me vient en tête quand je pense à ce film et à ce qu’ont été les choix alors de Friedkin (et de Coppola qui adapta Conrad). Mais ce sont des cauchemars magnifiques.
Fred, Jami et moi te remercions, et j’écouterai à nouveau le score de Tangerine Dream avec plaisir lors d’une journée diluvienne
Ah oui Terminus, le sous sous sous Mad Max.
Dans le même genre, il n’y avait pas aussi un truc avec Gérard « L’Instit » Klein ?
Très bon article, exhaustif et passionnant sinon.
Ventura a refusé car il ne s’estimait pas assez bon en Anglais, je crois…
Il est assez logique que le cinéma pessimiste et très noir de Friedkin ait eu du mal à s’acclimater aux tendances des années 80, même si durant cette décennie, il a réalisé deux perles, l’excellent Cruising, et surtout To Live and Die in L.A., le plus grand film policier de la période à mon sens avec Manhunter de Mann, aussi extrême et radical que French Connection tout en étant une symbiose adéquate entre l’esthétique de l’époque et les thématiques du réalisateur, qui fait encore des bons films aujourd’hui avec Killer Joe (on ne peut pas en dire autant de Lucas et Coppola).
Le titre est vraiment bien trouvé, surtout avec la photo du camion, associé à cette put*** de scène sans aucun fonds verts à l’horizon. C’est limite si la thématique de cette semaine aurait pu s’appeler « Increvables, sauf en ce qui concerne le Nouvel Hollywood ».
Puisque le film est sorti au moment du premier Star Wars, il a été emporté dans le raz-de-marrée, et ces deux oeuvres, l’une pessimiste, l’autre optimiste, donnent l’impression d’incarner deux conceptions diamétralement opposées du cinéma, et Friedkin a la dent dure sur beaucoup de blockbusters depuis. Serait-il rancunier par rapport à cette évolution ou bien nostalgique de cette période d’âge d’or inestimable ?
Le tout premier plan du film avec le visage de pierre me rappelle une planche du grand Alex Toth, parue dans Creepy ou Eerie, dans le cadre d’une histoire sans happy-end (une habitude chez Friedkin justement).
Pour un blog appelé « Bruce LIT », il y a un paquet de connaisseurs de cinéma. Ce qui est une bonne chose. Je me considère comme cinéphile mais je me rends compte que je n’ai pas les connaissances politiques de l’histoire de l’Amérique pour faire les rapprochements que vous faîtes entre les genres de cinéma et les époques. Bien sûr je constate ces évolutions mais je serai bien incapable d’en donner les causes précises.
Bon alors je ne connais pas du tout ce film.
« Comment ? Et tu te prétends cinéphile ? »
Eh oh, relax, hein. On peut pas tout voir^^
J’ai vu le salaire de la peur, mais ça fait déjà un paquet d’années. Mes souvenirs sont lointains.
L’article est très sympa, même si j’ai la sensation comme hier qu’il se focalise surtout sur l’opposition entre 2 époques plutôt que sur le film précisément. Mais comme disait Tornado, ce n’est pas un reproche^^
Je préfère, par principe, ne pas trop rentrer dans le détail des œuvres dont je cause, pour laisser le plaisir de la découverte au lecteur qui voudrait aller y voir. par contre, la contextualisation me semble toujours importante, surtout pour des œuvres charnières comme celle-ci.
(bon, mon regret, c’est de pas avoir trouvé un bon endroit pour coller une photo de Scheider légendée « il va nous falloir un plus gros camion »).
et sinon, on ne peut pas tout voir non plus. y a des tas de classiques que je ne découvre que sur le tard.
Je ne l’ai jamais vu. Et pourtant, les images me disent quelque chose…
Etant fan du film original, qui m’avait fait un très gros effet, enfant, je pense que je l’ai snobé. Manifestement, j’ai eu tort. Je vais sans doute passer pour un beauf, mais je n’ai encore jamais vu un French Connection ! Régulièrement, un de mes meilleurs amis m’insulte pour ça ! 😀
Le dernier Friedkin en date que j’ai vu, c’est « La Chasse » (Cruising). Très impressionnant, d’une noirceur à toute épreuve, avec un Pacino s’apprêtant à incarner Scarface.
Pareil que Matt : j’ai vu Le salaire de la peur ça fait un paquet d’années (plusieurs décennies même) et je n’ai pas vu cette nouvelle version.
Même si ce n’est pas mon centre d’intérêt principal, j’ai beaucoup apprécié cet article qui m’a ouvert à des idées que je n’aurais jamais eues. Je pense, entre autres, à cette photographie avec l’avant du camion comparé à une idole aztèque. C’est également une démarche d’auteur courageuse que de repartir du roman, sans revoir le film de Clouzot, en prenant ainsi le risque de reproduire inconsciemment des plans.
J’ai étudié le Salaire de la peur en classe de troisième et vu le film à cette occasion. A l’époque, j’ai eu du mal comprendre pourquoi Gérard Sturmer craquait tout seul alors qu’il était quasi sorti d’affaire (à 2 m du bol de sangria, pourrait on dire).
Et pour Friedkin, j’ai vu To live and die in LA, avec l’acteur américain qui ressemble à Bernard Lavilliers mais quand il était plus jeune, avant les experts. Et ma foi, j’ai trouvé ça bien mais sans plus.
Il s’agit de William Petersen (le gars avec des cheveux gris et des jambes arquées) qui a également interprété le profiler Will Graham de la franchise Hannibal, à l’occasion du Sixième Sens/Manhunter de Mann, autre grand film policier des 80’s.
Ah ah mais ouais c’est super comme article ! J’adore. Sincèrement, c’est fascinant, je ne connaissais pas cette version. C’est pour cette raison que comme Matt, je trouve que tu n’insistes pas assez sur le film, que je n’ai pas vu, alors que comme tout le monde j’ai été un peu traumatisé par le Clouzot, que j’ai dû voir trois fois, et qui est un film que je vénère. J’ai lu le roman il y a quelques années, hop, comme hier, une petite chro que j’avais faite sur l’amazone :
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Slave To The Wage
Evidemment, je connais trop le film. Vu et revu étant jeune, faisant partie de ces films marquants, j’ai une vision sans doute un peu déformée du livre. Mais au final le roman se suffit à lui-même. Le film se situe dans une autre dimension, celle des acteurs.
Livre de « mec », d’aventure, mais de l’aventure adulte, réaliste, n’échappant pas aux contradictions, évitant tout romantisme du héros indéfectible et imbattable. Malgré les performances de Montand et Vanel, le film n’arrive pas à se défaire d’une certaine image noble de ces aventuriers. Alors que Le salaire de la peur est également un roman social, égratignant les grandes sociétés, les états impérialistes et la religion, par quelques scènes très drôles. Livre de mec, mais également un livre étrangement poétique, au langage précieux, au verbe haut, bien loin du Guatemala et de la misère qu’il décrit. Ce décalage est bienvenu et participe énormément au plaisir de lire, mais surtout aux états d’une population qui survit au milieu de l’enfer de l’amérique du sud pauvre.
Mais le gros morceau de bravoure tient dans la tension de cette route interminable couverte d’embûche. J’ai eu peur à chaque paragraphe, j’ai frissonné à chaque coup d’accélerateur, j’avais le coeur dans le rouge à chaque virage. Ce court roman de 180 pages, étonnant et prenant, sera parfait pour les abribus et les longs voyages.
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A part ça, je suis un grand amoureux de Friedkin et de sa fausse trilogie. J’ai vu Cruisin récemment, en 2011 (que 5 ans quoi) et j’avais été épaté, malgré la photo un peu trop télévisuelle. Je parlais récemment de To Live and to Die in LA avec des copains y a pas trois semaines, et je vais tâcher de vous retrouver un article qui décortique la poursuite en voiture (la meilleure que j’ai vue je pense) et que je n’ai jamais fini de lire.
Bref, merci encore de m’apprendre plein de choses et de me donner envie de voir ce remake (ce qui n’était pas gagné). Et je rejoins Présence sur le scan sur le camion aztèque, l’affiche qui fait Jaws… C’est la preuve d’une volonté artistique pour sûr.
@Bruce, entre l’article d’hier et celui d’aujourd’hui, je me demande si le NY 1997 que j’ai dans ma liste de chros à écrire ne serait pas entre de meilleures mains ici…
Le Robocop récent est pétri de bonnes intentions, et il y a de super idées. Mais aucune n’est complètement aboutie, et la sous-intrigue sur le programme rival n’a pas du tout l’efficacité de celle de l’original, on est trop dans le pif-pouf-yark-yark-yark et pas assez dans les querelles de couloir et de pissotière qui rendaient le film de Verhoeven aussi représentatif des années Reagan.
Du coup, ça se regarde sans déplaisir (comme je le disais, y a même de très jolies choses) mais avec l’amertume de toutes les occasions gâchées (la prod a pas aidé, apparemment). Dans le genre réactualisation de Robocop, Chappie me semble un film mieux tenu.
Blog musical, sans moi. Je ne sais pas parler musique, à part de trucs qui feraient vomir un bouc.
mais les persos de Sorcerer ne sont pas faits pour être attachants ! c’est d’ailleurs le sens du long préambule : on les montre tels qu’ils sont, sans ambiguité. et pour moi, c’est justement une des forces du truc.
si on ne se confronte qu’à des personnages sympathiques, on châtre quand même pas mal de trucs.
(on m’a assez souvent reproché dans mon propre travail, d’ailleurs, mes personnages délibérément antipathiques)
En jetant en oeil aux nombreux rôles de Roy Scheider, il n’y a pas à dire sa filmographie des 70’s est vraiment de haute tenue, entre French Connection, Klute, Marathon Man, Jaws, Sorcerer et All That Jazz (pratiquement un sans faute s’il n’y avait pas la suite des Dents de la Mer).
Du coup, ça a tellement impressionné les japonais que la 3ème série de X-Or a été baptisée « Captain Scheider »… Véridique !
Je viens de le voir !
Je suis soufflé !
Oui, c’est le meilleur film de jungle avec Aguirre !
Putain mais quel film ! Aucun temps mort. Du suspense et cette fin !
Oui, nos personnages sont des ordures qui traversent 4 portes des enfers, c’est aussi ce que je me suis dit en voyant le film. Le pire étant quand même le terroriste juif !
La leçon reste très noire tout de même : l’humanité semble avoir quitté la terre : les plus riche comme les plus pauvres subissent les avanies de la nature ou de leur cupidité. La clé de la survie dans la jungle reste l’égoïsme. Lorsque l’arbre est abattu, aucune réaction de joie.
Parc contre quand Cremer entreprend de sympathiser avec son copilote c’est la -BOUM-.
Punaise, quel comédien : Difficile de s’imaginer qu’il endormira les mémés avec son Maigret….
Merci, merci, merci Alex, j’ai vraiment pris mon pied.
La filmo 70’s de Friedkin, rien de tel pour se prendre une baffe cinéphilique dans la gueule (je suis moins client de l’Exorciste, mais ça reste tout de même très efficace dans son genre). Sa carrière a par la suite encore de beaux restes (Cruising, Police Fédérale Los Angeles), mais elle est largement plus inégale.
J’ai toujours eu de la sympathie pour Roy Scheider, ça doit venir de Jaws. Sa performance dans le mortifère All that Jazz est à saluer.
j’ai toujours adoré Scheider. il aurait été parfait pour jouer le privé Toby Peters, dans les romans de Stuart Kaminsky, le type qui disait « dans la vie, j’ai jamais été bon qu’à deux trucs : m’attirer des emmerdes et me prendre des coups sur la gueule. alors je suis devenu détective privé, forcément »
Il est encore meilleur ici que dans Jaws ! C’est dire !